Que se cache-t-il derrière la porte ? Ft Billie

« Parce que tu en doutes encore ? » Taquinerie purement amicale, te répètes-tu, sur le fond qu’Alix aime probablement jouer de sa séduction naturelle. Tu t’accroches à cette chimère ridicule pour occulter tes propres pensées enflammées, préférant croire que ton esprit était simplement en pleine machination plutôt que d’estimer que, potentiellement, la blonde avait réellement l’intention de te dévêtir. Aussi fis-tu tout ton possible pour garder tes yeux rivés vers le téléviseur plutôt que de les laisser bifurquer sur l’épaule dénudée de la trentenaire. Ta respiration cadencée, tes mains moites et ton palpitant te trahissaient toutefois aisément. Tu mettrais évidemment cela sur le compte de la chaleur insoutenable de l’appartement. A croire que le chauffage au sol fonctionnait à plein régime ! En vérité, il n’en était rien et tes effluves n’étaient liées qu’à la présence rapprochée de ta comparse.

La conversation se rendit sur tes projets du week-end. Parler de ta famille te permit de songer à autre chose durant un court instant. « Oh bien, faisons ça alors. Comme ça, je te garde encore un peu pour moi. » Tu souris, touchée de cette remarque affective. Tu savais que ton amitié comptait beaucoup pour Alix et tu la lui rendais bien en éprouvant la même émotion. Lorsque tu t’inquiétas de son état de santé, elle se redressa avec un sourire mutin, ce qui ne t’échappa guère. « Et là, qui a envie de déshabiller l'autre ? » Ses doigts vinrent effleurer ta joue rougie et tu sentis toute la tendresse dans ce geste affectueux, malgré que tu restas déstabilisée par les propos de ton amie. Tu aurais pu lui rétorquer une parfaite excuse ou prétendre qu’elle s’imaginait des fantasmagories ; cependant, tu n’étais pas une menteuse. Aussi songeas-tu qu’il était préférable de garder le silence à cet instant et de lui sourire avant de détourner ton regard pour tenter – encore une fois vainement – de regarder le film d’horreur.

Alix vous resservit du vin et vous trinquâtes ensemble. Nerveuse, tu bus plusieurs gorgées de ta boisson alcoolisée, ce qui n’arrangeait pas réellement tes affaires. Tu aurais dû songer à te servir d’eau pétillante plutôt que de te ruer sur ce divin nectar désinhibant ! D’autant que les gestes de la blonde devinrent moins chastes, au fur et à mesure des minutes. Au début, tu fus surprise et tu estimas qu’elle ne se rendait peut-être nullement compte de ce qu’elle provoquait chez toi ni de jusqu’où elle osait s’aventurer.