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even if it means getting yelled at, you might as well smoke (maverick)

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(( even if it means getting yelled at, you might as well smoke. ))
flash-back 2021-2022

Troisième jour catastrophique dans ce nouvel emploi. Devoir gérer des clients insupportables, la pression, retenir les commandes, faire tenir des verres sur un plateau tout en traversant une grande salle. Se sentir observer, peut-être même jugé par ses collègues entraine un stress profond en lui. Troisième jour et il n'en peut plus. Déjà. Logan le sait, ce n'est pas un métier pour lui, mais il faut bien se nourrir, s'en sortir. Dans le fond, il espère se faire renvoyer illico presto, qu'on lui retire cette lourde tâche de ses épaules encore trop frêle. A peine jetée de l'université qu'il doit reprendre sa vie en main, mais le jeune est perdu. Totalement perdu dans l'immensité de cette vie, qui pour l'instant, ne lui a rien apporté. Rien de bénéfique, il perd confiance en tout, surtout en lui. Commande prise par un groupe de jeunes qui ont l'air de se foutre de sa gueule, il retourne à la table, le faux sourire scotché aux lèvres et le plateau en main. C'est la cata. Les bières se renversent, se fracassent contre le carrelage, explosent sur ses chaussures déjà esquintées. Logan multiplie les maladresses, collectionne les bourdes, enchaînent les lapsus, au point de condamnés sa vie à mettre les pieds dans le plat. Mais là, il se prend les pieds dans le tapis. Si hier il a renversé du vin rouge sur la chemise d'un client, a manqué de se prendre une gifle en pleine poire, aujourd'hui la moquerie raisonne dans tout l'habitacle. Son regard noisette croise celui de son supérieur, Maverick. « Fais chier... » qu'il souffle entre ses lèvres, la mâchoire serrée. Il s’inflige tant de retenue et de pression par peur de gaffer que les gestes déplacés et les mots interdits qu’il s’efforce de maîtriser finissent par lui échapper et rejaillir à son insu. D'un coup, il s'abaisse pour nettoyer toute cette pagaille, tente de se rattraper comme il le peut, mais il est clairement à côté de ses pompes et ça se ressent. C'est comme un décalage avec la réalité sociale à laquelle il est confronté. Sous les yeux moqueurs de ses collègues, il se dirige en cuisine pour souffler un bon coup. Emparé par la gêne et la honte, il se dirige à l'extérieur pour s'octroyer une pause clope, sûrement pas méritée. Logan n'a aucune gêne, il s'empresse de l'allumer pour aspirer la fumée cancérigène, quitte à se faire démarrer autant fumer. Une silhouette familière le suit de près comme son ombre. C'est sans doute la faucheuse... Ou bien Maverick. Le palpitant s'affole un peu plus. Il le sait, il n'allait pas faire long feu, tout comme sa clope.

FT  @maverick bishop  1046566883 - Code by Midnight shadow


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flash-back 2021-2022

En vrai, Ricky, qu'on se le dise ; t'as un faible pour les animaux perdus, ceux qui sont pas faits pour la meute. T'as toujours aimé les prendre sous ton aile, les accompagner, et avec Logan, ça n'avait pas manqué : t'avais retrouvé un peu de tes frères à toi, dans sa démarche maladroite, derrière la gêne qui teintait certains mots, dans la volonté de bien faire en foirant absolument tout. Un androïde mal programmé, que t'avais soufflé en espagnol Rosa, le second soir (la veille ? tu ne savais plus, t'étais un peu paumé dans les jours, t'avais appris à compter en services, pas en nuitées), en voyant le pauvre type jouer les artistes. Il avait transformé le cachemire blanc d'une chemise hors de prix en une toile bordeaux ; il avait teinté les poils du tapis de la même nuance ; et il avait fait virer au rouge un des habitués. Il avait tempêté, le client, avait hurlé, vociféré, insulté le pauvre serveur, et t'avais eu beau essayer de le calmer, rien n'y faisait. Tu lui avais pourtant expliqué que le gamin - parce que c'était un gamin, dans ta tête - débutait tout juste, tu lui avais présenté toutes les excuses imaginables, rampant presque à ses pieds, les narines dans le vin renversé ; mais il n'en avait pas démordu avant que vous lui offriez le repas et une bouteille supplémentaire.

Ce soir, c'était une toute autre symphonie. Ton nouveau violoncelliste pataud avait déclenché une explosion en cuisine, du verre brisé dans tous les sens, et la mousse des bières, la mousse des sodas, la mousse d'un verre de cidre aussi. Les siphons au sol des cuisines auraient pu aspirer en tourbillons les flaques du dégât de Lo (c'était votre nouvelle version du dégât des eaux, depuis trois jours), et les bulles de toutes les boissons se seraient faites transporter. Une belle image, sans doute, si on y jetait du colorant ; de quoi inspirer quelques artistes. Mais non, Logan avait foiré devant les clients encore. Un groupe de jeunes, en l'occurence, dont les rires résonnaient, se propageraient bientôt comme une vilaine peste, emportant l'assistance toute entière. Tu secoues la tête, Maverick, et tu te mords les lèvres, excédé. Vos pupilles se croisent, et tu sens les tiennes brûler un peu trop fort ; tu t'en veux aussitôt, t'as jamais voulu qu'on te craigne, jamais voulu incendier le monde entier, pourtant tu vois dans ses yeux à lui qu'il a aperçu le brasier. Il nettoie, et tu reprends ta valse à toi, rivalisant de sourires et de courbettes pour jouer les charmeurs de serpents, détourner l'attention. Et Logan se tire en cuisine, à grands pas, tu vois ses lèvres qui frissonnent, murmurent sans doute quelques jurons ; un dernier tour de piste et tu le rattrapes, rapidement, évitant les chariots, les cuistos, comme autant d'obstacles. La porte de l'arrière-cour s'ouvre, et il n'y a que vous. "C'était quoi, ça, encore ?" Le ton est plus dur que tu ne le voudrais, mais les yeux sont redevenus doux. T'aurais détesté vivre ça ; mais ce gars-là n'est pas fait pour la restauration, et tu sais qu'il rebondira. Au pire... tu trouveras un moyen de l'aider. Non ? Tu sais pas, Maverick, tu secoues la tête, toi qui tente toujours de jouer les Atlas, à porter le monde entier sur tes épaules fatiguées. "Passe moi ton feu, s'il te plaît." Le briquet, lui, ne tombe pas au sol, la cigarette au bout de tes lèvres s'embrase, tu aspires longuement, recrache encore plus longuement, évacuant la pression en même temps que le reste. "On sait tous les deux qu'ils auront oublié dans une heure, là-bas. Que c'est surtout toi, qui mettra plus de temps à passer à autre chose. On n'aime jamais les rires, pas vrai ?" Un coup de coude un peu plus complice, le ton qui tente de s'apaiser. "Mais il faut que tu fasses gaffe. Le vin hier, et puis ce soir... Merde, tu vas finir par nous chasser tous les clients. Quelque chose ne va pas, dans ta vie perso ? T'es pas obligé d'me le dire, évidemment mais... Essaie de chasser ça quand t'enfile ton costume. Imagine que t'es un super-héros, j'sais pas moi, super-serveur doit bien exister, il fait sourire les gamins avec des blagues nazes, il est poli, et surtout..." Une inspiration, le corps entier qui se gonfle. Tabac qui repart en nuage, dans un sourire faible. "Il faut que t'apprennes à jongler, pour pas rater les bouteilles, ou au moins limiter la casse ! Non, sérieux, Logan... Faut que tu te concentres, ça peut pas continuer comme ça." Commissures qui s'abaissent, ton un peu plus sérieux ; il se vexera pas, c'est un type sympa, qui veut bosser. Au pire... Tu l'attribueras à la plonge, histoire de briser toutes les assiettes et d'avoir enfin une bonne raison de remplacer la vaisselle.

FT  @logan bowie 3507757973 - Code by Midnight shadow


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Merder, ce n'est qu'une question d'habitude. L'impression qu'il est né pour ça, que c'est dans ses gènes et qu'il allait devoir s'y faire. Ce n'est pas le premier boulot qu'il fait, il a enchainé les jobs pour subvenir aux besoins de sa fratrie. Vendeur dans une épicerie et dans un supermarket, babysitter, homme de ménage, hôtelier dans un hôpital. Et ça se passait assez bien, du moins dans ses souvenirs. Pourquoi n'arrive-t-il pas à maintenir un travail pour une durée indéterminée ? Comme si un mauvais ange lui barrait la route, l'empêchait d'évoluer. Et ça le fait chier de se comporter ainsi, de se sentir moins qu'un autre. Le cv bien plus rempli que celui de son ainée. Elle qui, pourtant, a accumulé pas mal de jobs au cours de sa vie. Un peu comme le moins que rien de la famille, celui que l'on n'attend jamais, celui qui se trompe de vie, ressasse les mêmes erreurs, encore et encore. Dans ce boulot, quelque part, il retrouve une utilité sociale. Même si ce n'est pas son domaine de prédilection, il essaie de faire de son mieux. Mais ne se donne pas à cent pour cent, cela se ressent. Le côté physique, il était habitué en supermarché avec les réassorts, il est toujours debout. Mais la restauration, c’est beaucoup plus épuisant et en trois jours, il est bien plus épuisé que la normale. Allez donc savoir pourquoi. Même lui ne le sait pas. Il faut se rendre à l'évidence, il n'est pas fait pour ce métier. Il se rend au restaurant en trainant des pieds, avec une démarche frêle, comme s'il portait toute la misère du monde sur ses épaules bien solides. Assumer les conséquences de ses actes c'est trop peu pour lui. Il fuit les responsabilités, fuit l'autorité, fuit Maverick.
Et lorsqu'il se barre à l'extérieur, en plantant son équipe, il devine qu'un vent glacial allait s'abattre sur lui. Encore ? Ça c'était moi ! Qu'il aurait aimé lui répondre. Et à la place il aspire la fumée et laisse sa tempête de silence planer au-dessus d'eux, bien trop honteux. Briquet qui lui tend, sans même un regard sur sa personne, bien trop gêné par ce qu'il vient de se passer. Mais le coup de coude du brun le détend un peu plus, lui qui craignait de se prendre la soufflante du siècle. « C'est pas eux le problème, tu le vois bien. » Non, c'est lui. Il se fiche des moqueries, il a l'habitude entre la réputation de son père et ses frasques. Ce qui le gêne c'est de se sentir ainsi; nul. Les mots que son patron lui lance ont un impact et touche son myocarde. Finalement, il n'est pas aussi brutal que certains chefs. Bien au contraire. Logan ressent une certaine bienveillance qui est assez apaisante. Et dans le fond, Maverick a raison, le comportement de Bowie risquerait de faire fuir les clients, voire pire... ternir la réputation du restaurant. « Je n'ai aucune excuse pour mon comportement... j'crois que je suis pas fait pour ce taff... J'veux pas te faire perdre ton temps. J'pense que tu devrais trouver quelqu'un d'autre. » annonce-t-il en redressant la tête, croisant enfin le regard de son chef, comme pour affronter une vérité. Pas du genre à donner sa confiance, ni à se confier sur ses problèmes familiaux qui prennent de la place, ça le bouffe littéralement chaque jour. Il ne compte pas lui en parler, ne souhaite pas attirer la pitié. Un léger sourire s'échappe de ses lèvres, Logan se sent un peu plus détendue. « Si tu veux m'faire jongler je risque de tout fracasser, mauvaise idée. » Pas confiance aux gens, pas confiance en lui, et encore moins en la vie. « Pourquoi t'es si gentil ? Je fais n'importe quoi et pourtant... t'es là. » Question qui le taraude. Affrontement, les yeux dans les yeux.

FT  @maverick bishop 547617587 - Code by Midnight shadow


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flash-back 2021-2022

Il te fait face dans l'arrière-cour, ses pas résonnent sur les pavés, il est agité et fourbu, c'est un drôle de paradoxe ; mais tu le connais bien, Ricky, toi aussi t'es passé par là. Par le sentiment d'avoir tout foiré. Par le sentiment qu'il fallait en faire plus, et la pensée dégoulinante que plus on tentait, plus il y avait de catastrophes. Toi aussi, un jour, t'avais cru que tes doigts étaient des orages à désastres, qu'ils tiraient comme des éclairs, du bout des phalanges, qu'ils faisaient tout exploser, surtout les crises de nerf des gens qui t'entouraient. T'avais flippé de leur colère, t'avais cru à de grands déserts sentimentaux, persuadé d'être un androïde un peu à part, pas trop bien programmé, à qui on aurait collé les mauvaises puces. T'avais coupé tes poignets avec des assiettes cassées, à cause du rythme ; t'avais grimacé quand une casserole faisait un crash sur ton pied, un jour où t'avais zappé tes chaussures de sécurité ; et t'avais arrêté de compter les brûlures à même le derme, à force d'oublier les gants pour sortir les rôtis du four. En bref, toi aussi, t'avais connu ta part de malheurs, et t'en étais sorti grandi, à la manière d'une citation à la con qui tourne sur les pages d'inspiration Instagram. Et pourtant, Maverick, t'as au bord des lèvres exactement ce que tu as toujours détesté ; t'es prêt à lui dire qu'il faut laisser le temps, qu'il s'y fera, qu'aucune église ne s'est bâtie en deux jours, qu'il faut avancer pavé par pavé sur l'imposant chemin de sa vie. Tu secoues la tête, t'aspires ta fumée, tu dérobes un peu de la sienne au fil d'une inspiration aussi. Tu le laisses finir son pamphlet des lamentations, tu poses une main sur son épaule, amicale. "Parce que t'es pas un abruti. Même si tu crois le contraire, même si tu montres le contraire. Parce que t'es pas un abruti, et... Parce que tu fais l'effort, à chaque fois. Parce que j'aurais jamais réussi s'il n'y avait pas eu quelqu'un de gentil sur le chemin." Et aussi parce que dans ton cerveau, Maverick, les tristesses sont des pluies battantes, les colères sont des déflagrations ardentes, parce que tu ressens tout bien trop fort. Parce que la gentillesse, c'est le meilleur bouclier pour basculer dans un univers à peine plus tendre ; parce que la gentillesse, elle t'aide à appréhender le monde autrement. C'était un effort au début, un jeu ensuite, maintenant c'est un réflexe ; t'arrives pas à détester les gamins qui se foirent dans tes brigades ou dans les lieux que tu fréquentes, parce que de leurs espoirs brisés tu sais que l'engrais est meilleur. C'est des types comme toi, comme lui, que les plus beaux bosquets de rêves finissent par germer. De vous que les plus beaux projets s'érigent, de vous que les étoiles s'inspirent quand il s'agit d'esquisser la géométrie de nouvelles constellations. "On oublie les jongles, mais on oublie aussi tout ce qui est abandon de poste, tout ça, okay ? Essaie de tenir le mois. Pour la paie. Et après... Après si t'y arrives pas, tu t'en vas." Bouffée d'air nicotiné. "Je te retiendrais pas si je pensais pas que tu mérites mieux que de tout foirer. Je suis sûr que tu peux y arriver ; laisse-moi prendre mon pari, et au pire, si ça marche pas... T'auras rien perdu." Trois bouffées, les lèvres qui jouent les locomotives, le sourire qui se dessine sur les traits, commissures dressées vers les astres. T'as jamais réussi à ne pas sourire, Maverick, même quand t'étais gosse, avec papa endormi, maman dans sa chambre, qu'il fallait nourrir, doucher, aider aux devoirs, les plus jeunes de la fratrie.

FT  @logan bowie  3507757973 - Code by Midnight shadow


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