Stupid little things (Elias)

Shine a light through an open door
Love and life I will divide
Turn away 'cause I need you more
Feel the heartbeat in my mind

@Elias Blackwell

C'était un rendez-vous, quelque chose qui s'inscrivait dans une sorte de routine réconfortante et agréable. Un point d'ancrage dans cette nouvelle vie, si loin de tout ce qu'il avait toujours connu. Un nouveau départ qui aurait pu l'effrayer si la vie ne lui avait pas tout prix avant qu'il ne se décide à partir. La fleur au fusil, il avait débarqué dans la Grande Pomme comme tous les autres avant lui : avec un besoin irrépressible de se réinventer. Devenir quelqu'un d'autre, oublier ce qu'il avait été et tout ce qui l'avait déjà brisé.
Il aurait pu s'laisser aller à la simplicité, s'oublier dans des soirées déjantées et noyer sa peine dans l'alcool et les rencontres faciles mais Donovan n'avait jamais été du genre à se laisser aller si facilement. Il était de nature connue que le jeune homme était un garçon plutôt stable, posé et simple. Alors ce bar, qu'il avait découvert un peu par hasard, était devenu son refuge. Et depuis, tous les vendredis soirs, il revenait. C'était pas tant l'ambiance ou l'atmosphère mais plutôt la rencontre qu'il y avait faite. Elias était devenu, en si peu de temps, comme un port auquel venir se rattacher lorsque les océans étaient trop violents. Cette parenthèse hebdomadaire était un délice dont Donovan refusait désormais de se passer.
Rien d'étonnant à l'y retrouver ce soir, dès lors. Assis au comptoir, un verre de Jack Daniel's entre les mains. Le liquide ambré qui danse au rythme des pulsations qui cognent contre ses tempes alors qu'il l'attend, patiemment... ou impatiemment peut-être. Se raccrocher à ce qu'on sait, ce qu'on connait et ceux qu'on aime, sans doute, est ce qui fait la nature de l'Homme. Qu'importe l'endroit où il se trouve, il a besoin de se lier. Fondamentalement inscrit dans ses gênes, sédentaire pure souche. Quand la porte s'ouvre et qu'il tourne la tête, reconnait son ami, il sourit sans même s'en rendre compte. L'homme s'avance vers lui et Donovan se lève du tabouret pour l'accueillir. Pile à l'heure, qu'il lui dit en lui faisant la bise - tradition française bien ancrée - par instinct simple de politesse et d'éducation. J'ai pris de l'avance, la semaine a été longue. il ajoute en s'asseyant à nouveau, sans quitter Elias des yeux.