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we always stuck and running from the bullets (Santiago)

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   @Santiago Montero    


(OOTD) Le soleil à son zénith dans un ciel clair, sans nuage. Il lève la tête, laisse courir les mèches blondes sur son front sans sourire. Il écarte les bras dans un geste désespéré pour accueillir le peu de chaleur diffuse par l'astre rayonnant. L'hiver s'annonce et cette année, il sera particulièrement rude. Avant d'arriver ici, il a envoyé un simple message.

Rockaway Beach
12:00 am, je t'attendrai.


Le destinataire n'avait pas répondu et Domhnall n'espérait même pas un retour. Il savait, quelque part en lui, qu'il viendrait. Mais pourquoi ? Tout est différent désormais car comme le soleil se lève chaque jour à l'ouest, il finit inlassablement par se coucher à l'est emportant avec lui toutes ses promesses de réconfort pour n'offrir que la nuit lugubre, pesante et oppressante. Celle qu'il redoute depuis longtemps, à présent. Incapable d'y trouver le sommeil lorsque ses paupières se ferment. Alors comme une lubie, il le convoque. Sans lui en dire davantage, sans même prendre le temps de lui laisser le droit de choisir. Il le convoque comme il avait l'habitude de convoquer son assistant dans son bureau, à l'époque où il régnait encore sur le monde de la finance.
Epoque révolue, règne rendu... il soupire, les yeux toujours fermés, le soleil offert au soleil. De cette ancienne vie, il conserve la classe et l'élégance. Celle qui jure avec les endroits qu'il a fréquenté ces dernières années. Toujours tiré à quatre épingles en toutes circonstances, même lorsqu'il s'agissait d'être à genoux dans l'asphalte mouillé pour plonger le nez dans la poudreuse en mauvaise compagnie. Les souvenirs sont pléthores, il fait de son mieux pour les oublier et les chasser mais tous reviennent constamment. Les réunions hebdomadaires ne suffisent pas, ou plus. Le manque est là, grondant, en lui. Comme un souffle qui pourrait bien faire s'écrouler la structure. Les bras écartés, les pieds nus dans le sable froid. Rares sont ceux qui le connaissent sans cravate et pourtant, aujourd'hui, le monstre de fer n'a fait aucun effort. Débraillé, comme si la nuit ne s'était pas encore terminée. C'est sans doute le cas pour l'homme qui ne dort jamais. Un léger bruit derrière lui, le sable qui se soulève contre ses chevilles et le vent qui fouette sa gueule. Il ne sourit pas, ne bronche pas, se contente juste de prononcer : Tu es en retard. sur un ton sévère, presque autoritaire. L'habitude. Il exige, il convoque, il licencie, il ordonne mais jamais il ne demande, ne réclame ou ne supplie. L'homme-roi a perdu sa couronne mais le royaume demeure conquis. Il baisse les bras, ouvre finalement les yeux et baisse la tête sur l'homme qui apparait à contre-jour. Tu es toujours en retard. il prononce sur un ton las, comme un reproche. Je déteste ça, c'est ce qu'il pourrait ajouter mais se retient. Il attrape une clope dans la poche intérieur de son blouson en cuir, la porte à ses lèvres et l'allume. Il lève à nouveau ses iris incandescents sur son interlocuteur. Je n'ai pas dormi cette nuit. Soigne moi, c'est ce que ça veut dire.
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   @Domhnall Lahaye    


(OOTD) Qui est-ce qui connaît le mieux le nom des doigts, au bout de la laisse ? Le chirurgien orthopédique, le toutou qu'on siffle, qui rapplique ? Énigme de longue date, de l'oeuf ou de la poule on ne saura jamais, et de cette domination là aussi les mystères demeureront entiers. Il n'a jamais trop su, n'a jamais trop cherché à y réfléchir même, jusqu'au coeur des nuits d'insomnie. Santiago s'est fait à l'idée que c'était comme ça, c'est tout, qu'il n'y avait pas forcément d'échappatoire, pas forcément de raison véridique non plus. Chasseur de démons devenu sceau de l'armure d'un autre, armure fissurée, armure crevassée, armure scindée en tout temps, en toute matière. Pas un joyau sur la couronne du trader déchu, pas même un liserai d'or sous ses muscles, les veines étaient restées vaines, et il pouvait bien implorer les sept cieux de le couronner d'une lumière céleste, d'un sifflotement arrogant ou d'une de ses fameuses répliques les plus cinglantes ; la vérité restait là, Domhnall ne demeurait qu'un autre homme pourchassé par une centaine de monstres, harcelé par des pensées si sombres qu'elles en auraient fait pâlir bien des éclipses. Il pouvait faire croire qu'il était le maître des fuseaux horaires, surfeur d'argent réincarné en cette esquisse d'homme fort, à la fin des aubes il avait la plante des pieds brûlée par la fusion du métal doré, comme tous les autres.

Pourtant, Santiago venait. À chaque fois. Même si l'appel lui prêtait de faux serments, même si le message n'était fait que d'un mot unique, ou d'une adresse jetée dans le vent, avion de papier qui se briserait les ailes le long d'un lampadaire mais pas dans les oreilles d'un sourd. Si c'était Rockaway Beach, c'était Rockaway Beach. Pas question de réfléchir, de questionner, de répondre même ; il savait que tout message deviendrait missive de guerre pour l'autre, qu'il se plaindrait, qu'il régurgiterait un milliard d'ondes destructrices, et New York n'avait clairement pas besoin de ça. Alors, il était venu. Dès la fin de sa vacation, le visage déjà marqué par la fatigue, même celle de midi ; trois opérations en douze heures, ce n'était pas un si grand chiffre pour certains, mais pour lui c'était surtout douze heures d'une concentration extrême. Michelangelo dévoué à son art, il ne vivait, ne se penchait, ne respirait que pour que sa vie soit dédiée à sauver celle des autres. Il avait repris nombre de dossiers de ses anciens patients, à son retour dans le beau bureau lumineux, il y avait ceux qui venaient pour un suivi suite à une opération qu'il avait mené, ou bien que son remplaçant avait mené, et puis il y avait ceux qui venaient car ledit remplaçant avait foiré, n'avait pas fait de leurs corps sa chapelle Sixtine, qu'il avait bâclé. Montero les recevait tous ; ange déchu, ailes d'ébène qui s'étaient fracturées au fil des tempêtes enflammées ; addictions encore bien présentes, malgré tout, dans le halo d'une présence qui murmurait à ses oreilles toutes les tentations. On voulait qu'il soit l'avatar des sept pêchés capitaux, on voulait lui prêter à la fois la gourmandise de ces temps-là, l'envie de céder, l'orgueil d'avoir flirté de si près avec la luxure, l'avarice d'avoir voulu la garder plus longtemps, à coucher avec ses démons de colère qui rugissaient de sa paresse pendant deux ans. Deux ans d'un désert infernal, deux ans d'un désert ardent, si ardent qu'il l'avait fait boire plus que de raison.

Tout ça, c'est fini.

Maintenant il tend la main, avec lui tend même la patte, fidèle canidé sauveteur. Cravate roulée en boule dans une poche qui se défait quand il l'emporte dans la course de ses doigts qui fuient ; ruban qui se déplie, qui se défile vers l'asphalte, et c'est en la glissant de nouveau en l'antre de sa veste qu'il l'aperçoit. Il est là, au milieu des hommes, Caïn aux cent mille travers, à attendre, non, à réclamer la main que le chirurgien a réparé pour mieux la lui tendre. "Il y avait du monde à opérer." Ça vaut sans doute bien plus qu'un désolé que l'autre n'aurait dans tous les cas pas accepté. Il sourit faiblement, Santiago, quand la fumée de cigarette vient lui chatouiller les narines, hésite quelques instants, en allume une à son tour. "Tu as essayé de... Je sais pas moi, méditer ? Contrôler ta respiration, lire un bouquin, un de ces trucs qui t'occupe la tête sans vraiment la surcharger ? Ça te ferait du bien."
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   @Santiago Montero    


(OOTD) Aucune once de culpabilité dans l'fait d'exiger sa présence au seul homme capable de faire taire ses appréhensions et ses angoisses. Pourtant, on le lui a déjà dit en réunion : remplacer une addiction par une autre n'est pas la solution. C'est involontaire, pourtant, de reporter toute son attention sur lui. Sans même savoir pourquoi il le fait, au fond. Sans doute que Santiago est arrivé au bon moment, au bon endroit. Ange déchu qui lui a juré sauvegarde et rescousse. Pas d'chance pour toi doc', c'est ce qu'il semble dire à chaque fois qu'il le convoque sans ménagement.
Debout sur cette plage blanche.
Le vent qui souffle dans son dos.
Les pieds nus qui s'enlisent dans les grains. Il ne sourit pas, il attend. Dépossédé de toute culpabilité ou même de toute empathie pour l'homme aux mains d'or qui passe son temps à sauver d'autres vies... égoïsme exacerbé par le manque, par l'indicible envie de rompre son propre jeun pour se finir à la vodka. Dieu qu'il aimait cette boisson, sans trop savoir pourquoi. Son liquide est aussi transparent que l'eau, c'était simple à transporter dans n'importe quel récipient tout en prétendant que ce n'était pas de l'alcool. Ouais, c'est le côté pratique en premier lieu qui séduisait dans cette liqueur. Son côté pratique avant son effet drastique. Un demi-litre et vous n'étiez plus capable de réfléchir. Un litre et vous oubliiez jusqu'à votre prénom. La vodka, ça avait été sa meilleure amie pendant si longtemps qu'il lui était terriblement difficile de s'en détacher.
Alors Santiago, c'est devenu un rempart.
Un rempart qui se dresse entre lui et ses envies belliqueuse.
Celles-là même qui n'attendent qu'une faille pour s'inviter à nouveau dans son quotidien et le faire sombrer. Le corps offert au ciel, il garde les yeux fermés même lorsque son héros se pointe. Bien sûr qu'il n'est pas agréable, Donald, il n'a jamais su l'être. Se montre vulnérable, c'est pas dans sa nature... alors même au fond du trou, il préfère jouer la carte de l'agressivité latente et passive. L'autre fait preuve de suffisamment de poigne pour lui répondre sans hausser le ton. Il y avait des gens à opérer, de quoi tout remettre en perspective pour n'importe qui, sauf Domhnall. Qu'ils aillent au diable, ces malheureux. il dit sans le penser, balayant l'air du revers de la main. Il n'y a rien de plus important que moi, c'est ce que ça sous-entend au fond. Parce que dans son monde rien qu'à lui, il demeure le soleil autour duquel tout le monde est sensé pivoter. Il ouvre enfin les yeux, les plonge dans son interlocuteur. Dieu qu'il est beau le doc', c'est une certitude. Sans doute que ça aide un peu dans cette relation aussi malsaine que touchante. Quant à ses problèmes d'insomnie, le chirurgien s'contente de lui faire des propositions que l'ex-trader balaie d'un soupir prononcé et fort. T'as des idées encore plus nazes que ça ? il s'insurge presque à l'idée d'se plier en quatre pour tenter de maitriser un souffle qui ne fait que s'accélérer lorsque le manque survient. Il pose une main sur sa tempe, ferme les yeux. Calme toi, il est là pour t'aider, sauf que parfois, il préférait que Santiago lui offre un verre... ça s'rait bien plus simple. Tu pourrais pas me prescrire quelque chose ? Du lexomil, des somnifères ou alors... une bonne vieille partie d'jambes en l'air ? le regard est vitreux, bourré de sous-entendus qu'il accompagne d'un sourire vicieux mais sincère. Il s'approche de Santiago, pose une main sur son torse sans jamais le quitter des yeux. C'est plus marrant que de lire un bouquin, tu crois pas ? mais c'est pas assez, ça l'serait jamais assez... ok, tu m'emmènerais sans doute valser dans les étoiles et ensuite ? Ensuite rien, le vide abyssal et le silence qui accompagne les mauvaises décisions. Ils sont amis, avant tout, ou quelque chose qui y ressemble. Je vais te sauver, c'est ce qu'il avait cru entendre Santiago lui murmurer une fois. Depuis, il s'accroche au chirurgien comme s'il n'y avait que lui pour le secourir.
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   @Domhnall Lahaye    


(OOTD) Il doit être content de sa réparation, Santiago, il doit jubiler d'avoir ainsi été ce puzzle rabiboché, aux mille pièces si différentes, si colorées, que l'oeuvre totale était un curieux assemblage de trop de démons terrassés. Il avait si bien fricoté avec certains d'entre eux qu'il était difficile d'admettre aujourd'hui qu'on pouvait en vouloir à un être humain. Aussi détestable, aussi égocentrique, aussi impulsif soit-il. Il y avait derrière le regard sombre de chacun, des sirènes aux chants trop maléfiques, des créatures malveillantes qui dansaient sur le rebord des cils, se suspendaient aux paupières en dérobant les armées de Morphée.

Il voit bien le corps fatigué, les muscles bandés, les cernes sous les yeux. Se demande quelques secondes s'il a rechuté, une fois de plus. Ne parvient pas à tout fait lui en vouloir quand il méprise les patients. C'est le deal de départ. Il s'intéresse bien plus à Donny que lui ne le fera jamais. C'est le jeu, ma pauvre Lucette, aurait chantonné sa nièce, comme pour l'inciter à tourner le dos à cet oiseau de mauvais augure, ce corbeau au bec trop acéré, trop brillant. Aucun rapace n'a une gueule d'or. Mais lui, il continue d'espérer. Se dit qu'il pourrait être l'exemple parfait, l'incarnation de toutes les résurrections pour ces pauvres bougres qui se pavanent dans l'ombrage de leurs addictions, s'y enlisent avec force la nuit venue. Comme un marécage qu'ils ne comprennent jamais vraiment ; pourtant, Domhnall ne lui pose jamais de questions, il ordonne, il suggère, il manipule. Et les neurones de Santiago n'ont jamais été aussi malléables que sous sa paume, curieusement ; mais parfois, le charme se rompt, le quart d'une seconde. J'aimerais que tu me demandes comment s'est passée ma journée. J'aimerais que tu me questionnes sur mes patients, sur ce que j'ai vu de drôle, de triste. Il se rembrunit, même sous le soleil. Un jour, il faudra que j'oublie l'autre. Le fiancé avorté, celui qui s'était enfui dans une autre contrée, le soir où tout avait basculé. Il se rappelait le sillage du couteau sur sa gorge, la peur et la colère, l'incitation furieuse "Vas-y, porte tes cojones, fais-le", l'hésitation dans les pupilles de l'autre, puis la porte claquée, la fuite, les traces boueuses dans le petit jardin. Le portail bleu à la latte fracturée. Le coeur en morceaux.

Tu n'es pas lui. Je ne dois pas y penser. Il est son propre thérapeute, maintenant. Il se souffle à lui même les conseils, se jette les consignes, joue le rôle de ce trombone sur les logiciels de traitement de texte, celui qui a toutes les réponses. Pff, tu parles. L'autre soupire sur ses pensées, les chasse, l'haleine ne sent pas l'alcool, c'est bon signe. Et puis il s'approche, caresse, effleure, et même là c'est brutal. Santiago contient une grimace. Tu ne me dégoûtes pas. Et ça aurait été mieux qu'il lui soit indifférent, sans doute. Peut-être que le syndrome de l'infirmier se serait dissipé. "Je ne te prescrirais rien du tout, Donald. Et je n'ai pas envie de coucher avec toi." C'est dit sur un ton calme, il pose les fondations, sait d'avance que l'ex-trader va détruire le bâtiment, voir même le block entier, dans les prochaines secondes, pourtant il arrive à dessiner un petit sourire sur ses propres joues. "Lire un bouquin te ferait vraiment du bien. Il y en a des supers sur la lutte contre les addictions." Il se retient de lui glisser que son comportement libidineux le met mal à l'aise parce que l'idée le frôle plus que de raison, qu'il ne veut pas reprendre cette pente, s'enchaîner à des nénuphars condamnés, jusqu'à se noyer de nouveau dans son marais démoniaque. Je ne veux plus du goût infernal sur la langue. Le chirurgien opère précisément, c'est médical presque, il enlève les doigts de l'autre de son torse, il sent la marque brûlante, signature d'un archange auquel il ne veut prêter aucune allégeance ; se condamne pourtant à le faire dès la première seconde où il l'attaquera dans une étape faible. "Tu as essayé d'aller courir, le matin ? Tu dormirais mieux. Tu ne veux pas qu'on ailler manger un bout, Lahaye ? Je pète la dalle... À cause des malheureux, tout ça." Regard entendu, aucun courroux si ce n'est en paillettes décoratives sur les belles syllabes qu'il prononce.
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   @Santiago Montero    


(OOTD) L'indépendance, il l'avait payée au prix fort. Tournant le dos à sa famille, à ce qu'il était et à son pays pour obtenir tout ce qu'il possédait aujourd'hui. De quoi faire vivre le quart d'un pays rien qu'en puisant dans le troisième de ses comptes, s'il le souhaitait. Qu'importe puisque de toute cette puissance, il ne retirait aujourd'hui plus aucun plaisir. Il avait passé sa vie à se construire une forteresse qu'il pensait inébranlable. Jusqu'à ce qu'elle crève, il devait bien le reconnaître. Tout ça avait mis du temps à se faire un chemin jusqu'à son esprit... parce que l'Ogre est sourd à son ventre lorsque celui-ci est plein. L'ogre est sourd parce que l'ogre est insatiable. Comme il l'avait été, comme il le serait sans doute toujours. Les billets verts n'étaient plus sa priorité, lui qui avait perdu toute dignité en mettant un terme à ses activités professionnelles pour s'en aller vers d'autres pâturages. Plus sombres et marécageux, enlisé jusqu'au cou. Il ne s'en sortirait pas, pas tout seul et ça, il l'avait bien compris.
Mais son indépendance, c'était tout ce qu'il lui restait.
Alors admettre que l'homme qui lui fait face aujourd'hui est sa planche de salut, c'est comme renoncer à tout ce qu'il avait passé une vie à construire. L'indépendance financière, l'indépendance morale et, avant toute chose, l'indépendance physique. Besoin de personne, il n'avait jamais eu besoin de personne. Alors pourquoi ça devrait changer ? Pourquoi se soucier des états d'âmes de son interlocuteur ou même faire semblant de s'intéresser à lui si ça pouvait trahir ce qu'il ressentait vraiment ? Être vulnérable, c'est pas pour lui, ça ne l'a jamais été. Alors quand l'autre repousse volontiers ses avances, Domhnall rigole légèrement. Tu mens, t'as grave envie de coucher avec moi. il rétorque léger en précisant : Comme tous les autres. parce qu'au fond, j'suis plus bon qu'à ça, désormais.. Lui qui avait été un expert dans son domaine, un maître dans son art, il n'était aujourd'hui bon plus qu'à baiser et se faire baiser. Quelle triste réalité qui le frappe, au quotidien, lorsqu'il comprend qu'on ne s'intéresse à lui que pour sa plastique ou pour son fric. J'ai pas envie de lire, tu l'sais très bien. qu'il ajoute en se retournant légèrement. Coup d'pied dans le sable, comme l'enfant fustigé et frustré. Pourquoi tu veux pas de moi ? La question l'effleure rapidement. Tout le monde veut de moi, mais pas Santiago, non. Depuis le début de leur relation, il ne s'est jamais laissé embarquer malgré les sous-entendus graveleux et l'insistance dont l'ex-trader pouvait faire preuve.
A sa question, il se retourne encore. Les iris ne brillent plus. Brilleront-ils un jour nouveau ? Pas sûr et pourtant, il s'en moque, Donny. C'est même plus une option, d'toute manière. Les démons sont là et ne s'en iront pas. Santiago peut faire ce qu'il veut, le vice est marqué sur son derme au fer rouge. Va pour un dej'. qu'il répond sans sourire. Je t'invite, si tu veux... t'auras qu'à faire preuve d'imagination pour me remercier. qu'il dit en clignant de l'oeil, caressant de la main l'épaule du chirurgien en frôlant son corps du sien tout en le dépassant, trainant sa carcasse jusqu'au bitume, chaussures à la main.
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   @Domhnall Lahaye    


(OOTD) Tu mens, t'as grave envie de coucher avec moi. Ça résonne, ça sonne faux, ça fait comme un cri dans la nuit en plaine, ça balaie le sable et ça lui donne envie d'en dire trop, ça le pousse à penser trop. Santiago fuit le trop depuis des mois déjà, persuadé que ce sont les excès qui en font naître d'autres, démons qui ne sont le fruit finalement que de la propension qu'il avait eu à tout accepter. Oui aux râles intermittents, comme l'étaient ceux qui chevauchaient sa silhouette ou lui permettaient de se perdre dans leurs draps. Oui aux bouteilles trop nombreuses qui gisaient dans un coin du salon, puis dans un coin de cuisine. Oui aux drogues, nombreuses, colorées, sous toutes les formes. Oui à la brûlure du corps, oui au marquage du coeur, oui aux hématomes trop nombreux, synonymes de black outs, de toutes les chutes qui lui avaient échappé. Il s'était réveillé trop souvent sans savoir où il se trouvait, bercé d'une herbe étrangère, comme celle qu'il avait consommé des heures avant, au coeur de Nyx. Alors désormais, les désirs étaient masqués, et leur musc l'effrayait bien avant qu'il ne se mette à avoir les images en tête. Comme un album photo qu'il ne s'était pas encore résolu à brûler, voyant l'encre virer au violet sombre au fur et à mesure que tout se consumerait. Comme des souvenirs qu'il gardait contre son torse pour se rappeler que tout avait été violent, brutal, qu'il fallait s'en rappeler pour ne plus jamais plonger, pour ne plus jamais valser le long d'un précipice. Alors non, il ne mentait pas. il aurait été parfaitement incapable de mentir ; l'envie était peut-être là, mais elle était effectivement grave, alors il préférait l'oublier, la poignarder en secouant la tête. Santiago était de ceux qui avaient désiré si fort, si chaleureusement, que le derme s'était cramé, qu'il avait senti l'odeur des déflagrations. Aujourd'hui, il fuyait les flammes, effrayé qu'on se rende compte du gouffre laissé par les cendres qui s'étaient envolées avec l'espoir, autrefois. Il était une fois un buveur de feu qui avait senti l'oesophage devenir volcan, il était une fois le Vésuve, il était une fois la fin et le début.

Ils marchent côte à côte, puis Domhnall accélère à peine, pour devancer le chirurgien, être toujours le premier, celui qu'on verra, le corps baigné de soleil, lumière céleste qui ne suffira même pas à lui rendre justice. Il est au-dessus de tout ça, astre qui domine de sa grandeur le monde entier, teinte l'atmosphère de ses doigts dorés et de ses insultes safrans. Pas de bitume mais Montero trébuche presque dans le sable au frôlement des doigts ; il sent les flammes qui reviennent, dévorent peu à peu les instincts, se maudit d'être un prédateur dans ce monde. Il rêve souvent la nuit à une literie qui l'envelopperait complètement, si douce qu'elle le transporterait dans un monde plus dilué. Nul besoin de s'incendier, jamais plus l'idée même d'une luxure. Mais ça ne sera pas pour aujourd'hui ; aujourd'hui je frissonne, mais rien de plus. Gorge serrée, lèvres sèches, il avance un peu plus vite aussi. "On verra ce que je trouverais à l'antiquaire en bas de la rue, alors." C'est une excuse toute faite, mais au moins il écarte le sous-entendu, enlève sa veste, la glisse sur son bras, comme un napperon qu'il arbore sur le coude, en avançant. "J'insiste quand même pour la lecture. Mais je sais d'avance que c'est..." Peine perdue, mais il ne finit pas sa phrase, ébloui par un rayon de soleil. Les tâches devant les yeux dansent toujours, et il le sait, le médecin, que c'est pas bon. Il sentira les maux de tête le lendemain, à n'en pas douter ; mais ça vaut toujours mieux que de s'acoquiner à nouveau avec les démons. "Pourquoi tu voulais me voir ?" Il sait que la question est risquée, qu'elle va frustrer celui qui déteste les points d'interrogation, pour autant il n'a pas murmuré, a même ensablé ses phrases, légère brise qui porte la poussière à sa bouche, fouette le visage ; première trace, peut-être, d'une punition divine que l'autre aurait commandé. On ne remet pas en question Domhnall Lahaye. Encore moins quand il vous fait l'honneur de sa présence. Il voit la fierté, le torse bombé, et ça le fait sourire. Toi, au moins, je sais que tu ne tomberas jamais trop bas. Attache qui demeure, affection dissimulée, parce que sous toutes les couches d'égo, il sait qu'il y a un palpitant qui s'agite quand même. Et, de ses doigts experts, je suis sûr que j'arriverais à le sortir de cette jungle d'épines.
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   @Santiago Montero    


(OOTD) Rien de plus surfaits que les artifices, c'est vrai. Pourtant, c'était plus simple d'ignorer qui il était lorsque la tête était à l'envers. C'était plus simple d'ignorer les douleurs lancinantes et latentes lorsque tout autour de lui n'était qu'ivresse et chaos. Les artifices ont ce pouvoir de rendre les choses plus simples... tout du moins, plus faciles à vivre. Mais lorsque la nuit se tait et que le jour se lève, elles sont là, elles ont toujours été là. Les cicatrices... autrefois invisibles mais désormais striant son corps de part en part. Il les voit, chaque fois qu'il sort de la douche et qu'il s'observe dans le reflet du miroir. Bien sûr qu'il sait ce qu'elles représentent. Chacune d'entre elles porte le nom d'une personne qu'il a, d'une manière ou d'une autre, blessé ou fait souffrir. Sarabel, pour commencer. La soeur dont il ne parle plus aujourd'hui, celle-là même qui a tenté de l'avertir à l'époque et de le faire revenir. Celle pour qui il s'est contenté de lever le majeur en prétextant un besoin toujours plus agonisant de faire fortune... Sarabel, celle qu'il a tenté d'appeler hier encore mais qu'elle a superbement ignoré. Parce qu'elle ne l'aime plus, désormais. Faut dire qu'il a si souvent été absent qu'il n'arrive même pas à lui en vouloir.
Maman, sans doute la plus longue et grande des cicatrices que porte son corps. Nimbée de rancoeurs et de regrets. Si j'avais su à l'époque que tu te crevais dans notre appartement minable, il tente de se convaincre, aujourd'hui encore. Mais il sait, mieux que quiconque, qu'à l'époque, ni la mort ni l'enfer ne l'auraient arraché à ses desseins et ambitions. Fortune et gloire, c'est tout ce à quoi il aspirait. Ramener l'or sur un nom de famille synonyme d'échec dans son Ecosse natale... merde, qu'ai-je fait ? On redoute tous cet instant précis où, la quarantaine passée, on se retourne et on fait le bilan. Que me reste-t-il ? Plus grand chose sinon de l'argent à s'en étouffer. Alors sans doute que les artifices sont des chimères mais lorsqu'il en consommait, au moins, les cicatrices disparaissaient.
Santiage joue des mots, brille par cette manière bien singulière d'éviter les sous-entendus. Danse entre le vice et la raison, se montre aussi habile que loyal. Il sait faire taire les plus bas instincts d'un Domhnall en quête de rédemption. L'ex-trader renifle fort, soupire. Si j'voulais d'une antiquité, j'irais m'en chercher une tout seul. il s'arrête net, se retourne, plante ses yeux dans son interlocuteur. Pourquoi tu r'fuses de m'octroyer un simple plaisir Tiag'' ? la question est rhétorique, il connait déjà la réponse. Comme tout bon parrain qu'il pourrait être, l'homme lui répondra que remplacer une addiction par une autre n'est pas une solution à son problème. Foutaises, Domhnall ressent le besoin d'un corps-à-corps futile pour taire les maux de ventre, les maux de tête... ceux qui se réveillent en même temps que lui, voir même en avance. Ceux qui l'attendent au pied du lit chaque matin et qui ne le quittent jamais. Il soupire encore, monstre mal luné, se retourne à nouveau et reprend sa marche. Le soleil brûle ses yeux, sans doute, mais son regard est vissé sur un point que personne sinon lui ne peut voir. La question de son ami résonne dans sa tête un court instant. Merde alors, la vulnérabilité n'est pas un trait de caractère significatif chez l'ex-trader qui réussit toujours, à grands renforts de pirouettes, à s'éviter la futilité d'échanges trop mielleux. Sans le regarder, sans même lui donner l'impression que la question compte, il répond rapidement : Parce que je savais que tu viendrais. et c'est pas tout à fait faux. Santiago est devenu un ami avec le temps, parfois plus. La limite est sensible, presque invisible. Lorsqu'il sent les démons se poser sur ses épaules, il n'y a que le visage du chirurgien pour le convaincre de ne pas céder. Remplacer une addiction par une autre... c'est con, ça se répète en boucle à chaque seconde, à chaque instant. Il sait, Donald, que Santiago représente plus que son salut, c'est vrai. Il sait qu'aujourd'hui, il a le chirurgien dans la peau, dans l'derme... que sans lui, il se sentirait bien stupide. C'est à lui qu'il pense en ouvrant les yeux, à lui qu'il pense quand il les ferme. Les questions sont connes mais toujours les mêmes. Que ferait Santiago s'il était là ? et ça le rassure, ça l'aide. Quand tout part en vrille autour de lui, c'est Santiago qui devient le phare vers lequel se diriger. L'ex-trader tire une clope de son paquet, renfile ses chaussures rapidement et allume la mèche. Il se relève, se tourne vers l'homme sans sourire. On prend ta voiture ? c'est pas vraiment une question, d'toute manière Domhnall est venu à pieds ce matin.
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   @Domhnall Lahaye    


(OOTD) Et d'antiquités, il en a à proposer, le chirurgien ! Il y a cette boutique, au carrefour le plus proche de son beau portail bleu. Les livres poussiéreux, les dorures majestueuses, les vieux vases, dérobés à l'héritage d'une grand-mère esseulée, qu'on fait passer pour de la porcelaine antique. Des fauteuils gonflés de poussière qu'on prétend de monarchie. Et ce serait parfait pour toi, un trône, non ? Santiago sourit à l'image de Domhnall, bien assis dans le fauteuil du roi soleil, à resplendir lui non pas d'Hélios mais de sa jumelle, prospérant au coeur de la nuit dans tous les vices qu'il accumule. Combien de temps te faudrait-il pour désacraliser pareille relique ? C'est une pensée sournoise et il la regrette aussitôt. Il ne peut pas juger l'ancien trader ; il ne sait que quelques bribes de son histoire, que les quelques chapitres épars qu'il aura accepté de lui confier, les soirs de convocation. Le jour, Donny ne raconte pas ses secrets. Il ne lui a jamais murmuré de promesses puériles, ne lui a jamais siffloté la noirceur de son âme. Il se contente juste de lui glisser une main dans le dos, sur le torse, dans son cerveau, pour s'emparer des idées et sur chacune d'entre elles y jeter son reflet. Âme torturée, âme abreuvée, âme déshabillée. Domhnall se complait sans doute bien trop dans ce rôle, mais Santiago continue d'espérer qu'il pourra l'en soutirer.

Alors la réponse est insuffisante, terriblement réelle, mais insuffisante. Il savait qu'il viendrait. évidemment. Ce n'est un secret pour personne ; même s'il n'y a qu'eux, à partager ces moments. Même s'il n'y a qu'eux, pour les regards en coin, pour les phrases empreintes de charnel, toujours. Même s'il n'y a qu'eux, pour se regarder en chiens de faïence tout en rêvant de s'imprimer sur la chair les empreintes digitales de l'autre. Évidemment, qu'il viendrait. Il est toujours venu. Ne s'est jamais soustrait à l'appel de Domhnall, parce qu'il aurait eu peur. Je suis terrifié que tu sombres par mon absence. Peut-être qu'il s'accorde une importance démesurée dans l'ego de l'autre. Peut-être qu'il fantasme, complètement. Peut-être qu'il devrait cesser d'y penser. Mais il en est incapable ; persuadé qu'il est que s'il tourne le dos à son tour, le blond finira par éternellement s'enliser dans les limbes dont Tiag avait réussi à s'enfuir. Je ne veux pas que tu souffres. C'est un bon début, une belle première piste de réflexion.

Le soleil ne lui fait plus aussi mal aux yeux qu'avant. Il époussette le sable sous ses pieds, relève la tête, inspire à fond l'air frais, le visage encore fouetté par les grains rebelles qui quittent les embruns pour trouver refuge dans les rues bondées de la ville. Les coquillages seront orphelins, à terme, les vaguelettes mourront sur une boue aux rares grains ensablés. Il faudra s'y faire ; les choses changent. Pensée qui lui arrache un sourire, en même temps que l'évocation de la voiture. Tu vas me détester. La dernière cendre tombe à la frontière entre sable et béton, colore un côté d'un gris trop sombre, et l'autre d'un blanc trop clair. "Je ne suis pas venu en voiture. On va y aller à pied, ou en bus. ou en métro. Ça dépend d'où est-ce que tu m'emmènes, Donald." Le prénom qui sonne bien sur la langue, qui fera froncer les sourcils du concerné. Il déteste que Santiago salisse son prénom à le murmurer. C'est un homme paradoxal ; il aimerait entendre le chirurgien dans un râle pourpre exprimer son prénom ; il détesterait qu'on le souille en bord de plage, dans une discussion banale. "Ça nous fera du bien de marcher, donc on va juste se promener et on s'arrêtera quand on trouvera quelque chose. Ça te laissera le temps de me raconter ta journée." Il ne le fera pas. Ou alors si, mais avec un cynisme désarmant, avec une ironie blessante, comme pour rappeler que les dieux n'ont pas le même quotidien que les hommes, lui tout particulièrement ; même drapé des ombres d'un millier de diables facétieux et destructeurs, il continue de jouer les grands seigneurs, les rois de l'Olympe. "Éteins ta cigarette, tu les enchaînes, là." C'est dit sur un ton doux mais ferme, le même qu'avec les stagiaires à St-Harry - reconnaissant de leur confiance, furieux de les voir s'embourber. Il arrache un regard au prince doré, lève les yeux au ciel, lui dérobe la cigarette, la porte à sa bouche et en une longue inspiration, en un nuage craché, il la fait agoniser, l'écrase sur le couvercle d'une poubelle à trois pas de là, et revient, l'air de rien, persuadé qu'on lui soufflera au visage dans quelques secondes de nouveau un mépris aux relents de tabac.
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   @Santiago Montero    


(OOTD) Fier et puissant, il l'était autrefois. Figure de proue d'un navire qui voguait bon train sur l'océan d'une réussite dont il pouvait se parer et se vanter. En société, il brillait par son intelligence, son sarcasme et son élégance. Il ne parlait jamais beaucoup, n'évoquait rien de ses origines ou de sa famille, mais ce qu'il dégageait plaisait. Il s'était créé un personnage qui, petit à petit, avait remplacé l'original. Le Domhnall perdu et paumé qu'il était enfant, celui qui s'évertuait à faire tourner une maison parce que maman cumulait deux emplois pour payer les factures. Il avait complètement oublié le Donny si tendre et docile qu'il avait été avec sa soeur lorsqu'il s'occupait d'elle, qu'il l'accompagnait à l'école en lui tenant la main et qu'il lui lisait toutes sortes d'histoires pour qu'elle ne pense plus à l'absence de leurs parents. Fier et fort, avec le temps, il était devenu aussi froid et frigide qu'un bloc de glace, ne se laissant le droit qu'à un plaisir futile et éphémère lorsque son corps le réclamait. Avant que Kieran ne devienne son assistant, il trouvait des hommes de manière tout à fait aléatoire pour combler le manque uniquement lorsqu'il se pressait à sa porte. Faire l'amour était une perte de temps et, à l'époque, le temps valait de l'or.
L'homme de glace n'a pas changé, malgré les trois dernières années à se rouler dans la fange en compagnie de quidams et de toxicos. Non, l'homme de glace était toujours pareil à celui qu'il était avant, qu'importe la situation. Qu'il s'agisse d'une soirée lucrative en compagnie des plus gros bonnets de la finance ou d'une soirée à la con dans un bar miteux, il demeurait celui qu'on devinait plus qu'on ne pouvait connaître. Santiago n'échappait pas à cette règle immuable que l'ex-trader s'était imposée en débarquant à New York. Les faiblesses sont des armes lorsqu'elles sont aux mains de l'ennemi, et des ennemis, il en avait eu pléthore. Sa sécurité primait sur le reste, se préserver avait été un choix opéré pour se hisser au sommet d'une chaîne alimentaire qui avait eu raison de tout le reste. La chute avait été vertigineuse et aujourd'hui, il lui était difficile d'admettre qu'il pouvait avoir besoin de Santiago pour ne plus sombrer. J'ai besoin de toi, voilà ce qu'il pourrait dire s'il trouvait le courage de faire flancher les limites imposées par rang et statut. L'homme roi pourtant se l'interdit et se mure de cynisme et d'indifférence. Lorsque son ami admet ne pas avoir de véhicule, Domhnall soupire si fort qu'il faudrait être sourd pour ne pas l'entendre. Très bien, je nous appelle un taxi. il n'écoute même pas la suite, il n'entend même pas l'intérêt que peut porter Santiago à sa journée, non... il balaie tout ça du revers de la main, se contentant de sortir son téléphone et d'ouvrir l'application dédiée. Il lève les yeux vers son interlocuteur, sourire carnassier sur les lèvres. Voilà qui va faire monter le prix de l'addition, j'espère que t'as les reins solides Montero. c'est lubrique, c'est vulgaire mais c'est bien plus simple que prétendre aimer la compagnie du chirurgie. Plus simple aussi que de lui raconter combien son début de journée a été aussi insipide que le café qu'il a pris au petit-déjeuner. Rien, il ne se passe plus rien depuis qu'il a décidé d'arrêter les désirs coupables. Pas d'hommes à cajoler dans son pieu en ouvrant les yeux ce matin, pas d'rail à étirer sur la table basse en verre et encore moins d'action que dans une comédie romantique bon marché.
Et brusquement, l'ordre invectivé.
La main qui se lève et qui arrache la cigarette. Cette outrecuidance qui s'conjugue au fait qu'il ait osé l'appeler Donald ne fait qu'exaspérer l'ex-trader qui sent son corps se tendre. Le temps fait une pause, redoute l'explosion. Comme avant la tempête, tout le monde se tait en espérant qu'elle ne frappera pas si elle ne nous voit pas. Les yeux du magnat se pose dans ceux de Santiago et lancent des étincelles. Ses lèvres s'étirent dans un sourire énervé alors que son poing se serre contre sa hanche. L'homme roi qui ne supporte pas qu'on l'insubordonne, celui qui refuse qu'on discute ses désirs et qu'on atteigne à ses décisions. Crispé, il fait de son mieux pour ne pas laisser le ton lui échapper. D-omh-nall. il prononce, aussi doucement qu'il le peut. C'est pourtant pas compliqué à retenir, non ? parce qu'il peut se permettre de le surnommer Tiag' mais que l'inverse n'est pas autorisée. Fort et puissant, sur son trône, toujours. Parce qu'il a dédié sa vie à gagner le respect de ses pairs et à se forger une réputation... qu'importe ce que ces trois dernières années ont pu avoir comme conséquences. Il sort son paquet, prend une nouvelle cigarette et la coince entre ses lèvres. Je te déconseille de recommencer, Tiag'. il lui dit sans sourire en l'allumant, baisse les yeux sur son téléphone. Qu'est-ce que tu veux manger ? il interroge, doucement.
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   @Domhnall Lahaye    


(OOTD) Il n'a pas l'envie du taxi, Santiago, pas l'envie non plus de s'opposer encore et toujours, de devenir le méchant de cette histoire. C'est pourtant évident aux yeux de tous, qui est l'antagoniste. Mais il continue de s'effrayer, de guetter le regard des pairs, pour être certain de ne pas voir derrière les iris se glisser d'obscures certitudes de ces gens-là ; si le médecin alcoolique se glisse aux côtés de l'ex-trader seigneur de toutes les addictions, c'est pour apprendre de lui, pour être dans son sillage lors de la chute, pas pour le sauver. Et dans les faits, était-il seulement capable de le sauver ? Était-ce vraiment ce que Donald voulait ? Le doute subsistait. Pourtant, lors de leur première séance partagée dans une assemblée, à confier les peurs, à confier les colères, à confier les ombres qui s'abattaient sur leurs univers, Santiago avait eu l'impression que Donny voulait s'en sortir. Il avait vu derrière un rideau de cils la force, la détermination, la persévérance ; et même ce qu'il faut d'orgueil pour comprendre directement de quoi ce type-là était fait. Tu t'étais dit que les addictions, ça ne te méritait pas. Il en était absolument certain, avait appris au fil du temps à lire dans le prisme de l'autre, à mieux appréhender tout ce qui pouvait se passer entre ses deux oreilles avant que la tempête sèche ne s'élève de sa bouche. Alors, il avait très vite compris.

Avec toi je n'aurais jamais raison.
Avec toi je ne peux que vénérer.
Avec toi, le sauvetage aura goût amer de sacrifice.


Alors s'il fallait sacrifier une promenade, les pieds légèrement ensablés, sous le soleil précieux, tant pis. Ce serait à peine un petit galet dans le long chemin qu'ils étaient amenés à traverser ensemble ; l'un à côté de l'autre, l'un au-dessus de l'autre, même, le rapport de force allant inévitablement finir par s'inverser. Parce que je serais là quand tu auras besoin de moi. Pourtant, frisson de gêne (l'est-ce vraiment ?) qui parcoure l'échine quand le trader ramène une fois de plus un moulin lubrique pour saupoudrer d'épices luxuriantes la conversation. Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher ? Le chirurgien n'ose pas encore rentrer dans la confrontation, se contente de lever les yeux au ciel, très haut, frôlant la clavicule d'Atlas. "Ça ne t'aurait pas fait du mal de marcher, mais okay pour le taxi. Je paierais le trajet." C'est ferme et affirmé malgré tout, parce qu'il ne veut pas que ça puisse être négocié ; tant pis si Domhnall soupire, tant pis s'il grogne, ce foutu Cerbère, ça aura au moins le mérite de lui arracher des râles qui ne seront pas parfumés de cette même cigarette que Santiago a écrasé sur une poubelle voisine, après quelques bouffées. Il sent la tension, il sent la colère, le vent se lève sur les côtes, balaie le sable et les visages des passants.

Tant pis, s'il l'a mal pris. La longue journée avant qui pèse, cernes qui s'étalent, fard violet qui dégouline sur le visage et parasite l'âme ; il est fatigué, le chirurgien, et pas tout à fait d'humeur à marcher sur des oeufs pendant tout ce qu'il reste de la journée. Il ralentit en secouant la tête, agacé de se faire reprendre sèchement pour avoir intenté au titre de sa majesté ; d'une main jette la remarque dans un zéphyr qui passe par là, et tant pis si ça fait glisser une naïade bercée par les vents. Et puis, alors qu'il marche en silence, contrarié, Domhnall retentit, éclair menaçant dans le ciel qui vire à l'onyx. Il serre les dents, Santiago, se retient pendant quelques secondes, puis sa langue claque, un peu contre son gré - pas tout à fait la bonne attitude, pas tout à fait bienveillant sans doute. Pas sa réaction habituelle, en tout cas. "Sinon quoi, Domhnall ?" Il se plante devant lui, jette les obsidiennes dans les siennes, échange de regard explosif ; mais lui aussi a des démons plein les poches, lui aussi les a combattu, alors il revient d'un peu plus loin que du royaume risible gouverné par Donny. "Avise toi de me parler une seule fois encore sur ce ton, et j'te laisse là, planté comme un con. C'est moi qui suis venu pour toi, pas l'inverse." Il crache dans le vent un tu n'es pas mon maître, c'est boursouflé d'un peu trop de colère, alors il ne veut pas reprendre la parole. Considère qu'il en a déjà assez dit, assez fait, qu'il a besoin d'un peu de temps pour digérer la colère amère de l'autre, qui se déverse partout, tout le temps. Ignore la question, presse à peine le pas pour un détail ; que les épaules ne soient pas alignées, qu'il soit devant.
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