Aujourd'hui, tu as l'impression d'être ailleurs, de ne plus pouvoir contrôler ton corps ainsi que ton esprit. Cette fatigue intense supposant qu'elle soit liée à ses heures intensives de travail, or elle ne cesse d'être présente malgré ta nuit de sommeil reposante. Ce corps lourd, qu'il est si difficile à déplacer lorsque tu fais quelques pas. Ces sueurs qui apparaissent par enchantements puis tout devient bien trop flou, bien trop inaccessible. Tu t'effondres sur le bitume, impossible de contrôler ses chutes. Encore une hypoglycémie. Merde. Tu pensais pouvoir reconnaître les signes annonciateurs. A-vrai-dire, tu n'es pas vraiment le patient idéal, tu n'as aucun contrôle sur ta santé, ni même de suivis. Le coût de la prise en charge est faramineux, tu ne peux pas te le permettre. Tu n'as jamais souhaité être une charge pour ta famille alors tu t'enfermes dans cette prison sans solution. Te voilà bien idiot le corps écrasé sur le bitume à lutter pour reprendre conscience. Peut-être que ton crâne à taper fort sur le trottoir, le traumatisme crânien a été fatal, raide-mort. Une mort pour le moins intense. C'est déplorable d'avoir ce genre de pensée à cette âge, la jeunesse dans la peau. Tu as l'impression d'entendre des voix autour de toi, des bruits qui s'enchaînent mais tu arrives pas à ouvrir les yeux. Tu es bien trop loin, épuisé, toutes forces s'est envolées. Ton corps est inerte mais les pensées se déchaînent dans ton esprit. Tu voudrais parfois abandonné, évité d'être un poids pour ton entourage. Alors que ton espoir vacille, une voix un peu plus proche se fait entendre. Tu essayes tant bien que mal de comprendre ses mots qui ressemblent plus à du babillage. Que adviendra t-il de toi ?
@Abhishek Sudarshan
Sauvetage express (Abhishek)
Je descends à mon arrêt, et commence à parcourir les trois pâtés de maison qui me séparent de mon appartement, quand le boulot m'appelle à nouveau. Un jeune homme, beaucoup trop jeune pour avoir une raison de s'écrouler ainsi si ce n'est la drogue, l'alcool ou une maladie, est étendu là, à quelques mètres de moi. J'accélère le pas, et me penche sur lui. Premier réflexe : nope, il ne pue pas l'alcool. Ses bras ne présentent pas de piqures. Ses yeux sont éteints, mais il est encore en vie. Pas de massage cardiaque pour l'instant, j'ai d'autres signes à vérifier. Je lui tapote les joues, tente de le faire réagir.
Question stupide, s'il allait bien, on en serait pas là. Je le pose néanmoins délicatement dans une position plus propice à la suite. Ce sera sans doute la PLS ou le massage cardiaque.
- Spoiler:
- désolé pour le temps de réponse
Tu es dans le vague Sloane, ailleurs, peut-être sur une notre planète. Toutefois, il semblerait que tu n'es pas totalement inconscient, tu entends du mouvement près de toi. Des voix, plus précisément une, qui résonne de manière plus grave, près de ton oreille. Malheureusement, tu as perdu toutes tes facultés, épuisé, résigné. Tu ne te balades pas non plus avec une petite trousse, le kit parfait des diabétiques. Or, tu devrais, mais tu es un très mauvais patient, qui ne respecte en rien son régime alimentaire encore moins les conseils des médecins. Tu joues avec ta vie, ton frère aîné serait présent, tu risquerais de subir ses foudres pendant maintes années. Par manque de temps et surtout d'argent. Tu ne contrôles plus rien, ni tes pensées, ni ton corps. Tu n'es pas du genre suicidaire, loin-de-là, tu aimes la vie par-dessus tout. Mais, tu te sens bien comme ça, le corps écraser sur le bitume, l'esprit qui plane vers d'autres horizons. On bouscule ton corps, tu as l'impression qu'on le malmène, tu détestes ça. Pourtant, on te met en sécurité, tu n'as qu'à ouvrir les yeux. Trop éprouvant pour toi, tu es as bout, tu as juste envie de dormir encore un peu. Ta conscience te pousses à te réveiller, elle te murmure que c'est une mauvaise idée. Tu repenses aussitôt à ta famille, à tes neveux, ton frère, cette nouvelle colocataire au caractère volcanique qui bouscule ta vie si sereine autrefois. Alors que tu essayes de sortir de cet état semi-comateux, tu papillonnes doucement des yeux, reprenant peu à peu conscience, mais la lumière du jour est trop forte. "Hein ? J'suis où....J'ai faim." tu essayes de reprendre peu à peu le fils de tes pensées. Tu n'étais pas prêt à partir vers d'autres perspectives peu alléchantes, comme l'hôpital. Ton esprit est bien trop fort, combatif. Tu as dû mal à regarder autour de toi, surtout dans cette position. Tu n'oses pas bouger, tes pensées sont encore floues, tu ne sais pas réellement ce qui as pu t'arriver. Ton crâne te fait un mal de chien, sans doute que tu as taper trop fort en tombant. Ton regard croise deux prunelles sombres, ton sauveur sans doute.
@Abhishek Sudarshan
J'essaie de le maintenir conscient autant que possible. Je l'aide à se redresser un peu, mais par prudence, je le pose le dos contre un mur, histoire qu'il ne retombe pas en arrière.
Je laisse un petit silence entre chaque question pour qu'il ait le temps d'y répondre. Ce bombardement a deux buts principaux : qu'il reste éveillé, et en savoir un peu plus pour anticiper la suite. Est-ce qu'il habite dans le coin ? Est-ce qu'il faudra le conduire à l'hôpital ? Est-ce qu'un proche peut le récupérer ? Toute information est bonne à prendre.
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