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Rallumer les étoiles (Maverick)

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Longue, c'est vrai, la soirée l'a été. Pourtant, elle n'en perd jamais son sourire. En salle ou en cuisine, elle fait de son mieux pour donner le change, véhiculer l'image la plus positive qui soit. Ne pas ternir l'image des lieux, mission sacrée, propre à son emploi. Deux ans d'ancienneté, sans doute la plus vieille des employées aujourd'hui. Elle ne compte pas ses heures, ni son labeur. Elle aime être ici plus qu'elle ne devrait. Parfois, elle a le sentiment que le Jazzbab chasse ses rêves autant qu'il les nourrit. Parfois, elle se dit qu'elle devrait s'en aller pour ne surtout pas perdre de vue ses objectifs et ambitions. Mais jamais elle ne s'en va, parce qu'elle aime les lieux autant que la clientèle. Elle aime ses collègue autant que son patron... et c'est un must, finalement, d'avoir toujours l'impression de travailler en famille. Partir ? Pour aller où ? A vingt-six-ans, elle n'est pas vraiment dupe. Si le succès avait dû frapper à sa porte, il l'aurait déjà fait. Elle garde espoir, c'est sa manière de procéder, toujours. L'optimisme en écharpe, comme celle portée lors de ce stupide concours. Un sourire planté sur les lèvres et un service exemplaire.
Et qu'importe les regards qui peuvent parfois glisser sur elle, en salle. Elle ne s'attarde pas sur les clients aux remarques déplacées, ni même à ceux qui flirtent ouvertement avec elle lorsqu'elle passe commande. Elle se contente d'être aimable, c'est sa nature profonde. Empathique, serviable et agréable. On lui prête parfois de drôles d'intentions, sans qu'elle ne le remarque vraiment. On pourrait croire qu'elle fait du gringue alors qu'en réalité, elle se contente juste de faire son job. Lorsque les derniers clients s'en vont, elle pousse une longue respiration, satisfaite. Le service a été compliqué - pas plus que d'ordinaire - et la journée si longue. Elle rejoint les cuisines, enfile le tablier autour de sa taille. Elle distribue sourire et félicitations, comme si les encouragements étaient nécessaires. En famille, c'est toujours ce qu'elle ressent, même lorsqu'elle lorgne sur le numéro de téléphone abandonné derrière un ticket de caisse entre ses mains. Elle rigole, très faiblement, sans y prêter plus attention que ça. Elle le pose sur l'évier, attrape quelques couverts et commence à les nettoyer. Elle ne sent la présence de son patron qu'au moment où il se plante à côté d'elle et attrape le ticket. Elle lève les yeux vers lui... Une soirée comme un autre. qu'elle dit d'un ton presque blasé. Pourtant, l'amour, ça lui manque. Lequel ? Elle n'en sait rien, elle n'en a connu qu'un et préfère ne pas y revenir.
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chasseur de papilles, substitut aux lépidoptères multicolores qui auraient pu se perdre dans son filet aussi, Maverick il aime ces jeux de séduction. les premières bouchées, une fois l'odeur happée par les narines, et puis les débuts de sourire. comme s'il fallait louvoyer, Éros qui passe d'une table à l'autre, tablier noué autour des hanches, pas si sale, tissu qui n'a été souillé que par les rares traces de farine quand il s'est perdu dans les cuisines, au début du service, pour filer un coup de main aux apprentis. le coup de main s'est répercuté aussi pendant les déflagrations, quand les commandes deviennent trop nombreuses, que le rythme s'affole, samba de listes griffonnées qui s'agglutinent le long d'une hotte, épingles colorées qui les affichent-là. ils pourraient être croustillants, ou épicés, ces gribouillis, comme l'est la mayonnaise à l'espelette ou les crevettes tempuras qui sont glissées le long d'une fajita de maïs. sauces du monde entier, connaissance des cuisiniers, horizons qui s'entremêlent et des panoramas internationaux naissent des recettes qui se les jouent guide de saveurs. en cuisine, on sent l'odeur des poivrons qui grillent, des galettes qui dorent, et la tambouille de fromage chaud contre des légumes frais, les effluves s'en vont, quittent la pièce pour se réfugier au coeur même des assiettes dressées devant les clients. Maverick il remarque plusieurs fois le regard insistant d'un type assis là, les cils qui se la jouent route des étoiles et qui suivent la trajectoire de Nahéma. elle est douce, elle n'osera sans doute rien dire, là où bien d'autres avant elle, Javier y compris, ce bras droit imbattable, se seraient enflammées et auraient entraîné dans leur combustion bien des injures, cendres vulgaires qui giseraient au milieu des décombres de la brigade azur, flammes bleues qui s'éteindraient aux aurores, pile avant le prochain service. la salle se vide peu à peu, il ne reste aux tables que quelques aventuriers, et les derniers digestifs distribués, les pas s'affolent vers la sortie, le silence se fait, la seconde valse commence. sur l'index, sauce tomate parfumée d'herbes et d'épices, langue qui slalome et collecte les goûts, ronronnement contrarié, ça manque à peine de sel, et pourtant les autres doigts déjà s'arrachent aux lippes, viennent se saisir du ticket sur lequel un numéro est griffonné. il soupire, le chef, chasse une mèche frisée qui tombe devant ses yeux. "c'était le type à la chemise rayée, c'est ça ?" le chemin de cils, la foutue lourdeur jusqu'à la façon dont la jambe gauche martelait le sol, comme pour évacuer de la tension ; comme pour évacuer de la tension, le numéro glissé aussi. "dis-moi qu'au moins il t'a pas fait de la drague lourde tout le long du repas ? j'ai ses coordonnées sinon, j'le rappelle et j'lui explique comment on se tient dans un restaurant." tête secouée, cheveux qui s'agitent, Maverick il met au coeur de tout le bien-être de ses brigades, et surtout quand il les connaît depuis si longtemps. Nahéma est une sorte de sirène, à ses yeux, une sirène aux écailles rutilantes d'une fraîcheur douce, une sirène à la voix qui ne s'élève jamais trop haut ; elle est un peu l'envoûtement azur, finalement, celle qui fait revenir sans cesse de ses sourires et de ses doigts de fée les plus habitués.
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A ne jamais voir que le bien, on oublie souvent que le mal rôde, peu importe l'heure et le lieu. Nahéma, on la courtise, elle s'en rend bien compte. Elle ne laisse personne indifférent, c'est pas qu'elle s'imagine être plus belle qu'une autre mais elle remarque les regards appuyés et elle entend les compliments. Est-ce qu'elle y répond seulement ? Jamais, cœur en bandoulière, trop amer pour se laisser aller à aimer qui que ce soit plus qu'elle ne l'a déjà fait. Pour lui, rien que pour lui. Ephèbe au cœur de glace, juché sur des patins qui la retrouvait qu'un jour par an pour lui murmurer de douces promesses qu'il ne respecterait plus jamais. Elle l'avait perdu, son étoile, alors elle préférait encore être seule qu'accepter les propositions aussi indécentes et vulgaires que pouvaient parfois lui faire les clients du restaurant. Le papier est resté sur l'inox, juste à côté d'elle. Elle ne le regarde même pas alors que ses mains attrapent couverts et vaisselles. Elle n'y pense pas, n'y pense déjà plus. Elle aime les gens, sans doute un peu trop. Naïvement, elle ne voit en eux que le bien, jamais le mal. Alors la lourdeur, elle ignore ce que c'est. Pour elle, ça n'est jamais qu'un excès de gentillesse. Elle apprécie qu'on la regarde, elle apprécie qu'on lui témoigne de l'intérêt, bien sûr, mais elle n'en joue pas. Elle ne s'affiche jamais fièrement de son corps ou de ses formes sur les réseaux, elle ne s'habille jamais pour plaire ou provoquer, au contraire. Nahéma est une femme douce, sans doute trop douce pour un monde vorace qui finira tôt ou tard par la dévorer. Le cœur engoncé d'amour et d'affection pour tous ceux qu'elle croise, à commencer par son patron et ami. Elle tourne la tête vers lui, affichant un léger sourire. Oui, c'était lui. qu'elle dit, se souvenant vaguement des couleurs rutilantes de la chemise. Elle remet une mèche derrière ses oreilles, reprend son activité et plonge les mains dans l'eau savonneuse. Te dérange pas pour ça, il n'est pas méchant. qu'elle lui dit sans cesser de sourire. L'accalmie après le feu de l'action, quand la salle se vide et que tout le monde s'en va, c'est encore l'instant qu'elle préfère. Elle ajoute : Je suis une grande fille, tu sais ? Et puis, il faut savoir accepter les compliments même s'ils sont maladroits. elle jette un coup d'oeil au ticket, sort une main pour l'attraper et le froisser dans sa paume. Elle le jette dans la corbeille, à ses pieds, avant de relever les yeux vers Maverick. Mais j'y donne pas suite, j'y donne jamais suite. J'en ai pas envie... ou plus envie, depuis qu'il a rompu leur tradition comme on rompt une promesse. Le coeur lourd, en y repensant... d'autant que Noël approche. Un second Noël sans lui, elle le sait.
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mâchoire qui grincerait presque tant il la serre. la colère, comme l'amour, comme la peur, il l'éprouve mille fois, il est dans cette bataille comme un Atlas qui aurait le poids des sentiments sur ses épaules. il s'abîme, sous les émotions, il y voit ses propres abysses, songe parfois que s'il y plongeait, il peinerait grandement à refaire surface, à voir chatoyer sur les rivages les reflets d'un soleil levant. Maverick fuit les réveils aux aurores, dernièrement, parce qu'ils lui rappellent tous combien il est seul, dans son grand lit, dans son grand appartement. il y a bien son frère, ce frangin qui s'égare parfois la journée à traîner chez eux, coq en pâte qui se rêve roi du monde, mais Ricky a connu les grandes instances, la belle envolée, et même les soirées d'une élite à laquelle il n'aurait jamais cru pouvoir s'agrafer. il a connu le champagne onéreux, les rivières de diamant sur les plus belles peaux, il a connu aussi les rumeurs incessantes, les soupirs au passage d'un de ces futurs détenus ; prison de remords, prison de réputation, lui aurait préféré ne jamais en faire partie. mais le succès n'est jamais silencieux, il s'accompagne, pour le chef, de bruit dans ses cuisines, de son dans sa salle, de discussions qui se prolongent, jusque tard la nuit, quand lui aimerait bien voir s'éteindre les étoiles sous le poids des paupières que l'on ferme. mais pour l'instant, il ne croit pas en l'apaisement des constellations, il est agacé, les poings fermés, le visage qui l'est tout autant. "je sais bien que tu te débrouilles, c'est juste que..." lui n'a pas les mots des clients, n'a pas les numéros griffonnés, sans savoir si c'est parce qu'on l'estime inatteignable, ce qui serait une insulte à ses équipes, puisque sans elles il ne serait rien, ou si c'est parce qu'au contraire, on connait ses limites, on sait, en murmures qui se passent comme des cigarettes d'herbes un soir d'été, la vitesse de ses sentiments, pareils à des trains dont la gare serait trop loin en son sein. "je déteste quand ils font ça, parce que j'ai peur qu'ils aillent plus loin. mais si tu me dis que tu gères, c'est que tu gères." il lui voue toute confiance, lui voue même un respect très profond, sans doute plus qu'à la majorité de ses contemporains. parce qu'il ne l'a jamais vue se départir de son sourire, se départir de cette douceur qui lui est si caractéristique, sauf quand elle évoque les fêtes esseulée, les célébrations avec des guirlandes auxquelles elle aurait préféré accrocher son coeur, plutôt que de le porter si lourd. "je suis sûr qu'il avait une bonne explication pour te louper. et même s'il ne le fait pas..." il sort des assiettes, Maverick, et d'une main savante fait flamber les restes de la soirée, légumes qu'il fait dorer, presque caraméliser, et à côté, belles pièces de viande qui sont en train de cuire. les odeurs envahissent la discussion, chassent les malheureux souvenirs de sucre d'orge abandonné et de neige fraîche sur laquelle les larmes ont coulé. "t'es une vraie magicienne, ici et partout ailleurs. je suis persuadé que quelqu'un de bien va s'en rendre compte et... t'auras tout l'amour du monde." tout l'amour mérité, il en parle comme un expert, un homme qui l'aurait connu, cet amour pluriel, et pourtant, il ne s'en souvient presque plus, ça fait trop longtemps, même si la brûlure au coeur sait s'arrimer.
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Oui elle se débrouille, elle a toujours su se débrouiller. Depuis qu'elle a quitté le domicile familial, elle s'en est sortie seule. Admirablement bien, contre toute attente. On lui avait prédit une grande carrière, bien loin des fourneaux, du service et des restaurants. Pour autant, elle ne regrette jamais ses choix. Nahéma est heureuse. Chez elle, c'est naturel. Savoir se contenter de ce qu'on a, c'est aussi savoir accepter ce que l'on est sans avoir à se mettre la pression. Vivre au jour le jour, prendre chaque matin comme la chance de réécrire son histoire et accepter chaque nuit comme la point final d'un nouveau chapitre. Ecrire sa vie à l'encre d'aventures sans jamais avoir à se sentir enchaînée à ce qu'on attend d'elle, ce qu'on veut d'elle. Bien sûr que les mois ne sont pas toujours simples, bien sûr qu'elle voudrait parfois plus de liberté mais elle se débrouille. C'est l'essence même de ce qu'elle. Les mains dans l'eau, les couverts qui glissent entre ses doigts. Elle sourit dans le vide. Ils n'iront pas plus loin. qu'elle répond, dans le vague. Non, jamais, même si elle leur en laissait l'opportunité. La renommée du Jazzbab en fait un restaurant où les débordements n'existent pratiquement pas. Une safe place, comme on en fait rarement. Elle peut être belle, Nahéma, elle sait que personne ne lui manquera jamais de respect. On flirtera avec, c'est sûr, et parfois ça sera lourd. Mais ça ne débordera jamais. Et même si ça arrivait, je sais que je peux compter sur toi. elle lui adresse un clin d'oeil complice. Elle se débrouille, c'est vrai, mais elle est heureuse de savoir qu'elle peut, depuis deux ans, se reposer sur les épaules solides d'un homme qui la traite avec déférence et respect. Leur relation est profonde, c'est une véritable bénédiction. Elle s'en réjouit, chaque jour, et s'en félicite. Etre proche de Maverick, c'est comme côtoyer les étoiles. C'est rêver grand sans avoir l'sentiment de rêver trop grand. Et quand elle évoque un rendez-vous manqué - il est d'ailleurs l'un des seuls à être au courant de cette histoire - et qu'elle sent la flamme s'éteindre en elle, il est là pour la rallumer. Il souffle sur les braises, doucement, pour que le feu reprenne. Elle sourit à nouveau en l'entendant s'activer près d'elle. S'il en a une, il prend son temps pour me la donner. dit-elle, un peu amère. Pourtant, c'est un peu de sa faute, au fond. Juste nos prénoms, rien de plus, c'était ce qu'ils avaient décidé dès le premier rendez-vous. On échange pas sur nos vies, on ne se connait pas ailleurs, pour préserver le Miracle de cet amour givré. Maverick reprend la parole, la complimente avec sincérité. Nahéma accroche le torchon sur l'attache et se retourne vers lui. J'ai tout l'amour dont j'ai besoin ici, tu sais. elle lui glisse en s'approchant de lui, déposant un rapide baiser sur ses joues rugueuses. Elle attrape la vaisselle fraîchement nettoyée et commence déjà à la ranger. D'ailleurs, tu voudrais pas plutôt me parler de tes amours... c'est plus distrayant. qu'elle ajoute en rigolant doucement, faisant claquer ses talons sur le sol marbré de la cuisine.
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souffle du nez, le dragon échaudé, parce qu'il ne trouve pas forcément les bonnes syllabes pour ses maux à elle, ne sait pas tout à fait comment il pourrait, apprenti musicien, reprendre la symphonie entière, l'arranger. et tout ça pour donner raison à un inconnu, en plus ? il en avait entendu parler de longues heures, de ce type à l'abandon facile, de ce type dans les cheveux duquel les flocons devaient s'accrocher, comme autant de guirlandes. c'était à ses yeux un conte de Noël, mais à l'envers, puisque pour l'instant, l'héroïne s'en trouvait blessée. "je suis persuadé qu'il va réapparaître quand tu t'y attendras le moins. c'est toujours comme ça, avec les princesses !" il n'aimait pas ces histoires tristes, n'aimait pas les récits bleus, ceux-là même qui couvrent le coeur d'un peu trop de givre, le font devenir arctique. peut-être est-ce à cause de son coeur à lui, qui ne se laisse jamais endormir. alors il sursaute à peine, en entendant la question, et s'évapore le ronronnement né de lui-même quand elle a souligné l'amour qui flotte partout ici ; l'amour qui embrase les ingrédients comme les coeurs de l'équipe ; l'amour qui reste, sourire sur toutes les lèvres, moins intense que l'Amour en lui-même. "il n'y a pas grand chose à dire, tu sais." plus distrayant, ça ne l'est pas tout à fait. il pourrait lui raconter tous les rendez-vous où le myocarde s'est emballé, et que la langue l'a suivi, faisant fuir les prétendants par dizaines, peu accoutumés à ce qu'on leur demande de porter la couronne dès le premier soir. il pourrait lui raconter certains autres de ces premiers soirs, suivis de premiers matins, où la silhouette s'agitait dans les draps, faisait crisser le plancher de sa chambre. un rayon de lumière traversait la pièce, ou bien peut-être que c'était un pétale de sommeil, l'esprit dans le gaz, toujours est-il que lorsqu'il rouvrait les yeux, Maverick était seul. peu importaient les promesses de la veille, peu importaient les mots susurrés entre deux râles d'extase quand Éros était venu se perdre dans la literie, avant de céder son trône à Morphée et Hypnos. les amours des mortels avaient cela d'à la fois infiniment beau et d'infiniment triste qu'elles étaient éphémères. Maverick aurait seulement aimé que les siennes le soient un peu moins. "j'ai vu un type la semaine dernière. il avait des mains énormes, et une belle voix. un passionné de cinéma, il était réalisateur ou bien j'sais plus trop quoi pour un film à petit budget et..." il soupire, passe une paume dans ses cheveux à lui. "il m'a demandé si on pouvait juste se contenter d'un soir, d'une nuit, j'ai répondu non, il a suggéré les toilettes, histoire que je ne l'emmène pas chez moi. comme si c'était un argument. paie ta romance." il avait commencé à s'affirmer dans ses désirs, Ricky, et son coeur s'était paré de ronces, et celles-ci ne partaient pas, peinaient à laisser éclore quelques roses à même l'épiderme. "donc, bilan pas ouf. il a payé sa part, et s'est cassé, avec ses grandes mains dans les poches. comme tous les mecs ; j'crois plus trop en l'amour, je pense que quand tu l'as connu une fois, t'es foutu après. chacun son tour, chacun sa chance." il se mord les lèvres, fait tourbillonner la fourchette dans son assiette, attrape seulement du vide, termine de faire cuire la viande.
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Et Noël s'en était allé, emportant avec lui les Miracles annoncés et les espoirs de la jeune fille. Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis et elle n'avait jamais retrouvé le sourire, ça non. Elle était éprise d'un mirage depuis si longtemps. Cet homme, illustre inconnu, qu'elle ne revoyait qu'une fois l'an et toujours au même endroit. Ils ne partageaient rien de plus que ces instants-là, à virevolter sur la patinoire en s'aimant comme le font les adolescents maladroits. C'était si simple parce qu'au fond, ce n'était qu'une parenthèse. Elle sait, la belle, que s'abandonner à un homme ne serait jamais tâche facile. Eprise avant tout de sa liberté, de ses passions et de ses rêves de gloire. Partager tout ça avec un autre, elle ne s'en sentait pas capable, pas encore. Alors lui, il était le prince dont elle rêvait. Trois-cent-soixante-quatre jour par an, elle pouvait n'être qu'égoïsme, musique, cuisine et influenceuse. Un jour de bonheur, un seul, elle y trouvait son compte. Mais il n'est pas venu et elle en avait souffert. Il avait sans doute trouver mieux, n'est-ce pas ? Sans doute que le prince a préféré une princesse en CDI qu'une simple intermittente. qu'elle répond laconiquement, presqu'en plaisantant. Le fond est pourtant vrai, si elle s'était contenté de leur rendez-vous, peut-être qu'il en espérait plus. Le fait est qu'ils en avaient jamais plus parler, depuis le tout premier. Une seule fois, on n'se connait pas, on n'se sait pas et on se retrouve ici l'année prochaine, c'étaient les termes... alors elle change de sujet, change de supplice. Pas qu'elle soit particulièrement fermée à l'idée de parler de lui mais chaque fois qu'elle le voit apparaître sous ses paupières closes, elle sent un tourbillon l'emporter et la noyer. Visiblement, Maverick n'est pas mieux loti qu'elle. Elle l'écoute, attentivement, tout en poursuivant ses tâches. Elle est triste d'apprendre tout ce dont il parle même si elle émet un léger rire lorsqu'il évoque les grosses mains de son dernier rendez-vous. Elle aime la sincérité de son patron/ami, elle aime sa manière si singulière de raconter, d'évoquer. Elle ne se lassera jamais de ses histoires même si, crève-coeur, elle sent son derme se tendre lorsqu'il termine. Alors elle laisse tomber ce qu'elle tient, s'approche de lui par derrière et l'enlace à la taille. Elle pose sa tête contre son dos. Ils ne sont pas foutus de t'apprécier à ta juste valeur, s'ils savaient... si j'étais un mec, c'est avec toi que j'voudrais être, personne d'autre. elle sourit, fermant les yeux. Elle se détache de l'étreinte, l'embrasse dans la nuque et retourne à ses occupations, nettoie plan de travail et espaces de rangement. Si ce que tu dis est vrai, toi et moi sommes condamnés à vivre seul à jamais. elle pousse un nouveau soupire. Une énorme colocation avec une dizaine de chats, ça te tente ? elle glousse, sans s'arrêter d'astiquer.
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âmes qui s'enlacent, tendresse infinie qui émane de leurs runes à eux, magie des esprits désespérés d'amour. malades d'amour. certains aimeraient leur souffler quelques autres incantations à l'oreille, celles-ci maléfiques, leur rappeler qu'au moins, à ne pas avoir de prétendant digne, ils n'avaient jamais le coeur brisé. et Maverick de leur répondre, les yeux chargés de larmes, qu'il avait aimé tendrement, passionnément, intensément, le premier baiser, les premiers yeux d'émeraude, les premiers frissons sous la chair. qu'il les avait tous égaré au départ du prince de son adolescence, en même temps qu'il avait fallu enterrer les prémices d'une romance éternelle ; peut-être qu'elle aurait fini par faner, avec le temps, ou bien peut-être qu'elle aurait fait naître une roseraie entière aux couleurs de leurs arc-en-ciels. tout restait hypothétique, tout restait muet, au beau fixe aujourd'hui. "t'es mignonne comme tout, mais j'aurais pas été à la hauteur, je pense. je suis nul en patin, tu vois ?" rire doux qui s'échappe, résonne sans aucun doute d'un corps à l'autre, mains frôlant le derme en même temps que leurs coeurs sont dans le même axe. peut-être qu'ils battent l'un contre l'autre, derrière la chair, derrière les os. peut-être qu'ils ont trouvé une mélopée commune, les deux coeurs las. et puis la symphonie prend fin, bout des lèvres sur la nuque, ça le fait sourire un peu plus fort alors qu'elle reprend ses tâches aussi. "j'pense que je peux être pas mal infernal à vivre. control freak du ménage, control freak de la cuisine, enfin ouais, control freak en absolument tout, j'suppose ?" comme une façon de toujours garder la barre, de toujours diriger le navire sans jamais échouer en océan inconnu. hydres qui seront là pour abattre les vaisseaux dont ils se sont entichés, de leurs grandes tentacules, à chaque étape ; ou bien sans doute finiront-ils par atteindre un littoral enchanteur, aux belles fleurs, aux belles saveurs, et aux belles odeurs d'amour ? ça le fait rire, Ricky, de les imaginer à deux dans un appartement bien trop petit pour héberger les dizaines de matous qui viendront faire leurs griffes sur les papiers peints irisés, qui viendront réclamer des caresses en recouvrant les corps fatigués d'une longue journée, étalés dans l'un des grands canapés. peut-être que les chats finiraient par les recouvrir entièrement, et qu'ils deviendraient un amas félin ? drôle d'image, curieuse créature, ça le fait rire plus fort d'imaginer tous ces poils de chat qu'on aura tant de mal à détacher de tous les tissus. "on en prendra une vingtaine, ce sera mieux. quoiqu'avec mes chiens..." Dag et Nótt, la femelle brune aux poils de jais, le mâle blanc comme la neige, nuit et jour du panthéon nordique qui avaient fait les siens depuis qu'il les avait adopté, trois ans en arrière, minuscules boules de poil qui avaient bien grandi. il avait leur amour ; c'était déjà ça. "au pire, on prendra un énorme penthouse, un truc vraiment gigantesque, quand tu auras été repérée pour ton chant. on vivra une vie de divas, et les chiens et les chats ne se croiseront pas." il balaie l'air, retourne les pavés de boeuf dans la poêle, de l'autre main distraite continue d'émincer plus finement les échalotes, leur prépare un repas divin, s'il en est bien un.
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Elle aime cette proximité qu'ils partagent parce que pour la première fois depuis longtemps, elle se sent chez elle dans ses cuisines, auprès de lui. Elle sait qu'elle a trouvé sa place, parfois à contrecœur elle le pense si fort. Elle voudrait être dans les étoiles mais fatalement, la réalité lui a fait comprendre à bien des égards qu'elle ne serait jamais mieux qu'ici. Il rigole un peu, il fait un peu d'humour et elle rigole à son tour, légère. Je t'apprendrai. elle lui susurre, comme une promesse. Si faire du patin était une condition sinequanon, elle zonerait près de la patinoire tous les jours pour se dégoter un prince, même un second rôle. Toujours est-il que Lance était différent. Pas tant qu'il soit plus intelligent, plus beau (ça oui il était plus beau que tous les autres) ou meilleur, c'est juste qu'il avait ce charme indéfinissable des premières rencontres, des premières fois. Chaque hiver, quand elle le retrouvait, c'était comme si elle ne l'avait jamais quitté et comme si elle le rencontrait à nouveau. C'était bien, c'était naturel... et la chute avait été si dure. N'y pense pas, qu'elle se dit en se blottissant contre son ami. Puis se détache, il précise le fond de ses pensées et elle hausse les épaules. Le contrôle, c'est une notion abstraite et elle sait, par nature, que chacun l'exprime de manière assez singulière. En ce qui la concerne, c'est sans doute travailler ici qui manifeste pour elle un besoin de rester maître d'une situation qui lui échappe. Si ton seul défaut est de vouloir garder le contrôle de ta vie... c'est pas insurmontable, tu sais. qu'elle dit en continuant de frotter. Il s'amuse de ce qu'elle soulève, un monde dans lequel ils habiteraient ensemble. Elle rigole à sa première remarque, se rappelle de ses chiens qu'elle a déjà eu l'occasion de voir sur les réseaux sociaux mais également en vrai. Elle voudrait répondre mais lorsqu'il parle de la musique, elle se rembrunit. Rêve illusoire qu'elle nourrit depuis toujours... et pourtant. Elle sait qu'elle n'y parviendra pas, elle ne l'a encore jamais dit à haute voix. Elle devrait sans doute, au fond. Elle en est consciente, plus que jamais. Elle retourne à l'évier, passe le chiffon sous l'eau et l'essore entre ses mains. Sensation étrange que de sentir que le bonheur lui a déjà échappé une première fois en plein hiver et qu'il risque de lui échapper encore. S'il n'y a plus Lance, s'il n'y a plus la musique, que me reste-t-il ? Elle soupire en silence. Un penthouse, l'idée est séduisante, j'aime. elle ment, malgré elle. Elle ne veut pas gâcher l'atmosphère légère qui réside ici, elle veut préserver cette cuisine de ses propres angoisses. Non, pas ce soir, elle a le sentiment qu'il a besoin qu'elle reste de bonne humeur. Elle se décale, se rapproche de lui. Qu'est-ce que tu nous prépares de bon ? elle demande avant d'ajouter : Je crois que si je devais vivre avec toi, je devrai sans doute dire adieu à ma ligne... ta cuisine est tellement bonne. elle glousse, comme une gosse. Avec lui, je peux rester légère et contre toute attente, ça lui fait du bien.
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non ce n'est pas tout à fait le seul de mes défauts. il n'ose pas le dire à voix haute, a peur qu'on lui en demande plus, qu'il se trouve obligé d'étaler une liste longue comme trois bras ; il a peur, souvent, et c'est bien là sans doute la pire de toutes ses failles, celle à laquelle il ne peut rien changer. le coeur qui bat trop vite, les poumons qui inspirent trop d'air, ou bien trop pas assez, et il s'emballe, les mots s'emmêlent, il bégaie, parfois, même. il ne sait pas comment lutter, ni contre les vagues d'incertitudes, ni contre les torrents de colère, il la maîtrise mal, déteste sentir ses phrases s'empourprer, toujours effrayé d'en dire trop. lieutenant pas tout à fait préparé à la guerre qu'on le force à mener, il oscille souvent sur deux pieds quand il est agacé, tente de contrôler sa bouche, de l'empêcher de jouer les gorgones, mais il n'y arrive jamais vraiment. prétendues vérités crues qui sortent, lui est pourtant le maître des cuissons, mais tout est brutal, tout est sanguinaire, et il déteste se sentir en colère. mais je ne dois pas être le seul, qui a un jour vraiment aimé ça ? la question ne se pose sans doute pas, pas plus que pour la liste de ses défauts, à laquelle il ne répond que d'un hochement de tête. "tu dois avoir raison." aux crépitements des échalotes et de la viande le long du beurre, répondent à la fois les effluves alléchantes qui raniment la faim un peu plus, et surtout le bruit des gouttes d'eau dans l'évier, le bruit des chiffons que Nahéma essore, après avoir rincé et nettoyé. il aime cette chorégraphie, Maverick, ce ballet presque naturel de leurs corps ; lui cuisine, il fait caraméliser ; elle nettoie, souvent prête sa fourchette aussi et l'aide à élaborer. peut-être qu'un jour il pourra lui avouer qu'elle a inspiré quelques-unes de ses recettes préférées, ou bien peut-être qu'un jour il lui demandera si elle aimerait composer sa propre carte, rien que quelques semaines, pour ne pas faire gueuler le bras droit qui n'a pas tout à fait eu cette chance. lui a une confiance aveugle, mais il n'a pas ces rares moments volés au temps. elle s'approche, prédatrice en mal des noms à poser sur tout ce qu'il coupe, émince, cuit, dore, depuis une quinzaine de minutes. il sourit un peu, retourne le pavé devant lui, pas tout à fait maçon, ou alors constructeur de palais des délices. "pavés de boeuf avec une sauce aux échalotes. c'est tout simple, je sais, mais j'avais pas la tête à me lancer dans un truc hyper élaboré..." pas la tête à grand-chose, ces temps-ci, sauf à la fatigue et à la consternation, mais il sait qu'il doit les abattre toutes les deux, devenir chasseur de primes s'il le faut pour chasser toutes les ombres dans son cerveau. "j'ai même tellement la flemme qu'il faudra sans doute décongeler un gratin dauphinois ou j'sais pas trop quoi... t'as envie de quoi pour les sides ?" il tourne les échalotes, les voit se réduire, et sourire aux lèvres, ajoute quelques notes à leur symphonie de conversation. "promis, si on devait vivre ensemble, tu aurais le droit à des petits-déjeuners et des dîners improvisés de reine. là... j'suis en mode zéro effort. je garde mes efforts pour les joggings à cinq heures du matin tous les dimanches qu'on fera ensemble, n'est-ce pas ?"
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