Tu cherches la bagarre. - Ft Alastair

Le bronx, son quartier « chéri » même s’il ne fait pas si bon vivre la plupart du temps. Mais pour le coup, il ne traîne pas dans les endroits les plus corrects. Mais il allait rejoindre un des seuls amis qu’il a et encore, Valdemar est surtout pris pour un bouche-trou la plupart du temps et il le sait bien, mais au moins, il peut quand même sortir et profite des propositions de sortie ici et là que monsieur lui propose. Cependant, il n’avait pas spécialement prévu de se retrouver dans une merde pas possible.

Son « ami » l’avait surtout proposé pour un combat clandestin dans le fin fond d’une ruelle toujours déserte et dont les alentours ne sont pas habités, ainsi, pas de flics d’appelés ou autre connerie du genre. Ils sont clairement à l’abri ! Mais voilà que Valdemar se retrouve là-dedans et la chose qu’il ne veut pas, c’est que ses frères ne l’attrapent et qu’Arvid lui en met plein la tronche comme à son habitude !

Et le voilà dans un cercle, il a retiré son sweat, il ne veut pas qu’il soit arraché, mais il était en colère contre l’autre idiot qui l’a un peu envoyé dans la merde. Si le combat est douloureux, violent, Valdemar en est sorti vainqueur avec un saignement de nez telle une fontaine, l’arcade sourcilière éclatée et la lèvre en sang, mais il sent les bleus qui vont apparaître sur ses pauvres côtes !

« - Fils de chien ! Refais-moi encore un coup pareil, et je t’arrache les couilles. »

Mais il cogne « l’ami » au passage, attrapant alors son sweat et commence à partir, pestant alors que son nez continue de saigner, frappant dans une caisse qui traînait là et continue de marcher, il cherche à retourner chez lui, mais il finit par se coller à un mur et cherche un mouchoir à plaquer sur son nez.

Tu cherches la bagarre ? || ft  @Alastair Rhodes

Les nuits à arpenter le Bronx, en recherche d'une âme sur laquelle exercer justice, faucheuse dont l'outil serpentant est remplacé par les poings rougis, coups dans des jugulaires, les phalanges qui se parent de carmin au fur et à mesure des serments rendus. J'ai toujours préféré les lampadaires grésillants, voir même mieux : les lumières éteintes, obscurité totale comme la cour de mon palais, empereur qui donne ses verdicts à la force d'une paume contrariée, les coups qui partent vite, les coups qui partent bien, plus trop le droit de frapper au travail depuis l'incident, le type est mort sous les jougs d'une violence et de ses assauts guère maîtrisés, puisqu'on attendait de moi que je contrôle toujours ma colère, mais la rage était trop forte, dragon aux écailles tentatrices, zigzaguant autour de mon épiderme au fur et à mesure des heures qui avancent. Au départ, ce sont les cris qui m'ont attiré, bruits si forts qu'ils contrariaient la tranquillité des rues du Bronx, si tant est qu'on pouvait appeler ça tranquillité : le calme quotidien des trafics qui s'organisent, les exactions qui s'exercent dans un silence traditionnel, puisque tout n'est que tradition ici. Tradition de respect, tradition de violence, tradition d'empêcher les jeunes de sortir la nuit, puisqu'ils se déversent dans la rue, ce n'est que de leur sang ou de leurs pulsions. La ruelle était presque déserte, au début, alors je m'étais mis dans un coin grisonnant, regardant tous ces types s'exciter autour des combos, les mâchoires qui craquaient, les doigts qui se plissaient, râles de douleur qui les faisaient encore plus fantasmer, ces oiseaux de mauvaise augure. Au fur et à mesure, plus de monde, plus de cris, plus de violence, sorte de ballet frénétique, beaucoup plus de bruits, et deux types qui se battent bien, ça rugit, ça insulte, ça jure, coup fatal - ou presque, puisque l'autre se relève, mais c'est trop tard il a perdu. Vainqueur qui se perd dans un coin, s'adosse à un mur, après un dernier coup bien placé dans un type innocent - si tant est qu'on puisse l'être ici -, et farfouille les poches, avant de faire de même avec les pavés de la rue. Pas trop envie d'être un sauveur, une infirmière, ou une connerie du genre, le gars exulte la colère, l'incarne même, dieu païen de la discorde. Je m'approche à pas de loup. "Prends ça." Le fleuve pourpre qui tombe des narines et colore le col d'un sweat renfilé pour éviter sans doute le froid après la bataille ; ça m'a mis sur la bonne piste, je te file un paquet de mouchoirs et tu le prends, tes dents qui grinceraient presque. "C'était pas mal votre combat. T'aurais pu le finir." Haussement d'épaules, quinzième clope de l'heure qui se glisse entre mes lèvres, crépite, et nuage gris dans le ciel noir.

Tu cherches la bagarre ? || ft  @Valdemar Vilhelmsen