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you a creep ? (wesley)

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son regard parcourt les rayonnages, ses doigts glissant sur les tranches de livres étalés par centaines sur les étagères. elle ne recherche rien en particulier, elle profite simplement du plaisir d'être immergée dans une foule de pages, de mots et d'histoires, dont un grand nombre dont elle ne sait strictement rien. ça la fascine, souvent, de se dire que jusqu'à la fin de sa vie, elle ne sera capable que de lire une quantité infime de livres par rapport à tout ceux qui existent à travers le monde. des récits qui pourraient peut-être résonner en elle, dans sa langue ou une autre, et dont elle n'entendra peut-être jamais parler. ça la fascine comme ça peut l'attrister parfois, elle qui passe si souvent la porte des librairies, ne ressortant que très rarement avec une nouvelle acquisition. plus tard. dans un futur qu'elle espérait relativement proche, là, elle pourrait avoir les moyens de se faire plaisir. mais pour l'instant, elle se contente de ça. de balades insouciantes entre les étagères, de ses doigts qui feuillettent les pages, de son regard s'imprégnant de quelques phrases. elle complète une liste chaque fois, celle des lectures qu'elle pourra avoir dans quelques années, quand elle sera capable de vraiment gagner sa vie. en attendant, la bibliothèque de l'université et les bouquins qu'elle déniche d'occasion font l'affaire, et suffisent amplement à répondre à sa passion pour la lecture. ou, en tout cas, elle n'a pas trop d'autres choix.

sa main tressaute un peu, son cœur s'agite et la nervosité semble la gagner. est-ce que son cerveau lui joue des tours, ou bien cela fait vraiment quatre fois qu'elle aperçoit ce gars planté non loin derrière elle ? en temps normal, elle n'y ferait sans doute pas trop attention, parce que ça reste une petite librairie et on peut vite en avoir fait le tour. mais avec ses lunettes de soleil posées sur le nez par ce temps si gris et froid, elle ne peut s'empêcher d'avoir un frisson dérangeant quand l'impression lui vient qu'il regarde dans sa direction. mal à l'aise, elle s'empresse d'enrouler son écharpe autour de sa nuque, plongeant son nez dedans comme pour s'y cacher, avant de filer dehors. elle se fait peut-être des idées, mais dans tous les cas, elle ne préfère pas rester plus longtemps.

avançant d'un pas rapide, ses pensées changent peu à peu de cible, et elle se questionne sur la suite de sa matinée. la tranche de pain et le thé qu'elle a avalé quelques heures plus tôt semblent vraiment très loin, surtout pour son estomac. alors en apercevant le café, elle se laisse tenter ; et l'envie d'être un peu au chaud, tranquillement installée quelque part pour travailler un peu finit de la convaincre. un café, ce n'est pas si cher, et son compte en banque reste correct pour l'instant.

sa commande passée et son café préparée, elle s'installe sur une table miraculeusement libre malgré toutes les personnes présentes et sort sans plus attendre ses notes et ses manuels. consciente que d'autres clients chercheront sans doute un coin où pouvoir s'asseoir, elle laisse la moitié de la table libre pour quelqu'un d'autre et se plonge dans ses cours.

quelques minutes plus tard, entendant quelqu'un demander l'autorisation de s'asseoir, elle relève la tête avec un sourire pour accepter, sourire qui se fige malgré elle dans une expression déconfite. sous ses yeux, une paire de lunettes noires, les mêmes que celles qu'elle a fui une dizaine de minutes plus tôt. ne sachant comment interpréter cette présence, sa voix semble lui échapper et la gorge trop nouée, elle acquiesce simplement, incapable de dire non. trop nerveuse pour se concentrer à nouveau sur ses notes sous ses yeux, elle le surveille du coin de l'œil, aussi (peu) discrète que possible, réalisant rapidement que toute son attention est dirigée sur un livre, et certainement pas sur elle. et alors qu'il doit sans doute sentir le poids de son regard à elle sur lui et qu'il relève la tête pour l'observer, elle se sent rougir comme une idiote. désolée, vraiment... pardon, je ne voulais pas paraître désagréable... qu'elle souffle, horriblement gênée. je vais passer pour une idiote complètement parano mais... j'ai cru... enfin j'ai eu l'impression que vous me suiviez... rien que de le prononcer de vive voix, elle sent combien elle a été stupide, laissant sa nervosité prendre le dessus, comme bien souvent.

@Wesley Hawkins