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Rallumer les étoiles (Maverick)

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Et pourtant il y a cette réalité crue qui existe et subsiste quelque part en elle. Tu n'y arriveras jamais, on ne s'imagine pas ce que ça fait que de sentir que nos rêves ne pourront jamais être atteints. Les voir se défiler, s'estomper avec le temps pour devenir de moins en moins net. Perdre de vus nos objectifs, c'est sans doute le plus grand des maux qu'on puisse affronter. Un deuil, vraiment. Un deuil à faire, celui d'une vie qui ne nous appartient pas et qui ne nous appartiendra jamais. Pour Nahéma, c'était compliqué de raccrocher. Une partie d'elle sait qu'elle ne sera jamais la chanteuse qu'elle aspire à être, l'artiste qu'elle se rêvait de devenir. Elle était jeune quand elle avait commencé les castings et personne n'avait voulu lui offrir sa chance. Aujourd'hui, malgré l'abondance des réseaux sociaux et toutes les portes que ça pouvait ouvrir, elle savait qu'elle ne faisait pas le poids face à une nouvelle génération plus rodée et plus au courant des codes. Elle même ne savait jamais quel hashtag utiliser pour ses vidéos. Non, tu n'y arriveras pas, certitude ancrée en elle depuis quelques mois déjà. Sans doute que le rendez-vous manqué l'avait précipité dans cette espèce de demi-conscience où elle comprenait enfin que les rêves ne sont là que pour être des rêves. Finir sa vie derrière ces fourneaux, ça n'était pas plus mal, en soit. Elle y travaillait depuis déjà deux ans, elle s'y sent bien. La compagnie de Maverick est agréable et l'alchimie est réciproque. Pour autant, c'est difficile de l'entendre parler d'une vie dans laquelle elle serait une star alors qu'elle est en plein deuil de tout ça. Elle fait abstraction de ses propres démons, se concentre sur lui. Elle sent qu'il a besoin d'elle plus que l'inverse, ce soir. Alors elle se rapproche, se fait légère. Il lui raconte les plats qu'il cuisine et elle sourit. Tout y est, de la présentation à l'odeur, elle sait déjà qu'elle va se régaler. Elle note néanmoins une légère touche d'ombre au discours de son ami mais ne s'en offusque pas. Te prends pas la tête Mav'. De toute manière, il n'y a plus que toi et moi par ici... autant ne pas se compliquer la tâche. elle dit en jetant un oeil autour d'eux. Le silence de la cuisine mais le chant des échalotes qui dansent dans la poêle. Elle sourit, malgré tout. Un gratin, ça sera parfait, je m'en charge. qu'elle lance, doucement. Elle pourrait se résoudre à un plat réchauffé mais pour faire écho aux maigres efforts de son ami, là voilà qui attrape déjà les pommes de terre et commence à les éplucher. Je m'en charge. qu'elle ajoute, souriant et malicieuse. Elle rigole doucement à sa dernière remarque sur un hypothétique jogging imposé alors qu'elle en est déjà à sa quatrième pomme de terres. Je suppose que c'est le prix à payer pour manger comme une reine. Dans ce cas, c'est noté, tous les dimanches. elle précise sans se départir de sa bonne humeur. Elle ouvre l'eau, nettoie les aliments dans la passoir avant d'attraper un plat à gratin. Elle trouve un couteau propre et sur une planche, elle commence à couper de fines lamelles de patates qu'elle dispose doucement dans le plat.
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symphonie de ce qui cuit et de ce qui se coupe, de ce qui se gratine et de ce qui lentement attend son tour. échalotes qui rejoignent le fond de beurre, pendant que la viande est retournée à nouveau ; Maverick l'aime bleue, et il se souvient à peine de la cuisson préférée de Nahéma. il se contentera de la faire cuire de nouveau si besoin. en attendant, il se détache rapidement à ses fourneaux, empoigne le noeud azur de son tablier, le défait, fait de même avec Nahéma qu'il enlace rapidement, remerciements silencieux qu'il lui adresse d'être toujours là, d'être toujours douce. amitié qui a dépassé depuis longtemps le stade professionnel, il sait qu'aujourd'hui, s'il devait les revendre, ses brigades, il lui assurerait un avenir glorieux, et sans aucun doute de nombreuses soirées libres pour pouvoir chantonner ensemble, rigoler ensemble, vivre ensemble. "alors si on ne se prend pas la tête..." les tissus sont jetés sur une table ronde, il la tire sur le carrelage, ça racle un peu, disperse sans doute quelques poussières des carreaux bleus et blancs. tabliers deviennent nappe qu'il tisse du bout des doigts, s'improvisant pro de l'origami, recouvre la surface entière, puis sort de la vaisselle juste faite, encore chaude, deux assiettes, et autant de fourchettes et de couteaux. il sourit quand elle glisse le gratin dans le four, sourit aussi quand il éteint le feu sous la sauce aux échalotes, retourne une énième fois la viande ; pas bleue ce soir, visiblement. il les imagine tous les deux, un instant, à vivre entre chiens et gratins, à aller courir les dimanches matins en se rappelant combien le gâteau de la veille avait été une merveille sucrée, à échanger sur la salade d'un invité qui aurait manqué d'épice. une existence quasi parfaite, libérés sans doute de leur solitude. peut-être qu'il est déjà marié, lui, qu'il a des enfants, qu'il embrasse quelqu'un le soir, qu'il rêve aux cadeaux qu'il fera à sa famille, peut-être même qu'il m'a oublié. il pense rarement à Milas, mais chaque pensée se voile de mille teintes complexes. peut-être tout simplement pour ça qu'il pense à lui moins souvent ; pour éviter de se rappeler ce qui avait été, se consacrer uniquement à ce qui pourrait être. et pour l'instant, ce qui pouvait être, c'était uniquement le gratin express, la viande pas si bleue, et la sauce aux échalotes. assiettes qu'il dresse rapidement comme il le faisait à Noël pour ses plus jeunes frères et soeurs, pliage de serviette pour que ça ressemble à un sapin, ou à une étoile, et tant pis si l'on n'était pas encore en décembre, et tant pis si l'on ne voyait la voûte que dans les yeux l'un de l'autre. au moins, tout était plus doux, quand on avançait à leur rythme. "tu te rappelles de ton tout premier amour, toi ?" il secoue la tête, détache les cheveux emprisonnés toute une journée de l'élastique, suffisamment loin des poêles pour ne pas que la sauce aux échalotes devienne sauce aux cheveux.