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du ice et de l'or (kaely)

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(( du ice et de l'or ))

Il y a autre chose. Il y a une vérité que tu as mise sous scellé, des mots que tu refuses de me dire. Je ne comprends pas, je ne saisis pas pourquoi tu t'écartes de mes lippes dans un énième grognement, lorsque l'ascenseur s'ouvre. Je te vois me devancer, tu marches comme si de rien n'était, les épaules légèrement plus voûtées que d'habitude, pantin en proie à des émotions que tu refuses de m'insuffler. Tu ouvres la porte, et tu perds tes tissus les uns après les autres, effeuillage frustré. Tu sais bien que je déteste ça, mais tu te fiches éperdument de ce que je peux penser ; je le comprends. Souvent, il n'y a eu que moi. Moi face à Elda, l'implorant de sauver notre mariage, quitte à trouver un amant. Moi face à toi, un reflet alors inconnu dans un miroir que je peinais à regarder : je t'imaginais la toucher, l'embrasser, la faire rire, et ça me rendait dingue. Dingue de jalousie, dingue d'envie. Moi face à Elda, à nouveau, une nuit de folie, ses sourires par dizaines, et puis la chaleur, notre chambre devenue soleil. La quatrième grossesse, le premier bébé qui soit de moi ; mais les gènes comptaient peu. Il y avait l'amour pour départager la paternité. Et puis, moi face à toi. Pendant le divorce. Après le divorce, si tu le voulais bien. Si je disais la vérité, aussi. Une vérité destructrice, un véritable Hélios en robe de minuit, du genre à provoquer l'éclipse de tous les coeurs.

Est-ce que c'est ça, qui t'embêtait ? D'être à part, d'être le spectateur de ma vie de famille sans pouvoir t'y insérer ? Sourcils froncés, alors que je range ton manteau, que je replie tes vêtements, sourcils toujours aussi froncés quand je perds les miens. Je ne t'ai jamais promis une place dans cette dynamique. Nous n'en avions jamais vraiment parlé, n'avions évoqué que ce qui me semblait inévitable, gravé dans la roche. Elda était la femme de ma vie, mon ex-épouse, la mère de mes enfants. Elda était l'absolue, Elda était ce qu'on ne pouvait ni me retirer ni vandaliser. Elda était sans aucun doute la personne la plus importante du monde. "Mais ça ne veut pas dire que je ne t'aime pas." Mots à peine grommelés alors que je rentre dans la salle de bains, te rejoins sous l'eau chaude. Elle coule, et c'est le seul bruit. Tu évites mes baisers, tu slalomes pour rejeter mes mains, et je ne m'impose pas, ressors presque aussitôt, penaud. Tu as besoin d'espace. Plus que tout, tu n'as pas besoin de moi.

Je te dérobe un sweat, un jogging, les enfile pendant que tu termines ta douche seul. Je n'ose rien dire, je n'ose rien toucher. Ton appartement, je l'ai connu, jusque dans mes rêves. Mais si je m'y étais senti à l'aise, aujourd'hui, c'était différent. Tout semblait me demander de partir, de te laisser tranquille. Est-ce que c'est ça dont tu avais envie ? Que je disparaisse, et avec moi tout le poids des Sloane ? Je m'assois sur ton canapé, attends patiemment que tu reviennes. Les minutes sont longues, puis l'eau est coupée. Tu apparais dans mon champ de vision, la peau dorée par l'ampoule qui jaunit tout, serviette nouée autour de la taille, et je t'adresse un faible sourire, un signe des mains, l'index et le majeur qui quittent ma tempe comme pour un faux salut militaire. "T'es beau, comme ça. Habillé aussi, bien sûr. T'es beau tout le temps." C'est dit à voix basse, comme pour ne pas faire trop de bruit. Comme pour ne pas immiscer mes mots sur le littoral de ta migraine ; en attendant, je me lève, te glisse une main dans le dos, pose mon front sur le tien. "Tu le sais, Kaely, hein ? Que je t'aime. Je sais que tu le sais." Je ferme les yeux, respire, avale l'odeur de ton gel douche, celle de ton shampooing, laisse mes lèvres caresser les tiennes, baiser doux, puis me détache, retourne m'asseoir sur le canapé, les épaules dénouées, le menton vers le plafond, pour t'avoir toujours dans mon champ de vision, entre un lustre et le pic d'une plante, dans un coin de mon champ.

FT  @Kaely Davis - Code by Midnight shadow





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(( du ice et de l'or ))

Ce trajet dans le taxi ne devrait pas prendre trop longtemps tu le sais et pourtant la bulle d’espoir que tu t’es mis en tête à tourner. Une simple phrase prononcée et tu as perdu toute effervescence de la soirée. Il a encore une fois mis cette distance entre vous, celle qui est là caché dans l’ombre qui te rappelle chaque fois où se trouve ta place. La migraine se pointe et pourtant tu sais qu’elle n’existe pas, ce n’est que les mots que tu retiens pour ne pas passer pour un égoïste. L’eau chaude dénoue tes muscles, tes deux mains appuient sur le mur, tu laisses cette dernière s’écouler sur ta peau, il a grommelé quelque chose que tu n’as pas saisi. Tu ne veux pas lui faire face pour le moment, ton visage exprimant les mots que tu te refuses de prononcer. Mais il te rejoins sous l’eau, ton corps se raidit à sa présence, tu l’as veux autant que tu as besoin de ce moment seul, alors tu ne te retournes pas. Tu l’évite presque, tu as peur à cette seconde d’ouvrir les bouches et que les mots qui sortent ne sont pas ceux que tu voudrais, alors tu lui fais comprendre autrement qu’en ce moment, tu as besoin de toi.

Tu restes sous l’eau encore quelques minutes, l’esprit calmé, les nerfs dénoués, tu es beaucoup plus calme. Tu sors de la pièce, à moitié dégoulinant, la serviette autour des hanches, c’est appuyer sur le cadre de la porte de ta chambre que tu le vois assis avec tes vêtements à t’attendre. Tu ne dis rien , mais tu souris en le voyant là, tu l’aimes l’avoir dans ta vie, dans ton appartement, à son aise dans tes vêtements. Il s’approche, glisse sa main sur ton dos, vos deux fronts collent, tu as retenu ton souffle à son approche, tes lèvres répondent aux siennes et finalement tu respires lorsqu’il te dis qu’il t’aime. Tu le sais, tu n’en as jamais douté, mais cette distance, cette ombre parfois fait mal. Une barrière pris entre vous deux qui t’empêche d’avancer, tu voudrais la briser, mais il y a quelque chose qui t’empêche et tu voudrais tellement savoir ce que c’est.

Je sais.

Il n’a pas besoin de plus, vous vous séparer, lui de retour sur le canapé, toi dans ta chambre à chercher des vêtements confortables. Tandis qu’il est habillé de ton sweat, tu as mis de quoi sans manches, tu as chaud quand il fait froid. Deux opposés qui s'attirent, c’est ce que vous êtes et cela te plait a chaque minutes que vous passez ensemble. Tu marches vers lui, plaçant ton haut correctement, tu es calme et posé, pas comme à votre arrivée, c’est sûrement pour ça que tu peux prendre place à ses côtés et lui parler comme tu le fais.

Un jour, va falloir que tu me dise la vraie raison. Parce que les photos, on sait tous les deux que je les ai vues des centaines de fois.

Tu lui prends les mains, un baiser déposé sur le dessus de celle-c, tu respires un moment avant de continuer.

Aedan, je suis resté dans l’ombre durant des années avec Elda, ne me fait pas faire la même chose.

Tu te penches un peu plus, déposant un baiser doux sur sa joue et ta tête trouve son épaule. Vous devriez regarder la télévision tranquille et tu as l’impression d’avoir tout gâcher, mais tu le sais que si les mots ne sont pas sortis ce soir, cela aurait créé un plus grand défaut entre vous deux.

FT   @Aedan Sloane  - Code by Midnight shadow


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(( du ice et de l'or ))

Très bien alors, tu sais. Je ne réponds pas. Je n'attendais pas que tu joues les miroirs, à ce qu'on devienne une collégiale de perroquets aux chants d'amour distordus par la colère qui gronde dans tes yeux. Une douche n'aura pas suffi ; est-ce que j'aurais seulement pu réellement penser que dans le siphon s'écouleraient tes reproches en même temps que ton savon à la violette ? Tu t'éloignes, je retombe en arrière, le front contre la paume de ma main, expire en silence. J'ai besoin de me vider la tête, et ces derniers mois tu as toujours joué le rôle de la meilleure des aspirines. Quand tu rentrais dans la pièce, ou que je te voyais au bout de la rue, fendant les foules pour que l'on se rejoigne, le sourire naissait seul. Partout où tu arrivais, le monde entier se faisait engloutir, et avec lui, le marasme des pots d'échappement, avec lui, les doutes qui me transformaient en funambule. Tu sentais mille odeurs différentes, et je m'étais habitué à chacune d'entre elle, Kaely ; les yeux fermés, le nez bouché, j'aurais pu recréer tes effluves, parce que je m'en étais enivré. Complètement saoul de ton parfum, j'arrivais, ma bouche contre ton épaule ou bien sur la tienne, nos mains emmêlées, à oublier tout ce qui n'allait pas. Sauf ce soir.

Ce soir
toi tu ne vas pas bien
et mes soucis réapparaissent.

Tu reviens dans la salle, et je t'adresse un faible sourire ; tu me le rends à moitié, et je comprends que la partie n'est pas finie. Tu embrasses mes mains, embrase mes pensées, et je lève les yeux pour les planter dans les tiens. Les vraies raisons, hein ? Pas le cocktail de mensonges que je te préparais, puisque c'est ce que tu sous-entends. Pas cette foutue vérité réécrite pour ne pas avoir à te dire que pour l'instant, je ne peux pas. Simplement. Je ne peux pas te laisser venir chez moi, je ne peux pas te donner la main dans certains quartiers, je ne peux pas te voir évoluer au milieu de tout ce qui a un jour composé ma vie avec Elle. Tu la mentionnes, et ma bouche se referme, m'empêche de te répondre. J'ai envie de te demander qu'est-ce qu'Elda a à voir avec tout ça, mais je m'abstiens, car la vérité est simple.

Elda a tout à avoir. Elda est mon tout, a été le tien. Désormais, les noeuds se sont entremêlés, les destins en même temps, et les foutues Moires doivent ricaner, au-dessus de leur tapisserie chaotique d'un destin foireux. "Alors quoi, Kaely, hein ?" Ma voix est basse, mes lippes sont sèches. "J'annonce aux enfants que ça y est, papa et maman ne se voient plus ? Que maman déteste papa et que, bordel ! Elle a sacrément raison, parce qu'il est sacrément con. Je leur dis tout ça, et je regarde tout ce que j'ai construit se détruire, s'effondrer, juste parce que..." Mon ton est plus tranchant que je ne l'aurais voulu. Je m'arrête, respire un instant, j'ai les poumons chauds, le corps contrarié. "Tu savais très bien dans quoi tu te lançais avec Elda. Les règles étaient claires, et tu y as trouvé ton équilibre pendant un temps. Ne la mélange pas à tout ça. Elle ne t'a rien fait du tout." Je me relève, les quatre cents pas devant ta fenêtre, sans t'adresser un seul regard, diable monté sur ressorts, et ceux-ci qui perforent ma cage thoracique à la simple idée
qu'un jour
les deux parties de mon coeur
choisiront de me haïr.

"Je ne peux pas, je n'y arrive pas. Est-ce que tu te rends compte des efforts que j'ai fait ? Est-ce que tu te demandes ce qu'il y a dans ma tête des fois ? Putain, Kaely, j'ai découvert à quarante piges que j'étais homo. Je suis en train de divorcer, je vais être papa, et tout ça en même temps. Comment est-ce que tu peux oser me demander de..." Je marque une halte, expire profondément. Je ne veux pas m'énerver. Pourtant, je ne reviens pas vers toi. Je laisse mes yeux arpenter le dessin des bâtiments qui s'esquisse à contre-nuit, devant l'obscurité de la voûte.

FT  @Kaely Davis - Code by Midnight shadow


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(( du ice et de l'or ))

Bordel comment une soirée qui avait si bien commencé peut-elle prendre un tournant. Cette phrase prononcée qui te fait mal à chaque fois et pourtant tu le sais déjà qu’il ne peut pas aller plus loin pour le moment. Tu ne veux pas le forcer, mais tu ne peux pas rester une partie de l’équation dans l’ombre. Il y a ce froid qui s’est installé entre vous deux depuis le taxi, tu voudrais lui dire que ca va aller, que tu t’en mets trop sur les épaules, que tu réfléchis trop et oublie, mais tu ne peux pas, tu ne peux plus. Tu t’es promis avec ton ex, la sienne, que tu ne ferais plus ça, que tu entrerais plus tes doutes ou tes ressentis pour ne pas faire de dispute, même si tu sais que cela ne changera rien, tu te dois de parler. Appuyer sur le cadre de porte tu regardes le mari de celle qui a avant partagé ton lit, tu vois l’homme qui partage tes draps aujourd’hui et tu retombes amoureux. Tu vois dans ses yeux qu’il s’inquiète, il a peur, il sait ce qui arrive et tu as l’impression qu’il veut courir dans la direction opposée. Alors tu prends ses mains, tu les embrasses, essaie de parler calmement pour ne pas le brusquer, mais tout le contraire se passe. Il se met sur la défensive, il prend tout de travers, tu fermes les yeux, à ton tour de déposer ta tête sur le dossier du canapé, tu écoutes ses mots. Tu ne veux pas le couper, tu ne peux pas, il t’en empêche mots après mots, phrase après phrase.

Il s’est levé, trouvant la fenêtre, nouvelle distance mise entre vous. Tu pourrais le rejoindre, mais tu ne le fais pas, il est raide, prêt à attaquer et toi, tu ne sais plus quoi dire pour ne pas le frustrer encore plus. Il a raison, tu savais dans quoi tu t’embarquais et tu n’aurais pas du prononcer le nom de la jeune femme et pourtant lui qui l’a défend toute griffe dehors, toi qui ne l’a pas attaquer, enfin ne penses pas l’avoir fait. Mot trop souvent mal interprété.

Premièrement, je n’ai jamais mis la faute sur Elda, ni accusé de rien, ne diffère pas mes mots. Deuxièmement, je n’ai pas demandé à ce que les enfants le sachent, mais bien que tu ne me sors pas la raison des photos.

Tu lève la main, comme pour dire que tu n'as pas terminé ta réponse, tu gardes un ton calme, tu ne ressens aucune colère, vous avez seulement besoin de parler.

J’avoue que je n’ai pas penser au fait que tu peux te trouver perdu dans tout ça, je ne peux le comprendre puisque pour moi tout a toujours été clair, mais si tu me parlais aussi, je pourrais apprendre. Je peux comprendre pour le divorce et je t’ai dis que je serais là pour toi, je ne compte pas aller contre mes mots.

Tout en parlant tu t’étais levé, rejoins ton amant pour le prendre contre toi, ton torse contre son dos, tes bras autour de ses hanches. Ta bouche contre son oreille.

Je t’aime Aedan..

Tu le retournes face à toi, l’embrasse doucement et le regarde chaleureusement dans les yeux,

J’ai demandé quoi ? Parce que je ne crois pas avoir formulé clairement ce que je voulais dire ? Mon homme a un peu paniqué face à la mauvaise formulation de ma phrase, je crois.

Tu veux calmer l'atmosphère, tu n'as jamais voulut l'obliger à annoncer sur tout les toits que vous étiez ensemble, tu le sais que c'est complètement impossible pour le moment. Ce que tu voulais est de ne pas mettre une distance entre vous avec une excuses toute chercher, parce que tu pouvais le voir qu'il y avait plus. Tu frottes ton nez contre le sien, prêt à l'embrasser pour vrai, espérant calmer le tout, quand une de ses phrases te rend un peu curieux.

Ne le prends pas mal, peut-être que je suis innocent sur ce point. Mais papa, c’est ton quatrième, on commence pas, je sais pas trop à.. Avoir l’habitude d’être papa. Tu agis comme si c’était ta première fois. C'est si spécial que ça même après autant ?


FT   @Aedan Sloane  - Code by Midnight shadow


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(( du ice et de l'or ))

Tourbillons de maux qui deviennent des phrases-brises, qui soulèvent les mèches, qui frappent la peau. Tu t'avances, en parlant, tu prends une voix plus douce, comme un charmeur de serpents, et puis tu passes tes bras autour de moi, tes doigts se posent sur mon dos, tu me serres contre toi. Tes lèvres se posent sur les miennes, et au début je succombe au baiser, te le rend, mais la colère n'agonise pas, elle se pose contre mon épiderme, épouse mes veines, lave brûlante qui me rend immobile, même sous l'assaut de tes lippes. "Ce que tu m'as demandé, c'est de te donner sa place à elle, Kaely. Tu sais parfaitement que c'est pas possible. Tu le sais depuis le début, depuis ce foutu verre qu'on a bu ensemble, autour duquel je t'ai tout raconté." Les mots sont un peu plus crachés que je ne l'aurais voulu, les mains se serrent alors que je me dégage de ton étreinte. Tu le connaissais, le contrat de base ; non, pardon, la situation de base. Tu savais qu'il y avait mes enfants comme piliers de toute la vie, tu savais qu'il y avait Elda comme fondation de toutes les maisons dans lesquelles j'aurais pu m'endormir. Elda comme autel à Eros. Elda comme autel à Vénus. Elda comme autel à Morphée, à Hypnos, Elda jusqu'à Thanatos comme amoureuse enlacée. Tu savais tout ça ; les rires lors des pique-niques avec les enfants, les doigts collants de sucre pendant les barbe à papa de Coney Island, les joues rougies et brûlantes pendant les parties de foot avec les plus jeunes à Central Park, les rêves d'animaux de compagnie qu'on n'avait jamais pu concrétiser. Tu savais dès le début que ma vie tournerait entièrement et ad vitam aeternam autour de ces êtres là ; alors comment peux-tu exiger, même maladroitement, que je fasse libérer une des places, que je t'y place, en sortant de tout le tableau quelqu'un qui avait pu tant compter pour moi ; ou pire, en t'y imposant, comme un figurant dans la tapisserie colorée, au risque de blesser l'un des coeurs qui s'étaient mis à battre avec le mien ; comment pouvais-tu seulement l'exiger, et ne pas comprendre qu'il me fallait du temps ?

Je fais quelques pas, les épaules droites, pourtant si fatiguées. Mes mains viennent encercler ma tête, et mes pouces massent les tempes, dans une tentative vaine d'éloigner la migraine qui, à mon tour, vient me pourfendre. Tu continues de parler, ta voix a un drôle d'écho dans les maux de tête, je grimace, maugrée, mais tu ne t'arrêtes pas, tu creuses un peu plus profondément le fossé entre nous. Est-ce que ce soir sera celui d'un feu d'artifices colériques ? "Comment ça ?" J'ai la voix rauque, la gorge brûlante, non, la peau toute entière qui me brûle, se consume, et je me demande si je suis devenu homme bougie, et si la cire de mon épiderme va se mettre à couler ; j'ai chaud, Kaely, si chaud, quand la colère se mélange aux restes d'alcool, quand tu continues ta phrase, sur un ton innocent qui me donne encore plus envie d'exploser. "Comment ça, ne le prends pas mal ? Qu'est-ce que tu veux dire, Kaely ?!" Les jambes qui articulent des pas dans une ronde furieuse dans ton salon, sans que je puisse croiser ton regard une seule fois. J'ai trop de phrases en tête, trop de choses qui voudraient sortir, mais je ne veux pas te faire du mal, nous blesser pour de bon, et j'essaie de les contenir ; mais le barrage est fragile, la lave brûle les rouages, et ma bouche s'ouvre de nouveau malgré moi. "Alors quoi ? Comme j'en ai déjà eu trois, le quatrième, on s'en fout pas mal, c'est ça, Kaely ?" Ton prénom devient déflagration dans ma respiration sifflante. "Est-ce que tu te rends compte de ce que ça sous-entend ? Comment est-ce que tu peux me dire ça, non pire, comment est-ce que tu peux penser ça, putain ? Ça me rend complètement dingue. T'es en train de me rendre complètement dingue." La ronde s'accélère un peu, comme si j'étais un diable en boîte, sans facétie. "Ce bébé, c'est la chose la plus importante de ma vie. Comme ses frères, comme sa soeur. Ils passent avant tout le reste, et purée ! J'en reviens même pas de devoir te répondre sur ça ! Est-ce que tu te rends bien compte que normalement quand on aime quelqu'un, on se réjouit de ses bonheurs ? Je te demande même pas d'être le parrain de ce gosse, je te demande juste de comprendre, de capter pourquoi je suis stressé, pourquoi j'ai pas besoin de tes crises de jalousie à deux balles en ce moment, Kaely." Je suis essoufflé, j'arrête de marcher, nos iris se croisent. J'ai les lèvres toujours entrouvertes, mais aucun son n'en sort pour le moment ; jusqu'à ce que les mots se forment de nouveau, runes pas tout à fait calmées, mais déjà moins portées par les Furies. "Je peux pas gérer tout ça à la fois. J'y arriverais pas. Tu savais bien, je te l'avais dit dès le départ. Tu ne peux pas me demander l'impossible, j'en ai pas la force." Je m'humecte les lèvres. "J'en ai même pas envie, pour l'instant." Je baisse les yeux, m'écarte de ta silhouette pour retrouver la fenêtre entrouverte, me laisser porter, les paupières fermées, par le fracas du vent frais des jupons de Nyx qui filtre. J'ai besoin de me calmer. J'ai besoin du repos ; de l'âme, des yeux, de l'esprit.

FT  @Kaely Davis - Code by Midnight shadow


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(( du ice et de l'or ))

L’alcool, tu le sais pourtant que ce n’est pas bon de parler sous l’influence de ce liquide et pourtant tes lèvres ont bouger plus vite que tu l’espérais. Tu aimerais retourner en arrière, même si t’es promis après Elda de ne plus enterrer tes sentiments, ce soir tu aimerais vraiment oublier. Ton mal de revenu, tu grognes, la situation t’échappe.

Je n’ai jamais voulu prendre sa place. Jamais et tu le sais, je ne comprends même pas que tu dis ça. Ce que je dis est de ne pas me mettre à l’écart, ne pas créer une ligne entre nous que je ne pourrais jamais traverser.

Bordel, des fois tu devrais vraiment apprendre à te taire. Surtout ce soir, on dirait que les paroles que tu prononces sont mal interprétées. Comme s’il y avait quelque chose dans l’air qui fait que vous allez vous prendre la tête. Soirée qui avait si bien commencé va se terminer par un orage des plus destructeurs. Jamais tu n’as eu de gamins avant, tu ne sais pas l’effet que cela fait, tu as posé une question si simple à tes yeux et pourtant si dévastatrices pour lui. Tu ne pensais pas qu’il allait le prendre si mal, qu’il allait commencer à perdre patience. Non vrai, il a raison, que ce soit le premier gamin ou le dernier, c’est toujours parfait, mais Aedan réagit d’une manière différente pour ce bébé à venir, tu ne pourrais pas mettre la main dessus et de toute manière le sujet est sensible apparemment. Aedan finit par lâcher prise, dire qu’il ne peut gérer une crise de jalousie, crise que tu ne t’es même pas rendu compte d’avoir partie, crise que tu n’as pas ressenti et pourtant, tu commences aussi à perdre patience. Il te dit qu’il ne peut pas à l’instant gérer, qu’il n’en a pas envie, tu le comprends, tu ne lui en veux pas et en même temps, tu ressens ce pincement au fond de ton estomac qui te dis que quelque chose cloche entre vous deux.

Tu te décolles à ton tour, lui laissant l’espace qu’il semble vouloir prendre, tu as toujours cherché à respecter ses choix. Douloureux, en silence, tu es après la donnée de plus dans cette histoire sordide, celui qui est facilement remplaçable. Ce soir, il te la fait à nouveau sentir et ça fait mal, sauf que tu n’es pas du genre à le montrer et tu préférais finir la conversation là, vous n’êtes pas en état de parler, ni l’un, ni l’autre.

Je n’ai jamais eu d’enfant, je ne sais pas. Mais tu as raison, ce bébé est aussi spécial qu’un autre. Je suis heureux pour toi, même si tu penses le contraire. Je..

Tu soupires avant de continuer.

Libre a toi de rester ou pas, mais moi je vais dormir, cette conversation est partit beaucoup trop loin et on est trop saoul pour la terminer.

Sans un mot de plus, tu vas te coucher, laissant la porte de la chambre ouverte. Le cœur serré, les nerfs à vif, tu ne pensais vraiment pas vous disputez ainsi ce soir. Demain, demain tu seras plus calme, demain vous pourrez sûrement mieux parler. Enfin tu l’espère. Si tu arrives à dormir.


FT   @Aedan Sloane  - Code by Midnight shadow


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(( du ice et de l'or ))

Silhouettes qui se séparent, origami d'ombres qui prennent chacune leur distance, je sens la colère palpiter, rugir en ma colonne, la transformer en une guitare électrique. Électrique, éclectique, résonnant terriblement fort, c'est un concerto entier d'aigreur qui se déchaîne, fait danser au premier rang les Furies elles-mêmes. Tu soupires, tu t'écartes, t'as l'air blasé et blessé ; et ça me fend le coeur, ça me perfore, parce que je prends conscience de deux choses, en une fraction de secondes. Je t'ai fait du mal. Fait du mal en ne t'offrant pas le beau conte de fées que tu aurais pu convoiter, fait du mal en n'étant peut-être pas assez ferme dès le premier baiser, dès la première caresse, dès cette foutue première étincelle de carme entre nous. Fait du mal en ne t'encrant pas directement dans le crâne que je ne pouvais pas m'engager dans quelque chose de si intense, pas après les derniers événements. Fait du mal en prétendant pouvoir me damner en ton nom, pouvoir devenir ton barrage contre le monde, alors même que tout mon amour aurait dû ruisseler sur mes enfants, présents et à venir, uniquement. Fait du mal, enfin, en te crachant tous les sévices de ma boîte de Pandore en une seule minute, par un flot de mots colériques et ininterrompus. Seconde vérité tu ne comprendras jamais. Et nos deux meurtres se rejoignent ; si tu ne comprends pas, je te fais du mal ; et je te fais du mal car tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas l'amour que j'ai pour les enfants, tu ne comprends pas l'amour que j'ai pour ce bébé qui viendra bientôt sourire et pleurer, tu ne comprends pas, comme le reste du monde sans doute, l'amour que j'ai pour Elda. Tu me donnes l'impression de vouloir t'octroyer sa place, me dis-je en faisant les cent pas une fois de plus alors que tu t'enfuis, tu voudrais sa place, sans même comprendre que si on en est là, c'est que sa place n'était pas si enviable non plus.

Je soupire à mon tour. Tu me tournes le dos, tu as déjà articulé quelques mouvements pour aller te coucher ; la migraine est comme une balle, on se la refile, à renforts de reproches, de grands home runs de frustration accumulée. Il y avait dans mon désert la rose la plus douce, et s'y est greffé un cactus fleuri ; comment est-ce que je peux seulement t'expliquer que je veux aimer les deux plantes, mais qu'elles se détruisent mutuellement dans mon désert ? "J'suis pas si saoul." Les syllabes sont mâchées, sombres, retombent dans la pièce en un lourd écho. "Mais t'as raison, évitons de parler de ce qui fâche. Contentons nous d'un amour plastique où tu exiges, et je me plie, je me plie, je me plie..." Le dos qui se courbe, un peu plus à chaque pliage, avant que je ne me redresse brusquement, mimant une explosion d'un bruit de bouche. "Jusqu'à ce que j'explose ! C'est vrai que ça a déjà si bien marché. Ça pullule dans les comédies romantiques à la con, ça envahit nos bouquins d'été, hein, pas vrai ?" Je m'écarte, enfile ma veste, passe devant toi, ne m'arrête qu'à un bon mètre, vers la porte d'entrée. "Il vaut peut-être mieux qu'on prenne un peu plus notre temps. Je ne veux pas que tu puisses croire que tu as raison dans tout ça. J'aime Elda, j'aime mes enfants. Je ne sacrifierais aucun membre de ma famille pour ton envie qu'on s'affiche ensemble, Kaely." Porte ouverte, un pied déjà dehors, je marmonne un bonne nuit, m'enfile dans tes couloirs jusqu'à l'ascenseur, la jambe qui martèle furieusement le sol en attendant que celui-ci se pointe.
J'ai tout foiré
Piètre jardinier
J'ai laissé mes fleurs se sécher
Et de ma rose du désert
Et de mon cactus amaryllis
Il ne restera bientôt plus
Que les racines flétries.

FT  @Kaely Davis - Code by Midnight shadow


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(( du ice et de l'or ))

La conversation avait pris des tournants que je n’était pas prêt à assumer, des non-dits qui étaient restés silencieux beaucoup trop longtemps au vu de notre situation. Je ne sais pas pourquoi j’avais osé parler de ce que j’avais sur le coeur, mais clairement tu l’as mal pris et je m’en veux. J’ai beau essayer de me rectifier, tu détournes mes mots, en certains beaucoup plus tranchants. J’ai beau te dire que je t’aime que je ne veux pas de tout ça, m’excuser, mais rien n’y fait, tu t,es retrancher beaucoup trop loin pour que je puisse t’atteindre. Alors je me recule, prêt à couper la discussion là et la remettre à plus tard, aller se coucher pour être plus calme le lendemain. Mais encore une fois, tu exploses. Tu te plies ? J’exige ? Je ne comprends plus rien, mon regard dois te le montrer, je suis persuadé que tu y vois ma confusion. Qu’aie-je fait pour que le tout tourne au vinaigre ainsi dis moi ? Je te regardais le cœur qui veut exploser, les nerfs si tendu que je sens qu’ils vont se déchirer, je te regardais passer ta veste sur tes épaules, passé devant moi et passé la porte d'entrée de mon logement. Sacrifice, mon regard se perd dans le vide, le temps de comprendre ce que tu viens de dire, prendre notre temps, sacrifier un membre de ta famille pour moi !!

Tu as passé la porte quand finalement je réagis, je cours vers la porte, pas question de te laisser quitter sur des paroles aussi blessantes. J’aimerais beaucoup comprendre quand est ce que j’ai demandé tout ça, parce que jamais je n’oserais. Ont dirait Elda qui me parle lorsque j’ai osé demander de faire partie de sa vie, pas un pour rattraper l’autre. Sauf que cette vois mon vieux, tu me quitteras pas. Je me fous de pas avoir de soulier, de pas avoir de haut décent pour me promener dans les couloirs du logement. Je te vois devant l'ascenseur martelant le sol comme si tout était de sa faute. Les portes s'ouvrent, je te suis à l’intérieur et te plaque au mur.

Je suis furax à mon tour, moi qui en faut beaucoup pour me faire enrager tu as réussis, je t’en félicite pas.

Tu écoutes et te tais. Jamais je n’ai demandé un tel sacrifice, jamais. Je veux seulement faire partie de ta vie. Le mieux est que tu dises que ca viendrais, je t’aurais cru, que tu me dises qu’il est trop tôt encore, passé. Mais que tu m’accuses de..

Les portes s’ouvrent sur un autre étage et sans te lâcher je leur hurle de prendre le prochain pour revenir à toi dès que nous nous retrouvons seul. Je te regarde sans rien dire, je suis tellement fâchée après toi. Je me décolle dans un coin de la cabine.

Tout ce que je voulais était partager ta vie, mais pas la foutre en l’air.

Les portes s'ouvrent à nouveau sur le rez-de-chaussé, je ne sors pas, j’attend que tu le fasse, tu voulais partir non, cette fois je ne te retiens pas. J’ai mal en fait, est-ce que tu peux voir que tes paroles ont atteint leur cible ?



FT   @Aedan Sloane  - Code by Midnight shadow


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