(judï) i know how to play

les mains enfoncées dans les poches,
le regard las sur la télévision qui diffuse tout et n'importe quoi.
rien n'est véritablement intéressant et les soupirs qui s'échappent des lèvres de blue n'en sont que des preuves supplémentaires.
le temps s'effile et il demeure là, affalé dans le canapé.
les espoirs se sont depuis longtemps envolés ; pourtant, tout au fond du coeur, demeure l'envie de s'élever. il suffit simplement de trouver une solution (une manière d'exister encore).
les bras finissent par s'étirer au-dessus de la tête et puis :
- jud' ?
visage qui pivote, tente de trouver la silhouette de son colocataire dans le petit appartement qu'ils partagent. blue a les yeux qui s'animent lorsqu'il rencontre le regard de son ami. il se redresse un peu, songe déjà à des dizaines de choses dans son esprit.
il est comme ça, blue.
il passe d'une léthargie complète à un éveil total.

- jud', on sort ? y a rien à faire ici.
même s'il se sent bien dans leur petit endroit à eux, blue étouffe bien souvent de fois. il a un besoin insatiable de se nourrir de la vie qui l'entoure malgré les maigres moyens à sa portée. mais, ce soir, il ne travaille pas. alors si blue n'est pas derrière un comptoir, une table, un fourneau, ou qu'importe, il doit jouer.
ses doigts fouillent, récupèrent son téléphone portable qu'il agite en direction de judï.
un sourire barre ses lèvres.
- allez, jud' ! la nuit nous appartient.
blue insiste.
mais dans le fond, il sait que son camarade ne peut rien lui refuser
parce qu'il aime repousser ses limites lui aussi
blue sait frapper à la porte de judï.
peut-être que l'application pourra également l'aider à proposer des petits défis à son colocataire. qui sait de quoi ces prochaines heures seront faites ? l'adrénaline palpite déjà au creux des veines. l'excitation d'une nuit passée les pupilles grandes ouvertes vers l'avenir.