(ayun) i'll embrace the wounds you shed

ootd - Il ne croyait pas au hasard et ce soir se présentait différemment. Il avait envie d’y croire, de songer qu’il y était pour quelque chose lorsqu’il avait trouvé Ayun sur son chemin. Ça ne pouvait pas n’être qu’un coup de chance, la chance elle-même l’avait abandonné au coeur du sol coréen. Ce n’était pour l’instant qu’une attirance mais une forte et agréable attirance comme il n’en avait pas ressenti jusque aujourd’hui. Il ne savait pas comment s’y prendre, il était maladroit et peu fier d’avoir pu déjà se montrer sous son plus mauvais jour. Il y avait quelques fois où cela était plus douloureux et où il se retrouvait incapable de respirer. Il avait terminé l’une de ces fois à l’hôpital et avait pris peur qu’on ne puisse l’enfermer contre son gré. Après tout… ce n’était pas arrivé. Et ça n’arriverait pas, n’est-ce pas ?
S’en convaincre, s’en assurer quand un jour il n’en serait plus capable.
Que la musique ne puisse continuer de le sauver. Il composait, écrivait et chantait. Personne ne pourrait la remplacer et il aurait du fredonner dans la rue. S’accroupir et se laisser emporter par l’une de ses mélodies, cela aurait peut-être marché au lieu qu’il ne se donne en spectacle. Mais s’il avait envie de chanter, c’était pour un public et de la plus belle manière que cela puisse être, non pour se donner littéralement en spectacle.
Il se mit à sourire douloureusement comme pour lui répondre que c’était injuste. En quoi cela serait-il plus facile pour lui de lire sur les lèvres au lieu qu’il ne lui signe ce qu’il désirait lui communiquer ? Ce n’était pas à Ayun de s’adapter, cela devrait être à eux.

« Si je le peux, je signerais. », signa-t-il.

Sinon, quel sens donnait à ce qui se passait entre eux ? À ce baiser retourné, à cette main contre sa nuque. Ce regard qui croisa le sien. Qui semblait essayer de comprendre quand il n’y avait que peu à comprendre. Il n’avait pas froid mais il ne repoussa pas cette veste posée sur ses épaules. Il en serra les pans, perdit ses yeux fatiguées sur la nourriture posée devant lui.
Ça, ça s’appelle de l’attention Hisoka. Alors pourquoi papa et maman n’en avaient-ils pas donné s’il n’avait pas été le problème ? Pourquoi quelqu’un comme Ayun qu’il ne rencontrait que pour la deuxième fois ne lui en offrait-il plus que ses propres parents n’avaient pu accepter de lui en octroyer lorsque cela ne pouvait les arranger ?

« D’accord. », dit-il.

De sourire, autrement. D’enfiler les vêtements qu’il lui prêta pour la nuit, déplier le canapé-lit avec lui. Qu’un film ne soit lancé sur la télévision, sans qu'il ne le regarde. Occupé qu'il était à lui demander comment il signait ce mot-là, ou ce mot-ci. Lorsqu'enfin il posa ses yeux sur l'écran, il était si épuisé que ses yeux se fermèrent tout seuls. Sa tête tomba contre son épaule et le sommeil l’emporta avec lui. Pour des rêves, il l’espérait, plus doux que sa propre existence. Des songes insouciants sans être rempli d’excessivité et où il n’aurait plus l’impression de suffoque. Peut-être un rêve avec un joli prénom.

@ayun sin

( outfit ) et s'il sourit, il le fait du bout des lèvres. mais d'une tendresse certaine. pourquoi hisoka possède-t-il ce désir d'être différent de tous les autres ? pourquoi cherche-t-il à s'adapter à sa condition alors qu'ayun essaie d'être comme tout le monde ? de nombreuses interrogations planent dans son esprit et le plus âgé demeure un instant avec la cuillère en suspens au-dessus de sa soupe. quelle idée... la société lui demande d'entendre, d'écouter. aujourd'hui, hisoka lui avoue qu'il a juste à être lui-même. ce n'est pas sa faute. si ?
alors oui, il lui sourit avec chaleur. ressent une légère vibration au creux de la poitrine. c'est agréable de ne pas avoir à berner le monde entier. ayun glisse un doigt contre l'un de ses deux appareils, si petits, qui parfois ne servent plus à rien. il se dit qu'un jour il finira par les retirer. à quoi ça sert de s'acharner ? les sons sont déjà absents.
il lui dit merci, la main devant la bouche. c'est comme ça qu'on dit. qu'on fait. et puis ils débarrassent, préparent le canapé en lit. le studio n'est pas très grand, d'autant plus que flèche et lion prennent leur petite place aussi. on y jette des couvertures, des coussins et on prépare un film sur la télévision. ce n'est pas grand-chose, mais lorsqu'il esquisse quelques regards en direction d'hisoka, ayun a l'impression qu'il a repris un peu de couleur. la crise est passée. pour cette fois, se doute-t-il.
les phalanges s'agitent plusieurs minutes. signent tel ou tel mot. hisoka veut déjà apprendre. ça réchauffe ayun qui ne veut pas non plus trop lui en montrer à la fois. petit à petit, il y arrivera. il en connaît déjà beaucoup. certains n'ont qu'à être transformés pour devenir plus américains. mais, dans le fond, ayun songe qu'ils peuvent très bien communiquer en coréen. après tout, il n'a pas envie de renier ses origines. il corrige les mains d'hisoka des siennes, les enveloppent parfois un peu plus que nécessaire ; mais qui pour l'en blâmer ?
finalement, il éteint la télé lorsque son invité s'assoupit. le silence est fait pour tout le monde. ayun s'enfonce doucement sous la couverture, invitant hisoka à demeurer aussi près. dans l'obscurité, il le sent respirer contre lui. à ses pieds, les deux chats. si l'un de ses bras a entouré les épaule du garçon à ses côtés, l'autre est libre de ses mouvements. ses doigts agrippent le drap - l'envie de pleurer. à quoi est-ce que tout cela ressemble ?
peut-être aux paroles d'une vieille chanson qui lui revient en mémoire.

and our scars remind us that the past is real.


@Hisoka Sun