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Les touches disparaissent sous la pression des doigts qui les effleurent, avalées par la musique, mécanisme clairement huilé des minuscules marteau venant frapper les cordes vibrantes du titanesque piano à queue blanc du salon. Un cadeau dispendieux de Sullivan pour leur deux ans de mariage, cette époque dorée de leur relation où rien ne semblait pouvoir arrêter l’amour qui les reliait et où il la couvrait de cadeaux sans même qu’elle ait à le demander – ou à aller les acheter elle-même. Temps révolu et bouffé par la routine des sentiments, désormais son cher époux réprouverait sans doute ce qu’il qualifierait de caprice quand elle aurait pu avoir un piano moins volumineux et onéreux et qu’il n’aurait pas fallu passer par la fenêtre avec une grue pour l’installer chez eux. L’instrument, cependant, avait été acquis bien avant que toute tension naissent dans leur couple, bien avant qu’Adelaide se fasse régulièrement abandonner par un mari absent qui consacrait trop de temps à son travail sans tellement en offrir à sa femme et à ses enfants. Peut-être bien qu’un jour ceux-ci prendrait conscience de son manque d’implication dans la famille et le détesteraient pour ça ; peut-être aussi qu’ils condamneraient leur mère, incapable de plaire assez à l’homme qu’elle avait épouser.
Pour l’instant, Mary et Alistair étaient toujours chez leur oncle, probablement devant un film avec un bol de popcorn alors qu’ils avaient pourtant déjà dîner. Son frère les gâtaient beaucoup trop, ce qui ne faisait que renforcer leur caractère pourri-gâté – même si tout ça à la base, et elle en était certaine, était la faute de Sullivan qui compensait ses absences par des cadeaux. Elle les avait eu au téléphone une heure auparavant pour prendre des nouvelles, plus pour eux que pour elle. Masque de la mère qu’il lui fallait revêtir, vernis sociétal dans lequel elle s’infiltrait et faisait semblant de resplendir – il fallait avouer que c’était d’autant plus facile au téléphone, il n’y avait même pas besoin de faire semblant de sourire, creusant ainsi des rides à son visage. Les enfants n’avaient pas mentionné leur père dans la conversation, elle ignorait ainsi s’il les avait appelé, s’il se rappelait même de leur absence, peut-être pensait-il qu’ils dormaient tranquillement dans leur chambre. Hier soir, après le cuisant lapin qu’il lui avait posé, il était de toute manière rentré bien trop tard pour s’en croiser, et ce matin le lit était déjà froid à son réveil, les draps froissés étant la seule preuve de son réel passage dans l’appartement.

Plus jeune, Adelaide aurait peut-être eu la force de se battre contre tout ça, contre ce qui filait entre ses doigts comme une poignée de sable trop fin, contre ce mari qui la délaissait. Mais le sentiment d’impuissance avait marqué son corps en même temps que le temps, impossible à retenir lui aussi, sablier fragile au verre coupant. Alors les reproches devenaient des chuchotements et la lassitude la poussait à sortir boire des verres, seule puisqu’il ne jugeait plus bon de l’accompagner, ou dans ce nouveau travers qui l’accompagnait depuis trois mois maintenant. Aujourd’hui encore, en découvrant la trace d’une silhouette déjà partie dans le lit conjugal, elle avait hésité à écrire à Vesper, lui qui savait lui offrir l’attention qu’elle pensait mériter, même si aucune limite n’avait jamais été explicitement franchie ; pas de baisers, pas de mains déplacées, à peine la caresse rassurante d’un regard plus jeune et qui la trouvait encore attirante. Elle y avait cependant renoncé, ne désirait pas trop s’abandonner dans un jeu qu’elle savait dangereux.
La journée s’était donc contentée d’enrouler ses secondes autour d’un schéma plutôt classique : la réception des courses pour remplir le frigo, un déjeuner avec une amie et un passage chez le bijoutier pour acheter ces boucles d’oreilles sur lesquelles elle louchait depuis quelques temps. La carte bleue avait fait les frais de son amour du luxe, mais Sullivan le lui devait bien après tout. C’était son moyen à elle également de lui faire comprendre qu’elle ne lui pardonnait pas cet énième rendez-vous manqué.

Dans son dos, la porte d’entrée claque et Adélaide lance un regard surpris à sa montre – il rentre tôt. Elle est décidée cependant à ne pas se laisser distraire, à ne pas montrer à celui qui hier encore la terriblement blessée son véritable pressentiment. Alors elle appuie plus fort sur les touches, comme pour laisser la musique et les partitions l’emporter, la Symphonie pathétique de Tchaikovsky emplissant l’ambiance de son énergie. Tant qu’elle joue, ce ne sont que des notes qui envahissent sa tête et pas des pensées qui saccagent chaque jour un peu plus cette relation qui s’étiole au fur et à mesure des années.

@Sullivan Branagh
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le tas de papier atterrit sur son bureau, un autre dossier de clôturer. la bouche ouverte, un bâillement lui échappe et il se frotte les yeux. il fatigue sullivan. il a besoin de repos, repos qu'il n'arrive même pas à trouver chez lui. entre les braillements de ses enfants et les plaintes de sa femme, son corps reste tendu chaque minute, chaque seconde, aucunes de ses respirations ne se font dans le calme. à part peut-être ce soir. c'est sûrement l'occasion. alistair et mary sont chez leur oncle, son beau-frère. homme qu'il n'apprécie pas particulièrement mais avec qui il a toujours été cordial, pour le bien de sa femme. cependant elle, elle devait sûrement l'attendre à la maison, le visage froid et prête à agir comme si rien n'était tout en étant passive agressive. pas sans raisons. une énième fois, ils étaient censés sortir, rien que tout les deux et une énième fois, il n'a pas pu la rejoindre, noyé sous le travail. et quand ce n'est pas le travail, c'est à cause de juliet dont il trouve la compagnie bien plus agréable. pourtant adelaide et lui, c'était censé durer toute une vie. leur amour était intense, pure, vrai. qu'est-ce qu'il y a bien pu se passer pour qu'ils en arrivent là.  leur relation s'étiole, de plus en plus. ils ne font pas assez d'effort, sullivan lui, n'en fait quasiment plus. mais il en fera, ce soir. elle reste sa femme, celle qu'il a aimé, qu'il aime encore d'une certaine manière. elle est la mère de ses enfants, celle qui malgré tout, est restée avec lui, celle qui devait épousé quelqu'un de son statut social mais qui l'a choisit lui alors qu'elle mérite mieux. alors ce soir, pour l'apaisée dans l'espoir de passé une soirée calme et agréable, il allait faire des efforts qu'il ne fait plus.

mallette à la main, il sort de ce grand building qu'il connait par cœur. il part plus tôt, pour la plus grande surprise de ses collègues et sûrement de sa femme. il fait deux arrêts sur le chemin, pour la surprendre encore plus, dans le bon sens sur terme cette fois. bien qu'elle soit aujourd'hui bien habituée aux absences répétées de son mari. ils pourraient tout les deux vivres dans deux endroits différents que l'impression serait la même. alors ce soir, il va faire l'effort. ce soir, il va lui accorder l'attention qu'elle mérité, l'attention qu'elle exige constamment et qui la fait vivre.

il arrive devant la porte, les notes du piano résonnant déjà jusqu'à ses oreilles. piano qu'il lui avait offert, il a des années de ça, piano dont elle a toujours joué, donc les mélodies, autrefois, le détendait. doigts frêles appuyant sur les touches blanches et noires, il n'en profite plus comme il le faisait, il le devrait. à peine la porte fermée derrière lui que la mélodie se fait plus forte, plus puissante. un soupire s'échappe de ses lèvres sèches. elle lui en veut, il le sait. et il le comprend. il s'avance sans enlever son long manteau noir et dépose sa mallette sur un meuble de l'entrée. il s'avance, sachant d'avance qu'il n'y a que peu de chance qu'elle ne lui hurle pas dessus, bien que le bouquet de magnolia et le collier en émeraude vont certainement faire de l'effet. il s'approche, chevelure dorée lui tournant le dos, assise bien droite et les doigts dansant sur les touches. il se penche alors vers elle, assez pour que sa bouche ne soit pas bien loin de ses oreilles. "Je suis désolé." mots qui ne sortent pas bien souvent de sa bouche et qu'il s'efforce de prononcé, bien trop fier d'habitude pour assumer ses erreurs. doucement, il laisse entrevoir de l'autre côté le bouquet de fleur qu'il lui a acheté, attendant que la musique ne cesse lorsqu'elle se rendra compte de son geste. ses fleurs préférées, aussi belles qu'elle. parce que oui, elle est belle adelaide, elle vieillit bien mieux que lui, elle garde sa beauté, sa grâce, sa délicatesse. toutes ces choses qui ont fait qu'il en est tombé amoureux il y a plus de treize ans, elle les a toujours. à croire que c'est peut-être lui, le problème. que c'est lui qui a tout gâché. elle a ses défauts, il a les siens. elle est compliquée, il l'est tout autant. ils ne sont pas si différents et pourtant ils continuent de creuser une tranchée entre eux, tranchée déjà bien profonde qu'il faudrait réussir à remblayer avant que ça ne soit trop tard. alors autant commencer par là, par des gestes qu'il n'a plus l'habitude d'avoir, de faire. après tout, ils se le sont jurés. pour le meilleur et pour le pire. le pire, ils sont en pleins dedans. qu'ils essaient de rendre le pire, meilleur.

@adelaide branagh  1615483537  
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Adelaide le sait pourtant, elle devrait aborder ce morceau avec bien plus de délicatesse et de légèreté, caresser les touches qui au lieu de ça se saccadent sous ses doigts, martelées par la force de ses émotions. Pas qui se rapprochent dans son dos, pas dont elle connaît le rythme par cœur comme une malédiction ou des échos d'un passé familier. Ce qu'il est après tout, une promesse qui a scellé ces deux destins ; à la vie à la mort. Quoi qu'ils fassent et deviennent, une partie d'eux seront toujours intrinsèquement liées, des détails qui les composent en tant que couple et individus. Le bruit des pas, le souvenir d'un souffle dans le creux d'un soupir, cette impression de se connaître dans les moindres détails, toujours. Malgré la distance qui s'est installée, malgré les épreuves de la vie, les cris qui déforment l'ambiance et l'amour. Alors ce bruit qui parcourt la sphère familiale sonne comme une habitude. Une habitude ténue et qui remonte à loin cependant. Avec le temps, va tout s'en va, et Sullivan rentrait bien plus tard en temps normal.
Alors pourquoi aujourd'hui était-ce différent ? Pourquoi la familiarité s'était-elle infiltrée dans leur grand duplex plus tôt que prévu, comme pour les surprendre dans ce quotidien qui les tenait si éloignés l'un de l'autre ? Elle aurait pu se croire treize ans plus tôt, au début de leur relation, alors qu'il se glissait derrière elle simplement pour l'écouter jouer, ses mains s'égarant en caresse sur sa peau jusqu'à ce qu'elle abandonne les touches bicolores pour embrasser son corps. Mais le temps a filé et la colère gronde dans la femme délaissée ; une colère que ni l'arrivée surprise de son mari, ni les mots inhabituel qu'il susurre à son oreille.
Eclat de couleurs dans son champs de vision, ses iris se détachent des notes en noir et blanc pour s'attacher à la couleur du bouquet. Des magnolias. Evidemment. Il n'a pas oublié. Elle portait des magnolias à son mariage, il lui en avait offert juste après l'accouchement d'Alistair et de Mary et c'était cette fleur-là dont il avait rempli leur premier appartement quand ils avaient emménagé ensemble. C'est trop facile, et pourtant ça la touche, comme si elle trouvait un peu plus de sincérité dans ses excuses. Ce n'est pas suffisant pour autant et quand elle lâche la musique c'est pour attraper le bouquet d'un geste un peu brusque et sans lui accorder de regard avant de se diriger vers le buffet dont elle extrait un vase.

- Je ne pensais pas que tu rentrerais aussi tôt, assène-t-elle sèchement. J'ai rien prévu pour le dîner.

Elle se relève, son pantalon beige et fluide dansant autour de ses jambes dans un ballet bien maîtrisé jusqu'à la cuisine. Vase rempli d'eau, elle y dépose les fleurs avant d'aller les poser sur la table du salon, toujours sans accorder un regard à Sullivan.

- Je suppose que tu n'as pas appelé les enfants. Ils sont allés au MOMA aujourd'hui et Mary a apparemment décidé qu'elle deviendrait artiste plus tard.

Des reproches à peine voilé, encore et toujours. Parce qu'il n'était jamais un assez bon mari, jamais assez un bon père non plus. Ironique de la part de celle qui peinait à enfiler ce costume de mère, celui qui s'était amusé à déformer son corps et à la priver de sommeil et de liberté. Elle aimait ses enfants pourtant, vraiment et sincèrement. Tout comme elle aimait son mari. Mais ces rôles dispersé aux creux du vent et qui modifiait sa perspective du monde et celle qu'elle avait d'elle-même ne l'amusaient pas vraiment. Devoir être responsables de quelqu'un d'autre qu'elle-même. Les voir rentrer dans leur adolescence dorée quand elle regardait les rides dégouliner de son cou à son décolleté. Supporter ses caractères qui se développaient chaque jour un peu plus avec trop de choses héritées de leur père.
Sur la table, elle réarrange les couleurs des fleurs, les dispose dans les rayons dorés du soleil déclinant dans l'horizon derrière les grandes baies vitrées. Elles sont belles ainsi, sûrement bien plus belle qu'elle, son visage défait, ses cheveux qui tombent en encadrant ses traits sans qu'elle ait vraiment tenté de leur offrir une forme quelconque. Il faut dire qu'elle pensait passer la soirée en tête à tête avec un mauvais film et un trop grand verre de Chardonnay ; se glisser dans des draps froids que son mari rejoindrait trop tard et quitterait trop tôt. À une époque elle l'aurait attendu, même si une affaire l'avait fait rester debout toute la nuit ; mais ça aussi c'était révolu, et puis si il avait fallu le faire à chaque fois, elle n'aurait plus jamais passé de nuit correcte.

@Sullivan Branagh 1615483537
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mots qui partent dans le vide malgré leur rareté. elle n'y porte pas d'attention, elle fait bien. c'est trop facile, de dire qu'on est désolé. ce ne sont que des mots. avec ça, il faut des gestes. d'où le bouquet de fleurs qu'il lui offre. ses préférés. pourtant il n'y a pas de réaction, si ce n'est sa main qui vient attraper le bouquet de fleur en se levant, sans même le regarder. mais lui ne la quitte pas des yeux, scrutent tout ses mouvements. il se demande si elle est confuse, si elle s'y attendait. bien sûr que non elle ne s'y attendait pas. elle s'attend à pleins de choses de sa part mais pas à ça. elle s'attend à ce qu'il ne parte tôt sans lui dire bonjour, qu'il rentre tard ou même pas du tout. mais pas à ce qu'il arrive avec un bouquet et des excuses. excuses qu'elle ignore. elle préfère lui faire des reproches par rapport à leurs enfants, ces pauvres petits êtres coincés avec de mauvais parents. mais le bouquet et le bijoux n'étaient pas la seule surprise qu'il avait. "Je sais. Je leur ai parlé ce midi." répond-t-il. quelque chose de pourtant si naturel avait le ressentit d'une corvée. il avait passé sa pause déjeuner à écouter ses enfants lui expliquer ce qu'ils allaient faire, que leur oncle leur avait offert des cadeaux, encore. "Mary m'a dit ce qu'ils allaient au MOMA et au restaurant, ce soir." les prunelles de leurs yeux et pourtant, ils ne s'en occupent pas correctement. ils leurs montre le mauvais exemple. elle ne manque pas de le lui rappelé, qu'il est un mauvais père. c'est sûrement le cas mais il est certainement bien meilleur que son propre père l'a été. elle est une mauvaise mère mais jamais il ne le dira à haute voix, pour ne pas la vexer, la blessé. parce que son rôle de mère, même si c'est un fardeau, elle y tient.

alors qu'elle arrange doucement le bouquet de fleur, il s'avance, les mains dans les poches, se demandant quand est-ce qu'elle daignera lui accorder un regard. un regard interrogateur. accusateur. même un regard noir lui conviendrait tant que cela veut dire que ses yeux sont posés sur lui. son regard lui se pose rapidement sur une photographie accrochée au mur. une photo d'eux. souriant. heureux. collés l'un à l'autre. cela fait longtemps maintenant qu'ils n'en n'ont pas prit de photos. nostalgique de ses années durant lesquelles tout allait bien, il ramène son attention sur elle. sortant une boîte de la poche de son manteau, il la pose sur la table du salon, près du vase contenant désormais les magnifiques magnolias illuminant la pièce. "C'est pour toi." il se tourne vers l'une des chaises en ôtant son manteau, secouant doucement ses bras afin de se débarrasser du poids du tissus. "Je me suis dis que ça s'accorderait parfaitement avec la nouvelle bague que tu t'es acheté." parce qu'il fait attention au détail. il la regarde du coin de l'œil, attendant qu'elle ouvre la boîte noire joliment décorée de petites dorures. à l'intérieur, un collier d'une belle finesse, serti de petites émeraudes. le genre de collier qui coûte horriblement cher. le genre de collier qu'elle aime. et l'émeraude. l'une de ses pierres précieuses préférées, un silicate qui se marie parfaitement avec le teint de sa peau. peau si douce qu'il ne touche plus, délaissée de toute affection. déposant soigneusement son manteau sur le dos d'une chaise, il arrange les manches de sa chemise blanche en se retournant vers elle, les yeux rivés sur son visage. "Je..." il soupire. c'est difficile, pour lui, d'avouer ses erreurs, ses échecs. "Je ne suis pas un bon époux, j'en suis conscient." rien que son infidélité faisait de lui un époux misérable. "Je suis désolé pour hier soir et pour toutes les autres fois où je t'ai posé un lapin." il s'approche, attendant un regard, une réponse de sa part. "Et comme les enfants ne sont pas là, je me suis dis que ce soir, je pourrais essayer de me faire pardonner." avec des cadeaux. si elle le veut, il peut préparé le dîner même si cela sera certainement un désastre, son talent derrière les fourneaux étant nul voir inexistant. après tout, ils n'y a qu'eux. pas d'enfants qui hurlent et qui leurs tapent sur les nerfs. si elle l'accepte et si elle veut bien faire des efforts, il n'y aura qu'eux, un mari et sa femme, essayant de se rapprocher parce que cela ne fait que longtemps qu'ils s'éloignent.

@adelaide branagh  1615483537  
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À quel moment sont-ils devenus d’aussi mauvais parents ? Est-ce que ça c’était toujours inscrit là, quelque part en eux, quelque chose qui les rongeait de l’intérieur. Adelaide avait pourtant l’impression que tout se passait bien au début avec leur fils - mais peut-être n’était-ce que l’illusion d’avoir eu un premier né trop facile, qui avait fait ses nuits au bout d’un mois et pleurait rarement. Il ne servait à rien de se mentir, de prétendre ; elle n’était pas plus une bonne mère que lui était un bon père, une moisissure qui s’était infiltrée dans leur relation avec leur descendance. Sullivan avait-il ressenti la même pression larmoyante de devoir appeler les enfants ? Avait-il vécu ça comme un moment privilégié ou comme une tâche ? Elle n’en savait rien, ne s’abaisserait pas à lui poser la question et à sous-entendre le pire ; car dans toutes ces tensions si elle savait bien une chose, c’est qu’il aimait sincèrement Mary et Alistair.
Elle s’est demandée, parfois, si elle devait lui faire un enfant dans le dos. Profiter des rares nuits où ils font encore l’amour pour tenter de tomber enceinte, mettre la faute sur une pilule défectueuse et agrandir la famille d’un nouveau membre, un bambin aux joues rouges et qui porterait ses yeux comme un trésor derrière ses longs cils. Les enfants c’est toujours plus facile quand c’est jeune et puis ça donnerait à Sullivan une raison supplémentaire de rester – car rentrerait-il encore le soir quand leurs enfants seront partis à l’université ? Elle y avait cependant renoncer, consciente que ce n’était pas ça – pas uniquement ça, en tout cas – qui pourrait remettre du plomb dans les ailes de leur mariage.

Sans le regarder, elle réarrange les magnolias dans le vase qui, une semaine encore auparavant contenait les mêmes fleurs d’un bouquet complètement différent. Celui-ci avait été offert par un homme qui paraissait vraiment la désirer et qui lui offrait tout ce que son mari lui refusait au quotidien : de l’attention. Relation dissimulée dans les plis de l’innocence, ou presque, puisqu’aucune barrière d’infidélité n’avait été franchise, la tentation toujours repoussée. Dans ce monde en tout cas, car entre les bras de Morphée il en était tout autre. Combien de fois s’était-elle endormie, dans le grand lit conjugal désespérément vide, une main s’égarant entre ses cuisses et ses pensées vagabondant vers cet autre ? Bien trop souvent pour encore prétendre que tout cela ne la dépassait pas, que quelque chose n’était pas né en son sein et avait boursoufflé les contours bien tracés de cette putain de vie parfaite en apparence. Tout ça parce que les Branagh étaient incapables d’être heureux.
Ils avaient tout pourtant, sur le papier du moins. La beauté, la puissance, la richesse. Il faut cependant croire que l’adage disait vrai et que l’argent ne pouvait pas rendre véritablement heureux ; on n’achète pas le bonheur comme on achète un bracelet en diamant ou une nouvelle paire d’escarpin à la semelle criarde. Alors il fallait bien s’évader ailleurs, laisser l’imaginaire bondir à la recherche d’un peu de soutien, de ce besoin irrépressible de se sentir admirée et aimée quand lui n’en était pas capable. Est-ce que son époux agissait de la même manière de son côté ? Avait-il une soupape pour recréer tout ce qui n’existait plus dans leur couple ? Elle n’en avait pas la moindre preuve, pas la moindre idée non plus. Adelaide ne sait même pas vraiment comment elle réagirait si elle apprenait que son mari avait franchi les limites qu’elle ‘interdisait. Prendre les enfants et s’en aller ? Est-ce que tout ça avait encore un sens ?

Une boîte est posée sur le bois massif de la table, dans l’ombre des magnolias, et la surprise se marque légèrement sur le visage de la femme, dans la courbure un peu trop arquée d’un sourcil. Ainsi, il a remarqué sa nouvelle bague, celle qu’elle avait acheté avec sa carte de crédit un matin où elle s’était une fois de plus réveillée dans le silence de son absence. Elle avait toujours agi ainsi, la fille à papa, elle comblait les trous dans son cœur par des achats compulsifs et brillant. Une paire de boucle d’oreilles en diamant pour éponger les larmes, un collier de perles pour oublier les déboires.
Doucement, elle ouvre la boîte au liseré doré pour découvrir le bijou, suivant du doigt la dorure et les émeraudes qui le sertissent. Il a raison, Sullivan, il ira parfaitement avec sa bague, et encore plus avec les éclats noisettes de son regard que la pierre verte fait ressortir. Elle l’observe sans discontinuer, consciente que, si elle lève les yeux, elle devra affronter le regard chargé d’excuse de son mari, celui qu’elle ne veut pas recevoir tout de suite, préférant écouter sa langueur de pardon.

– On devrait commander des sushis, propose-t-elle. légèrement radoucie par la pluie d’excuse sans tomber pour autant dans un pardon gratuit.

Adelaide caresse le collier du bout des doigts avant de poser la boîte sur la table à nouveau pour pouvoir en extraire le bijou et le tendre à Sullivan.

– Tu veux bien me le mettre ? S’il te plaît.

Elle se tourne légèrement, soulevant d’une main les mèches blondes pour dégager sa nuque. À l’époque de leur début, ce simple geste l’aurait rendu ivre d’elle, les lèvres de son mari incapable de résister à la chair présentée, l’embrassant bien vite jusqu’à ce que les geste se meuvent en caresse, cadence des cœur qui se rapprochent l’un de l’autre jusqu’à se chevaucher. Fougueux amour, fougueuse jeunesse, que reste-t-il encore de ce désir après quinze ans de mariage ?
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la patience est de mise. épaules lourdes en attente d'une réponse, d'un quelconque signe montrant que ses excuses ne tombent par dans l'oreille d'une sourde. et c'est lorsqu'il se dit que tout cela ne rime à rien, qui s'excuse en vain que le son de sa voix se fait entendre, timbre plus doux annonçant qu'ils devraient se commander à manger pour ce soir. libération. ses épaules tombent lorsqu'un soupire de soulagement sort enfin de sa bouche. minuscule victoire, bien que soulagé il ne s'en réjouie par pour autant. il le sait pertinemment que ce n'est que le début d'une longue liste d'efforts qu'il devra faire. au moins, le collier lui plaît. collier qui coûte un bras, collier de luxe, collier de riche, collier qui lui ira à ravir. collier qu'elle vient lui tendre en lui demandant de le lui mettre. au moins, cette soirée ne sera pas pénible. peut-être même sera-t-elle agréable.

il ne dit pas un mot et ne fait que s'approcher d'elle, saisissant le collier qu'elle lui tend. souffle qu'elle peut certainement sentir sur sa nuque, lui concentre son regard sur le collier, doigts rugueux qui viennent effleurer sa nuque, peau si douce. il prend son temps, proximité si rare et tendre qu'il veut en profiter. mais c'est lorsque le collier est enfin attaché que ses mains glissent le long de son corps pour venir se poser sur ses hanches. ses lèvres sèches viennent alors se poser sur l'épaule de la blonde, baiser doux, subtil. puis un deuxième parce qu'il le veut. mais l'irlandais s'éloigne de peu, laissant l'une de ses mains sur la hanche de sa femme, tournant autour d'elle jusqu'à lui faire face. regard qui se pose sur le collier puis sur son visage. visage mélancolique d'un passé rempli d'amour. "Magnifique." il ne trouve pas d'autres mots à dire. le collier est magnifique. sa femme l'est encore plus. créature doublement magnifique, ses mains viennent lui saisir le visage tendrement avant qu'il ne vienne déposer un autre baiser sur son front. élan de tendresse dont ils n'ont plus l'habitude alors que cela devrait être si naturel. plongeant son regard dans le siens, il n'y a bien qu'elle qui arrive à le déstabiliser au point d'en perdre les mots. pourquoi est-ce que tout est compliqué comme ça ? il se le demande.

il recule alors de quelques pas sans la quitter du regard, sortant son téléphone de la poche de son pantalon. "Je ne sais pas pour toi, mais j'ai faim." faim d'elle."Le même menu que d'habitude ?" parce que même si il était rare qu'ils dînent ensemble le soir, même si cela faisait un temps qu'ils ne s'étaient pas commander des sushis, il sait quel menu elle a l'habitude de prendre. quelle sauce elle préfère. quelle boisson elle prend. l'avantage d'avoir une bonne mémoire. c'est fou à quel point ils se sont éloignés l'un de l'autre mais personne ne la connaît aussi bien que lui. personne ne le connaît aussi bien qu'elle. fait l'un pour l'autre. c'est ce que beaucoup lui ont répétés. le croit il toujours ? à voir comme ils arrivent si bien à se rendre fou l'un et l'autre, comme ils savent quoi dire pour faire mal, quoi faire pour se faire pardonner. à voir tout cela, oui. il y croit encore. il en est même persuadé.

@adelaide branagh  1615483537  
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Les frissons palpitent dans sa nuque, envahissent sa gorge et son corps, tandis que son souffle s’égare derrière elle. L’impression furtive et intense qu’il met une infinité de temps à accrocher le bijou, comme pour mieux profiter de ce regard qui se darde sur elle et qui la brûle de l’intérieur. Puis ses lèvres qui embrasse son épaule. Une fois. Deux fois. Soupir presque exquis, discret pourtant, qui s’échappe des lèvres d’Adelaide alors qu’elle relâche ses cheveux. C’est un minuscule détail, des lèvres qui ont à peine effleurer sa peau, des mains qui ont tenu ses hanches quelques secondes seulement, et pourtant ça la marque profondément. Elle pivote à peine alors qu’il la contourne pour lui faire face, l’envie soudain écrasante de l’embrasser, là, d’en avoir rien à faire de tout le reste – après tous les enfants sont encore chez leur oncle –, de balancer tout ce qui se trouve sur la table pour la débarrasser et se laisser porter par les élans fougue de la jeunesse. Il se contente cependant de l’embrasser sur le front avant de reculer, la laissant presque coite de ses désirs.

Comme d’habitude… il la connaît si bien et elle l’oublie parfois, hoche la tête pour confirmer qu’elle lui fait confiance. Il y a cette myriade de petits détails entre eux qui construisent leur couple. Il sait quels sushis elle préfère, la température idéale pour prendre un bain, ce qui soulage ses maux quand ses règles n’en font qu’à leur tête. Elle sait les éclats de ses rires, l’odeur de ses cigarettes qui montent depuis la rue jusqu’au balcon du duplex quand il rentre, le goût citronné de ses lèvres quand ils mangent une glace ensemble. Chaque petit détail, chaque mimique consignée dans tant d’années de vie commune. Comment fait-on lorsque l’on se sépare, pour avoir la force de retrouver tout ça ? De recréer ces broutilles comme toutes ces choses essentielles ? Adelaide sent la colère glisser sur sa peau alors qu’elle fait quelques pas en direction du miroir accroché sur l’un des murs du salon, observant le collier qui lui a été offert dans le reflet presque un peu terni de l’objet qui fait tache dans la décoration si parfaite de l’appartement – et pourtant elle y tient plus que tout.
Ça remonte à plusieurs années maintenant, au tout début de leur amour, quand il n’était pas ce grand avocat qui passe son temps à courir après le temps, quand elle était encore assez rebelle pour se ficher des sous dans le fond des poches trouées de celui qu’elle aimait. Il lui offrait des bracelets de pacotille qu’elle trouvait ravissant, et au lieu de sorties au restaurant, elle venait le vendredi soir chez lui pour cuisiner un chili con carne dans la petite cuisine de l’appartement dans lequel il vivait. Un matin, main dans la main sur le chemin des croissants, ils étaient passé devant ce marché au puces – rien de ce qu’elle n’avait connu dans sa vie, pour elle le seconde main c’était pour les pauvres et les bobo écolo. Il avait un peu insisté et elle avait fini par céder, s’attendait à ce qu’ils perdent une dizaine de minutes entre les stands avant de retourner à leur quête de petit déjeuner. Pourtant, elle avait stoppé net, presque vacillé devant le miroir au cadre cuivré et sale. Elle n’aurait pas su expliqué pourquoi ; peut-être était-ce plus du reflet qui les représentait tous les deux, si amoureux, qu’elle avait été éblouie. Toujours est-il qu’elle n’avait pas pu en détacher son regard, alors il le lui avait offert. À peine quelques dollars négociés avec le brocanteur, et la glace était à eux. Un objet qui les avait suivi dans le nouvel appartement, un objet qui ne paraissait avoir sa place nulle part et qui pourtant devait aller partout. Il y avait des décorations et des meubles dont on se lasse ; mais pas de lui.
Comment expliquer qu’au fil des années, cette jeune femme si amoureuse avait pu ainsi se complaire dans ce rôle de gamine gâtée qui compensait chacune de ses émotions par des cadeaux tout plus dispendieux les uns que les autres ? Parce que la vie s’était mêlée à tout ça, parce qu’elle s’ennuyait un peu trop, que tout avait été bouleversé, qu’elle préférait ce rôle de composition de la femme vénale plutôt que d’être jetée en pâture au regard de la société. Pourtant… pourtant tout lui paraissait plus simple avant…

– Parfois j’aimerais tant revenir à mes 25 ans et te rencontrer pour la première fois.

Juste un jour. Le temps de tomber amoureuse une nouvelle fois de ce garçon qui n’avait rien pour plaire à ses parents et auquel elle s’était pourtant si vite attachée. Retrouver le temps de l’insouciance.
Adelaide secoue gentiment sa tête, comme pour effacer le trouble qui l’a bercée, avant de revenir vers son mari. Mains qui ajustent le col de sa chemise, s’égarent un instant sur son torse, là où elle sait résider les rayons du soleil tatoués, avant de l’abandonner, recréant la distance entre eux.

– Merci. Pour le collier.

Pas merci pour le lapin de la veille. Ou pour tous les autres. Elle pouvait imaginer pardonner, Adelaide, mais jamais oublier.
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