strange addiction ft. vesper

Le trajet semble s’être étiré sur une éternité. Une boule au creux du ventre grossissant à mesure que le temps s’étirait. Ce temps qui s’allongeait à l’infini, durant lequel, Leven n’avait su empêcher ses pensées d’aller cogiter. Il ne lui avait pas dévoiler grand-chose, Vesper. Seulement le minimum, le strict nécessaire. Les heures s’empilant, s’encastrant les unes aux autres… Pour autant, il n’avait pas eu besoin de plus de raisons pour sauter dans un avion. Il pouvait le comprendre ce sentiment de ne pas appartenir, c’était une émotion qu’il ressentait bien trop souvent.
Traîtres songes allant auprès d’Hadès divaguer… Incapable de ne pas se demander une énième, où est-ce qu’il était. Pourquoi est-ce qu’il refusait encore de lui parler. Leven, forcé de constater qu’il commençait véritablement à lui manquer. Après ces dernières semaines passés… ces quelques jours depuis son anniversaire qu’il n’avait pas réellement vu défiler. Tout en ayant subit chaque seconde comme le supplice que ça a été.

Il avait eu besoin de Lui. Il avait eu besoin de Vesper, aussi.

Aucun d’eux, n’avaient été là pour lui. Occupés, à ce qu’il parait. Mais ce n’est pas à son âme jumelle qu’il en voulait. Parce qu’il avait su lui faire savoir que même s’il n’était physiquement pas présent, il était bien là tout autant. Contrairement à Hadès qui l’avait laissé dans le vent…

L’éthanol ruisselant à flot au fond de son gosier durant tout le temps vol. Quand il s’élève enfin pour dégourdir ses jambes, la gravité semble à nouveau le rattraper. Il n’a pas emporté grand-chose dans la précipitation. Un sac de sport couture, au fond duquel, il avait fourré des fringues et quelques affaires, un peu au hasard. En réalité, il ne saurait dire ce qu’il a ramené.
Vesper ne l’aurait jamais appelé s’il n’en avait pas ressenti aussi fortement la nécessité. Il la connait que trop bien, cette solitude, cette douleur de se sentir esseulé. Et c’est cette simple notion qui l’avait poussé à débarqué six heures plus tard. Le même crop top noir qui l’avait moulé toute la journée et une paire de jeans délavé et débrayé tombant négligemment sur ses hanches. Une paire de lunette pour camoufler ses traits. Un bandana noir noué autour de sa tête, accessoire qu’il espérait suffirait à camoufler son identité.

Une clope entre les phalanges, bien content de n’avoir aucun bagage à récupérer. Leven n’aimait pas tant les aéroports et encore moins ce genre de trajet interminable. Chronophage, certainement mais oppressant également. La sensation d’être enfermé si longtemps n’était jamais un moyen pour lui de prendre son pied. A peine dehors, le cône s’enflamme pour soulager le manque d’air de ses poumons.  Le cellulaire entre ses doigts, les pieds le dirigeant vers la zone où nombreux taxi à toute heure attendaient. Mais il n’a pas besoin de retrouver l’adresse que Vesper lui a laissé. Pas besoin de parcourir encore de la distance pour le retrouver. Parce qu’il est là. Lui aussi, une clope au bec. « Tu as tenu. », c’est tout ce qu’il lui dit quand il s’avance vers lui. Il lui tend sa main, pour l’instant. « Je suis là, maintenant. », puant l’alcool à plein nez et quelque peu épuisé. Mais là, tout de même. « T’attend depuis longtemps ? », le connaissant, Leven le sait, qu’il aurait été capable de l’attendre ici tout ce temps que ça lui a mit d’arriver enfin jusqu’ici. Jusqu’à Lui.