don't stop dancing til the curtains fall (nahéma)

Dim 22 Oct 2023 - 22:12

@Nahéma Jones

étoiles solitaires perdues dans une mer galactique, lui la laisse dessiner la queue de la comète, la laisse aux commandes du vaisseau qui franchit les foules, du vaisseau qui lui fait voir d'autres constellations. il a la tête qui tourne, et il le sait à force, c'est le premier symptôme de la gueule de bois du lendemain ; le premier symptôme qui lui polluera la journée, le poussera à boire de nouveau le soir, sortes de cercles vicieux qui lui font des bracelets au bras, des chaînes aux chevilles. il a pris l'habitude des migraines, pris l'habitude des danses inexactes, parce que la fée lui en réclame souvent, et lui n'aime pas les ballets. mais comme à chaque fois qu'elle apparaît, il se dit que les efforts sont nécessaires. si elle vient, prend le risque de se cramer la membrane des ailes à chaque fois, il peut au moins lui accorder quelques roulis de hanches, quelques pas qui s'esquissent d'eux mêmes. il n'a plus le cerveau en ordre, dans tous les cas, quand elle se manifeste, et il ne guette plus le regard des autres. enfin si, par intermittence. il ne sait pas, il n'est pas sûr. ses pensées sont floues, invasives, comme s'il était branché sur une mauvaise fréquence radio. il l'écoute parler, sent ses doigts sur sa joue, et il ne sait pas quoi faire, parce qu'avec elle il n'ose jamais grogner, n'ose jamais aboyer. peut-être faudrait-il le faire, une fois ? pour qu'elle cesse de métamorphoser ses soirées, de les rendre tristes en les accrochant à celles de Wesley ; il sait qu'il répand toujours son venin, qu'il empoisonne toutes les auras qui s'accrochent à la sienne. il ne comprendra jamais pourquoi elle accepte de venir perdre la couleur de ses ailes de papillon en venant graviter autour de ses flammes à lui ; elle pourra accuser l'amitié tant qu'elle voudra, il continuera de faire semblant d'être incapable d'appréhender ce concept. et pourtant... pourtant, pour son étoile, pour sa gemme, pour sa soeur même, pour toutes ces lueurs qui brillent dans ses cieux à lui depuis si longtemps, est-ce qu'il ne ferait pas la même chose ? il pense à Ambroise, quelques secondes, se rappelle qu'il lui ment. qu'il fait ça pour se donner davantage d'allure, pour avoir l'épaule plus solide quand il aura besoin de pleurer dessus. mais si Ambre se rendait compte de l'entourloupe, de cet ami en proie à ses propres addictions qui tentaient de l'aider, lui, à en sortir, est-ce qu'il continuerait de croire que la rédemption est possible ? les pensées sont brouillon, encore plus, elle n'aurait pas dû évoquer l'amitié, la fée. "tu penses vraiment qu'on est amis ?" c'est froid, un peu sec, très tranchant, à n'en pas douter, peut-être même qu'il a égratigné les ailes de ses dents. "apparaître de nulle part à chaque fois et m'aider à me rendre compte que je danse dans un champ de ruine et pas sur une piste, ce n'est pas être mon amie. c'est..." la voix se brise ; il a besoin d'alcool, d'inhiber les cordes vocales au plus vite. "c'est de la magie malfaisante, je pense, de la magie noire, tout au plus. j'peux pas... j'arrive pas, et tu veux pas comprendre, et ça m'rend dingue !" la voix qui s'élève à peine, mais il ne se détache pour autant pas.

Lun 30 Oct 2023 - 13:42

@Wesley Hawkins

(OOTD) Tu penses vraiment qu'on est amis. La question est terriblement douloureuse pour la jeune femme qui, jusque là, faisait de son mieux pour garder à distance les émotions qui menaçaient de la faire imploser. Elle n'aime pas le savoir comme ça, elle n'aime pas non plus avoir à jouer ce rôle en permanence et déteste sans doute encore plus d'avoir à suivre son activité sur les réseaux sociaux et de se présenter à lui quand il n'en avait, somme toute, pas envie. Tu te tapes l'incruste, et elle le sait. A chaque fois, elle apparait quand il en a le moins envie. Et pourquoi ? Une simple question de sa part lui prouve qu'elle ignore tout de la réponse. Nous ne sommes pas amis, c'est ce qu'il veut dire. Et pourtant, elle a l'impression que oui. Malgré tout ce qu'il fait pour tenter de la maintenir à une distance raisonnable, elle est là, toujours. Se matérialisant toujours dans les pires instants, aux pires moments. C'est ce qu'il rajoute, d'ailleurs. Il parle même de magie noire. Bien sûr qu'elle n'est que sortilèges, que pourrait-elle être de plus à ses yeux sinon de la prestidigitation ? Elle qui n'apparaît que lorsqu'il croit ne pas en avoir besoin... pourtant, tu en as besoin, mais cette certitude n'existe que pour elle, fatalement. Nous ne sommes pas amis, c'est ce qu'il prétend et ça la blesse, bien sûr, parce qu'elle le considère ainsi. Même s'il n'est pas là pour elle, même s'il n'appelle jamais et même s'il la repousse constamment, elle l'aime. C'est peut-être malsain et sans doute que ça ne rime à rien mais Nahéma est entière, passionnée... ce qu'elle fait, elle le fait toujours avec le coeur. T'as raison, on n'est pas amis. qu'elle rétorque sans perdre de sa superbe et de sa lumière. Non, tu ne m'éteindras pas, qu'elle sous-entend presque en continuant de sourire. Mais t'auras beau prétendre le contraire, t'as besoin que j'apparaisse dans ces moments-là. il va te rembrouer et elle le sait, mais elle s'en moque. Son mauvais caractère, son arrogance, tout ça, elle peut le supporter. Nous ne sommes pas amis qu'il prétend mais elle sait qu'il a tort. Car les amis sont ceux qui insistent et reviennent même lorsque vous faites tout votre possible pour vous en éloigner. Tu peux continuer à jouer la carte de l'indifférence, je ne baisserai pas les bras. Ce soir, demain, la semaine prochaine... je réapparaîtrai, toujours. elle hoche la tête, convaincue d'être là où elle doit être. Une vraie amie, c'est tout. Parce qu'il aura beau tendre les deux mains pour l'empêcher d'approcher, elle écartera toujours les deux bras pour l'accueillir lorsqu'il s'écroulera.

Mer 1 Nov 2023 - 18:50

@Nahéma Jones

il comprend pas Wes, il comprend pas cet aquarium de fumée, cet aquarium de sons, il se sent poisson sans écailles rutilantes, au fil des jours, au fil des cuites. il sent qu'on lui a volé ses plus beaux atours, il sent qu'il s'enlise dans des abysses dont il peine à se détacher. ceux qui les entourent lui sont presque tous étrangers, et ils le demeureront même le lendemain, quand il les retrouvera dans une autre soirée trop alcoolisée. meute d'âmes en peine qui se retrouvent chaque soir autour des mêmes liqueurs, autour des mêmes champs de destruction, meute qui hurle à la Lune simultanément, sans même s'en rendre compte. quand Ambroise lui a annoncé qu'il flirtait avec la meute, qu'il allait se briser peu à peu jusqu'à rejoindre leur groupe, celui des esprits cassés, des esprits errants qui venaient hanter les penthouses les plus luxueux, Wesley a eu peur. peur déjà de voir son ami se ternir comme un vieux portrait qui au fil des siècles perdrait ses plus belles aquarelles. peur ensuite qu'il le reconnaisse, dans la meute, qu'il flaire son odeur, parfumée de whisky, de vodka, de gin, de tequila, de rhum et de vins qu'il ne savourait même plus. il se contentait de jouer les alchimistes, de chaque soir élaborer des mélanges qui lui latteraient le plus possible les méninges, jusqu'à le faire disparaître dans ces foutues abysses. enfin, Wesley avait eu peur de la banalité. peur de ne pas avoir eu trop peur, justement. comme si les addictions étaient devenues à ses yeux une trace classique dans la vie de chacun, une ligne d'encre inévitable dans les biographies. et c'est en voyant son ami en proie à ses démons que pour la première fois, Wesley avait reconnu les siens. et face à eux, il avait vu naître d'autres créatures, s'esquisser de leurs belles ombres comme pour lui rappeler que se noyer dans des mers d'ombres n'était pas l'issue fatale, qu'il pouvait encore remonter à la surface, qu'il avait assez de souffle. et Nahéma était de ceux là, elle était sans aucun doute même la plus acharnée ; car c'est elle qui apparaissait à chaque fois qu'il était au bord du précipice pour lui redonner les bonnes impulsions, lui redonner un fond d'air. comme pour l'encourager à nager plus vite, plus fort, à redevenir lui-même. "je n'vois vraiment pas c'que ça change, que j'ai besoin de toi ou pas." il avait frissonné sur les mots, mauvaise formulation qui lui faisait avouer à demis-mots qu'elle avait raison, la fée à magie sombre, qu'il avait le besoin vital d'elle, qu'il avait besoin qu'elle soit là sinon il finirait inévitablement par couler, par se loger dans un fond de sable jusqu'à s'y enliser - pour toujours. "je sais même pas pour... je sais même pas pourquoi tu fais tout ça. j'vois pas l'intérêt pour toi, j'comprends pas quel plaisir tu prends à venir me voir me ruiner, à essayer d'm'en sauver. tu sais que ça marche pas, tu sais que ça marchera jamais et..." la musique se meure, mais il continue. "et t'es là quand même, à chaque fois. pour c'qu'on en sait, t'es peut-être autant en train d'me sauver que d'me tuer, hein." il aime pas dire ça, ça lui arrache un autre frisson, il sent la nausée monter, et ses pas jouent les batteries sur le parquet flottant quand il s'échappe vers les toilettes, à la hâte, et la mélodie revient noyer, derrière la porte, les bruits qui lui échappent. il se redresse une minute plus tard, passe de l'eau sur son visage, et tant pis si les cheveux virent au jais, tant pis si on l'a entendu, tant pis si il a l'air con quand il pousse la porte de nouveau, manque percuter un mec et son verre de bière, parce que quand il sort, il a besoin de la voir, et il comprend enfin - le besoin. "je... enfin... ouais, je... t'as des chewing-gums ? et... on peut rentrer ? j'veux pas... enfin, j'veux plus que... pas ce soir."