anyway the wind blows (abigail)

you're on your own
in a world you've grown
few more years to go
don't let the hurdle fall

famille conservatrice, abigail a grandit avec un père machiste et autoritaire qui était le seul à ramener de l'argent à la maison, richard.  sa mère violet, était mère au foyer, répondant aux besoins de sa fille et de son mari. mariage d'amour pensez-vous ? en grandissant, abigail avait de plus en plus un doute sur ce sujet. ● ses parents sont tout deux texans. son père était l'aînée d'une famille de cinq enfants (tous des garçons) et sa mère était la cadette de trois enfants. à en croire ce que pouvais raconter sa mère, ses parents se connaissaient depuis qu'ils étaient adolescents. ils se détestaient avant de véritablement apprendre à se connaître. ils sont ensuite tombés amoureux et se sont mariés même pas un an après s'être mis ensemble. mais des rumeurs disent que la seule et unique raison pour laquelle ils se sont mariés, c'est parce que violet est tombé enceinte. richard ne voulait pas de cet enfant mais au final, il n'a pas vraiment eu le choix. ● son père lui interdisait formellement de porter des pantalons, cela était bien trop masculin selon lui. il s'inquiétait bien plus de sa féminité que de sa scolarité parce que après tout : "elle va finir mère au foyer comme toutes les femmes, à quoi bon ça lui servirait une éducation." ● son premier véritable ami était un petit garçon d'environ son âge avec lequel elle jouait tout le temps après l'école. son père les a aperçu un beau jour lorsqu'il était en voiture. il s'est alors grossièrement garé et à bondit de son siège pour venir attraper sa fille par le poignet. pour quelle raison ? le garçon était noir. "faut pas qu'tu traîne avec ces gens ! c'est des parasites, ils ont des maladies bien à eux qui peuvent nous tuer." explication absurde pour la petite fille qu'elle était, cela faisait des mois et des mois qu'ils jouaient ensemble. essayant de contester en disant qu'il était son ami, elle n'a reçu en réponse qu'une gifle accompagnée d'un : "je suis ton père. tu écoutes ce que je dis et tu la fermes !" père de l'année, pas vrai ? ● en grandissant, abigail se rebellait de plus en plus contre son père, ce qui lui a valu à plusieurs reprises de se faire gifler. mais ce n'est pas cela qui allait l'arrêter. elle ne comptait pas rester ici, à répondre à tous les ordres de son père, agir comme la parfaite femme au foyer accourant au moindre claquement de doigts pour lui amener une bière fraîche ou lui faire un sandwich. elle n'allait pas rester pour épousé un homme comme son père et vivre une vie misérable. le peu d'économie qu'elle avait de côté allait enfin lui servir. à la fin du lycée, elle fit ses bagages sans avertir son père. elle allait enfin quitter cette maison, direction new-york, afin de faire des études supérieures. sa mère l'a pourtant supplier de ne pas partir, que si son père l'apprenait, il entrerait dans une rage folle et qu'elle avait peur de ce qu'il pourrait lui faire. mais il ne pourra rien lui faire si elle part avant qu'il ne s'en rendre compte, n'est-ce pas ?


arrivée sur la côté est, c'est avec des étoiles pleins les yeux que la jeune abigail foule le sol de la grande pomme elle, avec son accent texan et ses quelques économies dans les poches, la voilà entourée de futur opportunités. endetté jusqu'au cou, ça en vaut la peine selon elle. son chez elle, c'est sa chambre d'internat. une chambre minuscule, mais c'est la sienne. ● planning de ministre, elle enchaîne les cours. lorsqu'elle n'est pas en cours, elle révise. lorsqu'elle ne révise pas, elle travaille comme serveuse dans un petit restaurant non loin du campus. elle se fait quelques amis, attire l'attention de bien des garçons mais il était hors de question de prendre le risque d'être détournée de ses études. il fallait absolument qu'elle soit dans les meilleurs, qu'elle réussisse. c'était, à ses yeux, le seul et unique moyen pour qu'elle s'en sorte ● bien qu'heureuse d'être loin de sa famille, elle garde tout de même contact avec sa mère. elles s'appellent en journée, quand son père n'est pas là. elle lui manque, un peu. elle lui parle de l'énorme ville qu'est new-york, de ma beauté du central park, de la difficulté de ses cours, de son nouvel ami que son père truciderait pour la seule et unique raison que son ami est gay. et de son côté, sa mère lui raconte les quelques potins qu'elle a pu entendre, lui raconte que son père n'a que peu changé. et que le peu qui a changé s'est changé en pire. elle s'inquiète abigail, parce que son père est colérique, trop autoritaire. elle s'inquiète parce qu'elle sait que lorsqu'il est contrarié, il a la main lourde. alors elle lui dit à sa mère, de faire attention. elle lui dit que si elle compte partir un jour, elle n'aura qu'à la rejoindre ici, à new-york. idée sonnant absurde aux oreilles de sa mère. après tout, le mariage c'est à la vie et à la mort, pour le meilleur et pour le pire. et malheureusement, le meilleur était déjà passé depuis bien longtemps ● après un dure labeur, des heures et des heures de révisions, des nuits blanches à gogo, elle a réussi. diplômée de la columbia university. elle était si fière d'elle. n'importe qui aurait fêté ça comme il se doit et c'est sûrement ce qu'elle aurait fait si le jour même de sa remise de diplôme, elle n'avait pas reçu ce coup de téléphone. elle n'oubliera jamais la voix à l'autre bout du fil, ni les mots qui ont été prononcés. "mademoiselle clifford, nous sommes navrés de vous annoncer le décès de votre mère, violet clifford." tout un monde qui s'écroule à cause de cette même personne qui contrôlait sa vie auparavant. un homme violent qui, avec plusieurs verres dans l'nez, à découvert qu'abigail et sa mère ont toujours été en contact. sa femme qui lui cache des choses, vous imaginez ? ça mérite bien de se faire battre à mort non ? vous trouvez pas ? pourtant, c'est ce qu'il s'est passé. à peine son diplôme en main, elle fait route vers le texas pour organiser les funérailles de sa mère et assister au jugement de son père. un moment dont elle se serait bien passé. son père est alors condamné à vingt-cinq ans de prison. autant dire qu'il était sûr qu'il allait sûrement mourir derrière les barreaux avant de sortir de là. ● abigail reste alors au texas pendant plusieurs semaines. la maison dans laquelle vivait ses parents appartenant auparavant à son grand-père maternel puis ensuite à sa mère, elle en était donc l'héritière. n'ayant aucune attention de rester vivre ici, elle vendit alors la maison et quitta une bonne fois pour toute l'état du texas avec la ferme attention de ne plus jamais y remettre les pieds.


this life's like a fantasy
everyone wants to be on
reach out for the things I need
but is it all just a mirage

soif d'avancer dans sa vie. faim irrépressible de monter l'échelle sociale, d'avoir la vie dont elle rêve, la vie qu'elle mérite. c'est une femme forte, une femme séduisante. elle le sait. et quoi de mieux de savoir mettre en avant ses atouts physiques ET ses atouts intellectuels. certains s'attendent à ce qu'elle ne soit pas bien maline, le cliché de la blonde ayant tout dans les seins mais rien dans la tête. ces mêmes personnes se sont retrouvés écrasés par ses stratagèmes, à croire qu'entre eux et elle, c'est finalement eux qui n'avait pas grande chose dans la tête ● elle a commencé au plus bas étage, stagiaire à qui personne ne prête attention à part si une envie de séduire prenait le dessus. et ce qui est bien lorsque personne ne vous prête attention, c'est qu'il y a une facilité déconcertante pour mettre la main ou entendre ce que vous voulez. ruses, trahisons... la politique est l'un des terrains les plus glissants aux mondes, un vaste océan dans lequel tout le monde doit être le prédateur, avoir des coups d'avances. ça, abigail l'a rapidement compris. et c'est parce qu'elle l'a compris que pendant que d'autres se tuaient à prendre l'échelle pour prendre du galon, elle, elle a prit l'ascenseur. ● conseillère municipale de new-york. pas mal n'est-ce pas ? à son jeune âge, ça en était même un exploit. sûre d'elle, manipulatrice lorsqu'il le faut, c'est avec tout ses efforts qu'elle en est arrivée là. c'est d'ailleurs en tant que conseillère municipale qu'elle a fait la rencontre de l'actuel maire de new-york. des conversations profondes, quelques battements de cils et le voilà qu'il lui promet une place à ses côtés si il est élu. spoiler : il a tenu sa promesse. ● la voilà alors assistante du maire de new-york, cet homme charismatique et séduisant n'ayant pas manquer d'essayer de l'avoir dans son lit. il la désire, elle le sait. elle lui à cependant dit que rien n'arriverait entre eux, ne serait-ce parce qu'il était marié ou parce qu'elle ne mélange pas vie privée et professionnelle. pourtant, dès qu'il flirt, elle lui répond de la même manière. elle doit certainement le connaître autant que sa femme le connait. elle sait tout : sa boisson préféré. ses allergies. ce qu'il doit faire tel et tel jours. elle lui organise son agenda, lui écris même parfois ses discours. trop proche de lui selon les médias qui n'ont pas manqué d'insinué que les deux fricotent sûrement ensemble. d'autres insinuent même qu'elle a une emprise sur lui. il y a peut-être une part de vérité dans tout ça. elle accours dès qu'il a besoin d'elle mais lui, accepte toutes ses demandent dès qu'elle bat les cils en lui souriant. avoir l'homme le plus influant de new-york à sa botte, elle n'en ferait rien n'est-ce pas ? à moins que...