feelin'blue (buster)

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Elle avait beau chercher partout, elle ne trouvait pas son portefeuille. Cette situation était bien dommage, sachant qu'elle ne travaillait pas avant lundi matin. Son permis, de conduire s'y trouvait, ses cartes bancaires. Bref, tout le nécessaire pour survivre un week-end tenait dans cette petite pochette de cuir foncé. Elle avait littéralement passé une heure à la recherche de l'objet, avant de finalement comprendre qu'elle avait dû le laisser sur son bureau, à l'autre bout de la ville. À l'heure qu'il était, elle ne pouvait même pas demander à quelqu'un de lui emmener sur le chemin du retour. Le bureau était fermé depuis des heures. Son téléphone indiquait vingt-deux heures vingt et elle savait que si elle n'y allait pas maintenant, elle resterait sur son canapé à regarder une série.

Elle avait mis une vingtaine de minutes à se rendre au bureau. Pour éviter des problèmes, elle avait évité de prendre sa voiture et elle avait préféré s'y rendre en métro. À pied .. Elle aurait seulement apparu vers les une heures du matin. Comme elle avait l'habitude d'arriver la première le matin, son patron lui avait laissé les clés du bureau, pouvant entrer à sa guise. C'était cependant la première fois qu'elle voyait l'endroit aussi sombre et elle doit se l'avouer, un petit frisson de peu lui avait parcouru le corps. L'endroit était généralement très animé. Certains écoutaient de la musique, il y avait les sonneries de téléphone et surtout son patron qui parlait terriblement fort lorsque quelque chose ne faisait pas son bonheur. Ce soir, c'était si calme. Seulement le bruit de la ventilation qui résonnait mais aussi .. Un tapement sur un clavier. Comme si quelqu'un s'y trouvait encore. - Bonsoir ? Elle regardait un peu partout, peur au ventre avant de voir une lumière dans le bureau de son supérieur. Elle s'y approcha, avant de trouver l'homme assis, regard dans le vide. Elle restait à distance, debout dans le cadre de porte avant de s'y appuyer d'une épaule. - Oh! Monsieur Nauru. Vous m'avez fait une de ses peurs. Qu'est-ce que vous faites encore ici ? Tout va bien ?

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@Ella Lehman

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« Monsieur Nauru ?» « En personne. Il s’est passé quelque chose ? Est-ce qu’Aura va bien ? », qu’il demande aussitôt après avoir reconnu le numéro de téléphone du service dans lequel se trouvait son épouse depuis sept ans. Le court silence suivant sa question ne présage rien de bon, il le sait. Il connaît et reconnaît la voix timide, la gorge serrée. Instinctivement, il se laisse tombe dans la chaise de son bureau, la fait tourner pour regarder à travers la baie vitrée qui s’ouvre sur Manhattan. Il attend le coup fatal. Infection rénale. Une nouvelle embûche sur leur route. Le médecin explique les différentes étapes à suivre. Il écoute, silencieux. Il acquiesce de plusieurs signes de tête invisibles aux yeux de celle qui ne s’arrête pas sur les détails afin de pouvoir informer l’époux de ce que cela signifie. De nouvelles complications. Encore et toujours. « Je vois. Je vais prévenir sa famille que les visites doivent être réduites. Est-ce que je pourrais néanmoins venir dans la semaine ? » Sa main se pose sur sa poitrine quand on lui annonce qu’il pourra en effet lui rendre visite et il finit par raccrocher sans vraiment savoir ce que la nouvelle signifie. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Une simple nouvelle, en fait. Aura n’existe plus vraiment … elle est un fantôme. Certains parlent d’elle au passé, Buster déteste ça. Il ne supporte pas quand on parle d’Aura comme une personne qui n’existe plus, qui ne vit pas car elle existe encore, non ? Il se ment. Il se ment à lui-même car il la voit devenir de plus en plus fragile, de plus en plus faible, comme si elle s’effaçait lentement de son univers, de sa vie pour finalement … disparaître.

Les heures passent sans qu’il n’ait bougé de son bureau. Les employés ont disparu les uns après les autres. Certains se sont contentés de faire un signe de main, les autres n’ont pas pris la peine de le faire en voyant combien il est concentré. A vrai dire, il s’est une nouvelle fois perdu dans des sites internet à la recherche du miracle, de la preuve que le miracle peut également se produire ici, chez lui, dans sa vie, pour Aura.

Il sursaute presque en entendant la voix d’Ella. « Oh! Monsieur Nauru. Vous m'avez fait une de ses peurs. Qu'est-ce que vous faites encore ici ? Tout va bien ? » Il se redresse aussitôt, quittant du regard l’écran. « Ella !? Oh navré, ce n’était pas mon intention … loin de là. Je crois que j’ai surtout oublié la notion du temps », dit-il en affichant un sourire qui ne convainc personne. Non, son sourire est faux. Il ne faut pas être très doué en sociologie pour voir qu’il est troublé, perturbé. « Nous sommes déjà demain ou est-ce que vous êtes venue faire des heures supplémentaires en secret ? », ajoute-t-il avec un sourire cette fois-ci amusé.

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@Buster Nauru

Tout le bureau le sait, la femme du patron se trouve dans un terrible état de santé. Au début, il était souriant et il était bon vivant. Mais .. Avec le temps, ils l'ont vu devenir de plus triste et parfois même colérique. Ils le comprenaient tous par contre. Elle aurait refusé de voir son fiancé dans cet état. Refuser catégoriquement de voir n'importe qui qu'elle aimait dans cet état en fait. Oui, elle avait eu peur de le voir ici. Seul dans le noir. Cependant, d'un autre côté elle comprenait la raison. Il voulait probablement éviter de rentrer chez lui, éviter d'affronter cet appartement vide. - Je me doute bien. C'est vendredi ! Ne devriez-vous pas être en train de représenter je ne sais quel événement ? Elle lui sourit délicatement, tentant de le faire sourire de son côté. Ce ne devait pas être trop facile, mais elle refuser carrément de lui parler de sa femme pour lui faire du mal encore plus. Autour de lui, plusieurs personnes le prenaient en pitié et elle n'aimait pas ça. Lorsqu'il était au boulot, elle tentait de lui changer les idées et d'empêcher les gens de lui parler d'elle, histoire de ne pas aggraver la situation. - Tout le monde sait que ce serait mon genre de venir faire des heures supplémentaires, en effet. Mais .. La réponse est beaucoup plus simple ; j'ai juste oublié mon portefeuille ici ! Et sans argent ni permis de conduire, le weekend aurait été beaucoup plus long ! Elle éclate de rire timidement, venant sentir ses joues se roser une petite seconde, sans trop en connaître la raison. - Est-ce que je peux vous offrir un café de la superbe machine espresso que vous avez payé pour le bureau ? Sauf si vous avez quelque chose de prévu bien sûr ! Un petit sourire se dessine à la commissure de ses lèvres avant qu'elle ne s'éloigne pour se rendre à la salle des employés, venant placer une tasse sous la machine, à la recherche d'une capsule de café. - Je peux vous dire un truc sincère ? Murmura-t-elle doucement en ressentant sa présence derrière son dos. - Je pense que vous devriez prendre quelques jours .. Pour dormir.

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@Ella Lehman

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« Je me doute bien. C’est vendredi ! Ne devriez-vous pas être en train de représenter je ne sais quel événement ? » Vendredi. A une époque, il était différent le vendredi. A une époque. Si lointaine. Il ne peut retenir un sourire à cette remarque. « Je préfère laisser les soirées pour Donovan, ça lui va à merveille … », réplique-t-il tout en venant refermer l’écran de son ordinateur pour se concentrer davantage sur la jeune femme et non sur les différentes informations qui avaient été devant ses yeux. « Tout le monde sait que ce serait mon genre de venir faire des heures supplémentaires, en effet. Mais ... La réponse est beaucoup plus simple ; j'ai juste oublié mon portefeuille ici ! Et sans argent ni permis de conduire, le weekend aurait été beaucoup plus long. » Il tapote sa tempe de l’index pour lui faire comprendre qu’il a saisi. Elle a une vie, pas comme lui et elle avait prévu de passer un bon week-end … alors que lui, il n’avait pas encore vraiment pris conscience que c’était le week-end. Quand est-ce qu’il avait arrêté de vivre ? « Ça me rassure de savoir que vous ne venez pas vous enfermer ici pour le week-end … » femme et non sur les différentes informations qui avaient été devant ses yeux. « Est-ce que je peux vous offrir un café de la superbe machine espresso que vous avez payé pour le bureau ? Sauf si vous avez quelque chose de prévu bien sûr ! » Il hausse les épaules et ouvre les bras en croix pour désigner son bureau absolument vide et surtout le fait qu’il n’avait absolument rien à faire. « Je ne dirais pas non pour un café --- comme vous pouvez le constater, je ne suis pas des plus occupés » Un vrai sourire prend place sur ses lèvres alors qu’il se lève finalement de sa chaise. Enfin ! Pour s’étirer sans doute. « Je peux vous dire un truc sincère ? » « Bien sûr. » « Je pense que vous devriez prendre quelques jours … pour dormir. » Il laisse échapper un éclat de rire en croisant les bras. « Outch ! Est-ce que c’est la manière polie de me dire que j’ai une tête de déterré ? »

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@Buster Nauru

Dans le bureau, ils avaient du café de qualité. Heureusement que c'était lui qui avait payé pour cette fabuleuse machine, sinon ils seraient encore coincés avec la machine filtre qui faisait plutôt de l'eau fade au café. Elle avait appuyé sur la mise en marche, laissant la boisson couler lentement. Pendant ce temps, elle se retournait en direction de son patron, s'appuyant sur le plan de travail derrière elle. - Je ne veux pas dire que vous avez une tête de déterré. Mais je sens que vous avez besoin de récupérer. La preuve, vous êtes encore au bureau, un vendredi soir à boire un café avec votre assistante. Elle baissa le regard au sol, venant se mordre la lèvre inférieure en guise de timidité. - Ce n'est pas le vendredi soir de rêve non ? Sa main vint attraper la tasse pour finalement la tendre à son patron. - Je suis persuadée qu'elle n'aimerait pas vous voir dans cet état.. Un bref murmure hors de ses lèvres. Elle n'avait pas voulu sonner brutale, ni même lui dire quoi faire. En réalité, c'était plutôt sur le timbre de voix du réconfort. Lui faisant bien comprendre qu'elle voulait uniquement le soutenir dans cette situation. À son tour, elle fit couler un café. Elle n'osait pas le dire, mais être ici lui faisait beaucoup plus plaisir qu'être chez elle. Dernièrement, chaque fois qu'elle se trouvait dans la même pièce que David, son fiancé, le ton de voix montait. Ils n'arrivaient plus à trop à s'entendre malgré les efforts et néanmoins .. Le mariage approchait de plus en plus. Chaque jour, elle angoissait un petit peu plus à savoir si c'était une bonne idée de prendre David pour époux. Après tout .. Ils étaient ensemble depuis un bon moment et c'était un peu .. Écrit dans le ciel qu'ils devraient se marier. - Personnellement... Je suis contente d'être ici, plutôt que chez moi. Ce n'est pas tellement la joie dernièrement. Mais ! On est pas là pour être négatif non ? Elle récupère son café. - Un toast ? Dit-elle en tendant sa tasse en sa direction. - À ceux qui restent trop tard au boulot.

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@Ella Lehman

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« Je ne veux pas dire que vous avez une tête de déterré. » Il fait mine de souffler un « ouf » en posant une main sur son torse. « Mais je sens que vous avez besoin de récupérer. La preuve, vous êtes encore au bureau, un vendredi soir à boire un café avec votre assistante. Ce n'est pas le vendredi soir de rêve, non ? » Il saisit la tasse tendue en soufflant un « merci », il a toujours été bien élevé Buster. « Votre compagnie n’est pas si terrible au point que je trouve ça si horrible … » et il prononce le tout avec un large sourire qui se veut rassurant ? Peut-être. Après tout, elle fait face à son chef dans des circonstances qui ne correspondent pas à leur habitude. « Je suis persuadée qu’elle n’aimerait pas vous voir dans cet état... » Il a la tasse entre ses mains quand cette phrase le bouscule. Aura lui aurait volontiers arraché la tête si elle avait su qu’il est devenu un moine solitaire depuis sept ans, et que surtout il soutienne sa famille dans cette folie de la voir toujours en vie, de la voir se réveiller comme dans un épisode de dead zone. Elle lui en aurait sans doute voulu. Il porte son café à ses lèvres, silencieux.

« Personnellement… je suis contente d’être ici, plutôt que chez moi. Ce n’est pas tellement la joie dernièrement. Mais ! on n’est pas là pour être négatif, non ? Un toast ? » Il laisse échapper un éclat de rire en levant à son tour sa tasse dans sa direction. « A ceux qui restent trop tard tard au boulot. » Il acquiesce et porte sa tasse à ses lèvres pour en boire une longue gorgée et s’appuyer contre le mur derrière lui. « Si ça peut vous aider à l’avenir, je peux vous amener avec moi un peu partout … ça limiterait les moments passés à la maison. », il hausse les épaules amusé, « je n’aurais rien contre que d’avoir moins à vous partager. Egoiste, je sais … »

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@Buster Nauru

Alors qu'elle le regardait parler, elle ne savait pas trop pourquoi mais .. Quelque chose lui faisait de la peine dans les yeux de son patron. Il avait l'air de souffrir et elle n'avait qu'une seule envie, c'est de poser sa tasse de café pour le prendre dans ses bras et lui montrer son soutien. Après le toast qu'ils avaient fait, elle porta la boisson à ses lèvres venant en prendre une longue gorgée, bien trop satisfaisante. - Je peux m'occuper de votre agenda si vous voulez .. La majorité du temps, quand je suis absente, vous oubliez presque tout ! Dois-je vous montrer mes appels manqués lors de votre dernier voyage d'affaires ? Je ne pense pas que ça vous fera beaucoup de torts d'avoir quelqu'un à vos côtés, croyez-moi. Elle soupire un coup. - C'est mon fiancé qui sera moins heureux que je m'absente de la maison. Quoi que .. Je suis persuadée que quand je ne suis pas là, il est encore plus heureux ! Il peut jouer à ses jeux vidéo autant qu'il veut, inviter qui il veut à la maison .. Une vie d'adolescent comme il rêve quoi ! Elle vient déposer la tasse sur le plan de travail près d'elle, relevant les iris vers le géant en face d'elle. Par réflexe, sa main se posait contre l'avant-bras de Buster, caressant doucement son derme avec son pouce. - Vous savez .. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit. Parler, un café ou simplement .. Quittez votre domicile, vous pouvez toujours me contacter. J'adore vous voir sourire. Enfin non .. Euh .. Je veux dire, quand vous souriez, l'ambiance au bureau est mieux !
On a moins peur de venir vous demander un truc.. Mais parfois, elle se rendait compte qu'elle lui posait des questions qu'elle connaissait la réponse, uniquement pour entendre sa voix.

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@Ella Lehman

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« Je peux m’occuper de votre agenda si vous voulez … la majorité du temps, quand je suis absente, vous oubliez presque tout ! » « Outch ! », qu’il dit en esquissant un sourire amusé. « Dois-je vous montrer mes appels manqués lors de votre dernier voyage d'affaires ? Je ne pense pas que ça vous fera beaucoup de torts d'avoir quelqu'un à vos côtés, croyez-moi. » « J’ai pas beaucoup de mal à vous croire … » Il se connaissait suffisamment pour savoir qu’en effet, sa présence pourrait lui permettre de se concentrer et surtout de gérer au mieux ses déplacements. Elle était rapidement devenue une personne qui pouvait le canaliser au travail. « C'est mon fiancé qui sera moins heureux que je m'absente de la maison. Quoi que … Je suis persuadée que quand je ne suis pas là, il est encore plus heureux ! Il peut jouer à ses jeux vidéo autant qu'il veut, inviter qui il veut à la maison ... Une vie d'adolescent comme il rêve quoi ! » Aveuglé par ses problèmes depuis trop longtemps, il semble prendre conscience qu’un autre monde existe … qu’Elle a elle-aussi des problèmes et que ses problèmes ne semblent pas être ceux d’une personne qui va se marier. Il a les sourcils légèrement froncés, se demandant s’il doit répondre quelque chose ou non … il savait ce qu’était un mariage et il savait combien cela était précieux. Apparemment, le fiancé d’Ella ne semblait pas avoir conscience de la chance qu’il avait …

Le contact de sa main sur son avant-bras le fait sortir de ses pensées. « Vous savez ... Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit. Parler, un café ou simplement ... Quittez votre domicile, vous pouvez toujours me contacter. J'adore vous voir sourire. Enfin non ... Euh ... Je veux dire, quand vous souriez, l'ambiance au bureau est mieux !
On a moins peur de venir vous demander un truc... » Buster laisse échapper un éclat de rire amusé avant de poser sa main sur la sienne. « Merci Ella, vraiment. » Il esquisse un sourire sans la quitter du regard. « J’ai toujours dit que j’avais eu le chance de vous tomber dessus et de vous avoir parmi nous … mais je ne savais pas que j’étais à ce point chanceux. Et vous savez que la réciproque est valable également ? »

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@Buster Nauru

Lorsqu'elle s'était présenté dans les bureaux pour passer son entretient d'embauche, elle avait dû attendre un petit bout de temps avant que le patron ne se présente. Elle se souvient, cette journée-là, il était arrivé à reculons et un grommelait un peu. Clairement, il n'avait pas envie d'avoir une nouvelle assistante et pourtant .. il y avait une foule de personnes à passer en entretient cette journée-là. - Il n'y a pas de chance Monsieur Nauru. C'est vous qui avez choisi que je sois ici. Je ne suis que votre assistante, je ne créais pas de miracle par ici et vous le savez bien ! Elle ne savait pas trop pourquoi, mais en regardant son patron dans les yeux, elle avait une petite timidité qui s'emparait d'elle. Comme un genre de frisson qui parcourait son échine de la tête aux pieds. Il avait ce drôle d'effet sur elle, celui qui la poussait à sourire malgré la situation. Ses iris plantés dans les siennes, elle se rendait compte qu'elle était maintenant perdu dans le brun de ses yeux. - Excusez moi ! Elle s'éloigna l'espace d'un instant, pour aller chercher l'objet qu'elle venait au préalable récupérer en venant ici. Effectivement, elle avait laissé son portefeuille sur le bureau, exactement là ou elle croyait. Elle revient auprès de son patron, sourire aux lèvres. - Je vais rester encore un peu si vous voulez .. Je ne veux pas vous laisser seul, vous sembler dans un sale état.

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@Ella Lehman

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« Il n’y a pas de chance Monsieur Nauru. C’est vous qui avez choisi que je sois ici. Je ne suis que votre assistante, je ne créais pas de miracle par ici et vous le savez bien ! » « J’ai déjà été témoin de quelques miracles… », réplique-t-il avec un large sourire amusé et sincère avant de boire une nouvelle gorgée de son café qu’il constate désormais … vide. OK. Il avait peut-être eu vraiment un coup de mou et un besoin urgent de caféine. Une fois que l’entreprise n’est pas en fourmilière, tout est différent. Le silence remplit les lieux. Pas de musique, pas d’éclats de rire, pas de discussions autour de la machine à café ou de la salle de pause. Un silence. Aucune lumière qui ne vous éblouit et vous empêche de vous assoupir. Un endroit presque intimiste. On n’a plus peur de se montrer, se montrer et ses faiblesses. C’est ce qui rend cet entretien sans doute si particulier. Ils se voient pour la première fois depuis bien longtemps sans avoir le sentiment d’être sous les feux de la rampe. Il n’y a qu’eux. Ils ne sont qu’eux deux et ça a quelque chose de rassurant.

« Excusez-moi ! » Il lève les mains en signe de reddition et la laisse disparaître pour quant à lui déposer sa tasse de café dans le lave-vaisselle.

« Je vais rester encore un peu si vous voulez… Je ne veux pas vous laisser seul, vous semblez dans un sale état. » Il se pince les lèvres et secoue la tête. « Hors de question de vous voir changer vos plans pour la soirée à cause de moi … je suis … c’est juste que …. » Il soupire. « C’est que … ma femme … vous savez que je suis marié ? » Il hausse les épaules. « Évidemment que vous savez, … », il savait que sa vie privée pouvait être amenée à être un sujet de conversation chez certains collègues. « On est en revenus au point de départ et je vais devoir me lancer dans une conversation avec ses parents … une conversation que je n’ai pas vraiment envie de mener … J’crois qu’en restant ici, j’essaie simplement de repousser le moment venu où on va devoir une fois encore se confronter à ces questions dont on n’ose pas parler. »