lost (Jun)

♡ Une fête alcoolisée. Une idée bien dégradante pour toi. Toi l'être aux regards angélique, à l'âme pure. Tu n'es rien d'autre qu'une erreur. Une marchandise abandonnée par mégarde. Tu as l'impression d'étouffer dans cette pièce aux odeurs impures. Cet air mélangé aux odeurs d'alcool et de transpiration te donne la nausée. Pourtant, tu es présent, le regard médusé par ton courage. Tu n'oses pas franchir la piste de danse, de peur de te brûler les ailes, d'échapper quelques instants à ton innocence pour te laisser-aller. Tu devrais être au chaud, sous tes draps à réviser sans relâche tes cours. Tu n'oses pas penser à ta douce petite-amie. Comment le pourrais-tu ? Toi qui ne cesse de l'ignorer depuis des semaines. Tu n'as plus ce désir ardent que tu ressentais autrefois lorsque tes yeux, rencontraient les siens. Elle ne te fait plus d'effet, même lorsqu'elle te touche. Tu te sens si misérable, tout te dégoute en toi. Tu voudrais tellement tout envoyer valser, briser ses chaînes qui t'entourent qui te pousse dans l'ombre jour à après jour. Tu n'es pas toi-même, tu es juste une marionnette guidée par tes parents, la société, le monde. Tu t'aventures avec minutie vers une table où quelques verres son disposés. Tu ne te poses aucune question, tu suis le mouvement et bois. Tu n'es certainement pas un alcoolique notoire, pourtant le goût n'est pas détestable. Alors, tu bois, encore et encore. Tu ne cesses de boire pour oublier, pour effacer cette vie détestable. L'alcool te rend plus vulnérable, plus loquace même si ta timidité semble encore ancrée en toi. Tu ne mettras pas un seuls pieds sur la piste de danse jusqu'à la fin de la soirée. Tu as préféré te noyer dans l'alcool, observant d'un œil discret les alentours, les individus sur la piste de danse. En particulier, les corps masculins que tu regardes avec curiosité mais également avec envie. Les fêtes étudiantes sont sans doute un lieu de débauche et de luxure dont-tu n'es pas prêt à céder. Tu es encore bien trop sage, bien trop rebuter par tes principes que tu finis par t'effondrer sur la banquette d'un taxi. Les sièges sont envahis par l'odeur du tabac, fragrance que tu détestes tant. Tu remercies un nombre incalculable de fois le chauffeur qui te laisse devant le pas de ta porte et en vie. Un miracle, car tu ne tiens pas vraiment sur tes deux pieds. Le monde autour de toi semble tourner, tu ne vois plus très clair, ta vision se trouble si bien que tu as l'impression d'observer un tableau de Picasso en apercevant ta porte d'entrée Toi, qui voulait te faire discret pour ne pas réveiller Jun, c'est raté. Ton corps tombe lourdement sur la moquette de l'entrée. Tu as appris à atterrir de façon judicieuse mais malheureusement, ivre mort cela n'est pas une tâche facile. Tu entends la voix de Jun résonner dans le couloir. Evidemment, tu ne souhaitais pas te confronter à lui, dans cet état déplorable. Toi qui d'habitude semble si distant, si discret. "Quoi ?" murmures-tu d'une voix virulente, pour le pousser à disparaître dans sa chambre. "Tu veux ma photo ?" Dis-tu encore plus teigneux. Tu te redresses difficilement du sol, tout en évitant son regard. Tu as honte, tu ne veux pas devoir t'expliquer. Tu es juste ivre, pousser par ta misérable existence et ton attirance pour les hommes, pour lui. "Ne me regarde pas comme ça s'il te plaît, on-dirait ma mère, je déteste ça." Ta voix se brise, le silence semble t'entourer. Assis, sur cette moquette de bon marché, tu te sens lamentable.

- lost -
@judï arias

♡ Pour Jun-ho, la vie à New-york était bonne, il avait beau mal comprendre l'anglais, être ici était un rêve. Alors, il profitait de chaque minutes dans cette grande ville. Parfois il rencontrait des inconnus, mais c'était assez rare, il parlait rarement aux inconnus, de peur de ne pas se faire comprendre ou peur de ne pas comprendre. Il avait de la chance, il était tombé sur une annonce pour une colocation avec un jeune-homme qui semblait de bonne famille. C'est ce que disait l'annonce et Jun-ho il était rassuré de tout ça, parce qu'il avait entendu qu'à New-York, les rues pouvaient être malfamées ou tomber sur des psychopathes. Et de sa carrure, ou du moins de son éducation, il n'était pas fait pour la confrontation. Avec Judï, ici, il était en sécurité. Il n'avait rien de menaçant, sauf les soirs où ce dernier rentrait ivre mort. Il l'avait déjà fait, rentré totalement bourré, à se hisser dans le couloir pour regagner sa chambre. Jun-ho n'avait jamais été saoul, il buvait qu'en de très rares occasions et ici, mis à part avec son cousin, il n'avait pas touché à des verres d'alcool. Et face à son colocataire renversé par la boisson, il n'avait jamais su comment ce comporter.
Ce soir n'était pas une exception, malgré l'heure tardive et une nuit bien entamée, les bruits de clés hésitants dans la serrure avaient tiré Jun-ho de son sommeil. Il redoutait, de voir Judï, encore ivre. Alors, pendant un petit moment, le coréen était resté dans son lit, allongé, les yeux fixés au plafond essayant d'illustrer dans sa tête les sonorités dans le couloir. Un coup. Il s'était levé en sursaut, de peur que son ami se soit fait mal. Il avait passé la tête par la porte et était tombé sur son colocataire, en effet, bourré. Son visage s'était éteint, partagé entre la peur et la désolation, Jun-ho avait quitté sa chambre pour s'approcher de Judi. "Tu as encore trop bu ?" avait-il demandé la bouche un peu serrée parce qu'il connaissait évidemment la réponse. "Non, je ne veux pas ta photo, je veux seulement essayer de t'aider..." Mais Jun-ho connaissait mal comment réagir face à ce genre de situation. Il s'était penché vers lui, en tendant sa main comme pour lui proposer de se relever. "Je ne suis pas ta mère, je suis ton coloc... viens, je vais te faire boire un thé." avait-il proposé de façon hasardeuse, ne savait-il pas lui même s'il était capable d'enchaine un autre liquide dans son corps. "Et puis, tu pourras manger quelques biscuits, je crois qu'il en reste... Tu les aimes beaucoup" Jun-ho ne sait pas trop quoi faire, il n'a jamais vraiment gérer un homme ivre, alors il tente déjà de redresser son ami de la moquette. "À moins que tu veuilles aller dormir ?" avait-il suggéré en souriant tendrement à Judï.

- lost -
@Jun-Ho Jeong

♡ D'ordinaire, tu es un garçon doux, posé sans une once de colère en toi. L'alcool te change, bouscule tes habitudes. Tu deviens un vrai petit démon sur pattes. Tu te détruis à petit feu, comme-ci aucune solution n'était envisageable. Tu te sens minable, comme ses déchets abandonnés sur le bord de l'autoroute. Toi qui est de nature si enjoué, tout devient plus sombre dès que l'alcool déambule dans tes veines. Ta fragilité se brise pour laisser place à un être furibond, prêt à sortir les griffes. Ton colocataire ne mérite pas ce mépris sans fondement, lui qui est d'un naturel si patient, si délicat avec toi. "Désolé." Dis-tu honteux de te montrer une nouvelle fois de plus ainsi. Tu es détestable, tu as bien peur que Jun finisse par te mettre à la porte. Tu dois rapidement te reprendre, essayer de contenir toute cette souffrance. "J'ai raté mes examens, alors je me sens perdu." Une excuse pitoyable, que tu préfères énoncer pour éviter qu'il te pose trop de question. La véritable raison, c'est que ton couple bat totalement de l'aile depuis que tu as constaté que les hommes t'attiraient. Tu regardes avec une certaine minutie le visage de Jun. Tu le trouves lui aussi très attirant et ça te fait flipper. Tu es perdu sur une autre planète, un univers inconnu dont tu n'as même pas les ficelles en main. Sa gentillesse te percute en plein cœur, ça te donnerait même des frissons si tu n'étais pas aussi ivre. "J'veux bien des biscuits." Son attention te touche, toi qui a toujours apprécié la bienveillance des gens contrairement à ton entourage qui a fait preuve d'une éducation austère, sévère. Tu hésites un instant, de peur de te montrer sous ton vrai jour, comme-ci s'était un désastre pour ta vie entière, une anomalie. Tes yeux ne cesse de faire des allers-venus sur ses lèvres. Quelle tyrannie ! "Tu peux aller te coucher, je vais me débrouiller, j'vais mieux." Une certaine panique ce sens dans ta voix, tu ne veux pas finir derrière les barreaux avec écrit en toutes lettres sur ton front, obsédé. "Je t'en prie Jun, va te coucher, ça ira pour moi. Ne rend pas les choses difficiles." Tu le supplies de disparaître, c'est trop pour toi. Tu te relèves du sol avec difficultés mais une fois sur pieds, tu t'apprêtes à fuir l'objet de toutes ces tentations dévastatrices. Lorsque tu auras décuvé, tout ira mieux, du moins tu l'espères. Tu t'accroches aux murs de cet appartement pour déambuler dans les couloirs jusqu'à la salle de bain. Il te faut une bonne douche, quelque chose qui puisse effacer ces choses anormales dans ta tête. Tes parents t'ont suffisamment mise en garde, pourquoi faut-il encore que cela résonne dans ta tête ? Que dirait ta petite amie de tout ça ? Le pire, c'est que tu n'as même pas la moindre vaillance de lui avouer.