Je crois que perdre quelque chose qui nous est cher, c'est comme se perdre soi-même. (ft Jay)

  @Jay Anderson

Tu crois connaître une personne, mais elle change tout le temps, et toi aussi tu changes. Brusquement, je comprenais ce que signifiait être vivant. Nos propres plaques glissent au fond de notre corps, invisibles, et esquissent celui ou celle qu’on sera.
       

Elle souffle la blonde, elle a repris le boulot mais pas comme elle le voulait. Enfin, derrière un bureau et s’occuper de l’administratif, ce n’est pas ce qu’elle s’imaginait. Un soupir, un très très long soupir quand elle entend Charly lui dire qu’elle allait devoir se rendre au commissariat de Brooklyn pour aller chercher un dossier sur une veille affaire en commun. À deux doigts de lui offrir le majeur dans sa direction, elle se contente de prendre sa veste et de partir chercher le précieux. Elle fulmine, la blonde, elle a besoin, que ça bouge. Elle déteste être assise derrière un bureau même si comme ça, elle peut suivre tranquillement sa formation de maître-chien. Elle n’a pas à se plaindre ? Mais depuis son retour au travail et le retour de la seule personne capable de tout foutre en l’air ce qu’elle a construit, elle ne fait que passer ses nerfs, sa frustration. Ou peut-être qu’elle cherche juste une excuse. De toute façon, elle ne le sent pas, cette petite mission. Evidemment, pas qu’elle possède ce sixième sens qui sauve des vies, juste sa mauvaise humeur qui la rend peu aimable. Sur le chemin entre le Bronx et Brooklyn, toute une floppée d’insulte n’était que la preuve de son manque d'amabilité en ce jour. Blondie voulait simplement passer vite ses semaines de probations, qu’on se rend compte qu’elle est capable d’être une flic correcte et pas besoin de psychologue. Elle le sait, un an lui a suffi, pour qu’elle comprenne mais malheureusement, tout était réglée comme du papier à musique. Avant d’entrer dans le commissariat, elle se permet une pause cigarette. Pas de quoi la savourer, juste de quoi la fumer pour se donner du courage. Elle passe la porte, les mains dans les poches, prête à dégainer sa plaque si on venait lui marcher sur le pied. Mais, à ce moment, l’envie de se transformer en dragon disparaît. Elle pousse un long soupire quand elle se rend compte la personne qui va s’occuper d’aller chercher le dossier. Jay. Cela fait des années qu’elle n’a pas eu des nouvelles, il n’a pas changé. Elle ne sait plus de quand date leur dernière conversation mais ce qui est sûre, c’est que l’enfant terrible n’avait pas envie de ce genre de retrouvailles. Huit ans qu’ils ne sont plus vu et le dernier message doit dater de quelques mois après. Elle s’avance, non sans le moindre sourire sur le visage, même si elle était contente de le voir, même si elle ne comptait lui dire. Et puis, ça lui rappelle la famille, celle qui lui pourrit ses nuits et sa vie quand tout va bien. Elle ne dit rien, pas de suite, elle dépose son badge sur le bureau, avant de prendre un ton formel.« Bonjour Anderson, je viens chercher le dossier sur McKenney, enfin, une copie. » Nom de famille clamé avec un peu plus de chaleur, une façon de lui dire : je t’ai reconnu, ne fais pas comme si on ne se connaissait pas. Et puis, la requête lancée, elle dépose ses fesses sur son bureau, sur le bord. «Tiens, t’es pas médecin ? » pas de bonjour, ça va ou de ça fait longtemps. June, elle ne lance pas les questions inutiles, surtout quand il s’agit de ce meilleur ami, enfin, ancien. Il sait le fardeau d’être une Lindley, savait. En huit ans, les anciens amis ne sont plus que des fantômes qu’on sort du placard de temps en temps. Pour ça, pas de questions inutiles, ça n’a jamais été le cas, avec la blonde comme entre eux, de toute façon. « L’uniforme te va bien. » || (outfit)

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  @June Lindley  

Tu crois connaître une personne, mais elle change tout le temps, et toi aussi tu changes. Brusquement, je comprenais ce que signifiait être vivant. Nos propres plaques glissent au fond de notre corps, invisibles, et esquissent celui ou celle qu’on sera.
       

On l’avait prévenu qu’une collègue du commissariat du Bronx avait rendez-vous pour récupérer un dossier, et c’était bien évidemment à lui qu’on avait confié la tâche. Comme si Jay n’avait rien de mieux à faire en tant que détective de la brigade criminelle, franchement. Hors, il ne s’en prenait qu’à lui-même, il était celui qui s’était attiré des problèmes l’autre fois, et s’il ne souhaitait pas aggraver son cas, il était préférable d’écouter les bons vouloirs de son capitaine. Evidemment, Jay n’avait pu s’empêcher de râler, cependant il finit par se résigner, se rendant à l’accueil du commissariat où la jeune femme ne tarderait certainement pas à arriver. Confortablement installé contre le mur, derrière le comptoir, les bras croisés à son torse, il attendait… Ses doigts tapaient frénétiquement contre son bras, l’impatience n’étant pas particulièrement son fort, alors qu’il pensait déjà à s’en aller, si la policière ne pointait pas le bout de son nez. Il détestait perdre son temps inutilement, il l’avait déjà fait pendant trois ans, alors qu’il n’était qu’un vulgaire officier, il n’avait pas envie de retourner à cette période là… Ceci dit, déjà à cette époque, le garçon n’en faisait qu’à sa tête, et avait plus tendance à faire ce qu’il voulait, plutôt qu’exécuter les tâches qu’on lui confiait. Ce qui lui permit de gagner sa place au sein de la brigade, parce qu’il s’était immiscé plus d’une fois dans leurs affaires, sans jamais se fier à leurs réprimandes, et qu’au bout d’un moment, le capitaine accepta de le prendre dans son équipe. Sa détermination avait fini par payer, toutefois à patienter indéfiniment à l’accueil, il avait l’impression d’être revenu plusieurs mois en arrière.

Un regard à sa montre, prêt à s’en aller, il ne remarqua pas de suite la demoiselle qui faisait son apparition dans le commissariat. Ce n’était que lorsque ses yeux se posèrent sur ce badge qu’il les redressa finalement ; oui, lui aussi était surpris de croiser un tel fantôme du passé néanmoins il n’en montra rien. Parce qu’il s’en fichait. Il n’était pas particulièrement heureux de la revoir et se demander ce que June faisait là n’était pas une question à poser ; au contraire de lui, elle avait toujours voulu rentrer dans la police, et visiblement elle avait réussi. Tant mieux pour elle cela dit. A sa requête, sans même prononcer un mot, il balança la copie du dossier, qu’il tenait entre les mains, sur le bureau devant lui. Un simple « C’est bon ? » S’échappa de ses lèvres, prononcé dans une froideur sans pareille. Jay n’avait jamais été l’homme le plus chaleureux de la Terre, cependant en présence de ses proches, il était plus détendu, plus avenant et même plus souriant. Après son entrée à l’université, le mauvais garçon qu’il était avait commencé à s’assagir, à devenir quelqu’un de mieux, de plus sociable également, toutefois tout s’envola en fumée à la mort de son frère. Aujourd’hui, il n’était plus qu’une boule de haine qu’il ne parvenait pas à éteindre ; au contraire, elle ne faisait que s’amplifier un peu plus chaque jour. « Comme tu le vois. » S’il était médecin, il porterait une blouse et travaillerait à l’hôpital, ce qu’il avait toujours clamé qu’il ferait, souhaitant devenir un grand chirurgien, afin d’être la fierté de sa famille. « Tu te fous de ma gueule ? » Une remarque qu’il sortit instinctivement, alors qu’elle commentait son uniforme… Un uniforme qu’il n’avait pas puisque, en tant que détective de la brigade criminelle, il n’en avait pas besoin. « Autre chose ? » Elle avait récupéré son dossier donc ils n’avaient plus rien à traiter ensemble, n’est-ce pas ? Si elle avait des questions sur l’affaire, il valait mieux pour elle qu’elle le fasse maintenant. Certes, son capitaine lui avait demandé de coopérer, et c’était ce qu’il s’entêtait à faire, seulement il n’avait pas toute la journée non plus.  || (outfit)

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