(flashback) we met once again ♡ ethan/théa

matinée démarrant sur les chapeaux de roues. difficulté de sortir du lit et de quitter les bras de ton fiancé. soupir s'échappe d'entre tes lèvres. tu t'aperçois dans le miroir de la salle de bain, et grimaces. la précédente soirée, fiévreuse et alcoolisée, partagée avec les collègues de travail, l'amour de ta vie, et toi-même, ne fut pas de tout repos. hélas, il est temps pour toi de regagner l'hôpital et sauver des vies. aussi, tu enfiles un jean, une chemise d'un rose vif et flamboyant. baskets aux pieds, tu files dans la chambre déposée un baiser sur le front de l'homme encore endormi.

routine particulière s'est installé depuis un an et demi. il a décidé de te proposer une place dans le tiroir de sa commode. t'as accepté. bonheur coule dans tes veines depuis ce temps-là. rien ne pourrait briser cela. rien ne pourrait te sortir de cette bulle merveilleuse que vous vous êtes crées. l'hôpital est à quelques quartiers de votre logement, mais tu décides d'y aller en vélo.

t'enfourches celui-ci.
pédalant au vent.
soleil brillant au dessus des grattes ciels.

tu décides de faire un arrêt au grand central terminal. ton café préféré se trouve dans un des café/bars du centre commercial. aussi, tu t'y arrêtes. t'accroches ton pédalo, sécurisant l'accès aux petits voleurs. de nos jours, il faut toujours être prudent. puis, tu files à toute vitesse dans la foule.

neuf heures et quart. déjà énormément de monde dans le centre commercial. tu soupires. tu te frayes un chemin. moonlight café, devanture s'affichant en lettres dorées devant toi. sourire redouble sur ton visage. tu franchis le seuil du café, faisant tinter la belle clochette.

ils ont l'habitude de te connaitre ici.
aussi, quand le serveur t'aperçoit, sourire se dessine.

comme d'habitude, théa ?

t'acquiesces, attendant le fameux cappuccino du matin.

Les jours s'enchainent et se ressemblent, le réveil sonne, tes yeux se plissent, tu restes quelques minutes sous la couette avant de t'en extirper. Ce matin t'as envie de changer tes petites habitudes, tu laisses tomber la machine à café et le petit déjeuner habituel et tu décides de le prendre sur le chemin du bureau. L'air frais te fera du bien tout comme côtoyer d'autres gens que tes collègues de bureau. Manie que tu as depuis toujours, t'es plus qu'en avance lorsque tu sors de chez toi. T'aimes prendre le temps, ne pas avoir à courir dès le matin pour arriver à l'heure et aujourd'hui tu ne déroges pas à cette règle. Deux heures durant lesquelles tu vas pouvoir prendre ton temps, boire un meilleur café que celui que te sers ta machine, déguster un petit déjeuner que tu n'auras pas eu besoin de faire et lire les dernières actualités du moment sans être dérangé par qui que se soit.

Tu hésites entre plusieurs adresses pour finalement choisir la plus proche du cabinet, histoire de pouvoir trainer un maximum avant de te plonger dans tes dossiers. T'es surpris par le monde qui s'agglutine déjà dans le centre commercial et la file d'attente qui s'accumulent devant le café. Légère grimace t'hésite à faire demi tour mais maintenant que t'es là, autant prendre ton mal en patience. Le brouhaha autour de toi ne te perturbe pas le moins du monde, tes yeux se baladent sur la décoration intérieur avant de passer de tables en tables jusqu'à ce qu'un prénom parvienne à tes oreilles et te fasse blêmir. Par reflexe, ta tête pivote pour regarder la femme qui se tient devant toi et qui attend sa commande et ton coeur rate un battement. Tu la reconnaitrais entre mille, même après trois ans, t'as pas besoin d'entendre sa voix, ni d'attendre qu'elle se retourne, tu sais que c'est elle. Tu reconnais le doux parfum qu'elle porte, la façon qu'elle a de positionner ses cheveux et de se tenir. Merde, t'es à deux doigts de vaciller et de faire demi tour pour déguerpir comme un lâche quand elle se retourne et te fait face. Yeux écarquillés, tu n'arrives pas la lâcher des yeux, t'as la bouche entrouverte comme un idiot parce que tu ne sais pas quoi dire et c'est finalement le serveur qui te ramène à la réalité en t'appelant plusieurs fois. La même chose qu'elle, que tu bafouilles en ne détachant pas tes yeux de Théa. Théa.. tu prononces son prénom à haute voix, pour être sur qu'elle soit bien là avant de te racler la gorge et de retrouver une certaine contenance. Mince alors, je m'attendais pas à te voir là, je.. t'es pressée ? Ou t'as le temps pour un café sur place ? Tu désignes une table libre non loin de vous tout en te demandant si c'est une bonne idée.

ton coeur loupe un battement en tombant nez à nez avec lui. l'ex petit ami. celui qui t'a brisé le coeur, il y a quelques années. évènements s'enchainant malgré toi. accident. rééducation. tout cela il n'était même pas au courant. palpitant prend de l'ampleur dans ta cage thoracique. souffle se coupe. respiration s'accélère. merde, panique pas, théa.

ethan ?

ignorance et surprise sur ton visage. autant faire profil bas. autant montrer que tu es heureuse. tu l'es, n'est-ce pas, théa ? tu affiches ton plus beau sourire à ton interlocuteur. il commande la même boisson que toi. il semble qu'il ne change pas ses habitudes. il semble d'ailleurs qu'il n'a pas changé du tout. chevelure toujours aussi impeccablement coiffé. regard profond te fixant. sourire espiège dans tes souvenirs. grand. baraqué. tu déglutis difficilement en bloquant sur ses muscles saillants de ses avant bras.

il te propose de boire ce café ensemble. assis. à une table. là, dans le moonlight café. le temps de réflexion n'est pas assez long pour que tu puisses vraiment réfléchir à cette proposition. aussi... tu acquiesces.

bien sûr !

vous vous asseyez à une table près des grandes baies vitrés du café. les rues commencent à se bonder. la vie continue autour de vous. ton monde à toi s'arrête. présence de l'homme que tu as aimé pendant si longtemps brisant ton quotidien. tu commences à siroter ton café en observant, silencieusement ethan.

que deviens-tu, ethan ?

tu lances ton plus beau sourire.

Le palpitant qui s'accélère malgré toi, tu te pensais guéri avec les années passées mais face à elle, tu as l'impression que c'était hier. Pincement au cœur, les flashbacks de vos moments ensemble te reviennent de plein fouet et t'as du mal à camoufler la surprise qui étire tes traits. L'hésitation te prend aux tripes, l'envie de savoir ce qu'elle devient, de savoir si elle fréquente quelqu'un, de connaître ce qu'elle a fait ces trois dernières années, toutes ces questions qui t'assaillent et auxquelles tu n'as aucune réponse te pousse à lui proposer de rester boire ce café en ta compagnie. Elle accepte dans un sourire, ce sourire qui te fait toujours autant d'effet, elle est si belle Théa quand elle l'arbore et ça te brûle les lèvres de le lui dire, encore et encore, comme dans le passé. Murmurer entre deux baisers, t'adorais la complimenter, lui rappeler à quel point elle te rendait fou par sa beauté et sa personnalité. Parfait, on doit avoir un tas de choses à se dire après tant d'années.., lèvres qui se pincent légèrement, tu lui en as longtemps voulu d'être partie comme une voleuse, te laissant ce mot sur la table de la cuisine, un adieu qui t'a mis à terre et dont tu as eu du mal à te remettre. Assis à table, tu scrutes discrètement chaque trait de son visage en gardant le sourire aux lèvres avant qu'elle ne pose enfin la fameuse question. J'avance doucement, dans ma carrière. Y'a des choses qui ne changent pas. Tout va parfaitement bien de mon côté..Tu attrapes doucement ton café pour le porter à tes lèvres avant de lui faire un signe de tête. Et toi ? T'as enfin réussi à te construire ta vie rêvée? Pique lancée sans que tu ne puisses le retenir, tu grimaces en levant une main pour t'excuser. Désolé, je voulais pas.. je voulais pas que ça sonne comme un reproche, tu le mérites.  

tes lèvres se crispent, à ce reproche qu'il n'a pas voulu formuler ainsi. ethan n'a pas changé, semble t-il. sarcasme glissant toujours malencontreusement d'entre ses lèvres sans qu'il ne se rende forcément compte de la gravité de ces mots. tu soupires, baissant tes yeux sur ton téléphone annonçant un nouveau message.

ma vie est merveilleuse en effet.

tu lui lances. en échappant un léger sourire, fière de toi-même. tu apportes ta tasse de café à tes lèvres, buvant quelques gorgées. tu es forcée d'avouer qu'il est toujours aussi beau, cet homme que tu as aimé autrefois. et tu es forcée d'avouer aussi que ça te fait presque plaisir de le croiser aujourd'hui.

je suis fière de toi. si tu as réussi à entreprendre toutes les
choses que tu penses essentiel à ta vie... je suis vraiment fière de toi.

palpitant redouble d'intensité à ces mots. tu es sincère, pour une fois.

pour être honnête, je sors d'une longue convalescence. j'ai eu un accident lorsque je... lorsque notre relation s'est terminé.

tu bloques aux mots que tu prononces. vérité tranchant le lien qui vous unit pour toujours. faiblesse d'une jeune femme ayant eu le coeur brisé.

Les souvenirs de vos dix ans passés ensemble te reviennent en pleine figure, son regard et son sourire sont restés intacte, elle est toujours aussi belle Théa. La douceur incarnée, t'as du mal à rester impassible quand tu plonges ton regard dans le sien alors que vous prenez place à table. Les mots qui s'échappent de tes lèvres sonnent comme de l'ironie, comme ce goût amer qu'elle t'a laissé lorsqu'elle est partie du jour au lendemain, avec pour simple explication un post it sur la table de votre salle à manger. Une décision radicale qui t'a brisé et dont tu as mis plusieurs mois à te remettre, une blessure que tu pensais guérie mais dont la cicatrice fait encore mal maintenant qu'elle est là, devant toi. Je suis contente pour toi, c'est faux, le sourire crispé qui étire tes lèvres sauve les apparences mais t'es tout sauf heureux qu'elle ait refait sa vie avec un autre homme que toi. Les désaccords n'ont cessé de vous mettre des bâtons dans les roues lors de votre dernière année ensemble. Théa voulait une vie de famille, la jolie maison avec clôture, un mariage tandis que toi, toutes ces choses t'effrayaient, tu n'avais d'yeux que pour ta carrière. Je sais que tu ne comprends pas mon point de vue Théa.. Tu le ressens dans le ton qu'elle emploie même si elle semble sincère quand elle t'assure être fière de toi, une part de toi ressent encore la peine que tu lui as causé en balayant ses rêves en quelques secondes. On n'avait pas les mêmes attentes tous les deux, c'est sans doute mieux comme ça, phrase qui t'irrite les lèvres, te pince le cœur mais tu refuses de lui montrer que t'as encore cette douleur qui persiste quand tu repenses à vous. La conversation prend un tournant inattendu, sourcil qui s'arque et inquiétude qui dépeint ton visage sans que tu ne puisses la camoufler, tu blêmis face aux aveux qu'elle te fait. Un accident, comment ça ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Tu en oublis presque la tasse de café que tu tiens dans ta main depuis cinq bonnes minutes. Et en convalescence, c'est à dire ? Tu as été gravement blessée ? Il n'en faut pas plus pour entendre l'inquiétude dans le son de ta voix.  

Souvenirs brûlent d'intensité au fond de toi. Cette ferveur dans vos échanges intimes. Vos baisers fiévreux. Tout ce qui vous liait, autrefois, était merveilleux, parfait. Il a tout fait capoter. Ou bien, toi ? Parfois, se remémorer le passé n'est pas forcément la bonne solution. Alors, se trouver nez à nez avec lui, au café dans lequel tu as pris l'habitude de te présenter tout les matins... Tu n'y retourneras surement jamais, de peur de revivre la même situation.

oh, je comprends très bien ton point de vue, ne t'inquiète pas Ethan. c'est du passé maintenant.

Tu balayes d'un revers de main la gêne qu'il a glissé entre vous, en rappelant la douleur de vos derniers échanges, la tristesse de ton départ. Tu n'es pas là pour ça. Tu es bien trop heureuse aujourd'hui pour te soucier du passé. Tu apportes ton gobelet de café à tes lèvres, sirotant celui-ci, en écoutant les quelques mots de ton interlocuteur.

je...

Il est vrai qu'il n'a jamais été mis au courant de ton accident, de tout ce qui t'es arrivé quelques mois après votre séparation. Il est vrai que tu ne voulais pas qu'il en sache un traite mot.

quand j'ai quitté l'appartement, ce jour-là, j'ai été fauché par une voiture. tu t'imagines bien que je n'aurais pas pu te donner de nouvelles...

Tu grimaces, te racles la gorge. Tu portes ta main dans ta chevelure, embarrassé, gênée.

j'ai dû subir quelques interventions et de la rééducation, mais comme tu le vois, je me portes très bien.

Tu gigotes sur ta chaise, faisant mine de te déplacer. T'essayes de rendre cela moins tragique, moins difficile à supporter. Au fond, ça l'était tellement, Théa...

Le regard qui ne se détache pas du sien, t'étais persuadé que tu ferais ta vie avec elle mais vos divergences d'opinion sur certains sujets ont eu raison de votre couple. Tu ne sais pas si ça serait différent si tu pouvais revenir en arrière, incapable de dire si tu aurais fini par faire des concessions, tu n'en es pas certain. La vie de famille, le mariage, toutes ces banalités qui a tes yeux ne sont pas une priorité étaient pour elle une nécessitée. Tu te contentes de hocher doucement la tête lorsqu'elle t'affirme qu'entre vous c'est du passé, t'es qu'à moitié d'accord maintenant que tu as de nouveau reposé les yeux sur elle. Tu ne peux pas nier qu'il y a encore quelque chose quand tu la regardes, ce palpitant qui rate un battement veut tout dire. L'inquiétude se lit sur ton visage lorsqu'elle parle de blessures et d'accident, tu n'étais pas au courant, surement qu'elle n'a pas voulu que tu viennes à son chevet pour éviter une douleur encore plus profonde mais tu ne peux t'empêcher de la questionner. Merde Théa.. Je m'en veux que tu ais du traverser ça toute seule même si tu étais partie.. Tu te passes nerveusement une main sur le visage, t'aurais été fou d'inquiétude si tu l'avais su, t'aurais débarqué à l'hôpital sans hésiter une seule seconde pour rester à ses côtés même si elle ne voulait plus de toi. Tu as l'air oui, j'suis content que tout se soit bien terminé et que ça soit derrière toi, c'est le principal. Tasse qui se termine t'as pourtant encore tellement de questions à lui poser dont une qui te brûle particulièrement les lèvres depuis que vous vous êtes assis à cette table mais que tu n'oses pas poser. Tu laisses le silence s'installer entre vous pendant de longues minutes qui te semblent durer une éternité avant de te lancer dans un raclement de gorge. J'imagine que .. t'as quelqu'un dans ta vie ? La curiosité énoncée à voix haute, tu plantes ton regard dans le sien comme pour y déceler la moindre faiblesse, le moindre signe qui te montrerait que tu as encore ta place dans son coeur. T'es prêt à sauter sur l'occasion maintenant que tu l'as retrouvé.