Accueil
Rechercher
Membres
S'enregistrer
Connexion
FAQyou can't sit with us
W
H
Invité
Messages
Rp posté(s)
Invité
( # )
Posté le
Sa silhouette se tient droite et immobile, statue de chair surmontée d'une toison noire.
Trench beige sur épaules, boucle de manteau laissant pendre dans le vide une forme de négligence.
À moins que ce ne soit seulement la déception de son porteur.
Chaise orientée à 90° dans l'angle du mur, vue parfaite sur une Brooklyn déchaînée à l'heure matinale. Premiers rayons de soleil, chaleur qui perce à travers baie vitrée. Table ronde en bois d'acacia verni où trône un breuvage qui n'est pas le sien.
Son regard détaille une présence attablée à son repaire de choix. Son siège, son perchoir tout désigné pour démarrer la journée sur un panorama vision grand angle d'une ville en plein éveil...
Oui, et aujourd'hui
Junho n'aura pas le loisir de s'y complaire.
Une remontée amère fait bondir sa pomme d'Adam.
Derrière lui, une serveuse à casquette le contourne, sourit au malheureux sans s'apercevoir de la détresse ambiante. De l'appel à l'aide qui suinte de deux lèvres entrouvertes.
Finalement, quelqu'un arrive. Sait qu'un client debout trop longtemps n'est jamais bon signe pour les affaires.
- Bonjour monsieur ! Installez-vous je vous en prie.
- ... Oui.
Mais où ?
Telle est la question.
Ses yeux se mettent à scanner frénétiquement les lieux.
Trois tables bordent le couloir de l'entrée ; l'étage est déjà occupé sur toute sa longueur par une étudiante (visage plutôt jeune, cheveux longs bien lissés, chemisier vintage sûrement chiné en friperie, Mac et bloc note ouverts + mocaccino fumant, jambes croisées = posture de celle qui se concentre sur les tâches à réaliser), un homme d'affaire (pantalon noir droit et pompes cirées en leur bout ; montre en argent sur poignet gauche, chevelure plaquée arrière, cravate nouée par sa femme juste avant de partir, fixe l'heure sans cesse + téléphone posé sur la table = il attend un appel) et quelques autres individus dont son point de vue en contrebas ne lui permet que d'apercevoir le sommet de coupes de cheveux broussailleuses.
Qu'est-ce qu'on fait, Junho ?
On attend que la place se libère ?
On va voir ailleurs ?
Mais on va jamais dans un autre café alors pourquoi on--
- Monsieur ? Vous avez besoin d'aide ?
- Oh, non... Je réfléchissais.
- Ah d'accord. Il y a une table libre là-bas, si vous voulez.
Un sourire qu'il ne réserve qu'aux situations d'urgence vient rehausser les commissures de Junho, faisant alors disparaître le serveur qui retourne à ses tâches.
C'est la technique du gain de temps.
À contrecœur, il prend place. Profite d'une vue sur un de ces immeubles vertigineux de New York, quoiqu'à moitié coupé par l'angle du mur.
De ce point de vue là, il n'y a rien d'intéressant à regarder.
Et il ne sait dire si avoir face à lui la personne à l'origine de son désarroi a quoi que ce soit d'intéressant, ou si ce n'est que l'image cruelle d'une défaite sur deux pieds qui ne manque pas de remarquer l'insistance avec laquelle on la regarde depuis plus de cinq minutes.
Trench beige sur épaules, boucle de manteau laissant pendre dans le vide une forme de négligence.
À moins que ce ne soit seulement la déception de son porteur.
Chaise orientée à 90° dans l'angle du mur, vue parfaite sur une Brooklyn déchaînée à l'heure matinale. Premiers rayons de soleil, chaleur qui perce à travers baie vitrée. Table ronde en bois d'acacia verni où trône un breuvage qui n'est pas le sien.
Son regard détaille une présence attablée à son repaire de choix. Son siège, son perchoir tout désigné pour démarrer la journée sur un panorama vision grand angle d'une ville en plein éveil...
Oui, et aujourd'hui
Junho n'aura pas le loisir de s'y complaire.
Une remontée amère fait bondir sa pomme d'Adam.
Derrière lui, une serveuse à casquette le contourne, sourit au malheureux sans s'apercevoir de la détresse ambiante. De l'appel à l'aide qui suinte de deux lèvres entrouvertes.
Finalement, quelqu'un arrive. Sait qu'un client debout trop longtemps n'est jamais bon signe pour les affaires.
- Bonjour monsieur ! Installez-vous je vous en prie.
- ... Oui.
Mais où ?
Telle est la question.
Ses yeux se mettent à scanner frénétiquement les lieux.
Trois tables bordent le couloir de l'entrée ; l'étage est déjà occupé sur toute sa longueur par une étudiante (visage plutôt jeune, cheveux longs bien lissés, chemisier vintage sûrement chiné en friperie, Mac et bloc note ouverts + mocaccino fumant, jambes croisées = posture de celle qui se concentre sur les tâches à réaliser), un homme d'affaire (pantalon noir droit et pompes cirées en leur bout ; montre en argent sur poignet gauche, chevelure plaquée arrière, cravate nouée par sa femme juste avant de partir, fixe l'heure sans cesse + téléphone posé sur la table = il attend un appel) et quelques autres individus dont son point de vue en contrebas ne lui permet que d'apercevoir le sommet de coupes de cheveux broussailleuses.
Qu'est-ce qu'on fait, Junho ?
On attend que la place se libère ?
On va voir ailleurs ?
Mais on va jamais dans un autre café alors pourquoi on--
- Monsieur ? Vous avez besoin d'aide ?
- Oh, non... Je réfléchissais.
- Ah d'accord. Il y a une table libre là-bas, si vous voulez.
Un sourire qu'il ne réserve qu'aux situations d'urgence vient rehausser les commissures de Junho, faisant alors disparaître le serveur qui retourne à ses tâches.
C'est la technique du gain de temps.
À contrecœur, il prend place. Profite d'une vue sur un de ces immeubles vertigineux de New York, quoiqu'à moitié coupé par l'angle du mur.
De ce point de vue là, il n'y a rien d'intéressant à regarder.
Et il ne sait dire si avoir face à lui la personne à l'origine de son désarroi a quoi que ce soit d'intéressant, ou si ce n'est que l'image cruelle d'une défaite sur deux pieds qui ne manque pas de remarquer l'insistance avec laquelle on la regarde depuis plus de cinq minutes.
|
|
|