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(maverick) flashbacks.

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( outfit ) ayun ignore s'il est aussi passionné, mais les propos du cuisinier en face de lui, couplés à cette dégustation divine, font de lui un homme de passion ; voilà une certitude. s'il ne peut se montrer très bavard, ayun l'observe dans cette ruelle, se donner corps et âme pour un inconnu qui jetait les poubelles quelques minutes auparavant.
maverick, dont il apprend finalement le prénom, est doté d'une grande générosité qu'ayun a ressenti au travers de son plat. une sauce tout aussi élégante que gourmande. bien qu'il ne soit guère un critique de la gastronomie, ayun ne peut qu'avouer que c'est la première fois qu'il découvre de telles saveurs en bouche. peut-être que sa surdité l'aide à développer le goût - et tant mieux.
et puis la table de fortune est débarrassée. il ne reste plus grand-chose de ce moment partagé. de cette incroyable sensation qui s'est déroulée. l'étudiant l'observe encore, toujours un peu en retrait. parce qu'il est comme ça. ayun s'est relevé le temps que maverick revienne à ses côtés. il étire ses bras, abandonne son dos contre la brique. les doigts s'agitent de nouveau et il lui faut quelques secondes supplémentaires avant qu'il ne réponde aux questions qui lui sont adressées.
que peut-il avouer ? ce qu'il étudie, c'est facile. les rêves... un peu moins.
- j'étudie pour devenir interprête en langue des signes.je veux aider les autres.
un coeur pur malgré cette façade dont il ne se départ pas. souvent, à la première rencontre, les gens autour de lui le trouvent fermés. peu enclin à sourire, à rire. ce n'est pas faute de faire des efforts, mais à mesure du temps et de ses expériences sociales, ayun a fini par s'en moquer. qu'ils parlent dans son dos, il ne les entend pas.
ses phalanges se relèvent, hésitantes.
- je ne crois pas avoir de rêves. pas vraiment.
il y a bien des choses qu'il aimerait réaliser, peut-être voyager un peu, par exemple. mais ce sont des idées qui sont plutôt à sa portée. il est un garçon assez terre-à-terre. des montagnes, de la nature. voilà qui lui suffit. et de la bonne nourriture aussi.
il pivote sur ses talons, fait face à maverick.
- tu trouves ça triste ? tu crois que je devrais en avoir ?
des rêves.
s'imaginer autrement, nourrir un projet, vouloir ouvrir des choses, tendre la main vers les étoiles... non. tout ça ne l'intéresse pas. ayun aspire à un bonheur simple au quotidien.
c'est peut-être ça, son rêve le plus fou.
ça l'ébranle doucement.
- j'ai juste envie d'être tranquille.
son visage revient louvoyer avec la voûte étoilée. quelle idée.

@Maverick Bishop
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( outfit ) c'est joli, comme aspiration. j'ai envie de te le dire, mais les syllabes s'éteignent à la lisière des lèvres. peut-être que tu détesterais que je te dise ça, que tu me trouverais un air prétentieux, un air infantilisant. c'est pas mon genre pourtant. et puis t'enchaînes, et je hoche la tête. les rêves, c'est mon seul carburant depuis des années. gamin, c'étaient les rêves qui me portaient, me poussaient à endurer chaque journée. à me dédier à la taille du rosier à l'arrière du petit jardin, à plier les sandwichs des gamins quand ils partaient à l'école. quand ils partaient là où moi je ne pouvais plus aller. parfois, je remplaçais les traditionnels tranches de dine et la mayonnaise par de la mozzarella, des tomates, selon les différentes promotions. j'y glissais un filet de vinaigre balsamique, certains disaient que ça piquait, en rentrant, d'autres me sifflaient que c'était le meilleur sandwich de tous les temps. là, déjà, je peinais à me faire à l'idée qu'il n'était pas tout à fait possible de plaire à tout le monde. j'aurais voulu conquérir le monde entier, ouvrir en grand les bras, enlacer tous les palets, toutes les papilles. conquérir mille épices, savourer cent sauces, découper les meilleurs légumes et trouver les plus délicieux ingrédients. un peu comme un pirate, un peu comme un émissaire, d'un pays à l'autre, qui aurait eu pour mission diplomatique - de la plus haute importance - de bien vouloir concilier tous les gouvernements autour d'une pile d'assiettes. "c'est pas forcément triste." je déplie les jambes, m'étire un peu, puis place mes coudes sur mes genoux, plonge mon regard dans le tien, les mains qui signent sous le menton. heureusement que l'ampoule du lampadaire avoisinant a été changée la semaine dernière ; on y verrait rien sinon, ç'aurait été un dîner de l'éclipse. "ce qui compte c'est comment toi, tu trouves ça." j'aurais aimé porter ces couleurs là comme un étendard international, expliquer à tout un chacun qu'il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise façon de faire. on a tous une sensibilité, et c'est la cuisine qui m'en a fait me rendre compte, même si j'ai encore du mal à déglutir, parfois. "les rêves, ça peut te porter, mais ça peut aussi t'enliser. ce qui compte, c'est d'avancer." je laisse mon dos taper contre un dossier invisible, manque de glisser, de me casser la binette en plein milieu de la rue. est-ce que tu rirais, ou est-ce que tu t'inquiéterais ? comme une façon d'à nouveau catégoriser, comme pour séparer les saveurs ; le salé rigole ; le sucré s'inquiète. je rigole doucement, reprend. "vouloir être tranquille, c'est très bien aussi. tant que t'es pas tranquille mais triste, ça va. sinon... je sais qu'on se connaît pas, mais je suis sûr que je peux t'aider." une pause. "toi, tu m'aides. donc je peux aussi."

@Ayun Sin

désolé de mon retard 3768101868 3768101868
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( outfit ) d'aussi loin qu'il tente de s'en souvenir, ayun ne croit pas avoir un jour eu des rêves. ceux qui emmènent à l'autre bout de la terre, ceux qui font pousser une porte à l'opposée. en réalité, maintenant qu'il y pense, il ne sait pas quel homme il serait devenu s'il n'était pas devenu sourd. est-ce qu'il aurait voulu travailler dans l'enseignement ? non, il ne le pense pas. finalement, cette surdité, bien que contraignante, lui apporte encore tous les jours son lot de surprises.
il se souvient de cette personne qui lui a posé une question. la question. celle qui commence comme ça 'si tu pouvais réentendre...'. ayun a toujours répondu non. non et non. il ne le voudrait pas. sa vie est telle comme elle est. il s'en est accommodé. il a changé, il a compris, il a appris. petit à petit, son monde s'est transofmré et bien qu'il y ait des choses qu'il aimerait parfois retrouver, rien ne lui manque vraiment.
sa capacité de résilience est immense.

il hoche légèrement la tête à ce que lui communique maverick. les rêves ne permettent pas toujours d'avancer. ils sont autant un moteur qu'un boulet que l'on traîne à ses chevilles. dans les prunelles de son interlocuteur, il a l'impression de lire cette évidente dualité.
- est-ce que tu vas continuer d'avancer, toi ?
et l'espace d'un instant, il craint que son aîné ne tombe. lui-même assis, son premier réflexe est de se redresser un peu. tendre une main comme s'il aurait pu le rattraper. mais maverick flanche seulement. une seconde ou deux. et l'équilibre revient.
ayun ne s'entend plus rire depuis des années. ce soir, il lève une main pour cacher son sourire amusé. il a repris place sur son siège.
- je ne pense pas être triste.
le coréen apprécie ses études, sa vie dans cette ville. même s'il est de nature renfermée, il aime bien travailler ici ou là. rencontrer de nouvelles personnes, faire des choses différentes de ses mains. ce n'est pas tous les jours aisés, bien sûr, mais c'est ainsi que sa vie est faite.
la suite de la phrase du cuisinier l'intrigue.
l'ébranle à son tour.
mais ayun ne tombe pas de son assise.

il fronce les sourcils, presque soucieux. il tente de saisir. se demande de quoi parle réellement maverick. néanmoins, ayun se sent touché par l'intérêt que le brun lui porte. les années sont passées et qui lui a vraiment prêté de l'aide ? il déglutit et ses doigts ne reprennent pas tout de suite la danse. à la place, ayun se remet debout, lui tourne un peu le dos. mais pour signer, ce n'est pas la solution.
- tu veux faire quoi pour moi ?
la silhouette détachée de la lueur et à demi retournée vers lui. les mains retombent alors le long du buste.

@Maverick Bishop
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( outfit ) c'est étrange, le carnaval de masques qui défile dans ma tête. je me dis que je ne sais pas à quoi tu ressembles, quand tu es triste. c'est plutôt normal, je dirais même sain, on se connaît à peine, pour ne pas dire pas le moins du monde. pourtant, j'imagine ton visage triste, et je n'aime pas l'image que j'ai dans les synapses. tu es gentil, de ces rares gentils que l'on croise rarement. ceux qui manient les mots, les esquissent dans des phrases douces, pour ne jamais contrarier. ceux qui se fondent dans la masse, et qui pourtant, lorsque l'on ferme à peine les paupières, sont les seules étoiles d'une voûte trop sombre. tu te lèves, tu t'écartes, et pendant une seconde, je me demande si j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas, quelque chose qui t'aurait frustré, froissé, qui t'aurait poussé à t'éloigner et à me tourner le dos. je ne vois pas ton visage, dans l'obscurité, même quand tu te retournes et que tu me signes la question qui me fait froncer les sourcils.

c'est une bonne question. qu'est-ce que je serais prêt à faire, pour un inconnu aux traits doux ? il y a évidemment l'argent, qui saute aux yeux, dans un monde capitaliste, surtout pour moi qui en manque. jusqu'à combien de billets je pourrais glisser entre tes mains sans le regretter plus tard ? ma main frotte mon menton, la barbe à peine trop longue irrite mes doigts. pas eu le temps de me raser, ces derniers jours ; ou alors, à la hâte, mal. avec une mauvaise mousse, mais peu chère. alors, l'argent... c'est compliqué. je n'ai rien. mais il y a le reste. l'affection. la présence. la tendresse, sous une certaine forme au moins. le genre de forme qu'on partage avec des inconnus réconfortants, après leur avoir offert un repas dans une ruelle ; un genre unique, extraordinaire, propre uniquement à deux êtres. et il y a la façon de te formuler les choses : si tu penses que je te drague, après un dîner aux chandelles fondues, tu vas te barrer en quelques secondes, et j'aurais perdu ta trace. si tu penses que je suis trop réservé, ça peut te blesser, ou bien t'agacer. je lève les doigts, laisse mes mains retomber sur mes cuisses. un peu trop impatient de parler. et puis, ça y est. l'éclair. l'orage dans ma tête, orage de génie, et le tonnerre qui prend forme de mots. "je veux qu'on soit amis. vraiment, amis." une seconde. "je veux que tu fasses parti de quelques uns de mes rêves. que tu sois le premier à venir goûter ma cuisine, quand j'aurais mon restaurant. je veux être là, aussi. en fait, non. je veux être là, surtout." emphase marquée qui se glisse même sur mes lèvres, qui suivent les syllabes. "je veux être sûr que tu ne sois jamais triste. et quand tu l'est, je veux que tu me le dises. je ne te jugerais pas. toi, tu n'as pas jugé les restes que je t'ai bidouillé ce soir." un grand sourire, et un éclat de rire qui se perd dans les airs, se métamorphosera en constellation, sans doute. un zodiaque hilare ; ça doit avoir fière allure. "t'as fait redescendre la pression. est-ce que je peux te serrer dans mes bras, juste quelques secondes ? tu m'as fait du bien. et je veux vraiment qu'on soit amis. je veux que tu puisses me parler sans filtre. tu veux bien, aussi ?" je me lève, les bras tendus, le sourire immense ; savant mélange de tout le stress de ce soir, flan percé par ta gentillesse, et de la fatigue des jours accumulés à être seul. new york est belle mais new york est grande, et avant toi je n'ai pas connu beaucoup de belles âmes.

@Ayun Sin
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( outfit ) même s'il n'entend presque plus rien depuis des années, ayun a l'étrange sensation en cet instant de sentir ses tympans vibrer. instinctivement, il porte une main à l'une de ses oreilles, touche de du bout de son index son appareil auditif. caché, juste là. lui sait qu'il est là, mais il est presque invisible aux yeux des autres. et dans l'obscurité d'une ruelle à peine éclairée, il est certain que maverick ne peut le distinguer.
est-ce la pression de son sang qui fait s'agiter ses tympans ? il ne voit que cette explication. néanmoins, quelle en est la véritable raison ?
parce qu'en effet, ayun n'entend que très peu de choses. il n'y aura que de grands bruits qui seront atténués au maximum pour lui. il n'en aura que des vibrations, des ressentis de plus en plus faibles avec le temps. il sait qu'il finira par être complètement sourd - ce qui, au final, ne changera pas grand-chose. alors il se demande, une brève seconde, si maverick n'a pas crié, n'a pas secoué la terre, fait trembler le sol sous leurs pieds.

mais non.
son interlocuteur est juste là, à signer, à accompagner parfois ses mains de ses lèvres. appuyer certains mots, en ajuster d'autres. et ayun demeure pantois au milieu de cet endroit où il observe son nouvel... ami ? c'est certainement de cela dont il s'agit. cet état d'hébétitude ne peut provenir que des mots qui lui sont adressés par dizaine. par centaine ! le cuisinier bavard s'agite, se redresse, les bras ouverts. ayun ne sait pas. n'en sait rien.

ses mains le long de son corps, extension de ses bras. elles ne servent à rien et lui est planté là l'air béat. les nymphes un peu entrouvertes et les paupières qui clignent une ou plusieurs fois. un petit tic qu'il a lorsqu'il a besoin d'enregistrer toutes les informations. n'en oublier aucune.
il songe que si maverick lui avait proposé de l'argent, de la nourriture, ou quoi que ce soit de vraiment matériel, cela lui aurait été sans doute plus aisé à comprendre. d'anticiper, aussi. là, avec cette idée d'être amis... c'est si différent qu'il craint que son cerveau n'est fait un court-circuit.
- désolé... je ne suis pas très doué avec ce genre de choses.
il l'avoue enfin, sans filtre et avec tout le naturel qui est le sien. néanmoins, ayun s'approche d'un pas ou deux, s'avance vers le brun qui mesure bien dix bons centimètres de plus que lui. assis, il ne s'en était pas aperçu. il se laisse serrer dans les bras avec une certaine maladresse, peu habitué à le faire.
- je veux bien que l'on soit amis. ta nourriture est très bonne, même si ce sont des restes.
il lui sourit avec sincérité bien que maverick soit une drôle de personne qui vienne chambouler son monde.
- toi aussi, tu me le diras si tu es triste ?
mais pas ce soir. non, ce soir, le ciel a pris de nouvelles teintes.

@Maverick Bishop
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( outfit ) t'avoir pris dans mes bras a eu trois effets, chacun profondément inattendu ; d'abord, il y a eu toi, les mains ballantes, ne sachant pas trop comment composer avec la situation, qui m'avait fait rougir, m'avait fait me demander si j'avais bien fait de serpenter autour de toi, d'enfouir ma chaleur contre la tienne ; flammes jumelles, feux follets dans une étrange ruelle, j'avais souri très fort, au point de presque m'en décrocher les commissures. et enfin, le dernier effet, sans doute le plus étrange d'entre tous : le lampadaire qui avait peiné à rester bien allumé tout au long de notre dîner improvisé s'était éteint dans un son de claquage, comme s'il s'était trop fatigué en son sport de lumière, s'était courbaturé, le corps d'acier distordu pendant que la nuit revenait nous engloutir. puis, comme si le naturel revenait, dans mon dos tes mains s'agitent, me font comprendre que la conversation reprend, alors je m'écarte, d'un pas, puis d'un second, te regarder signer d'autres mots, sent l'impensable arriver une seconde fois ; mes lèvres s'agrandissent encore, sourire qui occupe maintenant la moitié de mon visage, à n'en pas douter, comme une demi-lune dans le manteau de Nyx. signe de victoire, le poing qui revient vers moi. tu veux bien qu'on soit amis. ça n'a pas de prix, ça fait vibrer la ville entière, et c'est curieux, ça s'ajoute à tout ce qui a été étrange ce soir, depuis que nos regards se sont croisés, depuis que nos fourchettes se sont croisées, depuis que le troisième acte fut celui de nos bras qui se sont croisés aussi. tu es à part, une créature rare, tu irradies la douceur, la bienveillance, et ça me fait du bien. mon torse se soulève au fil d'une très grande inspiration, alors que le sourire faiblit à peine ; rien ne sert de lutter contre les vagues de bonheur, ça fait des années maintenant qu'elles inondent tout dès la première lueur de joie. c'est mon syndrome à moi, la phrase qui glisse entre les synapses depuis toujours, reptile chatoyant qui serpente, beau bijou qui vaut bien plus que toutes les parures ; les sentiments exacerbés, et si notre rencontre ne remonte qu'à une trentaine de minutes, tu as déjà chamboulé mon univers entier. "je suis rarement triste. parce que quand je suis triste... c'est la fin du monde." et c'est vrai, les couchers de soleil violacés deviennent émeraudes, le soleil devient coeur battant, le monde entier se ravage et perd toutes les lois qui le définissent ; quand le malheur vient habiller mon âme, toutes les coutures sont faites d'une tristesse cascadante, et comme face à la colère, comme face à la peur, je ne lutte jamais. je hausse les épaules. "mais je te promets que je t'en parlerais." un signe de main, comme une promesse dans l'air. "qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?" sourire qui reste bien accroché, corps qui retombe sur la chaise, mes yeux ne quittent plus les tiens non plus, et t'avoir là, dans mon univers
dans ma galaxie
dans ma constellation
m'emplit d'un bonheur simple et intense.

@Ayun Sin
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( outfit ) ayun aimerait bien dire à maverick qu'en général, les gens comme lui
(sourdes)
(différentes)
(handicapées)
elles n'intéressent pas grand monde.
souvent, elles suscitent la pitié. elles offrent leurs faiblesses les deux pieds en avant parce qu'elles ne peuvent pas faire autrement. la différence saute aux yeux. elles agressent, diront certains.
mais face aux gestes et aux mots de maverick, ayun n'en fait rien. il demeure muet et c'est très bien. il vient de se faire un ami, il n'a pas envie de le voir s'enfuir quand ses propres maux ne sont que la réalité d'un monde affligeant.
ayun n'est pas doué pour décrypter les émotions et les ressentis chez lui ; chez les autres, c'est peut-être bien pire. en marge de tout, en marge du reste. peu d'amis parce que ceux qui ne sont pas restés pensaient que lui, sa surdité, c'est plus grave. pourtant, en quoi l'est-elle, plus grave ? parce qu'elle est définitive ? irréversible ? elle ne lui fait plus mal ; elle ne le blesse pas au quotidien.
- alors quand je verrais le ciel pleurer, je penserais que tu es peut-être triste quelque part.
il déclare cela et sourit du bout des lèvres en voyant maverick lui faire la promesse. deux âmes perdues dans cette ruelle sombre. ils n'y voient plus grand-chose. c'est si délabré quand les coeurs se sont bien trouvés. ayun n'aurait jamais pensé gagner une amitié contre quelques déchets jetés.
et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
oui, qu'est-ce qu'on fait ?
maverick se laisse tomber sur la chaise mais ayun reste debout.
- on peut bien faire ce qu'on veut, n'est-ce pas ?
lui non plus n'a pas d'idée précise. la nuit est tombée depuis quelques heures, la lune a éclipsé le soleil. mais les étoiles brillent au creux des obsidiennes.
et puis finalement, une pensée s'égare dans l'esprit d'ayun. il revient vers son ami, signe dans l'obscurité.
- je veux voir la mer. tu viens ?
la main tendue dans la direction du brun, une invitation à le suivre. peut-être pas jusqu'au bout du monde parce qu'ayun, bien qu'aventureux, n'est pas toujours si téméraire, mais au moins à l'autre bout de la ville. c'est déjà ça. c'est déjà bien. imaginer que la réalité ne reviendra qu'après, une fois le soleil levé. au coeur de la nuit, tout est permis aux rêveurs.

@Maverick Bishop
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