» authenticity. ◑ seomin ((1))

29 0523 — Il avait pleuré beaucoup de choses dans sa vie, Carmin. Trop sensible, trop sentimental, le coeur grenadine s'ouvrait au moindre battement trop fort et ainsi, autorisait-il les autres, malgré lui, à s'emparer de certains de ses fruits. Il avait pleuré suite à des échecs sentimentaux, lorsqu'il s'est retrouvé humilié un nombre incalculable de fois à cause de son poids. Il avait éclaté en sanglots suite aux remarques, lorsqu'on lui a greffé une lettre sur le ventre avec le bout d'une lame, lorsque la majorité de ses exs se sont mal comportés ou ne l'ont utilisé que comme pièce caprice avant de le jeter. Il avait pleuré le décès d'Aurora lorsqu'il l'avait appris, pleuré encore lorsqu'il s'était retrouvé à l'hôpital après un chagrin d'amour ayant manqué de le tuer. Carmin était un garçon bien trop sensitif, prenant tout à cœur avec une intensité accentuée, aimant tellement tout donner qu'il s'en retrouvait vidé. Et pourtant, jamais auparavant il n'avait pleuré de honte après un de ses gestes qu'il jugeait déplacé. Il l'était pourtant, déplacé et erroné, honteusement trop humain pour ne pas causer une messe-basse qu'il s'était juré de ne jamais programmer. Parce qu'il lui avait menti, à Vesper. Il lui avait menti pour le punir, pour qu'il ressente en sa chair ce que lui avait ressenti lorsqu'il avait appris qu'il était avec une autre, qu'il lui offrait toute l'attention qu'il n'aurait jamais. Même pire, malgré tout ce qu'il avait dit pour étayer ses raisons, la vérité était qu'il nageait en pleine jalousie parce qu'il avait enfin retrouvé quelque chose qui lui convenait amicalement avec lui. La vérité était qu'il s'était senti tellement minuscule, infime, remplaçable, rejeté qu'il avait enclenché son propre réflexe de rejet, alors même qu'il en souffrait.

Il n'avait aucunement le droit de faire ça. De s'investir en tant que juge de tous les défauts, de se placer en pouvoir accusatif et punir autrui par simple désir, sans aucune justice ni même réel raisonnement. Il n'avait pas le droit de punir Vesper après tout ce qu'il lui avait dit, après toute la fragilité qu'il lui avait permise de voir, toute la tendresse qu'ils avaient pu s'échanger le temps de quelques heures. Il n'avait pas le droit de mêler Seojun à cela, l'incriminant avec lui, le faisant se mettre dans une place précaire dans laquelle il n'avait certainement pas voulu y être. Que se passerait-il s'ils se disputaient par sa faute ? Que se passerait-il si leur amitié mourrait à cause d'un stratagème tellement cruel, qu'il ne pourrait même pas être décrit comme une mauvaise farce ? Comment pouvait-il encore prétendre être leur ami en agissant ainsi ? Il ne le pouvait pas.

Il se détestait.
Alors il avait pleuré, plusieurs minutes, rendu ridicule et tout petit dans son canapé. Carmin s'était élancé de ses propres bras, serant Princess Carolyn contre son torse comme s'il pouvait lui rapporter un semblant de réconfort. Il se sentait honteux mais plus il pleurait, plus sa peine s'apaisait, jusqu'à en devenir plus supportable pour lui à gérer. Il n'avait jamais eu pour principe de se laisser délester de sa joie par des choix médiocres et des circonstances catastrophiques. Bien que couard, il n'en était pas pleinement lâche et savait reconnaître ses tords avant de s'en excuser. En baissant ses yeux en direction de son téléphone, il bondit et se dirigea devant sa porte, l'ouvrant immédiatement pour venir sauter dans les bras de Seojun. Tendrement mais aussi plutôt fortement, il l'enlaça, tête contre son épaule, les bras entourant sa taille comme un bien précieux. — Je suis désolé. Je suis désolé, pardonne-moi... Je n'aurai jamais dû faire ça, j'ai été idiot. Je suis désolé... De l'avoir trainé là, de s'être servi de leur amitié pour une vengeance personnelle, d'avoir été égoïste et inhumain car aveuglé par ses propres blessures et la jalousie. Comme un enfant, Carmin se cacha les yeux gonflés par les pleurs, préférant se terrer contre ses vêtements — comme si ainsi il pouvait disparaître dans le néant le temps de quelques instants. — Je lui dirai la vérité, je te le promets. Je te jure que je m'excuserai. En disant cela, il hocha la tête, acquiescant à ses propres dires et l'en certifiant par ce geste. — Est ce que tu peux me patpat la tête, s'il te plaît ? Juste pour l'en rassurer, pour le recoller, pour lui assurer que leur amitié à eux, ne s'était pas annihilée sous les mensonges ridicules.


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Les coeurs des grands rêveurs dansent avec les étoiles. — @Seojun Gim  :5781:

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