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(fb, jamie) isn't it lovely ?

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october 2021 - @Jamie Cushin
La nuit. Toujours la nuit. Les volets fermés, les rideaux trop lourds qui s'écrasent sur le sol, tandis que la nuit écrase les neurones, que la nuit écrase le moral. Trois jours, ruiné au fond des draps, le corps recroquevillé dans les plis qu'il a réussi à créer. Il ne bouge presque pas, bestiole semblant immobile, endormi. Est-ce que c'est ça, qu'on appelle hiberner ? Il ne sait pas, n'y réfléchit pas. N'a plus une seule pensée à consacrer au sens des mots. Car les mots n'en ont plus aucun, depuis les gouttes sur le parapluie, depuis les nuages endeuillés vêtus de noir eux aussi, depuis les les gouttes sur la joue. Barbara Arnauld n'est plus. C'est ce qu'a titré un journal people à la con, la première notification qu'il a vu sur son téléphone, quand il l'a rallumé, pour la première fois depuis dix jours. Ça fait dix jours, donc. Dix jours que Seth est six pieds sous terre, dix jours que la famille Arnauld a entouré le plus fragile d'entre eux, l'a porté, le temps de quelques heures. Puis l'automne est revenu. Avec lui, le vent, le froid, la solitude. Plus personne ne vient, ou alors on sonne, et Barbie n'ouvre pas. Dix nuits, passées à étouffer les remords, à étouffer le chagrin, à s'étouffer lui-même, le corps plié par la douleur, la bouche enfouie dans les draps, à inspirer ce qu'il reste des effluves du mari envolé. Elles se sont presque toutes évaporées. Peut-être parce qu'il les a remplacé par les siennes, sans doute parce qu'il les a toutes aspiré. De Seth il ne restera bientôt ni l'odeur, ni le sourire, ni la chaleur. Le lit est vide sans toi. L'appartement est vide sans toi. Il se griffe les bras, se griffe le torse, Barbara, tente de se convaincre qu'il s'agit d'un cauchemar, un fâcheux tour de Morphée, qu'il va se réveiller, et qu'un rayon de soleil, à l'aube, se posera sur le corps musculeux de Seth, à ses côtés. Qu'il sera là, en train de ronfler. Qu'il parlera dans son sommeil, marmonnera même le nom d'un type que Barbie ne connaît pas, sans doute un de ses amis. Que leurs mains s'attraperont, qu'il se rendormira.

Mais tous les jours, le même enfer, chaque matin, le même tourment. Seth n'est plus là. Barbara a perdu le compte des heures, ne sort plus de chez lui, ne sort même plus de sa chambre. Le médecin avait été formel pourtant : il faut s'alimenter, il faut bouger, les blessures le concernant sont superficielles, mais il faut guérir aussi. Guérir, c'est un beau mot. Mais comment est-ce qu'on guérit de l'absence ? Pour ça, il n'y a pas de pansement, pas de gélule. Rien que le temps, on lui a soufflé. Rien que le temps, Amos a dit, le serrant dans ses bras aux funérailles. Rien que le temps, papa et maman, rien que le temps mon chéri. Mais le temps, Barbara ne l'a pas. Le temps, il s'échappe, comme Seth. Le temps fait des tonneaux, le temps brûle, se consume, et le temps lui manque autant que l'air dans les angoisses qui s'enchaînent, les crises à répétition qui agitent sa cage thoracique toute entière quand il croit se noyer dans le satin de sa literie. Les heures passent, le temps file, il ne sait plus quel jour on est. On sonne à la porte. Un journaliste, ou un Arnauld. C'est bien la même chose, pour ce que ça vaut. Coeur amer, nimbé d'aigreur, pourtant il se traîne, pour la première fois, la rage au ventre, la colère qui gronde d'une oreille à l'autre. Claudique jusqu'à la porte, l'air hagard, les cheveux en bataille, une chemise de Seth sur le corps, trop ample, douillette, et puis un jogging, pieds nus dans les vestiges de leur bel appartement. La main sur la poignée, hésite. Aimerait hurler, faire un appel du pied au troupeau des coeurs brisés, pour qu'ils deviennent ses gardiens. Inspire, expire. Ouvre la porte. "Tu veux quoi ?" Il aboie, le canidé perdu. Il aboie, sans sa meute, il aboie et il a peur, il a mal.
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    @Barbie Arnauld   


quelques jours qu'il ne dort pas bien Jamie, parce qu'il repense à cet accident. et il était là, il a aidé, il a appelé les secours. il était pétrifié évidemment mais il a fait le nécessaire pour réagir rapidement. lui aussi a eu un accident et il sait qu'il a été rapidement pris en charge, une personne avait appelé les secours à l'instant même de l'accident. le chauffard par contre a pris la fuite mais d'autres personnes étaient présentes et ont tout vu.
alors quand Jamie a assisté à cet accident, il ne pouvait qu'aider. il n'avait juste qu'à prendre son téléphone et appeler, indiquer l'endroit. ils sont rapidement arrivés sur place et ils ont pris en charge les blessés.
il se sentait impuissant, il n'avait rien à faire mais il a soutenu un des blessé, qui a perdu son compagnon. il ne sait pas ce que ça fait mais il sait que perdre quelqu'un de cher est compliqué à vivre. il lui a donné son numéro de téléphone si jamais il voulait porter plainte contre le chauffard. ils ont échangé leur numéro, il a envoyé quelques messages à Barbie qui lui répondait mais depuis quelques jours plus rien. il devait probablement être en famille mais il s'inquiétait quand même l'anglais.

aujourd'hui, il n'a toujours aucune nouvelle et il décide d'aller chez lui voir si tout va bien. il n'aime pas s'imposer, il ne le connait même pas en réalité mais il sait aussi que rester seul n'est pas une solution. après son accident, Jamie a voulu resté seul, a voulu encaisser seul son nouveau sort et il s'est fait plus de mal que de bien.
il arrive devant chez lui après avoir pris un taxi. il souffle un peu, il ne sait même pas ce qu'il fait là en réalité mais il sent que le jeune homme a besoin d'aide, il ne saurait expliquer comment. il arrive devant sa porte après avoir profité que la porte d'entrée était ouverte. il sonne et il se pince les lèvres en entendant Barbie, il panique un peu parce qu'à tous les coups, il peut s'en ramasser une dans la gueule mais il garde son calme parce qu'il comprend qu'il souffre et Jamie était comme ça après son accident. il était vivant lui mais il ne pouvait plus rien faire. adieu le football à haut niveau. c'était fini. il a dû s'y faire une raison et ça a été compliqué oui mmh salut... je, je dérange ? il lance, sachant pertinemment la réponse. évidemment qu'il dérange, évidemment qu'il a envie de rester seul, qu'il ne veut voir personne je venais prendre de tes nouvelles... et savoir si.. si  tu tenais le coup il dit, posant alors son regard sur lui. il ne sait pas comment s'y prendre vraiment, peut-être qu'il est un peu maladroit dans ses paroles.

hj:
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Il peine à le reconnaître, pendant quelques secondes. Le monde entier est devenu nimbé de brouillard, partout il n'y a que des reflets, des silhouettes informes. C'est le cimetière des panoramas déchus, une fosse immense dans laquelle se sont enterrées tous les espoirs perdus, tous les amours déchirés. Il ne reste plus que le vide, et le vide peut bien prendre la forme d'une rue, d'une chambre, d'un appartement tout entier ; dans tous les cas, la fumée vient tout recouvrir. La fumée avait l'odeur de Seth, au début. Aujourd'hui, elle sent la rouille, elle sent la poussière, elle sent l'essence cruelle d'une défaite face à la vie. J'ai tout perdu. Sauf le goût à la lamentation, et il se déteste souvent, d'autant pleurer. Sait qu'il aurait dû rebondir. Sait qu'il ne devrait pas haïr le monde entier. Alors, pour la première fois depuis des mois, messie s'écarte de la porte, laisse entrer le type dont il discerne enfin les traits. Son cerveau lui crie que c'est un ami de providence, une bouée de sauvetage dans cet affreux océan de mazout qui n'a plus que les effluves d'un désespoir éternel. "J'ai rien à faire, t'inquiètes." Par réflexe, la main se glisse sous son sweat gris, elle caresse la peau, d'abord, comme pour l'éveiller, puis griffonne des sermons incompréhensibles, des symboles qu'il ne regardera dans aucun miroir. Ça lui enlève du stress, ça l'encourage à ne plus souffrir pour Seth, au moins pour quelques secondes. Se dirige à pas lourds vers la cuisine. Le café est toujours là. Trois jours. Froid. Dégueulasse. Sale. "Tu veux..." La voix se casse, se brise dans le silence lourd et pesant de l'appartement. Les rideaux sont toujours fermés, Jamie est rentré dans une forêt de nuit. Aucun arbre, seulement les racines de la douleur, et pas la moindre fleur. De l'obscurité partout, parce que ça fait du bien. Il s'éclaircit la gorge, n'a pas parlé depuis des jours. Même sa voix lui est étrangère. "J'ai que de l'eau. Ou du Coca." Hausse les épaules. Maugrée. "J'ramène les deux, il sait se servir." Sort deux verres de ses placards, revient à pas maussades dans le salon, pose tout sur la table basse, ouvre à moitié un rideau de la baie vitrée. Frissonne. Se perd pendant quelques secondes dans le reflet. Il est méconnaissable. Barbe trop longue, cheveux en bataille. Les yeux creux, un tapis de cernes mauves sous les iris fatigués. La peau blafarde. Il frissonne un instant. Ouvre quand même la fenêtre, au moins pour chasser le nouveau parfum Paco Rabanne qu'il aborde et qui a envahi l'appartement : One Million Deceptions. Et puis il recule, se laisse tomber avec fracas dans le canapé, soupire. Ne touche pas au verre, ni à l'eau, ni au soda. A les yeux rivés vers le tapis blanc, épais. Seth l'avait choisi. Ils avaient fait l'amour, une fois, et ça les avait brûlé. Il s'était souvent consumé, pour cet amour perdu. Sent les larmes monter le long de ses cils, toussote à peine, passe une main entre ses mèches, relève les yeux, humides. "Ça va. Ça va super, même." Menteur menteur. "Et toi ?" Il s'en fout, il voudrait que le monde se taise. Il voudrait que l'apocalypse survienne. Que le ciel blanc devienne nuit, ad vitam aeternam. Que les étoiles se noient le long de Coney Island, que le soleil explose en mille paillettes torrides.


hrp:
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    @Barbie Arnauld   


il se doute bien qu'il n'est pas attendu par le jeune homme. peut-être qu'il aurait dû prévenir de sa venue ? mais il s'inquiétait, parce que même si il n'a pas vécu la même chose de son côté, Jamie peut ressentir toute la douleur qu'il a. il a perdu l'homme qu'il aime, dans un accident. lui, il a eu son accident, ce n'est pas la même chose et pourtant, ils réagissent de la même manière. s'enfermer chez soi, ne voir personne, vivre dans le noir. c'est exactement ce que Jamie a fait avant de se secouer un peu mais il a fallu un temps pour que ça arrive à son cerveau.

ses yeux sur lui, il se pince les lèvres et rentre dans son appartement. il fait noir, il a bien envie d'ouvrir les rideaux, d'aérer la pièce mais il ne veut pas le brusquer, ça ne servirait à rien. il n'est pas comme ça Jamie de toute manière, et puis dans le fond, il ne connait pas Barbie. il ne se sent pas légitime d'être ici mais il a envie de l'aider, il se demande si quelqu'un est passé par ici depuis l'accident c'est pas grave, de l'eau c'est bon. ne t'en fait pas il dit, il n'a pas spécialement soif de toute façon, il n'est pas là pour ça tu ne veux pas aérer un peu le salon ? il demande, prudemment. qui dit aérer, dit aussi ouvrir les rideaux, laisser la lumière du jour pénétré dans la pièce. s'il vit dans le noir complet depuis quelques jours, il se doute bien que ça ne lui fera pas du bien sur le moment même je sais que ça ne va pas... je veux juste savoir si tu tenais le coup. si tu avais besoin de quelque chose il n'a pas osé lui demander si ça allait, connaissant déjà la réponse. lui tout ce qu'il veut c'est savoir si il tient le coup, s'il a besoin de quelque chose, s'il a besoin d'un peu de compagnie, même si il ne dit rien. parce qu'il connait la solitude, parce que Jamie s'est lui-même isolé depuis son accident, parce qu'il sait que ce n'est pas la solution. qu'il n'aurait jamais dû repousser ses proches, ses amis dans ce moment pénible ou si tu as besoin de te défouler, de parler, tu peux le faire. ça fait du bien parfois, de se confier à un étranger. je ne t'oblige pas mais si ça peut te libérer, te soulager d'un poids... vas y il n'est qu'un étranger aux yeux de Barbie de toute manière. ils ne se connaissent pas, il ne connait rien de sa vie après tout alors si il veut parler, dire tout ce qu'il a sur le coeur, il peut. ce n'est pas Jamie qui ira répéter à quelqu'un tout ça.
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Il est gentil, Jamie, il est preux. Il tâtonne, difficilement, même quand les rideaux sont ouverts ; il faut dire que l'appartement tout entier est encombré des milliers d'émotions qui déferlent chaque seconde. Barbie s'estime homo emotionus, lui qui depuis des semaines ne se nourrit que du chagrin, par bouchées franches. Il expire, longuement. Pas pour montrer de l'agacement, mais pour déloger, d'une brise chasseresse, toutes les potentielles répliques inadaptées : trop assassines, trop tristes, trop menteuses. Il voudrait dire qu'il tient le coup. Mais il dort depuis des semaines maintenant, le coeur en hibernation, fragments éparpillés sur un sol enneigé. Barbara froisse les draps, Barbara attend impatiemment qu'un membre de sa famille arrête les faux messages joyeux dans le groupe qu'ils partagent. Il se rappelle l'enfance, devant la caméra. Tente de percer le secret d'une phrase à jour ; lui aurait-on dit, du haut de ses dix ans, qu'il devait apprendre à ne plus pleurer, ou bien est-ce que le chagrin vengeur lui invente des faux souvenirs ? Il se mord les lèvres, quelques instants. Souffre, ne se plaint pas. Apprécie même la douleur ; Seth, lui, n'a plus cette chance. Il n'aura plus jamais mal, il n'aura plus le coeur serré, et il ne le sentira même plus battre. "Ça va, vraiment. Pas d'raison d'aller mal. C'est la vie." Il hausse les épaules et les mains, l'air de rien, comme si le dé qui avait été jeté n'avait pas chamboulé sa vie entière. Et Barbie sent les larmes venir à ses yeux, alors il accentue la pression de ses dents sur les lippes mordillées, comme pour se donner une vraie bonne raison de pleurer. Jamie doit se sentir de trop, dans ce paysage de ruines et de désolation : à travers la baie vitrée de l'appartement, même le soleil semble pleurer. Triste spectacle. Épilogue de ce qui venait juste de débuter. Comme un roman que l'on gâche, dont les pages ont été arrachées. Barbie sourit faiblement ; même ça, ça semble faux. Soupire à peine, encore. "J'me demande parfois si..." Hésite. Mord plus fort. Hésite encore. Puis éclate de rire. Un rire tonitruant, le premier à percer le ciel orageux qui a recouvert le plafond, depuis l'accident. À moins que ce ne soit avant ? Les images s'emmêlent, les souvenirs fondent, comme une bougie dans un incendie, et tout se casse peu à peu la figure ; tout un château de cartes qui s'écroule, et Barbie s'en veut de pouvoir attaquer le Joker, alors qu'il ne l'entend plus. Ne l'entendra plus jamais, d'ailleurs. Comme pour se rattraper, il balbutie. "Des fois j'me demande si ça aurait pas dû être moi, à l'avant ce jour-là." L'instant se suspend, tout flotte, l'appartement s'inonde d'un mazout visqueux. Barbie fronce les sourcils. Toussote à peine. "J'ai pas d'envie ou quoi, hein. Mais j'me dis qu'au moins j'aurais pas souffert comme ça. T'as déjà eu mal à ce point-là, toi ? Au point de vouloir qu'on t'enlève le coeur, les poumons, parce que ça te brûle, parce que même respirer devient trop difficile ?" Il s'essuie les yeux, trop humides déjà. Boit un verre d'eau ; fabrique à larmes avalée du bout des lèvres, pendant qu'il pivote à peine pour ne pas que Jamie voit ses pupilles trempées. Pour ne pas qu'il voit tout ce jardin de lamentation, fleuri des confidences les plus sombre ; les allées sont férocement gardées, et c'est sans doute mieux comme ça.

@Jamie Cushin
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