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(donny) a few thousands of fired feathers

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contexte: 2023, Athènes, Grèce.
"et si Ares avait eu un père aimant et n'avait jamais quitté la Grèce ?"
(( et ainsi valsent les braises, danseuses étoiles ou bien novas ))

Projecteur braqué, lumières en flash qui dévisagent la silhouette, offert à un halo qui fusille. Un orchestre de muses aux voix qui chantent, se jettent dans la foule, hantent l'opéra tout entier. Hier, c'est le lac des cygnes qui se clôturait sur ces mêmes planches, hier, c'était les mêmes costumes queues de pies, les mêmes hauts de forme, les mêmes robes aux étoffes colorées et luxueuses. Il y avait dans la salle un nuage de parfum, de ces bouteilles hors de prix qui se dessinaient en imitant des silhouettes humaines. Une larme coulait au premier rang, sur la joue d'une femme au fard parfait, une mouche sur le coin des lèvres, présage ou imitation d'une époque lointaine, une boucle figée à la laque sur les tempes, les lippes colorées d'un carmin si vif qu'il colorait son visage même dans l'ombre. Une dernière arabesque de la jambe droite, le bras qui s'élance, une pirouette, une pointe, une autre, les violons gémissent à leurs tours, on entend rapidement un coup de harpe, et puis le noir se fait, la nuit retombe. La salle entière se couvre d'ombres.

Les applaudissements fusent, font revenir la lumière, mes collègues me rejoignent, l'une au costume de paon, plumes multicolores qui suivent tous ses gestes, l'autre en demi costard, bleu indigo, l'océan qui dansait sur scène à mes côtés. Ensemble, l'on se baisse, on rend nos hommages au public pour les remercier des applaudissements, des éclats de rire, des chocs murmurés. Choeur de coeurs, sur scène, dans les fauteuils, la salle entière bat du même rythme, et la vie se fait plus belle, brusquement. J'aime cette adrénaline plus que tout ; les projecteurs s'éteignent, on sort de scène, les sièges raclent le sol, les pieds se dirigent vers la sortie, murmures qui montent, brouhaha d'opinions dont je n'entends rien, réfugié derrière les rideaux de velours. Mains qui se serrent, éclats de rire avec mes collègues, troupe unie, troupe qui m'a vu naître, enfin renaître, comme un phoenix, au bout de dix-sept ans.

Il y avait eu ce malaise, des années avant, ce manque, sans jamais comprendre. La natation me plaisait, mon père m'encourageait, et même ma mère nous regardait, depuis son lit d'étoiles, jouait les anges pour nous protéger. Alors j'avais trouvé la danse. Et dans les mouvements, retrouvé un nouveau goût pour la vie. Téléphone dégainé, je m'écarte de mes amis, le temps de regarder mes notifications, en défaisant la boucle de mes cheveux attachés. Ils sont longs, retombent en une cascade sombre, une mèche devant mes yeux qui cachent un trait de pixels sur mon écran. Je bats des cils, la chasse. Polyna était la première à me demander comment les spectacles se passaient ; réponse tapée à la hâte, on s'appellera demain, ce sera plus propice. Veste enfilée pendant que je chasse les notifications suivantes ; et puis je retrouve l'air frais en poussant la porte, Athènes qui me noie sous ses bruits d'un seul coup. Me revoilà dans le vrai monde. Une silhouette, à trois mètres de là ; sans doute égarée dans la ruelle, personne ne vient ici normalement, et je ne reconnais pas son ombre, ne l'ai pas vue courir dans les coulisses. Cigarette au bec, mauvaise habitude sans doute, je soupire, cherche dans mes poches, puis me rapproche. "Excusez-moi, bonsoir. Vous auriez du feu ?"


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contexte: 2023, Athènes, Grèce.
"et si la mère de Domhnall n'était pas morte ?"
(OOTD) Paraît que le monde n'attend pas. Du moins, c'est ce que t'as toujours entendu, qu'importe l'époque et l'endroit. Le temps, c'est de l'argent, que tu répètes à outrance dès qu'on te demande de faire une pause pour profiter d'un peu de repos. Alors dans cette course effrénée pour rompre la malédiction de ta propre famille, t'as parcouru le monde en quête de billets verts. Tes comptes sont pleins, tous, prêts à déborder tant l'argent s'y accumule. Vingt ans de lutte acharnée pour défaire ce que ta mère avait déjà défait avant toi. Ne plus être pauvre et, mensuellement, verser une pension à celle qui t'avait offert la vie et t'avait vu naître. Maigre compensation pour celle qui ne souhaitait qu'une chose, te voir rentrer au bercail.
Jamais tu n'y avais remis les pieds.
Au gré de tes pérégrinations, Perth n'avait jamais été une option. Kegan le savait mieux que n'importe qui, dès que l'Ecosse s'invitait dans tes discours, c'était toujours accompagné d'une grimace. D'ailleurs, c'est à cause de cet imbécile, tout ça. Assistant dévoué depuis près de dix ans aujourd'hui qui avait réussi à te convaincre, par je-ne-sais quel tour de passe-passe, à prendre des vacances à l'autre bout du monde. Quitter l'effervescence du marché américain pour faire la rencontre de la Grèce. Destination rêvée pour beaucoup de tes pairs, pas pour toi. Même ici, tu restes suspendu à ton téléphone, prêt à le dégainer si jamais le cours de la bourse chute. Kegan s'horripile de te voir incapable de décrocher, même le temps de quelques jours. Ce sera bien pour nous, qu'il avait avancé comme argument. Ce nous que tu détestais tant, celui qui insinuait que, d'une manière ou d'une autre, vous vous apparteniez, même un peu.
T'as quitté la chambre d'hôtel au début de la nuit. J'ai besoin de prendre l'air, c'est tout ce que tu lui avais dit. Ton regard avait suffit à le convaincre de ne surtout pas essayer de t'arrêter. Besoin d'air, c'était légitime. Le pauvre t'étouffe à jouer les amoureux transis quand tu ne vois en lui que l'opportunité agréable de t'offrir du bon temps tout en continuant de pianoter sur ton ordinateur. En dehors de tes bureaux, qu'est-ce qu'il est ? Rien, ou alors pas suffisamment pour que ça te donne l'envie de rester en sa compagnie.
L'air ici est chaud, malgré les basses températures.
T'entends le grondement de la foule et sans savoir pourquoi, ça t'écœure, alors tu t'éloignes. T'es devenu agoraphobe avec l'âge ou alors simplement con. Sur ton téléphone, un appel manqué de ta mère qui s'inquiète de te savoir en Europe sans avoir prévu un passage obligatoire par la demeure familiale. Tu soupires, souffles même. Qu'est-ce qu'elle veut de plus que le manoir que je lui ai déjà offert ? Des accolades ? De la tendresse ? Certainement pas... et puis, au détour d'une ruelle sombre, cette voix qui t'interpelle et crève le silence. Tu lèves les yeux vers l'illustre inconnu sans sourire. Ouais, attends.. tu lui réponds rapidement, cherchant dans la poche de ton manteau le sésame. Tu le lui tends, en profites pour glisser une clope entre tes lèvres et attends qu'il te le rende pour l'allumer. Tu fronces les sourcils, noies tes orbes dans les siennes. T'es du coin ? tu demandes en faisant danser tes yeux autour de vous...
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contexte: 2023, Athènes, Grèce.
"et si Ares avait eu un père aimant et n'avait jamais quitté la Grèce ?"
(( et ainsi valsent les braises, danseuses étoiles ou bien novas ))

Le Graal, sous la chaleur diluvienne d'Athènes le temps d'une soirée, tendu d'une main, et la chaleur renaît, devient fleur entre mes doigts. Cigarette qui crépite, flamme qui lèche, et première bouffée de tabac, salvatrice. J'expulse le stress de la soirée, je rejette tout du trac, des appréhensions. J'aurais sans doute dû appeler Polyna, quand même. Je secoue la tête, un peu plus à moi-même qu'au type qui me fait face, lui rend son briquet. Il n'est pas d'ici, ça se voit aux clins d'oeil qu'il lance à la ville, ça s'entend à l'accent qui s'immisce sous chaque syllabe pour mieux souligner les sens de ses mots. Il allume sa cigarette à son tour, comme moi jouit de la première bouffée d'air contaminé, et puis la question fuse, perfore les airs. Vouvoiement abandonné au prix d'un tutoiement moins formel, sans doute plus propice à nos âges ; ce type là a moins de cinquante ans, et il a l'ombre chevaleresque, sur les pavés, l'ombre qui crie que d'habitude on le respecte, qu'on l'estime, qu'on le porte aux nues. Messie qui pendant quelques instants seulement consent à se mélanger au reste des mortels, à partager la flamme de Prométhée, et tant pis pour les supplices ; on le voit instantanément, d'habitude, c'est lui qui les inflige. Alors pourquoi tu t'intéresses à moi, d'un coup ? La question est simple mais je tique un peu, mets du temps à répondre. Il aurait pu partir, déjà, reprendre son chemin, ou bien me toiser en silence, provoquer juste ce qu'il faut de malaise pour me pousser à m'éloigner. Mais non, il attend bien sagement, les dents qui grincent, que la réponse siffle. "Pas vraiment. Je vis là depuis quelques temps, mais je viens d'ailleurs. En Grèce aussi." Haussement d'épaules, cigarette qui fulmine au coeur de mes lèvres, pendant que je toise le type un instant, tente d'y voir plus clair dans son jeu. Pas amateur d'une partie de poker, et pourtant, je bluffe, ne révèle pas tout ; pas vraiment le plus bavard des grecs, pas la science à étaler ma mythologie, relater les Bacchanales délaissées, mais pour un sourire en plus, peut-être qu'il aurait eu droit à la révélation du métier. Sur scène je pivote, je coulisse ; et puis en en sortant, la moitié du temps, je perds mes repères et peine à m'immiscer dans un monde que je ne comprends pas assez. "T'es là en voyage d'affaires ?" C'est un peu incisif comme question, taillée à même le marbre que ce type-là doit avoir dans ses belles maisons. Et d'un côté, je sens que c'est le genre de personnes qui apprécie qu'on ne tourne pas autour du pot, qui aime qu'on attaque directement le côté brut, et tant pis pour les convenances. Il a le halo d'un américain, l'accent d'un écossais, et dans ses pupilles tout le reste d'un tour du monde. T'as tout vu, t'as tout fait, ça se ressent. La question du voyage professionnel établit au moins les fondations ; à Athènes ou à Larissa, je reste en territoire conquis, c'est lui l'étranger qui vient, mains dans les poches, persuadé qu'il a le globe entier au creux des paumes. Je n'aime pas ton assurance, je n'aime pas tout ce qui se dégage de toi, c'est félin, c'est dangereux. Pourtant je reste, le toise un peu plus en détail, à moitié amusé d'avoir un adversaire de taille, à moitié curieux de ce que l'union de nos voix pourrait bien faire naître au coeur de la ville.
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"et si la mère de Domhnall n'était pas morte ?"
(OOTD) Il prend le temps de te répondre, c'en est presque agaçant. L'éphèbe te dévisage en tirant sur sa clope alors que tu fais de même. Pour autant, tu n'apprécies pas vraiment. Trop habitué à être celui qui jauge et qui juge pour qu'on puisse te rendre la pareille. Tu supportes mal l'idée qu'il puisse émettre le moindre commentaire sur l'homme que tu es. Du haut de toute ta puissance, qu'il s'agisse d'Amérique ou d'Europe, tu règnes quoi qu'il t'arrive. Tu détestes l'idée qu'il puisse penser une seule seconde être ton égal tout autant que tu apprécies l'électricité qui se dégage de l'attente. Lorsqu'enfin il reprend la parole, ce n'est que pour t'assiéger de banalités déconcertantes qui ne t'apprennent rien de lui.
Pas d'accent pour le trahir, pas d'intonation ou de trémolos permettant la déduction, rien. Ce qu'il t'offre s'équivaut à une miette sur une mie de pain tout entière et ça te crispe. Les dents se serrent derrière les lèvres closes. La mâchoire se contracte légèrement, c'est indicible. L'allure reste statutaire, les épaules sont larges et la poigne est ferme. Il t'interroge à son tour, comme pour provoquer l'échange que tu n'as même pas demandé. Tu devrais t'en aller, retourner à ton propre vagabondage mais la chaleur de la nuit et la perspective de retrouver ton assistant à l'hôtel te poussent à rester là. Tu tires sur ta clope, le fait attendre à ton tour. Au jeu de la patience, tu es le roi. Comme pour tout le reste. Tu ne le devines pas pour autant, même si tu le détailles un peu plus. Il est grand, élancé. Il est plutôt mignon, charmant même. Il a de l'allure, de la prestance. Une carrure dessinée, des membres alignés. Sportif, sans nul doute mais de nos jours, ça n'signifie plus grand chose. N'importe quel imbécile peut avoir accès à une salle de sports. Estimant que le temps imparti au silence est suffisant, tu te permets de répondre d'une voix grave : Pas cette fois, non. sans secouer la tête, sans même avoir l'air désolé de cette réponse aussi courte qu'inutile. Une proposition qui laisse ouvert le champs des possibilités... parce qu'au fond, c'est tout ce que vous êtes non ? Des possibilités. T'as quelque chose de prévu ailleurs ? T'as pas loisir de t'offrir le temps de faire connaissance avec les autres. Tu te moques bien de savoir ce qu'il fait et qui il est, t'as compris d'un seul regard qu'il ne t'apportera ni actions, ni argent. De lui, tu ne pourras tirer qu'un gémissement de plaisir éphémère, comme tu l'as déjà fait avec d'autres hommes avant. Il n'est qu'une chimère de plus après laquelle courir, un délice coupable et l'occasion parfaite de nettoyer ton corps des affres du laquais dévoué qui t'attend sagement à l'hôtel.

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contexte: 2023, Athènes, Grèce.
"et si Ares avait eu un père aimant et n'avait jamais quitté la Grèce ?"
(( et ainsi valsent les braises, danseuses étoiles ou bien novas ))

La nuit ne se pâme pas d'un seul nuage, ne se décline qu'en nuances obsédées d'obsidiennes. Pas une trace mauve dans la voûte violacée, pas un relent plus clair, les étoiles finissent par se masquer de l'aura de la ville. Pollution qui monte, grande cape qui vient étouffer Atlas, tissu qui se pose à même sa bouche, les épaules ne vibrent pas, les moteurs ne vrombissent plus, il n'y a que le silence, un mutisme de plomb, le temps de quelques secondes. La tension qui se dégage de la personne en face n'a aucun sens ; ce type-là semble seigneur des vagues enflammées, ce type-là traîne derrière lui cinq cent chariots plein de reproches sur ce monde, et pourtant il est assis tout en haut du trône. Il dévisage, il soupire, il s'insurge, tout ça sans un seul mouvement. Implacable supériorité, à croire qu'au jeu des âmes, la balancelle penchera de son côté ; à croire qu'Athènes est un échiquier connu, que chaque case lui appartient, porte les dorures de ses initiales gravées à même un bois sombre (bois de chêne, bois de sapin). Combat de regards, lutte acharnée entre nos auras, les phalanges croisées, les muscles qui s'entrecroisent, c'est un échange féroce, elles se mordent, se déchirent, se griffent et se plaquent sur les pavés, marqueraient presque ceux-ci de nouvelles fissures sous la violence des coups. Pourtant, pas une ombre sous les lampadaires, si ce n'est la sienne, immobile, et la mienne, pas beaucoup plus agitée. La pression s'évapore sur scène, et si elle remonte crescendo dans les heures suivantes, son emprise ne m'a pas encore atteint. Alors, en attendant... "Non. Je pensais rentrer, dormir un peu." J'hésite à lui dire qu'il faudrait que je me repose, pour pouvoir garder la même allure, la même prestance, chaque soir, sous les projecteurs. Que je ne peux pas prendre le risque de décevoir qui que ce soit, que je ne peux pas laisser le monde me jeter, dans un rai de lumière, le regard circonspect d'un spectateur qui n'apprécierait pas ce qu'il a sous les yeux. Bestiole de divertissement, Cerbère d'un empire de joie, sans doute, en tout cas le feu que j'allume à chaque danse en est imbibé. "Tu viens d'où ?" Combat d'âmes qui s'affrontent, tentent de grappiller par salve de questions, pareilles à des balles d'argent, un peu plus d'informations sur le lycanthrope d'en face. Difficile acharnement, mais j'hausse les épaules, comme pour signifier que la réponse importe peu. Tout ce qui compte, c'est d'avoir un peu d'avance, de rester maître de l'échange. "Tu veux boire un verre ?" Un sourcil dressé, air de défi ; sans doute l'autre aurait-il préféré qu'on s'engouffre directement dans sa chambre d'hôtel, pour faire rosir Sélène... Je suis un peu vieux jeu, parfois, c'est ce qu'il va penser, mais ça n'a pas grande importance. Hors de question d'aller frotter le derme contre celui d'un inconnu aux grands airs en quelques minutes d'apprivoisement.
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