Ding-Dong, c'est le plombier (Abhishek)

Jeu 23 Nov 2023 - 4:43

Ding-Dong, c'est le plombier

- C'est ma responsabilité

Pourquoi les vieux n'ont pas attendu que Lusiana et Jericho ne soit pas majeur pour se faire pincer ? Cela aurait éviter que ces derniers ne se retrouvent dans le système défaillant des familles d'accueil ! Parce que j'ai fais quelque recherches sur le genre de famille sur laquelle on peut tomber. Un peu comme la loterie. Et il y a vraiment des timbrés dans le lot ! Hors de question de permettre à des inconnus bizarre de s'occuper d'eux. C'est à moi de le faire comme d'habitude ! C'est la raison principale pour laquelle je suis en train de chercher le numéro du bon bâtiment où ils sont loger. Apparemment, le système n'oublie pas de ranger les gosses dans les familles d'accueil ayant la même provenance. Bronx un jour, Bronx toujours ! C'est qu'il faudrait pas se croire riche en finissant dans une belle maison avec une école huppé.

Bon la raison secondaire est en rapport avec mon barda que je trimballe: sac en bandoulière et sac à dos. Loger dans un motel ça me coûte trop cher. Et j'ai besoin de wifi pour faire mes lives. Et donc d'un logement. J'espère juste que le type, Abhi quelque chose, ne va pas me foutre à la porte et appeler les flics. Ouai non, ce dernier point est peu probable dans un endroit comme ici. Oh trois fois rien, un dealer dans les parages qu'il m'arrive de côtoyer. D'ailleurs, après quelques mots échanger avec lui, il m'indique le bon immeuble.

J'ai réussi à me paumer. Pas doué. L'immeuble atteint, je grimpe les escaliers en quatre à quatre, faisait un boucant monstre. Arrivé au 4e, je me glisse dans le couloir à la recherche de la bonne porte ce qui, heureusement ne me mets pas trop de temps.

La main levée sur la porte, je décide plutôt de m'orienter vers la sonnette où je reste sagement appuyer. J'espère que Lusiana et Jericho sont là parce que j'ai pas vraiment prévue que j'allais débarquer. Lusiana m'a filer l'adresse parce que j'ai dit que je passerais, mais pas dit quand. Ni que je comptais squatter le canapé.

by Nathie

Ven 24 Nov 2023 - 22:53

Ces derniers jours avaient été... intenses, et c'est pas peu dire. J'avais réussi à poser des vacances, prendre des dispositions pour la clinique au passage, et rentrer une dizaine de jours au pays afin de préparer, puis fêter Diwali en compagnie de ma famille - ou du moins ce qu'il en reste. J'étais arrivé quelques jours avant histoire de pouvoir me remettre du voyage, et j'avais prévu de rentrer juste après Bhai Dooj. Ce dernier jour des festivités est trop difficile à supporter depuis que mon frère n'est plus là. C'est traditionnellement une fête entre frères et sœurs, mais, n'ayant pas de sœur, on l'a toujours fait autrement, tout comme le Raksha Bandhan. J'avais juste promis à mon père de l'accompagner chez ma tante, il y séjournerait quelques jours et moi je rentrerais. J'aurais ensuite trois jours pour me remettre de tout ça, avant de retourner bosser.

Ça, c'est ce qui était prévu. Mais comme chacun sait, rien ne se passe jamais comme prévu. En tant que médecin, qui plus est urgentiste, j'en sais quelque chose. Mais à ce point là, fallait le faire.

Je n'ai pas eu besoin de décaler mon voyage retour (heureusement, mon père en aurait probablement été très affecté), mais à peine sorti de l'aéroport, je devais me rendre chez les services sociaux. Est-ce que j'étais bourré le jour où j'ai fait cette demande pour devenir famille d'accueil ? Je croyais vraiment pouvoir m'en sortir entre mon pays, mon métier officiel, et mon métier officieux ? Promis, j'étais pas sous influence. N'empêche que quand ils m'ont appelé (à une heure indécente vu que j'étais à l'autre bout du monde), y'a un instant où j'ai sérieusement remis en question cette décision.

Mais bon. Je suis comme ça. C'est le bordel autour, mais quelqu'un a besoin d'aide, alors... alors j'y vais. Deux ados. On me raconte vite fait leur histoire, mais j'ai l'impression qu'ils sont plus pressés de s'en débarrasser que de vérifier si je suis la bonne personne. En plus, j'étais pas dans mon meilleur jour, c'est le moins qu'on puisse dire. Cinq jours de Diwali, pas loin de 40h de vol, dix heures trente de décalage horaire, les cernes d'une garde de 72h et la coupe de cheveux d'un lion en cage (pas loin de l'odeur aussi peut-être), franchement, ils auraient peut-être pu faire un effort de reconsidération. Bon, en l'occurrence ça m'arrange plutôt qu'ils l'aient pas fait, mais j'aurais été à la place des gamins, j'aurais eu peur.

Et donc, avec leurs sacs en plus des miens, nous voilà dans le taxi (fallait que je remonte un peu dans leur estime peut-être) pour rentrer à la maison. Je salue le petit dealer du quartier à son spot habituel, lui demandant si tout allait bien. Pourquoi ? Parce que le meilleur moyen de garder ses affaires en ordre quand on quitte le domicile pendant plusieurs jours, c'est de le faire garder par ceux qui savent y entrer sans trop d'effort en sachant que t'es pas là. Il me rend mes clés, et j'ai toute confiance. Autrement, si quelque chose ne va pas chez moi, c'est que ça vient de lui, non ? Oh, j'aurais pas appelé les flics. Mon flic, c'était lui pendant ces vacances.

J'ai bien fait de lui faire confiance. Les chats vont bien, les litières sont propres, rien à signaler. Bon, je suis pas totalement naïf non plus, j'avais un backup en la personne d'un autre médecin de la clinique, mais le petit, je sais qu'il passe tous les jours, voir plusieurs fois. Il les aime bien, au fond, mes chatons. Qui ne les aime pas, d'ailleurs ?

On a eu à peine un weekend pour faire connaissance. J'ai prolongé mon congé pour m'occuper un peu d'eux avant le retour aux journées normales de fou. Quand ils seront en cours, j'irais faire un tour à la clinique, et puis voilà. Je reprendrais doucement plus tard. Pour une fois que c'est moi qui ait des gamins à m'occuper !

J'ai tenu à les accompagner en cours, ce matin là. Déjà parce que j'avais rendez-vous avec le principal compte tenu de la situation, mais aussi un peu, et surtout, pour être sûr qu'ils y aillent. Je suis rentré tranquillement dans la matinée après avoir fait des courses, je comptais faire une petite sieste avant de descendre à la clinique. Mais au moment de choisir un bouquin avant d'aller pioncer, on sonne à la porte. Et pas qu'un peu.

J'ouvre donc, d'abord un peu agacé à cause de l'insistance, puis interloqué à cause du visiteur, et surtout de sa dégaine. La mienne était toujours mieux que le jour où je suis allé chercher les gamins, mais clairement pas celle d'un médecin. En tenue de sport, chill. Pas la tenue de sport pour faire du sport. La tenue de sport parce que bordel de merde, c'est une tenue parfaite pour rien glander.

- Euh... salut ?

J'essayais de remettre le visage sur une situation. Sa tronche me disait vaguement quelque chose, mais j'étais incapable de le remettre dans le contexte. Un patient ? Un voisin ?