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le facteur est passé — vesper & jun-ho

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- le facteur est passé -
 @Vesper Lazarus  
Y'a des rencontres comme ça qui marquent à tout jamais, celles qui s'entrelacent dans la mémoire pour ne plus jamais en sortir, tant elles frappent par leur singularité. Celle avec Vesper était unique et sortait de l'ordinaire ; c'était pour cela que Jun-ho l'avait gardé dans son esprit et qu'il lui était difficile de ne pas y penser —souvent— . Une bibliothèque, une étagère, un livre et quelques mots de coréen oubliés entre les pages d'un bouquin sans prétention étaient les prémices d'une rencontre inoubliable. Cette rencontre, elle avait été de mots échangés, toujours à la même page de ce même livre, d'une réponse en coréen, venant d'un parfait inconnu, l'emprunteur n°421 ; tels des collégiens, une correspondance avait vu le jour.
Jun-ho, lui cet étranger perdu dans New-York et lui l'inconnu de la bibliothèque.

C'était grisant, même enivrant de recevoir une lettre sans jamais savoir quand elle allait se glisser entre les pages, ni même ce qu'elle allait contenir. L'excitation de deviner la réponse d'un autre dont on ignore tout et de même anticiper ce qu'il pouvait répondre aux questions rédigées, cela procurait à Jun-ho une saveur d'aventure, lui qui avait sa vie si bien tracée depuis sa naissance. Le mystère l'entourait à chaque fois qu'il foulait le sol de l'allée "LM" et voir si le livre avait été pris, rendu et si oui avec un mot.

Ça tape dans le coffre des côtes.
Les mains sont moites quand elles prennent le livre.
Les pages volent pour dévoiler la promesse d'une feuille grisonnée.


Ajouté à ces lettres, un correspondant énigmatique. De — trop— nombreuses fois, le coréen s'était questionné à savoir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, s'il était coréen ou américain de naissance ayant des bases dans sa langue, cet individu qui lui répondait. En réalité, ils ne s'étaient pas révélé ce genre d'informations, les échanges se tenaient essentiellement à des questions sur l'existence, des avis et le monde actuel. C'était d'ailleurs ce qu'il aimait le plus, c'était de pouvoir échanger sur des sujets profonds sans craindre l'avis de l'autre, car, dans chaque réponse qu'il recevait, il percevait cette bienveillance saupoudrée de compréhension qu'il n'avait pour l'heure jamais eu l'occasion de voir chez personne d'autres de cette ville. Ce correspondant mystère était unique et un lien —fort, il aurait aimé le dire— s'était tissé entre eux, à travers de simples bouts de papiers dispersés ici et là, toujours dans le même ouvrage.
Il y avait des déceptions, des jours où le livre n'était pas revenu à temps, des jours où le livre n'avait pas été emprunté, et Jun-ho s'armait alors de patience pour recevoir son dû. C'était comme ces matins de Noël, où les enfants vont voir le sapin 5 fois dans la nuit pour voir si les cadeaux ont été livrés. S(c)es mots étaient des présents, qu'il gardait dans une chemise, pour en préserver la saveur et la teneur. Parfois, il y dégageait même des effluves de parfum, mais dont les notes ne permettaient pas de déterminer le sexe de l'écrivain. Cette correspondance, Jun-ho l'aimait beaucoup.

Alors, quand Jun-ho pu porter un prénom sur l'auteur de l'écriture maladroite et à la fois délicate, il n'avait pu s'empêcher de sourire —bêtement— en songeant au visage de Vesper.
Dans ce prénom il y retrouvait les témoignages poignants qu'il avait lus et relus, mais à la fois cette authenticité d'un prénom bien trop original pour que son porteur soit le premier venu.

Oh Vesper, tu étais rentré dans les sinuosités d'un cerveau cadenassé de certitudes.
Fais les sauter !


D'un prénom, vint des nombres sous forme d'un numéro de téléphone et enfin, l'apogée : une adresse, annonciatrice d'une rencontre, pourtant encore timide, que Jun-ho n'osait proposer.
Lui, qui se sentait si admiratif devant c(s)es mots, soulignants tant de vérité et d'audace, il ne savait s'il allait faire le poids, parce que lui il était simple.
Et si, cet inconnu, était une femme, et si cela venait à s'apprendre qu'il s'adonnait à des correspondances avec une lectrice.
Tant de doutes, tant de questions, qui bousille le cerveau et qui poussent parfois à la faute.

C'est un petit carton, un simple carton, assigné d'une adresse —qui n'était qu'à quelques rues de son appart— avec le nom de Vesper inscrit dessus, tracé à la main, que Jun-ho devait déposer à la poste pour qu'il lui soit envoyé. Des confiseries Coréennes, ils en avaient échangé ensemble par sms.
Mais, parfois, y'a ce putain de cerveau qui bug.
Fou ou même peut-être inconscient, le coréen avait entamé sa marche dans les rues du Bronx et exécuter lui-même la livraison, étant le temps d'un instant facteur de colis confiseur. Son coeur tapait, ses mains agrippées sur la boites trahissaient sa nervosité.

Et si...
Et si ça ne plaisait pas ?
Et s'il tombait sur lui ?
Et s'il n'était pas celui qu'il prétendait être ?
Et s'il était tombé dans un piège grossier ?


Tant de questions que Jun-ho tentait d'effacer de son esprit afin de libérer sa marche et de garder son attention focalisée sur son trajet, lui qui n'avait aucun sens de l'orientation. Se perdre dans le Bronx, il ne valait mieux pas le tenter.

Et si...
S'il était arrivé à destination, devant cette porte, où il figurait bien sur l'interphone le prénom de Vesper.
Vesper.
Il avait regardé son colis, se demandant tout de même si cela n'était pas trop enfantin pour une personne du rang de son lecteur, celui qui avait des réflexions très poussées. Mais, il l'avait commandé, alors il n'y avait pas de quoi douter, si ?

Et si, un instant, l'homme qui s'apprêtait à sortir de la cage d'escalier était le destinataire du colis ? "Bonjour" avait-il poliment annoncé Jun-ho à l'habitant, alors qu'il faisait face à la boîte aux lettres de son destinataire, mais forcé de constater que le paquet n'allait pouvoir rentrer dans la fine fente.

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- le facteur est passé -
 @Vesper Lazarus  
Jun-Ho était un garçon simple, de bonne famille coréenne, à qui on avait inculqué le respect et la discretion. Il était le parfait archétype coréen. Bon sous tout rapport, jamais un mot plus haut que l'autre, le jeune asiatique avait toujours su se montrer enjoué, pudique et poli. Alors, quand il a rencontré par inadvertance ce Vesper, un autre qui sortait des lignes qu'on lui avait toujours apprises comme justes et bonnes, il était troublé. Ou plutôt, il était curieux, parce que pour lui, il était inconcevable de vivre une vie comme celle de Vesper. Jun-ho avait toujours appris à être rangé et discret, alors que son correspondant, lui, s'adonnait à des joies de la vie, qu'il n'aurait jamais pensé ou soupçonné. Et même si l'humain est neophobe, Jun-ho avait cette curiosité qui le titillait. Après tout, allait-il avoir beaucoup d'autres occasions de parler à un autre aussi intéressant ?
Les lettres se sont enchainées, parfois, Jun-ho avait du mal à saisir la profondeur de Vesper, quand ce n'était pas simplement l'écriture qui l'empêchait de saisir le sens. Il avait toujours ce petit sourire aux lèvres quand il lisait les lettres, dévoilées entre les pages du livre.

Mais, aujourd'hui, Jun-ho était dans le hall d'entrée de son correspondant, avec en ses mains, un carton bourré de snack coréen. Il les avait choisis avec attention, car il avait tenté de trouver au fil des lettres des indices sur les goûts de l'inconnu Vesper. Mais il n'était pas aisé à déchiffrer, alors une fois dans l'épicerie, il avait pris des choix variés du sucré au salé, pour espérer le satisfaire. Jun-ho avait pris une plus grosse poignée de Mochi à la framboise, son péché-mignon. Secrètement, il espérait qu'il aime ce colis et en avoir un retour.

Devant les boites aux lettres, fébrile devant ce locataire pressé et silencieux face à son bonjour, il avait reculé d'un pas, pour laisser accès aux boites aux lettres. Il n'avait pas envie de se faire agresser Jun-ho, parce que même grand de ses 1m86, il n'avait jamais montré un grain de violence ou de rébellion. Et puis, son interlocuteur, tatoué, percé et au regard de feu ne semblait pas commode. Mieux ne valait pas le contrarier ou s'y frotter.  Presque les yeux baissés, retenant une courbade en guise de "désolé", il serrait en ses mains sur le paquet. Dans sa chemise bleu clair, il regardait le sombre personnage, s'affairer devant lui. "Excusez-moi, vous savez où est l'homme d'immeuble ?" avait-il réussi à prononcer sans trouver le terme de "concierge". Et, gêné, ses joues s'étaient rosies, alors qu'il souriait tendrement. "Je n'ai pas mis de timbre..." annonçait Jun-ho en indiquant d'un signe de la tête son paquet, pour montrer qu'il voulait le remettre lui-même. Mais le coréen, avait parlé peut-être un peu trop à cet inconnu, et patient, il s'était décalé pour laisser le locataire prendre son courrier.
C'est au moment de la fermeture de la boite que...
Que...
Ses yeux bruns avaient lu les lettres de cette petite porte qui se refermait. L'inscription, un nom qu'il connaissait, qu'il cherchait. "Lazarus ?" avait-il écorché de son accent coréen, alors que ses yeux s'étaient figés sur Vesper, humide de joie, le sourire scindant son visage. "Tu es Vesper Lazarus" ? questionnait Jun-ho, le sourire incroyablement sincère et grand, les mains fébriles, tremblant sur le carton.
Ce correspondant, si imaginé, si désiré, si inventé, était finalement devant lui. Il n'y croyait pas ses yeux, il était encore mieux que ce qu'il avait pensé, plus sombre, plus envoutant. Son petit coeur tapait d'excitation dans sa cage thoracique comme un enfant au matin de Noël.
"Je... je suis Jun-ho "
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