Que se cache-t-il derrière la porte ? Ft Billie

La journée avait été particulièrement longue. Il y avait eu trois réunions rien que dans la matinée, deux urgences l'après midi et un déjeuner d'affaire. La jolie blonde, étriquée dans son tailleur Chanel à la jupe trop courte n'en pouvait plus mais elle ne s'en rendait même pas compte. Après tout, elle était tellement plongée dans son dossier qu'il avait fallu des trésors de patience et d'inflexibilité à Billie pour lui faire réaliser l'heure qu'il était. Vingt-trois heures, tout de même. Tout l'étage devait être vide maintenant. Alors, après un moment à s'étirer le dos, Alix s'était levée de mauvaise grâce et avait rangé ses affaires en râlant. On était vendredi mais elle comptait bien encore travailler quelques heures le lendemain. Rapidement, elle entraîna son assistante dans son sillage, ne laissant qu'un mélange de rose et de lys flotter dans l'air.

Durant tout le trajet jusqu'à l'appartement - fait en taxis parce que trop tard pour marcher - Alix pianotait sur son smartphone sans trop faire attention à l'autre passagère. Elle voulait absolument laisser une note pour ne pas oublier ce qu'elle devait régler. Puis, la blonde passa enfin la porte de chez elle et Billie avec soulagement. Elle retira finalement ses chaussures en les envoyant voler dans un coin et défit son chignon. Pourquoi la PDG avait-elle si chaud ? La blonde défit quelques boutons de son chemisier, pas pudique pour deux sous et elle posa son sac sur la table de cuisine avant de s'affaler dans le canapé sans aucune dignité, il fallait bien l'avouer. « Ohh, je suis épuisée. Comment tu fais pour être aussi fraiche alors qu'il est aussi tard et que la journée a été horrible ? »

Alix se redressa un peu en grognant avant de reprendre son téléphone et de rechercher quel restaurant pouvait bien encore livrer aussi tard. Dire que la jeune femme ne voulait pas rentrer à la base alors qu'elle était exténuée... La blonde se mettait tellement de pression que son visage était creusé et ses yeux rouges. « Tu nous commandes des pizzas pendant que je vais prendre ma douche ? Je veux la même que toi. » Après avoir jeté son smartphone sur un coussin, elle se releva péniblement et se dirigea vers la salle de bain en trainant des pieds. « Sauf si tu veux venir me frotter le dos, bien entendu... » Elle rit un peu, adorant taquiner celle qui avec le temps, était devenue vraiment importante pour elle.

Encore une énième journée qui mettait à mal tous les rouages de ton pauvre cerveau, sans évoquer les nœuds de tes muscles endoloris à force de marcher des kilomètres entre les bureaux ! Depuis que tu avais rejoint la société d’Alix Rod, tu avais usé un nombre incommensurable de chaussures à talons. Toi qui, jusqu’à présent, abordais plutôt des baskets confortables, tu devais admettre que le changement de garde-robe – qui fut presque une obligation – n’avait guère que des avantages. Quoiqu’il en soit, et comme presque tous les soirs, tu avais dû – une fois de plus – supplier Alix pour qu’elle daigne bouger son postérieur jusqu’à votre humble domicile. Les aiguilles de l’horloge avaient défilé à une vitesse vertigineuse, tant et si bien que vous alliez bientôt être coincées définitivement au bureau à cette allure. Bien sûr, comme toujours, la blonde avait eu un mal de chien à accepter votre départ et tu avais dû t’armer de nombreux arguments – allant jusqu’à lui piquer son ordinateur portable – pour la convaincre que c’était suffisant pour aujourd’hui.

C’est donc après un court trajet en taxi – non sans qu’Alix daigne s’occuper encore de certains dossiers – que vous finîtes par retrouver vos confortables pénates. Lorsque vous arrivâtes, tu imitas ta colocataire en ôtant prestement tes chaussures, bien que tu y mis un brin davantage de douceur ; tu en profitas même pour ranger celles de la blonde, laissées négligemment à l’abandon dans l’entrée. « Ohh, je suis épuisée. Comment tu fais pour être aussi fraiche alors qu'il est aussi tard et que la journée a été horrible ? » Tu ne peux t’empêcher de rire à cette remarque. « Fraiche n’est pas du tout l’adjectif que j’aurais choisi ! Je ressemble clairement à un zombi asthmatique, contrairement à toi.  » lances-tu à la volée tandis que tu rejoins la trentenaire dans le salon, observant sa chevelure détachée et sa chemise ouverte. Sans oublier ses longues jambes, accentuées par cette jupe indécemment trop courte.

Encore peu habituée à ton nouvel environnement, tu te contentas de t’asseoir à ses côtés, utilisant également ton téléphone pour tenter de dénicher une adresse capable de fournir de quoi rassasier vos estomacs vides. Ce fut Alix qui trouva un restaurateur spécialisé dans la cuisine italienne. « Tu nous commandes des pizzas pendant que je vais prendre ma douche ? Je veux la même que toi. » Tu lui souris, alors qu’elle se redressait, visiblement exténuée elle aussi. « Deux pizzas au jambon et aux champignons, dans ce cas ! » annonces-tu aussitôt, préférant largement le classicisme à l’aventure culinaire. La blonde ne savait peut-être pas que, pour toi, c’était un sacré luxe de pouvoir commander de la nourriture de la sorte. Tu t’en réjouissais par avance, même si la dépense engendrée ne t’enchantait guère. Information que tu taisais savamment, ne voulant pas étaler tes problèmes financiers devant ta patronne.

« Sauf si tu veux venir me frotter le dos, bien entendu... » Ton visage se redresse aussitôt, alors que tu composais le numéro du livreur, et pendant une seconde, tes pensées voltigèrent bien loin. Heureusement, la réalité te rappela à l’ordre et tu te contentas d’esquisser un sourire taquin en retour à la jeune femme. « Seulement si tu me masses les pieds en retour… » Echange oscillant entre séduction et enfantillage, tu ne savais pas comment le prendre sans y laisser des plumes. Aussi préférais-tu la prudence à ce genre de remarques ! Tu aurais bien trop à perdre si tu déformais les intentions d’Alix à ton égard. « Et ne prends pas toute l’eau chaude ! Moi aussi je rêve d’une bonne douche ! » lui lanças-tu alors, tandis qu’elle se dirigeait vers la salle de bain.

Tu t’empressas de commander votre repas. Une fois ceci fait, tu défis les boutons de ton chemisier blanc à ton tour, trouvant la chaleur excessive dans l’appartement, et tu enlevas l’élastique de ta chevelure ébène en tirant dessus, laissant ces derniers à l’air libre. Contrairement à Alix, tu portais un pantalon noir moulant plutôt qu’une jupe, ayant besoin de mouvements plus amples pour parcourir les étages avec tes dossiers en main. Ce n’est qu’après quelques minutes que tu remarquas que tu avais zappé de lui quémander quelle boisson accompagnerait les mets – puisque tu étais vraiment novice en la matière et il était hors de question que tu choisisses à sa place puisque tu n’y connaissais rien du tout. Tu te plantas alors devant la porte de la salle de bain et, durant une fraction de seconde, tu sentis ton cœur battre plus fort la chamade en imaginant une scène plus osée. C’est le souffle court que tu frappas contre la paroi qui vous séparait, fébrile. « J’ai oublié de te demander quelle bouteille de vin tu souhaiterais ouvrir… » expliques-tu, nerveusement, en guise de mea culpa pour le dérangement, laissant tes dents mordre ta lippe inférieure au passage.

Alix avait tout de suite vu le potentiel lorsqu'elle avait reçu sa très chère Billie en entretien. Et depuis, elles étaient presque comme des siamoises, jamais l'une loin de l'autre. La PDG était particulièrement fière de la jolie assistante qui faisait merveilleusement bien son travail. Il y avait encore quelques lacunes mais la demoiselle était tellement volontaire que tout était gommé en quelques explications que la blonde fournissait avec plaisir. Alors, naturellement, elle avait proposé sa chambre d'ami à celle qui devenait son ombre pour lui faciliter la vie. Mais, elle était bien loin de se douter des difficultés financières de sa comparse. Si elle l'avait su, Alix aurait sans doute payé toutes les dettes de Billie en un clin d'oeil.

Mais, elle ne savait pas, alors, innocemment, elle proposa de commander. De toute façon, ce serait elle qui payerait et il n'y aurait pas de négociations possibles. « Un bien joli zombi alors. Pour l'asthme, j'ai des doutes, je te vois courir toute la journée. Ne crois pas que je ne t'observe pas, Billie chérie. » Un léger sourire en coin, un clin d'oeil amusé laissés là. Puis, Alix décida du repas en laissant carte blanche à son assistante, comme toujours. « Parfait. Supplément mozza pour moi. » Et elle se leva, se dirigeant vers la salle d'eau avec une petite pic amicale. Ou pas. Il y avait peut-être un peu d'envie et de vérité dans ses mots. Mais, ceux de la brune firent tourner la tête d'Alix alors qu'elle finissait de déboutonner son chemisier crème, dévoilant une lingerie fine brodée et rouge foncée presque indécente. « C'est très tentant, fais attention... »

Une petite pose alors qu'elle retirait totalement son haut avant de reprendre, lui tournant le dos. « Tu sais qu'il y a toujours de l'eau chaude sinon je tuerais le plombier. » Elle rit un peu avant de fermer la porte coulissante derrière elle. Puis, Alix retira tous ses vêtements, les jetant presque négligemment dans la panière. La blonde lança l'eau et se glissa sous la douche italienne aux parois transparentes pour enfin se détendre. Elle laissa l'eau chaude couler sur son corps musclé, planquant ses cheveux contre son visage. Alix poussa un soupire de contentement avant de commencer à se savonner. La PDG n'entendit pas du tout la voix de Billie, bien trop occupée à se laver.

Elle se rinça finalement avant d'entendre quelque chose. « Je n'entends rien ! Entres ! » La jeune femme continuait sa petite affaire sans plus se sentir gênée. Elle se frotta le visage de ses mains avant d'ouvrir les yeux pour fixer son assistante. Oh, le vin. La belle réfléchit un peu avant de hausser les épaules et de couper l'eau. « Je vais regarder, ne t'embêtes pas. » Alix attrapa la serviette et l'enroula autours de son corps avant de sortir de la douche et de se sécher les cheveux avec un autre tissu. La blonde sourit à Billie, elle avait fait une buée incroyable, d'ailleurs. Comme toujours. Elle se dirigea vers le lavabo et chercha son pot de crème pour le visage. « Ça arrive dans combien de temps ? Tu peux aller dans la douche si tu veux. Sauf si je te gêne ? »

Elle se tartina les joues et commença à se sécher la peau pour ensuite appliquer son lait pour le corps. Une fois prête,  elle se brossa les cheveux. Alix attrapa ensuite son peignoir en soie noir et troqua finalement sa serviette contre le vêtement. Elle lança un regard malicieux à Billie avant de volontairement la frôler. « Prends ton temps, je vais m'occuper du reste en attendant. Et je t'ai acheté le même peignoir que moi mais en blanc. Tu me diras s'il te va bien ! »

« C'est très tentant, fais attention... » Un léger rire taquin t’échappe, alors que tes yeux bifurquent automatiquement sur la lingerie apparente de la blonde, laissant ton bas-ventre se contracter délicieusement de cette vision enchanteresse. Tu tentes de détourner la conversation sur l’eau chaude de ta future douche, bien que tu songeasses très sérieusement à la rendre gelée afin de calmer tes ardeurs naissantes. « Tu sais qu'il y a toujours de l'eau chaude sinon je tuerais le plombier. » Tu ris car tu sais pertinemment que la trentenaire serait capable d’un tel acte ! Si elle pouvait s’avérer être d’une grande gentillesse te concernant, tu ne doutais aucunement de sa capacité à devenir bien plus retorse avec ceux qui osaient la déranger d’une quelconque façon.

Après quelques minutes de silence, tu te retrouves devant la porte et tu te répètes, espérant qu’Alix daigne t’entendre malgré le bruit de l’eau ruisselant sur son corps. « Je n'entends rien ! Entre ! » Tu hésitas un instant, la main sur la poignée, avant de pénétrer dans la pièce. Elle était là, nue, à se savonner le corps sans la moindre gêne. Moment embarrassant pour toi, qui sentait les pensées obscènes arriver prestement. Tu les chasses d’un revers de l’esprit, te concentrant sur ton objectif chaste. « Tu veux quel vin ? » l’interroges-tu, observant la buée formée sur le miroir de la salle de bain. Inspirer. Expirer. Ne penser à rien d’autre que cette fichue bouteille alcoolisée ! Ne surtout pas regarder…

« Je vais regarder, ne t'embêtes pas. » Sa voix résonne alors qu’elle éteint le dispositif. Tu tâches de ne pas laisser tes yeux glisser sur elle, lui offrant de l’intimité malgré sa pudeur inexistante. Tu t’apprêtes alors à repartir de là pour lui laisser de l’espace, lorsqu’elle te questionne à son tour. « Ça arrive dans combien de temps ? Tu peux aller dans la douche si tu veux. Sauf si je te gêne ? » Tu regardes ta montre machinalement, essayant d’effectuer une estimation. « Entre le trafic nocturne et les dernières commandes à livrer… Il devrait arriver d’ici une bonne vingtaine de minutes. Peut-être plus. » Oui, il allait falloir patienter un peu malgré vos appétits.

Cependant, lorsque ta patronne te proposa de te rendre sous la douche à ton tour, tu relevas ton regard dans le sien. Si elle n’était aucunement importunée par ta nudité éventuelle, c’est que tu l’indifférais probablement. Tu esquisses alors un sourire poli de circonstances. « Pourquoi tu me dérangerais ? Je vais juste chercher mes affaires et j’arrive. » lui confies-tu avant de te retourner pour aller jusqu’à la chambre d’amis où trônaient ta maigre garde-robe. Tu optas alors pour ta nuisette rouge carmin – dont tu n’aurais pas besoin, sans le savoir – ainsi qu’un string et un soutien-gorge de la même couleur.

Très vite, tu rejoignis la divine créature, affairée à rendre sa peau plus impeccable encore. Tant d’artifices que tu jugeais inutiles, étant donné sa beauté naturelle. Cela dit, tu ne pipas mot là-dessus et débutas de te déshabiller progressivement, dévoilant ta lingerie actuelle abordant des teintes bleu roi. Tu fus alors surprise de sentir le parfum de la blonde, qui t’effleurait sans le désirer, apprêtée d’un peignoir de soie noir. « Prends ton temps, je vais m'occuper du reste en attendant. Et je t'ai acheté le même peignoir que moi mais en blanc. Tu me diras s'il te va bien ! » Ton bas-ventre se contracte malgré toi et tu te sens nerveuse. Ta tête s’incline légèrement et ton enveloppe charnelle, elle, ne se meut nullement, savourant cette proximité inhabituelle. « Il me semblait bien que le blanc n’était pas ta couleur de prédilection… » souffles-tu en esquissant un sourire plus ou moins lubrique, un brin taquine, sous-entendant qu'elle n'avait guère les ailes d'un ange dans le dos... « Cela dit, merci infiniment pour ce cadeau. Je suis persuadée qu’il va être très agréable à porter. Mais… Puis-je savoir en quel honneur j’y ai droit ? » lui lances-tu alors à la dérobée, en te plaçant juste face à elle, les mains dans le dos, comme une enfant à qui on aurait offert un présent pour Noël, bien que ton regard malicieux n’avait absolument rien de chaste.

Peut-être avait-elle entendu, finalement, au début. Mais, elle avait préféré faire rentrer son assistante alors que la jolie blonde se trouvait en tenue d'Eve sous la douche. Pour la titiller ou jauger ses réactions ? Alix n'avait de toute façon, pas beaucoup de pudeur avec qui que ce soit. Et, elle était en confiance avec Billie. Alors, pourquoi se gêner. Même si son coeur hurlait l'envie qu'il avait de voir le regard de la brune hardant sur elle. Pourtant, elle faisait comme si rien ne la troublait. Parce que c'était tout ce qu'on lui avait appris. Ne rien montrer, ne rien dire, ne laisser aucune prise possible à l'ennemi. Même si sa colocataire était bien loin de ce titre. Alors, elle sortit de la douche et continuait sa routine beauté bien maigre par flemme et manque de temps. « Vingt minutes. Tu vas avoir le temps de te déshabiller ? »

Elle eut un léger rire, emmitouflée dans sa serviette de bain. Puis, un clin d'oeil amusé. Cependant, elle ne se gêna pas pour passer sa tête par la porte afin de regarder le magnifique déhancher de Billie qui allait jusqu'à sa chambre. Alix retourna prestement à ses occupations avant de se faire griller et fit la mine la plus innocente possible lorsque son amie revint dans la salle de bain encore un peu embuée malgré la vue sublime de Manhattan. La blonde ne put s'empêcher de jeter des regards qui se voulaient discrets dans le miroir pour observer l'assistante mais, elle avait la langue bien trop pendue et se retrouva à lui parler du peignoir. La PDG se tourna vers Billie et, un sourire aux lèvres, elle répondit à la pique délicieuse. « C'est vrai que le rouge me va mieux au teint, tu ne trouves pas ? »

La blonde prit une pause ridicule avant de rire un peu et de se rapprocher du visage de son amie, ne s'arrêtant qu'à quelques centimètres de ses lèvres. « Y a-t-il vraiment besoin d'une raison pour offrir un cadeau à un être cher ? » Alix hésita à se rapprocher encore pour l'embrasser mais elle se ravisa, se mordillant la lèvre. La jeune femme ne devait pas s'intéresser à son patron. Elle devait être terriblement chiante et ennuyante aux yeux de Billie. Alors, elle passa à côté de son amie, l'effleurant volontairement et quitta la salle de bain. « Je te laisse te détendre, tu le mérites bien. Très joli sous-vêtement, il te va merveilleusement bien. » Puis, elle ferma la porte derrière elle et s'y adossa pour reprendre son souffle.

Bordel, il faisait sacrément chaud ce soir. Alix soupira, se frottant le visage avant de se diriger vers sa cave à vin et de sortir un vin rouge français qui irait à merveille avec les pizzas. La blonde prépara également deux verres ballons ainsi que des assiettes qu'elle posa sur la table basse. Ceci fait, Alix se réinstalla sur le canapé, croisant les jambes. Ce simple geste faisait bouger le peignoir de façon à voir toute la cuisse de la blonde et son absence totale de sous-vêtements. Elle farfouilla dans son sac et en sortit un billet suffisant pour couvrir les frais des pizzas ainsi qu'un bon pourboire. Puis, la belle se mit à envoyer quelques mails par-ci par-là en attendant le retour de Billie ou l'arrivée salvatrice des pizzas. Mais, quelque chose lui disait que ce serait son assistante dont elle ferait bien d'elle son repas. Cette pensée acheva de lui rougir un peu les joues, d'ailleurs. « Billiiiiiiiie ! Ça fait une heure que t'es dans la salle de baiiiiin ! » Oui, bon, on pouvait bien taquiner un peu, hein !

« C'est vrai que le rouge me va mieux au teint, tu ne trouves pas ? » Tu ne pus réprimer ton rire cristallin. « Une véritable diablesse ! » avoues-tu sans honte, soulignant à quel point sous son apparence angélique, la PDG pouvait être considérée comme une descendante de Lucifer lui-même. Elle était aussi tentatrice que le fruit défendu croqué par l’innocente Eve, à n’en point douter. Et la proximité de vos lèvres témoignait probablement de cette véracité. Joueuse, la blonde n’hésitait aucunement à te provoquer par sa sensualité débordante, ce qui continuait de contracter ton bas-ventre. « Y a-t-il vraiment besoin d'une raison pour offrir un cadeau à un être cher ? » Elle se mordit la lèvre inférieure et tu imitas ce geste malgré-toi, sentant la chaleur insoutenable de la pièce s’emparer de ton enveloppe charnelle. « Je suppose que non… » souffles-tu, les yeux accrochés à ses lippes bien trop proches.

La tension redescendit légèrement lorsqu’Alix se retira, t’effleurant toutefois au passage. « Je te laisse te détendre, tu le mérites bien. Très joli sous-vêtement, il te va merveilleusement bien. » Le feu s’empara de tes joues et tu l’observas quitter la pièce, non sans rouler des hanches. Il te fallut quelques secondes pour retrouver un semblant de contenance et te décider à rejoindre la douche, après avoir ôté ton ensemble bleuté. Et si l’eau était d’abord plutôt chaude, tu te retrouvas très vite à la rendre plus fraîche afin de t’éclaircir les idées. Pour autant, tu étais incapable de ne pas songer aux formes de la trentenaire, que tu avais aperçue nue il y a encore quelques minutes. Des images qui venaient effleurer ton esprit tourmenté, ravivant une flamme du désir que tu réprimais férocement en te répétant que tu n'étais que son assistante et amie, rien de plus.

Tu venais de t’extraire de ton hydrothérapie lorsque la voix d’Alix se fit entendre au lointain. « Billiiiiiiiie ! Ça fait une heure que t'es dans la salle de baiiiiin ! » Tu ris, amusée de l’envolée lyrique de ta colocataire. « J’arriiiiiveeeuh ! » répondis-tu en enfilant une serviette sur ta chevelure puis une seconde sur ton corps. Contrairement à elle, tu ne possédais aucunement de crèmes et autres produits de beauté, si ce n’est le strict minimum en maquillage. Il te suffit donc de te sécher rapidement, d’enfiler ton ensemble carmin et de te couvrir du tissu de soi pour que tu sois prête. Ta longue chevelure, encore humide, recouvrait tes épaules. Lorsque tu sentis la douceur du peignoir sur ta peau, tu crus rêver. C’était si doux, si agréable ! Et la blancheur contrastait avec ta peau mate, accentuant ton bronzage naturel. Tu entrouvris alors la fenêtre pour aérer, avant de te diriger vers la pièce à vivre pour retrouver la blonde.

« Alors, qu’en penses-tu ? » demandes-tu en te trémoussant dans ton peignoir, laissant glisser le tissu ci-et-là sur ta peau, avant de virevolter sur toi-même une fois. Tu es sur un petit nuage de coton, là-dedans, tant tu trouves ce vêtement agréable à porter. Tu observes alors Alix, souriant de toutes tes dents blanches, ravie. Cependant, tu ne pus t’empêcher de songer fugacement que sous son propre habit, la blonde était entièrement nue. Et ce léger détail te fit rougir légèrement, alors que tu t’imaginais une scène érotique malgré toi, tant et si bien que tu fis mine de provoquer de l’air sur le visage à l’aide de tes deux mains. « Il fait chaud, ce soir ! C’est atroce ! » soufflas-tu alors, espérant que cela passerait comme une lettre à la poste et que la PDG ne remarque pas que c’était elle qui te déclenchait de telles sensations.

Cette femme était incroyable, elle était belle, douce et volcanique en même temps. Le feu et la glace pour Alix. Alors, ça poussait la patronne à jouer avec ce même feu, frôlant les brûlures de plus en plus. Mais, une petite voix dans sa tête lui hurlait que jamais la douce Billie ne pourrait ressentir la même chose qu'elle. La barrière de leur relation professionnelle sans doute ? Ou l'envie de se protéger pour ne pas tomber amoureuse. Alix observa les lèvres de son amie pendant quelques secondes, la voyant elle aussi les mordre. Et, pour garder contenance, elle préféra s'éclipser afin de s'occuper du vin.

La demoiselle prépara tout ce qu'il fallait pour faire une soirée parfaite, essayant de ne pas penser au corps nu de Billie sous l'eau qu'elle-même venait de quitter. La PDG s'installa finalement sur le canapé confortable et attendit sagement - ou presque - le retour de son assistante. Alix sourit malicieusement en entendant la réponse à sa plainte. Elle posa le téléphone dans un coin lorsque la porte s'ouvrit et dévoila la magnifique jeune femme vêtue de son peignoir légèrement transparent. La blonde cligna des yeux plusieurs fois avant de sourire, les joues encore plus rouges. « On dirait qu'il a été cousu pour toi... » Oh, elle se voyait déjà faire glisser le tissu le long du corps de Billie.

La patronne sourit un peu plus en entendant la réflexion et se releva du canapé en entendant le livreur qui sonnait à la porte. « Tu peux ouvrir la fenêtre si tu veux, sinon, il faudra retirer ton peignoir, hein. » Elle lui fit un clin d'oeil avant de prendre l'argent et d'aller chercher les pizzas. Elle ne passa que la tête de la porte, ne voulant pas spécialement que l'inconnu la voit dans cette tenue ou surtout qu'il voit Billie. Depuis quand était-elle jalouse ? Elle prit la nourriture et salua l'homme avant de refermer la porte à clé. Alix revint dans le salon et posa les cartons devant les assiettes.

« À table ! » Elle versa le vin dans les verres avant de s'étirer et de retourner s'installer sur le canapé, les pieds sous ses fesses, les genoux collés ensemble. Alix ouvrit une boite et attrapa une part qu'elle commença à grignoter en observant son assistante sans la moindre gêne. « Je sais pourquoi tu as chaud, tu as encore des sous-vêtements. » Elle sourit, mutine et continua son repas tranquillement. Une fois sa part finie, elle changea de position et s'arrangea pour poser sa tête sur l'épaule de Billie, soupirant d'aise et dévoilant sa poitrine sans même s'en rendre compte.

Elle resta comme ça un bon moment avant de reprendre une part et de manger tranquillement, bien loin de remettre sa tenue en place. Alix était décidément beaucoup trop à l'aise. Elle observait la télévision avant de tourner la tête vers Billie. « Je vais chercher un plaid et on éteint tout avant de mettre un film d'horreur ? Qu'est-ce que tu en dis ? Alleeeeer ! » Fit-elle avec une petite moue adorable, moue réservée uniquement au privé, bien cachée dans l'appartement et dont seule Billie avait le droit. Mais, le savait-elle, son assistante, qu'Alix était si familière uniquement avec elle ?

Tu attends patiemment le verdict, espérant que tu n’en avais pas fait « trop ». « On dirait qu'il a été cousu pour toi... » Un sourire enchanté s’accrocha à tes lèvres fines, tandis que la sonnerie se fit entendre dans l’appartement au même instant. « Tu peux ouvrir la fenêtre si tu veux, sinon, il faudra retirer ton peignoir, hein. » Tu ris de cette remarque avant de te diriger vers l’une des fenêtres et de la positionner en imposte, histoire qu’il y ait un petit courant d’air. Cependant, l’atmosphère demeurait électrique dans les parages et tu n’avais de cesse de te répéter qu’Alix était ton amie et patronne.

Lorsqu’elle revint, les bras chargés des pizzas, tu sentis la bonne odeur s’en dégager et cela t’ouvrit l’appétit immédiatement. « À table ! » Tu lui emboîtas le pas aussitôt, enjouée à l’idée de déguster cette merveille. « Je meurs de faim ! » lâches-tu, visiblement ravie. Tu pris place aux côtés de la blonde, sur le canapé, prête à attaquer ta nourriture. Mais alors que tu grignotais un premier morceau… « Je sais pourquoi tu as chaud, tu as encore des sous-vêtements. » Tu manquas presque de t’étouffer de surprise, avant de rire ; persuadée que ce n’était qu’une boutade et aucunement une invitation à t’offrir à elle. « Je vais songer à t’imiter alors… » rétorquas-tu avec une voix plus sensuelle que tu ne l’aurais voulu, laissant tes yeux glisser sur ses courbes encore dissimulées.

Alors que tu mangeais, Alix vint à se positionner différemment et, sans prévenir, sa tête se retrouva sur ton épaule. Tu ne bougeais nullement, sentant le parfum de sa chevelure dorée avec délectation. Pour autant, lorsque ton regard foncé se dirigea sur le côté, tu aperçus que son haut avait légèrement glissé et tu découvris un morceau de sa chair juste à ta portée. Bon sang ! A peine eusses-tu admiré sa poitrine que tu sentis ton bas-ventre se contracter férocement et un scénario à la limite de la décence te parvint. Ce fut encore pire lorsque se redressa davantage et que tu fis mine de rien, malgré ton cœur qui tambourinait contre ta poitrine.

« Je vais chercher un plaid et on éteint tout avant de mettre un film d'horreur ? Qu'est-ce que tu en dis ? Alleeeeer ! » Quelle bonne idée ! Parfaite pour remettre ton esprit pervers en mode « off » et te concentrer uniquement sur votre amitié ! Tu lui souris, amusée de cette proposition au timing douteux. « Tu sais que je ne peux pas refuser un film d’horreur ! » Vous en aviez même fait une présélection sur Netflix pour ce genre de soirée. Tu souris à la blonde, te redressant sur tes deux jambes. « Je m’occupe de tout éteindre pendant que tu vas chercher le plaid ! » lui suggéras-tu, attendant qu’elle se dirige dans la penderie pour récupérer le matériel adéquat. Quant à toi, tu en profitas pour déambuler dans la pièce à vivre et tout fermer, éteignant les lumières au passage. La seule lumière qui demeurait était celle de la télévision, qui attendait patiemment votre choix.

La chaleur était étouffante et tu te sentais effroyablement moite. Aussi songeas-tu que le peignoir était de trop et tu te décidas à l’enlever, le laissant glisser sur le sol négligemment, dévoilant ta tenue affriolante aux couleurs du Diable. Lorsqu’Alix revint, tu étais debout dans la pièce tamisée, télécommande en main, et tu regardas par-dessus ton épaule. « Tu sais lequel tu veux regarder, ce soir ? » l’interrogeas-tu innocemment, bien que tu avais réellement une autre envie de genre de films, à cet instant… et tu rêvais secrètement que vous en soyez les deux les actrices principales.

Billie et elle semblaient avoir très faim. En même temps, leur dernier repas datait d'un bon moment maintenant. Il était presque minuit et enfin, elles allaient pouvoir manger tranquillement. Sans avoir à discuter des heures avec un idiot qui ne comprenait rien et qui préférait reluquer la PDG ou son assistante à tour de rôle. Elle avait faillis faire tourner court à la négociation pour rentrer au bureau mais finalement, le contrat avait été signé. Alors, ces pizzas, elles les attendaient avec impatience ! « Moi aussi, j'ai tellement faim ! »

Alix s'inquiéta un peu en entendant son assistante s'étouffer avec sa bouchée de pizza mais heureusement, ça ne dura pas trop. Elle sourit malicieusement à son amie et avala sa nourriture avant de hocher vivement la tête. « C'est une excellente idée ! Tu veux de l'aide ? » Elle sourit jusqu'aux oreilles, fière comme un paon qui faisait une danse nuptiale. Elle agitait même les mains vers son amie avant de se reprendre et de rire un peu. Ne pas faire ça, rester normale. Elle avait envie de se taper la tête contre les murs mais elle préférait se concentrer sur le repas, hein. blottie contre Billie.

La demoiselle se redressa en entendant finalement, son assistante accepter sa proposition et bondit sur ses jambes pour presque courir jusque dans sa chambre afin de prendre le premier plaid venu. Bon, il était un peu petit mais comme ça, elles seraient obligées de se blottir l'une contre l'autre. Bon plan. Alix revint dans la pièce principale, posant ses yeux sur Billie qui.... Avait retiré son peignoir. Elle resta bloquée un moment avant de secouer la tête. Là non, elle ne savait même plus son prénom. La jeune femme franchit finalement le peu d'écart qui la séparait de Billie pour venir très proche d'elle. « Tu veux de l'aide pour le reste ou tu restes comme ça ? »

Elle sourit doucement, la dévorant des yeux. La petite voix se faisait de plus en plus fine, presque un murmure même. Alix effleura le ventre de Billie, glissant ses doigts jusqu'à la main de son amie pour l'entrainer finalement sur le canapé. Elle la laissa s'asseoir avant de retourner se blottir contre elle, la collant littéralement. Son peignoir ? Il faisait n'importe quoi. Il était remonté au niveau des jambes pour que la PDG puisse se coller peau à peau contre Billie, elle avait une épaule dénudée et la ceinture tenait clairement par magie. Elle posa finalement le plaid sur elles deux avant de glisser ses mains sous la couverture pour la poser sur la cuisse de son amie. « Oh, il y a une nouvelle sortie je crois. Une histoire de nonne ou je sais pas quoi. On pourrait regarder ça ? »

Alix blottit son visage contre le cou de Billie en soupirant d'aise. Ses doigts jouaient délicatement des arabesques sur la cuisse de son assistante. Petit à petit, elle lâchait prise et se laissait aller à ses envies. Enfin, pas encore totalement, sinon, elle serait déjà en train de dévorer la jolie trentenaire à ses côtés. Mais déjà, elle multipliait de plus en plus les contacts physiques avec son assistante. Tout était oublié, le temps lui semblait suspendu, elle se sentait bien et à sa place. « Tu restes ici ce week end ou tu vas voir ta famille ? Si tu es là, je me disais qu'on pourrait faire une grasse matinée pour une fois. » Bon, objectivement, Alix doutait fortement de réussir à se lever au delà de neuf heures mais ce serait déjà mieux que les six heures habituelles !

« C'est une excellente idée ! Tu veux de l'aide ? » Taquineries entre amies qui te provoquèrent un rire oscillant entre gêne et amusement, préférant te convaincre que tout ceci était parfaitement innocent. Pour autant, la perspective de vous retrouver entièrement nues toutes les deux chatouillait ton esprit qui se glorifiait de dizaines de fantasmes indécents. Heureusement, la température redescendit d’un cran lorsque la blonde proposa un programme plus chaste, en optant pour un film d’horreur. Ceci dit, tu avais toujours aussi chaud et tu décidas de t’extraie de ton peignoir, le temps qu’Alix revienne avec un plaid dans cette pénombre fantasmagorique. Et si tu pensais que les degrés demeureraient stables, ils prirent une envolée vertigineuse lorsque ta patronne eut la charmante idée de se rapprocher de ton corps à peine vêtu. « Tu veux de l'aide pour le reste ou tu restes comme ça ? » Tu sentis son souffle contre ta nuque et ses doigts se glissèrent sur ton ventre, ce qui contracta ton intimité tandis que ton palpitant démarra une course folle contre ta poitrine. « C’est moi où on dirait que tu as absolument envie de me mettre à poils ? » lui soufflas-tu doucement, avec une sensualité relative. Tu te répétais que ce n’était qu’un jeu stupide et que jamais Alix ne songerait à toi autrement que comme sa colocataire, son amie ou même son employée.

Sa main attrapa la tienne et elle te tira jusqu’au canapé où tu pris place à ses côtés. Elle se colla à toi, tandis que son seul vêtement en dévoilait effroyablement plus que nécessaire et tu ne pouvais t’empêcher d’être électrisée par ce contact presque peau à peau entre vos deux corps brûlants. Le plaid se retrouva sur vos jambes, tant bien que mal, et tu ne savais guère où donner de la tête. « Oh, il y a une nouvelle sortie je crois. Une histoire de nonne ou je sais pas quoi. On pourrait regarder ça ? » En dépit de ses actes plutôt ambigus, les paroles d’Alix démontraient clairement qu’elle n’avait aucun intérêt intime pour toi, n’est-ce pas ? Tu pris alors une douche glacée sur le haut du crâne, espérant que ce soit suffisant pour que ton esprit daigne enfin cesser de s’imaginer moultes aventures. « Parfait ! » répondis-tu, télécommande en main, à la recherche du dit film. Puis, dès que ce fut fait, tu attrapas ton verre de vin que tu descendis presque d’une traite bien malgré toi, cherchant probablement à enivrer tes songes pour qu’elles se taisent à jamais. Grave erreur.

La tête de ta patronne se déposa sur ton épaule et tu en frissonnas. Ce fut encore plus compliqué dès que ses doigts fins glissèrent sur ta cuisse dénudée, sous le plaid. Tu tentais de rester focus sur le début du film, en vain. Tout ce qui te t’intéressait, c’était ce fichu contact charnel ! Quelle cruche ! « Tu restes ici ce week-end ou tu vas voir ta famille ? Si tu es là, je me disais qu'on pourrait faire une grasse matinée pour une fois. » Tu esquissas un sourire, plutôt enchantée à l’idée de trainer au lit pour une fois. Car depuis que tu travaillais pour Alix, autant dire que ça n’arrive guère. « J’irai certainement leur rendre visite dimanche. Alors je ne serais vraiment pas contre une grasse matinée ! » Comme ça, tu te sentiras pleinement reposée pour rejoindre les tiens et t’amuser en leur compagnie, même si tu te doutais que toute la fratrie ne serait pas présente.

Tes yeux bifurquèrent alors sur la chevelure ensoleillée de la jeune femme. Tu souris et, sans réfléchir, tes doigts se déposèrent également sur sa cuisse la plus proche, comme pour capter son attention. Pure amitié, te répétais-tu. « Et je crois que ça te fera du bien, à toi aussi, de dormir. Tu as vraiment l’air fatiguée, même si tu restes incroyablement sexy et fraîche en toutes circonstances. » lui avouas-tu, sans doute plus envirée par le raisin fermenté que tu ne voudrais bien le concevoir.