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Riskin' it all only to fall back where we started. (Lance)

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(OOTD) Elle observe le résultat dans la glace et esquisse un sourire franc. Elle n'a rien à prouver mais elle sait l'importance de ce moment. Elle sait également qu'elle n'aura pas de seconde chance de faire cette première impression lorsqu'il posera les yeux sur elle. Depuis combien de temps ne se sont-ils pas vus ? 647 jours pour être précis. C'est qu'elle les a comptés, la princesse. Tout autant de coches que de balles perdues. Myocarde à terre, cendres d'amour, cendres d'espoir.
Elle ajuste la petite veste, là, sur son ventre découvert. La tenue est parfaite, en adéquation avec le temps, la saison et son humeur. Un peu frivole, un peu légère mais subtile, élégante et tout en style. Les cheveux tressés, attachés au-dessus de sa tête comme une couronne. Elle mérite un diadème, la reine, elle en est consciente. Accepter ce rendez-vous, c'est prendre un risque, ça aussi, elle le sait. Alors son ventre se tord, son estomac aussi. Tout le reste papillonne, c'est aussi contradictoire qu'excitant. Regarde moi qu'elle veut lui faire comprendre par cette tenue. Regarde ce que tu as fait qu'elle espère lui faire entendre ainsi vêtue. Moi je t'aimais, c'est écrit en lettre d'or dans ses iris sombres. Moi je t'attendais...
Elle précise le maquillage d'un trait sur les yeux, rien de trop extravagant. Le but étant de rester simple, comme elle l'a toujours été. Elle attrape la pochette, la glisse sous le bras et fait claquer les talons dans les escaliers. Elle se hâte, pousse la porte, hèle un taxi et donne l'adresse. Coney Island, elle adore cet endroit aussi magique qu'insolite. Hors du temps, comme leur histoire, comme eux.
Que reste-t-il de nous ?
La question l'effleure pendant le trajet. Autant que la peur qui la ronge. Elle ne sait pas quoi lui dire, ni comment réagir. Le dessin était magnifique, relayé par bon nombre de personne sur le gram pour qu'elle tombe dessus. Quand elle a vu les traits, elle a failli cracher l'eau qu'elle avait en bouche. C'était elle, dessinée sur un mur. Qui ? Il avait suffit d'un clique pour arriver sur son profil et comprendre. Bouteille à la mer, lancée au hasard des réseaux. L'algorithme avait fait le reste.
Combien de chance sur un million ?
Qu'importe, finalement, puisque le taxi s'arrête et que la course s'achève. 647 jours, c'est ce qu'elle a attendu et pourtant, voilà qu'elle touche au but. Elle serre la veste contre son ventre en proie à une légère brise. Brusquement, elle hésite, se sent mal à l'aise. Trop habillée sans doute pour l'occasion. Un jogging aurait fait l'affaire. Ou alors ne pas venir, aussi. Elle sent le monde qui l'avale, le monde qui s'ouvre sous ses pieds. Elle se sent vaciller, tomber. Elle cherche contenance mais même les talons sont vertigineux. Elle souffle, s'accroche à une rambarde et expulse l'air entre ses lèvres closes. 647 jours et pourtant, la douleur est aussi vive qu'hier. Elle ferme les yeux, se calme. C'est toi qui règnes, qu'elle tente de se convaincre. C'est lui qui t'a abandonnée, pas l'inverse. C'est toi qui règnes, elle répète en relevant les épaules.
Oui, c'est toi qui règnes, princesse Nahéma.
Jambes tendues, poitrine dressée et port de tête élégant, elle humidifie ses lèvres d'un coup de langue et reprend la course. Ne baisse pas la tête, jamais pour un homme qui t'a brisé le coeur. Elle tient fermement la pochette contre son corps, l'autre main est libre et se laisse porter par une démarche assurée, frénétique. Elle est en avance, elle en a bien conscience. Ce qui est assez ironique compte tenu du temps qu'elle a passé à choisir ses fringues.
Il est là, le carrousel.
Elle adorait ça, petite.
Aujourd'hui, elle le redoute plus que jamais. Manège à en faire vriller ses certitudes. 647 jours qu'elle le déteste... et si ça n'était pas juste ? Si elle s'était trompé...
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(OOTD) | L'hiver n'est pas encore là, quand il sort de l'hôpital, après une douche rapide, et s'engouffre dans un taxi. On le sent poindre dans la fraicheur de l'air et la nuit qui tombe de plus en plus tôt. Mais il n'est pas encore là et Lance le regrette presque. C'est leur moment, l'hiver. C'était leur moment. Jusqu'à ce qu'il la plante devant la patinoire. Qu'il lui mette un vent glacial, sans jamais l'avoir voulu. Pendant que lui crevait presque de fièvre, elle était dans le froid à attendre. Et maintenant... c'est nous qui sommes en froid, sûrement. Il se mord nerveusement la lèvre pendant tout le trajet, en réfléchissant à leur échange par messages. Brève discussion, mais au moins, elle avait répondu. Et accepté de le voir. D'écouter. C'était déjà ça de gagné. Pourtant, l'incertitude lui grignote les tripes. Déjà ça de gagné mais est-ce que tout n'est pas perdu ?

La pensée tourne dans sa tête, pendant tout le trajet. Plus vite que le carrousel vers lequel il marche une fois franchie les portes de la fête foraine. Le cœur en fête, ça devrait être ça, son ressenti. Comme chaque fois qu'ils se retrouvaient sous les flocons pour leur rendez-vous secret. Rendez-vous manqué. La bulle a explosé, il le sait. Et son cœur à lui est prêt de suivre le même chemin, tandis qu'il attend près du manège qui tourbillonne et lui fait remonter le fil du temps. Quand c'était elle, quand c'était eux, tournoyant sur la glace, patins aux pieds. Main dans la main. Leurs rires qui montaient jusqu'aux yeux. La musique et l'écho des éclats de voix enjoués des gens sur les manèges le ramène en arrière. Et tout à coup, il doute que ce soit une bonne idée de remuer le passé. Mais il est bien trop présent, ce passé, pour le laisser s'envoler au gré du vent. Pas sans avoir tenté de rattraper les choses. Par miracle, elle a vu son post. Sa peinture. Par miracle, elle a répondu, aussi. Et par miracle...

...elle apparait, princesse vêtue de dentelle et de satin. Fendant la foule comme si elle avait peur d'arriver en retard. Comme lui a eu peur de manquer le coche à nouveau. Le sourire qui lui monte instantanément aux lèvres et plisse le coin de ses yeux, en la voyant arriver à peine moins en avance que lui sur l'horaire, il le cache derrière l'immense barbe à papa en forme de fleur achetée pour elle. Moins formel qu'un bouquet ; plus romantique qu'une simple tas de coton sucré rose. Il a hésité un moment, à prendre de vraies fleurs. Avant de se dire que ce serait trop. Peut-être qu'elle venait seulement pour savoir. Puis, tirer un trait définitif sur le passé, une fois que tout serait expliqué. Qu'il n'y aurait plus ces points de suspension à leur histoire.

Il s'approche, derrière le bouclier de sucre. Les cheveux plus longs que pendant ces Noëls partagés. Mal rasé. Un tshirt simple sous une veste assortie a un pantalon de costume. Et le souffle coupé, tant elle est belle dans son ensemble satiné. Le vert sombre fait ressortir le bronze de sa peau. Elle brille plus fort que les lumières de la fête foraine, la belle. Lui s'arrête derrière elle, bien plus grand malgré les talons sur lesquels elle se tient telle une reine, la princesse. Et hop, un mouvement de bras vers l'avant et la fleur de sucre géante et colorée lui arrive sous le nez. Il ne sait pas quoi dire. Comment dire bonsoir après que 647 nuits de silence inexpliqué se soient écoulé ? Comment se faire pardonner ? Il a l'impression de trembler comme aux pires moments de la fièvre. Sa main est ferme, pourtant. Et la libre fourmille d'envie de prendre celle de Nahéma pour sentir sa chaleur le réchauffer, comme avant. Mais non. Trop tôt. S'il y aura jamais de moment pour entrelacer leurs doigts à nouveau.

Alors il se penche simplement, un peu sur le côté, pour faire voir sa tête après la surprise de sucre. Un léger sourire aux lèvres. Le regard brillant et nostalgique en même temps, qui accompagne quelques mots sans doute maladroits:

— "Ils ne vendent pas de roses ici alors je t'ai pris ça. Mais de toute manière..." Deux ou trois pas sur le côté, pour se mettre à côté d'elle, et il pivote pour lui faire face. "...aucune fleur n'aurait pu rivaliser."

Un raclement de gorge et un sourire un peu gêné. Troublé aussi, comme son regard qui n'arrive pas à se détacher d'elle. Ce qu'elle est belle. Ce qu'elle lui a manqué. Il pensait savoir mais n'en prend la pleine mesure qu'en la revoyant, enfin.

"Bonsoir, Nahéma. Merci d'être venue." Il voudrait se pencher pour l'embrasser sur la joue. Sur le coin des lèvres. Mais ça, il en a perdu le droit en manquant leur rendez-vous. Alors il reste droit, le corps tendu de vouloir se rapprocher sans pouvoir le faire. "Je suis heureux de te voir..."

Enfin. C'est le mot qu'il se fait violence pour ne pas rajouter mais au moins, le reste, il peut le dire. Ce n'est que la stricte vérité, même si elle est atténuée. Il respire enfin, maintenant qu'elle est là. Et ça s'entend dans le soupir soulagé qui franchit ses lèvres, son souffle qui se perd en un bref nuage formé dans la fraicheur du soir. Et dans le coeur, sans qu'il puisse lutter, l'espoir qui renait, maintenant qu'elle est arrivée.
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(OOTD) Le temps se suspend, tout autour d'elle. Un moment paumé entre deux battements de coeur. L'instant où tout se fige, rien n'est moins incertain que ce qu'il va se passer et malgré les encouragements de son ami de longue date, elle doute, Nahéma. La tenue, la coupe de cheveux, le maquillage, le sac, les chaussures, tout y passe, rien ne colle, plus rien ne convient. Une seconde, pas plus, pendant laquelle elle sent les larmes lui écorcher le cœur alors que son corps tout entier se met à trembler comme s'il pressentait ce qui allait arriver. C'est qu'elle pourrait encore s'en aller. Ce n'est pas une bonne idée, combien de fois se l'est-elle répétée cette phrase depuis qu'elle est arrivée ? Oui, elle pourrait s'en aller mais une part d'elle-même refuse de laisser s'évaporer cette nouvelle chance soufflée par le destin. Une photo qui a voyagé de téléphones en téléphones pour apparaître dans le sien.. ce n'est pas rien, quand même. Tendue au possible et le bruit qui l'entoure, l'enveloppe, celui qui n'appartient qu'au lieu. L'excitation dans les voix, les rires et les bousculades, à mille lieues de ce qu'elle ressent. Le soleil qui se couche, le vent qui se lève à peine et effleure sa peau découverte. Non, j'aurais pas dû m'habiller comme ça, elle hésite encore, doute toujours. Il s'est passé tant de temps depuis que...
Et le bouquet apparaît devant ses yeux écarquillés. Comme tombé du ciel, provoquant en elle un courant électrique qui remonte de ses orteils à ses cheveux. Elle observe le dégradé de couleurs dans le bouquet sucré en souriant, délicatement. Un ange passe, pas une expression meilleure que celle-ci pour exprimer ce qu'elle ressent lorsque la tête apparaît juste à ses côtés. Un rapide coup d'oeil, sans trop le détailler, pour se rendre compte qu'il est là, cette fois. Pile à l'heure, comme elle. Comme s'ils avaient attendu avec impatience cet instant... en dehors de leur miracle traditionnel, comme s'il avait fallu rompre à leur promesse pour se retrouver. La voix prend la parole. Douce mais chaleureuse, aussi réconfortante que dans ses souvenirs. Un sourire qui se dessine et s'accroche à ses lippes tandis qu'il se déplace à peine. Son parfum l'enivre, au-delà du sucre et des effluves alentour. Il apparaît dans son champs de vision et tout le reste se trouble. De son accoutrement ô combien débraillé mais dans un style parfaitement maîtrisé à cette coupe de cheveux plus longues et moins coiffée que dans le film de leurs rencontres, vus et revus depuis le temps. Les mots qui caressent sa peau, comme un vêtement qu'on enfile en plein hiver. Retour à la maison alors qu'il s'engonce de compliments qui font rougir la peau halée. Elle détourne le regard, bien incapable d'assumer tout ce qu'elle ressent alors qu'il termine sa tirade par une expression sincère et soulagée. Je suis content de te voir, et ça suffit à son bonheur.
Elle se décale, recule d'un pas.
Elle glousse, un peu, intimidée. Autrefois si proches et si complices, il apparaît pourtant si fort, si grand, si loin ce soir. Toujours dans la peau, elle le sent. Ce courant électrique qui la traverse alors qu'il la sonde du regard. Elle attrape un morceau du bouquet du bout de ses doigts manucurés et le porte à ses lèvres. Elle lève les yeux vers lui, prolonge volontairement le silence sans détourner le regard. Elle se noie dans l'iris clair de ses yeux braqués sur elle. Sa peau toute entière réagit à cette proximité, même fortuite. Elle avale le sucre, pourlèche ses lèvres en s'approchant d'un pas. Je suis heureuse de te voir, moi aussi. qu'elle glisse d'une toute petite voix en arrachant à nouveau un morceau du bouquet. Cette fois, elle le porte à sa bouche, à lui. Délicatement, sans forcer le passage, juste pour se rappeler leur complicité, ceux qu'ils étaient avant que tout ne s'arrête. Elle ne le quitte pas des yeux. Dieu qu'il est beau, qu'elle crève d'envie de dire sans pour autant oser le faire. Un peu en avance sur Noël, non ? elle ajoute, piquante, un rien provocatrice. En retard sur celui de l'année passée, pour autant, voilà ce qu'elle sous-entend. Le morceau de sucre près de ses lèvres, comme une invitation. Et si on réécrivait les étoiles ?

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(OOTD) | Des filaments de sucre glissés entre ses lèvres par la main de la belle. Et le monde s'éclaire à nouveau. Reprend les couleurs d'avant, de ces moments passés ensemble. Avant qu'ils ne passent en noir et blanc, après la maladie et la fièvre. Après le moment raté. Film du passé à la pellicule déchirée par une promesse rompue. Qu'il y a peut-être possibilité de recoller, pour découvrir le reste de ce film qui avait le goût de ses lèvres et la musique de ses rires. C'est ce qu'il lui semble, à Lancelot, quand elle esquisse ce geste, tendre et joueur. Qu'elle le rappelle aux baisers échangés et à la complicité partagée, confessant être heureuse elle aussi, de se retrouver. Du bout des lèvres, avec un sourire spontané, et une vague de chaleur du corps au cœur, il cueille l'offrande de paix. Laisse fondre le sucre sur sa langue, les yeux plongés dans les siens.

Il n'aurait pas dû attendre pour parler. Quand sa langue à elle se meut pour former quelques mots, la bulle éclate à nouveau.

La pique fait mal au coeur. Elle touche aussi vite et fort que les plombs des carabines éclatent les ballons sur les stands débordant de peluches, non loin. Il n'entend pas le bruit sec des tirs. Pas non plus celui de la foule autour. Juste ses mots à elle. Et son propre cœur qui manque un battement. Stoppée nette par le coup qu'elle porte, la folle cavalcade née dans les regards enlacés. Le sourire ne meurt pas tout à fait à sa bouche. Ne s'efface qu'à moitié pour en laisser une ombre, retenu qu'il est par le rappel de la faute. Du temps qui a passé en silence, sans jamais que l'oubli ne prenne le pas sur la mélodie des souvenirs pour l'éteindre tout à fait. Au contraire, ils ont pris toute la place laissée par l'absence. Il le sent, face à elle, alors que son palpitant reprend une course folle, qu'il calme comme il peut en prenant une grande inspiration... expirée dans un soupir aussi coupable que désolé.

— "Un peu en avance oui. Et carrément en retard, aussi." La main passe dans les boucles indisciplinées. Ses cheveux longs le gênent, tout à coup. Il se dit qu'il aurait du les attacher. Comme si ça aurait pu avoir une quelconque influence sur cette sensation déplaisante, de manque mêlé de regrets. Sa lèvre inférieure roule entre ses dents et il secoue la tête. Muet. Par où commencer ? Par une main tendue, peut-être. Et un mot, à mi voix: "Viens..."

Presque inconsciemment, elle se tend vers Nahéma, la main qu'elle prenait sur la glace pour danser. Un geste naturel, qui lui vient sans réfléchir. Mais pas sans penser qu'elle pourrait refuser de la prendre. Les mâchoires se crispent un peu et le regard sonde le sien, inquiet.

"...on sera mieux sur la grande roue, pour discuter de ça." Sourire presque timide, qui suit la proposition de s'isoler, avant qu'il ne rajoute, comme pour la rassurer. "Et si tu n'as pas envie de parler, au moins la vue sera belle de là haut."

Même n'écouter que son silence, en s'élevant au dessus de ce monde infernal, ça lui irait. Parce qu'elle sera là, assise à côté de lui. Vivante. Présente. Plus seulement à ne vivre qu'à travers ses pensées et les échos du passé. Puis les silences parlent, eux aussi. Et si d'aventure ceux de Nahéma étaient trop lourds, de sens et de peine, alors il ferait de son mieux pour les alléger. La main tendue, il espère sentir sa paume épouser la sienne et réchauffer sa peau, pour marcher jusqu'au manège. Et tutoyer les étoiles à nouveau, tout là haut. Diamants des cieux qu'il aimerait revoir briller dans ses yeux. Expliquer l'histoire, pour les rallumer, rien que pour elle. Rien que pour eux.
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(OOTD) Pardonner, ça ne signifie pas oublier, au fond. C'est accepter, c'est tout. Comprendre que parfois, tout ne se passe pas comme il le faudrait et que des chemins se défont là où ils s'étaient faits autrefois. Accepter, c'est plus simple que se résigner. Et se résigner, c'est ce qu'elle avait fait pendant plus d'une année.
Se résigner à croire qu'il ne l'appréciait plus autant qu'il semblait le prétendre lorsqu'ils virevoltaient sur la glace tous les deux. Se résigner à penser qu'elle ne l'intéressait plus autant qu'il voulait bien le lui faire croire lorsqu'il passait des heures en silence à l'écouter parler pour ne rien dire. Se résigner à imaginer qu'il en fréquentait une autre, plus intelligente, plus belle et plus sympa qu'elle. Se résigner et se convaincre qu'une fois dans l'année, ça ne lui suffisait plus et qu'il avait préféré s'échouer à d'autres berges que les siennes, finalement. Comment lui en vouloir quand son coeur à elle s'était crevé d'avoir à attendre trois-cent-soixante-cinq jour durant pour se heurter au sien et reprendre sa course. Une année d'apnée pour ne respirer que près de lui. Et puis plus rien...
Bien sûr qu'elle lui en veut, comment pourrait-elle faire autrement. Il attrape du bout des lèvres le morceau de sucre entre ses doigts et l'étincelle semble renaître d'une flamme depuis longtemps oubliée. Elle sourit, rougit encore, comme une adolescente. Il a les mots, il a les termes, il a les regards et les expressions qu'il faut pour calmer les doutes, noyer les incertitudes. Brusquement, elle se sent à nouveau tout. Dans son regard... reine, pas juste une princesse. Régnant sur un monde qui n'appartient qu'à eux et cette simple certitude bouscule tout ce qu'elle ressentait encore hier. Rester indifférente ? Impossible, c'est comme ça. Le charme, la magie, la complicité ou alors - au plus simple - la parfaite osmose de deux coeurs faits l'un pour l'autre depuis toujours.
Il répond à son attaque, un voile passe sur son regard presque éteint et elle s'en veut aussitôt. Elle retient son souffle. Et si je le perdais déjà ? Elle aurait sans doute du se taire mais une partie d'elle part au combat quand l'autre s'avoue déjà vaincue. Il s'excuse, à demi-mots, sans trop en faire, sans trop en dire.
Simplicité, naturel... putain qu'il est charmant cet homme si longtemps fantasmé. Elle rêve de caresser ses boucles, elle aussi, quand elle voit sa main se perdre dans ses cheveux. Il a changé, il est différent, comme si la vie lui avait roulé sur le corps. Sans doute qu'il a une bonne excuse, une partie d'elle le sait déjà, l'autre se raccroche à une once de colère étouffée. Non, ne pardonne pas si vite, pourtant, ça serait si simple que de fondre contre lui à nouveau.
Il tend la main, fait une nouvelle proposition. Le temps s'accélère, tout comme les battements de son coeur. Elle mange le sucre, seule alternative concrète pour ne pas céder à l'appel d'une tentation toute aussi physique que sentimentale. La vue est belle de là-haut, elle sourit. La vue est belle d'où je suis, qu'elle pourrait répondre. Elle louche sur la paume, elle la connait pourtant par coeur. Chaque respiration est aussi doux qu'une caresse. Comme le vent d'hiver qui se crève sur son derme. Elle lève les yeux sur lui, il est si grand devant elle, et glousse maladroitement. J'ai... j'ai le vertige. qu'elle laisse s'échapper, comme prise en faute. Gamine insolente, elle joue la carte de la phobie pour éviter une proximité trop facile qui lui donnerait toutes les armes pour venir à bout de ce qu'elle se retient de l'aimer. Elle pose sa main sur la sienne, néanmoins, un contact électrisant, grisant. Je veux bien que tu me gagnes un ours en peluche, en revanche. elle dit en riant presque. Léger clin d'oeil en se rapprochant de lui, attrapant un nuage de sucre pour le porter à ses lèvres, à lui, à nouveau. Elle glisse son corps contre le sien, ne lâche même pas sa main. Son épaule qui frôle son bras, elle se sent si petite. Si tu y arrives, alors je t'accompagne dans la grande-roue. elle se mue en déesse mutine, espiègle... presque une peste. Elle joue, juste un peu, comme pour tester sa sincérité. Tu m'as manqué, elle rêve de dire, mais se tait. Elle attrape un nouveau morceau de barbe à papa qu'elle fait fondre sur sa langue.
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(OOTD) |Le vertige ? Les sourcils se haussent au dessus des yeux bleus, à la réponse balbutiée comme une excuse. Peut-être que c'est vrai. Elle n'a jamais eu l'air du genre à mentir, Nahéma. Et après tout, ils n'ont jamais été ailleurs que sur la terre ferme. Quand bien même le corps semblait s'envoler en même temps que le cœur, pour lui, quand il dansaient ce pas de deux glissé sur l'eau gelée. Le vertige, c'est lui qui le ressent, en croyant qu'elle va s'enfuir après ce refus timidement formulé. Mélange d'anxiété et de tendresse. Il fond, comme le sucre entre leurs lèvres, à la voir avouer une faiblesse après être arrivée en conquérante.

Puis sa paume épouse la sienne et toute la gravité du monde s'envole une seconde. C'est elle qui le tient entre terre et ciel, de sa main le raccrochant à une réalité qu'il pensait envolée. Eux. Un sourire en retour, au défi de la peluche. Elle ignore, la princesse, que tirer les pigeons d'argile, c'était un 'loisir' courant dans sa jeunesse. Hobby de riche, pas vraiment palpitant, auquel il se pliait de mauvaise grâce sans le montrer, dans les garden party données par sa famille sur la langue de sable interminable des Hamptons. Lui aurait préféré aller nager des heures dans l'eau froide et salée qu'épauler un fusil pour tirer sur une cible volante, mais au moins, ce n'était pas un être vivant. Ces fêtes n'en étaient jamais vraiment. Juste des occasions déguisées de faire marcher les relations et le business. Mais pour une fois, il remercie ces heures assommantes au possible et cette tradition idiote, sûr de remporter le gros lot pour elle sur le stand.

Hochement de tête, sourire en coin, amusé, en avalant la bouchée sucrée pour masquer le trouble du corps qui se presse brièvement contre le sien. Les muscles se tendent en réponse à cette fraction de secondes où enfin, elle est contre lui à nouveau. Il résiste comme il peut à l'envie de l'entourer de ses bras et de la serrer contre lui. L'humour reste la meilleure arme sur le moment et le ton sur lequel elle joue. Le fait sourire, sincèrement. En même temps que la peau frissonne sous le rempart des vêtements.

— "D'accord, votre altesse. We have a deal." Une rapide courbette, demi révérence inscrite dans sa mémoire musculaire, à force de bals et autres mondanités. "Je vais essayer de chasser l'ours en peluche. Cries, s'il y en a un qui sort les crocs pour m'attaquer."

Il s'écarte d'elle, ne gardant que sa main dans la sienne. Qu'il serre plus fort, comme pour dire je suis là, maintenant; je ne disparaitrais pas. Puis il l'entraine à travers la foule, vers le stand. Grand comme il est, les gens s'écartent presque d'eux même sur leur chemin. Il sourit:

"L'avantage d'être un géant. La nounou m'avait bien dit qu'il fallait finir les haricots, parce qu'ils sont magiques." La pensée le traverse qu'il ignore ce qu'elle aime manger ou pas. Les habitudes qui étaient les siennes, petite. Ses plats favoris, ses plaisirs coupables, ce qui la réconforte de manger devant une série quand le moral est en cale et que le navire menace de sombrer. Tout naturellement, la question franchit ses lèvres : "Qu'est-ce que c'est, ton plat préféré ? On pourrait prendre un hot dog ou un burger, après, si tu as envie."

Conversation normale, banale presque, pour n'importe qui. Essentiel pour celui qui a toujours voulu la connaitre par cœur, sans oser trop la questionner. Une nuit par an, c'est peu. J'aurais dû te dire que je voulais plus, qu'il pense en silence en s'arrêtant avec elle devant le stand. Mais s'il l'avait faite fuir ? Ca l'avait retenu d'exprimer cette envie là, de peur qu'à en vouloir trop, ce qu'il avait déjà disparaisse. Puis la vie avait forcé les choses pour les séparer. Et il se rendait compte, les doigts entrelacés aux siens, qu'au fond, il espérait que cela n'arrive plus jamais. Que ses explication suffiraient à renouer, comme avant. Plus fort qu'avant, qui sait.

A contre cœur, il lâche sa main. Perd le contact doux et chaud de sa peau contre la sienne. Et tourne les paumes vers le ciel, en désignant le foisonnement d'animaux et de monstres en peluches qui pendent ou s'étalent le long du stand et derrière les cibles.

"Lequel à tes faveurs ?" , qu'il demande, un léger sourire en coin, en faisant un signe de tête vers les lots à gagner en éclatant des ballons colorés.
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(OOTD) Mensonge à moitié formuler pour gagner du temps. Le vertige, elle l'a depuis toujours. Pas celui auquel on pense, ça non. Elle supporte la hauteur, elle n'a aucun mal à grimper au sommet d'une montagne. Non, le seul vertige qu'elle craint, c'est celui de l'espoir. Aussi cruel que la vie elle-même et les illusions qu'elle dessine. Le vertige de l'amour, comme dirait l'autre, celui-là même qui provoque une montée d'endorphine avant de vous assommer littéralement et de vous laisser à terre. Combien ils sont à avoir souffert d'aimer, combien sont-ils à être morts d'aimer ? Elle l'avait vu, si souvent. L'avait entendu dans chaque chanson écoutée, dans chaque ballet observé... les plus belles histoires qui composent la littérature sont la démonstration véritable de ce que le vertige peut provoquer.
Nahéma le craint, depuis gamine.
Parce qu'elle l'a si souvent chanté depuis, c'est vrai. Elle l'a si souvent interprété sur scène, également. De Roméo et Juliette à Orphée et Eurydice, elle les connait par coeur ces couples maudits qui se laissent piéger au jeu de l'amour pour en mourir ensuite. Alors lorsqu'elle expose cette phobie, en rougissant, ce n'est qu'un demi-mensonge. Elle pourrait tout aussi bien lui dire j'ai peur de t'aimer.
Il prend la main, la presse et ce simple contact la ramène près de deux ans plus tôt. Ils avaient si bien danser sur la glace, ils s'étaient si bien embrassés aussi. Elle se souvient de tout, n'oublie jamais rien. Elle ferme les paupières et revit ses instants chaque fois qu'elle s'endort. Jusqu'ici, ils étaient devenus douloureux et délicats, mais brusquement, le vent tourne et les cartes sont redistribuées. A le sentir si près d'elle, elle sent son armure qui se brise et ses convictions qui vacillent. Votre altesse, qu'il dit, sur le ton de la plaisanterie mais sait-il seulement qu'il ne fait que conquérir son coeur, à nouveau ? Valeureux chevalier qui offre à sa douce sérénade, attentions et gestes tendres. De sa révérence parfaitement maitrisée à la poigne ferme qui tient sa main, elle est déjà séduite la douce. Le coeur en bandoulière, les joues chaudes et le rire cristallin. Elle est éprise, comme au premier jour. Imbécile qu'elle s'invective. C'est trop facile qu'elle ajoute. Bien sûr que ça l'est, tu l'aimes depuis toujours, mais ça devrait prendre du temps pour se reconstruire. Il t'a trahie répète cette voix, mais qu'est-ce qu'il est beau, surenchérit une autre.
Il parle de son passé, évoque la nourrice.
Le temps se fige encore un peu. Il t'ouvre la voie, comme s'il voulait lui offrir ce qu'ils ne s'étaient jamais offerts avant. Une intimité, une vrai complicité. Viens, devenons autre chose qu'un Miracle et écrivons notre histoire. Elle sourit, sans le regarder, fixant la foule qui s'écarte autour d'eux. Elle était pleine de bon sens ta nounou. qu'elle dit sur un ton léger. Pourtant, un fossé se creuse en elle, brusquement. On ne vient pas du même monde, ça lui saute aux yeux. Ce qui n'était pas le cas, avant. Dans le silence de leur Miracle, dans l'émerveillement de leur tradition. Ils étaient deux âmes soeurs venues chercher un peu de repos. Une journée seulement, loin du reste. Ils étaient égaux mais aujourd'hui, ce n'est déjà plus le cas. Il a sans doute grandi dans les beaux quartiers de la ville, s'il a grandi ici, d'ailleurs. Elle ne le connait pas, la réciproque est vraie. Le Miracle avait ça de beau, de parfait qu'il n'existait qu'un jour par année. A sa question, elle répond sur un ton qui ne trahit pas ses nouvelles inquiétudes : La soup joumou, elle tourne la tête vers lui c'est haïtien. Ma mère aimait préparer ce plat. elle serre sa main dans la sienne. Elle lui offre un peu de lui, juste assez pour qu'il sache. Mes origines, mon héritage, j'y tiens, c'est sous-entendu. C'est pas très répandu, tu ne dois pas connaître. elle ajoute, évasive, alors qu'ils arrivent devant le stand.
Il est de bonne compagnie, Lance. De merveilleuse compagnie, et elle se sent bien, étonnamment bien. Comme s'ils avaient déjà retrouvé de vieux gestes, comme si la situation leur était familière. N'en demeure pourtant pas une certaine réserve. Le besoin de se protéger, se préserver. Il lâche sa main et l'oxygène lui manque déjà. Ne me lâche plus qu'elle voudrait lui dire sans prononcer un mot. Un simple regard, presque larmoyant, alors qu'il lève les paumes au ciel et lui demande quelle peluche aura ses faveurs. Nahéma laisse s'échapper un petit rire alors qu'elle observe le stand. Elle pointe son doigt sur animal coloré qui ressemble, à s'y méprendre, à un pingouin vêtu d'un costume de licorne. Elle rigole un peu plus fort. Celle-là, regarde. Je l'adore. qu'elle dit en tournant la tête vers lui sans réussir à s'empêcher de poser sa main sur son épaule - pourtant si haute qu'elle doit grimpe sur la pointe de ses pieds presque - et en calant son visage contre son bras. Oh oui, je l'aime déjà. qu'elle ajoute en se décalant à nouveau, plantant ses yeux dans ceux de Lance. Si tu la gagnes, je te fais un bisou. elle ajoute, taquine, en tapotant le bout de son nez de son index dans un geste tendre, complice.
Putain Nahéma lui souffle cette voix encore, regarde toi, terriblement amoureuse, c'est vrai... terriblement amoureuse d'un chevalier, comme toutes les princesses du monde. Mais si leur histoire est un véritable conte de fées, où sont les dragons et le donjon ?
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(OOTD) |Les odeurs, les couleurs et les sons d'Haïti lui reviennent en mémoire, quand elle parle de sa mère, de la soupe qu'elle préparait. De son plat préféré. Ses sourcils se soulèvent en l'entendant évoquer ce souvenir d'enfance, qui le ramène à tellement de choses, là bas. A commencer par la raison qui lui a fait manquer leur rendez-vous. Qui les a éloignés si longtemps qu'il a cessé de compter les jours, parce que s'aurait été trop dur, le poids du nombre, si c'était pour compter à l'infini en ne la retrouvant jamais. Mais elle était là, Nahéma. La main dans la sienne. Comme si rien ne s'était passé. Comme si rien ne s'était brisé.

Il voudrait le croire, que la magie est intacte. Qu'ils peuvent reprendre là où le temps s'est arrêté. Mais en vérité, le temps ne s'arrête jamais. Ce n'est rien qu'une de ces illusions cruelles, un de ces tours que vous joue la vie pour mieux se moquer et creuser les plaies quand on revient à la réalité. Le temps à continué de passer. Elle a vécu sa vie de son côté, et lui aussi. Au fond, il ne sait même pas si elle a rencontré quelqu'un, pendant tout ce temps. Suppose que non, puisque sa main s'est glissé dans la sienne. Si elle avait quelqu'un, la princesse, la reine, elle ne se risquerait pas à ce genre de mensonges. Sans la connaître autant qu'il le voudrait, il sait que ce n'est pas son genre, à la belle, de tromper. Pour l'instant, il se contente de sourire à sa réponse.

Un sourire sincère et spontané. Teinté d'un voile de tristesse, qui disparait en arrivant devant le stand, quand elle désigne l'adorable et improbable peluche de pingouin déguisé en licorne. L'air d'une gamine pleine de rêves et de douceur, comme sa voix rieuse, musicale, qui joue sur une corde trop sensible, en même temps que sa main se pose sur l'épaule. Elle a juste besoin de se mettre sur la pointe des pieds pour le faire chavirer. Les yeux dans les yeux, frissons qui lui courent sur la peau, tout à coup. L'index qui se pose délicatement sur le bout de son nez comme la caresse d'un flocon, le fait sourire à nouveau. Il fronce le nez, avec un rire plus léger que les sentiments qui l'agitent. Et se penche pour l'embrasser sur la joue. Les lèvres effleurent un instant l'épiderme de bronze et la chaleur l'envahit.

— "Bon choix, il est très mignon, ce pingouin. Et il a bon goût pour s'habiller. Les licornes, c'est toujours tendance. Intemporel."

Il sourit, les yeux dans ceux de Nahéma. Mais répond en s'écartant d'elle.

Pour ne pas céder à l'envie, au besoin, de la prendre dans ses bras en la serrant aussi fort contre lui qu'il s'est passé de temps sans pouvoir le faire. Aussi fort qu'elle lui a manqué. Il ne veut pas l'effrayer, le chevalier. Alors il glisse un billet au forain qui tient le stand et prend la carabine que le marchand de créatures fantastiques lui désigne. Et épaule le fusil de pacotille en se tournant vers les ballons qui se heurtent derrière les fils métalliques.

"Je connais, la soupe joumou..." Sa voix est calme, posée, à mille lieue de ce qu'il ressent en vérité, à évoquer cette île lointaine, ce chapitre du passé. Le noeud du problème, quelque part. "J'étais à Haïti en fait, le Noël où j'aurais dû être ici avec toi."

Il tire, bousculé en dedans par la coïncidence. Eclate un premier ballon en pesant alors elle aurait pu être là bas, elle aussi. Il en faut trois, pour gagner la peluche. Il se concentre sur les boules colorées. C'est plus facile ainsi, en n'ayant pas encore à la regarder pour lui raconter. Qui sait si elle ne penserait pas qu'il invente cette histoire de malaria, pour essayer de rattraper le coup. De l'embobiner. Lui le penserait peut-être, à sa place, et il craint qu'elle n'ait l'impression qu'il se moque d'elle, comme elle a dû le penser qu'elle ne comptait pas au final, quand il a manqué leur Noël. Ce serait la pire des choses. Alors il tire, une seconde fois. Perce un ballon de plus, en continuant avec un fragment de l'histoire:

"Coincé à Haïti. A cause d'un minuscule moustique."

C'est fou comme ça a l'air bancal, présenté comme ça. C'est pas pour rien qu'il a le certificat médical dans la poche intérieure de sa veste. Mais même ça, on peut le contrefaire. Elle pourrait s'imaginer que c'est un faux.. Une bonne excuse, fabriquée de toutes pièces. Il secoue la tête et soupire, en abaissant le fusil pour se tourner vers elle. Les yeux bleus sont tristes, quand ils accrochent le brun sombre, presque noir, des prunelles de Nahéma.

"C'est de ça que je voulais te parler, dans la grande roue." Un long soupir lui échappe. L'histoire, il la connait par cœur. Sent encore la fièvre et la douleur qui dévorent son corps sur le lit de camp, rien qu'en y repensant. Alors pourquoi c'est si difficile, de savoir par quel bout la prendre pour la dérouler pour elle ? Un sourire furtif passe sur ses lèvres. "Mais d'abord, le contrat. Le pingouin, contre un baiser, c'est bien ça ?"

Il hausse un sourcil en lui demandant confirmation. Un baiser. Pas un bisou. Bien sûr qu'elle dira non, en riant. Qu'elle rétablira la balance, en remuant un index mutin pour lui signifier que non, c'est bien un bisou et pas un baiser, qu'elle a proposé. Et ça lui va. Il ne s'attend pas à ce qu'elle accepte le changement de lot. Tout ce qu'il voulait, lui, c'était lui faire savoir que ses baisers lui ont manqué. Lui manquent. Mais il attendra le temps qu'il faudra pour ça. Comme il attend sa réponse, pour tirer sur le dernier ballon. Et peut-être ensuite, tout là haut près des étoiles, tuer le dragon venu se lover entre eux ; se dérouler pour les séparer. Peut-être le chasser à tout jamais.
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(OOTD) Il faut être bête pour ne pas remarquer cette complicité naturelle qui se dégage des deux anciens amants. Le fait-elle exprès ? Sans doute un peu... ou sans doute veut-elle simplement rallumer une flamme qui n'a jamais cessé de brûler dans un coin de sa tête. Le souvenir ardent de leur rendez-vous. Quatre, seulement. Pas un de plus. Ils ne s'étaient vus que quatre fois mais elle était déjà prête à lui confier sa vie. Personne n'aurait pu comprendre ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre, c'était même plutôt absurde. Elle le savait, lorsqu'elle tentait de l'expliquer à Maverick ou à ses amis les plus proches. Ils fronçaient les sourcils dans un air surpris. Comment peux-tu être amoureuse d'un homme dont tu ignores le nom de famille ? Dans les disney, pourtant, ça fonctionne toujours comme ça. La princesse rencontre le prince et en tombe follement amoureuse. Elle abandonne tout pour lui, elle sacrifie tout ce qu'elle a pour être avec lui. Elle ignore tout de qui il est, de sa famille, de son passé et de son histoire. Non, elle n'a fait que le sauver de la noyade. Il aura suffit qu'il ouvre les yeux sur elle pour qu'elle comprenne, qu'elle sache avec une certitude dingue qu'ils étaient déjà dédiés l'un à l'autre. Alors quand il évoque sa vie, celle dont elle ignore tout, bien sûr qu'elle se rembrunit. Les différences n'ont jamais été un problème tant qu'elles ne s'invitaient pas dans leur danse. Sur la glace, ils n'étaient que deux adultes amoureux et transits de froids. Rien de moins, rien de plus. Mais ici... c'est déjà plus pareil.
Ils s'installent près du stand.
Elle cultive la proximité tant recherchée, frôle son nez du doigt et sourit. Elle est heureuse, elle ne se l'explique pas, c'est comme ça. C'est comme s'il neigeait déjà, c'est comme si elle chaussait ses patins. Elle est avec lui, rien ne compte plus que ça désormais. Pourtant, une partie d'elle n'oublie pas. Je pardonne mais je n'oublie pas, il paraît. Il sourit, réceptif à ses avances. Est-ce vraiment des avances ? Elle n'en sait rien. Il glisse un billet, s'éloigne un peu. Elle en profite pour le prendre en photo rapidement, sans se faire griller (ou presque), pour répondre à son ami de toujours alors qu'il se livre, enfin. Et la réalité la frappe, de plein fouet. La nounou, déjà, l'avait mis sur la piste qu'ils étaient tous les deux d'un monde différent. Pour autant, elle ne l'imaginait pas dans le luxe ou l'opulence, bien au contraire. Haïti, il y était. Elle l'envie, c'est vrai. Terre natale, là où se trouvent les racines qu'elle ne connait pas. Pourquoi il y était ? La question effleure ses lèvres, elle doit bien l'admettre, piquée dans sa curiosité. Il évoque un moustique, elle en déduit le virus. Elle n'est pas stupide, elle connait ou a déjà entendu parler du mal qui frappe ces pays-là. Elle se sent attirée par lui, brusquement, comme s'il avait été là où elle existait sans le savoir. Qu'est-ce que tu faisais à Haïti ? elle l'interroge, sans même se sentir gênée de paraître si intrusive. Famille riche qui voyage, ou enfant seul et baroudeur ? Elle essaie de trouver la réponse dans ce qu'elle voit mais rien ne l'aide.
Il n'a pas le style des gosses de riche qu'elle peut croiser parfois quand elle se rend dans l'Upper East Side. Il n'a pas la dégaine de ceux qui mettent plus de temps à réfléchir quelle tenue enfiler pour une soirée de gala. Il n'a pas non plus l'air d'être de ceux qui fréquentent la Haute, les tapis rouges et le Grand Monde. Non, c'est sans doute les cheveux un peu débraillés et les vêtements simples qui trahissent chez lui une certaine similitude des hommes qu'elle fréquente dans les quartiers où elle a grandit. Non, c'est pas un gosse de riche, sans doute qu'elle voudrait s'en convaincre pour ne pas avoir à se trahir elle-même. Elle qui vit par le biais des associations à qui elle vient en aide, elle qui a évolué dans un monde alternatif que ceux de Manhattan ne connaissent pratiquement pas. Elle pour qui même un billet pour la Grande Roue est une dépense considérable sur un salaire durement gagné. Alors quoi ? Baroudeur ? Elle a l'sentiment que ça lui ressemble plus. Avec ses épaules larges, elle l'imagine globe-trotteur. Du genre à voyager tout le temps, à visiter le monde sans jamais déposer vraiment ses valises. Ce serait mentir que de prétendre ne pas avoir fait le tour de son compte instagram.
Dr Snow, finalement, c'est peut-être indicateur d'une profession, d'un chemin de vie. Les photos étaient variées, diverses. Des dessins, ça oui, elle les as vus, des enfants du Tiers-Monde comme témoins de ces voyages... et puis, cette simple phrase dans sa présentation qui évoque la médecine. Serait-ce un médecin ? De ceux qui n'ont pas de frontières, pas d'horizons ? Elle sourit, la belle, éperdument amoureuse de cette idée alors qu'il se tourne vers elle après avoir dégommé déjà deux ballons pour prétendre à sa récompense. Il dit le mot baiser et elle sent déjà le feu lui brûler les joues. Un baiser, oui. elle répond, de manière plus appliquée et forte, comme si elle abandonnait un instant le masque de douceur et de tendresse dont elle s'habille au quotidien. Il a le Monde dans la main, désormais, c'est une certitude. Elle ne rêve que de gloire et de succès... finalement, c'est peut-être bien elle qui finira par le décevoir, non ? Si ce qu'elle imagine est vrai, il est altruiste, généreux. Je suis égocentrique, c'est une vérité qui la heurte. Bien sûr qu'elle se soucie des autres, plus que de raison, mais le grand objectif de sa vie n'est-il pas, sans commune mesure, la recherche autocentrée de renommée et de reconnaissance ? Elle serre les dents, s'approche de lui et glisse une main dans son dos. Reprends toi ma fille, lui susurre la voix alors qu'elle pose sa tête contre son épaule, dans son dos. Bouh. qu'elle prononce à mi-voix, laissant éclater un rire léger dans sa gorge alors qu'elle se recule d'un pas. T'es qu'une enfant.
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(OOTD) | — "Oops...manqué."

Les deux mains sur la carabine, il a fait semblant de sursauter et manque un ballon exprès, quand elle lâche ce petit bouh, aussi adorable que le froncement de nez qu'il devine sur son visage en l'entendant rire juste après. Son visage qui s'illumine quand l'amusement la transporte. Son rire qui s'échappe de sa gorge pour réchauffer l'hiver tout entier, il l'a déjà entendu maintes fois. Sans en être lassé à l'entendre à nouveau, au contraire. Elle a rit tant de fois, pendant leurs pas de deux sur la glace que l'écho est imprimé dans le cœur de Lancelot et l'a accompagné jusque dans les fièvres, pour tour à tour l'apaiser ou le tourmenter. Alors il sait, l'expression qu'elle avait, dans son dos, sans avoir à se retourner. Même si l'envie est si forte de pivoter pour l'enlacer. Il se retient et fait l'idiot. Si ça peut la faire rire encore, c'est tout ce qui compte.

Le contact à été trop court. Ses muscles se tendent la sentant s'écarter de lui. Sa tête qui quitte son épaule sans qu'il ait eu le temps de se tourner pour poser la main sur sa joue même un instant. Est-ce qu'il aurait osé, dans cette configuration ? Emmêlé dans ce ruban d'absence et de questions déroulé au fil du temps passé éloignés ? Avec ce rendez-vous manqué qui a taillé dans le fragile miracle étiré le long de ce ruban, sans doute que non. Ca lui paraitrait déplacé de refaire ce geste comme si de rien était. Pourtant l'envie lui brule la paume de la sentir appuyer son visage au creux de sa main. Alors à la place, il tire, une fois de plus.

Le ballon éclate. Comme la bulle qu'ils avaient construite à deux. Mais il sourit en se retournant, incline légèrement le buste comme pour la saluer puis, d'un geste du bras, désigne le forain qui décroche déjà la peluche convoitée.

"Le pingoui-corne est à vous, mademoiselle Jones."

Son sourire s'affirme encore un peu plus, à prononcer le nom de famille de Nahéma. Enfin. Il sait son nom. Pas grand chose, rien d'elle peut-être même, au fond. Qu'y a-t-il en un nom? Ce que nous nommons rose, sous un autre nom, sentirait aussi bon. Elle est belle, la phrase de Juliette pour se convaincre que le nom de Roméo n'est pas une malédiction qui plane au dessus de leur amour. Mais elle est aussi fausse qu'elle est vraie, cette déclaration. Il y a bien trop dans un nom; tout le poids d'un monde, d'une histoire, d'un héritage. La force qu'il peut donner. Les obstacles qu'il peut représenter à surmonter. Nahéma Jones. Elle serait tout aussi belle sous le nom d'Ariel ou d'une autre princesse, c'est vrai. Mais elle serait différente aussi, sans doute. Comme lui ne serait pas le même, s'il avait porté un autre nom que Monroe. La phrase, il la chasse rapidement de son esprit. Avant qu'elle ne maudisse leur histoire à peine ébauchée, même pas encore retrouvée, comme elle a maudit celle de Juliette et de son Roméo.

A la place, il attrape la peluche, en remerciant le forain, et l'approche du visage de Nahéma.

"Je crois qu'il veut le bisou de récompense. Et à voir sa tête, lui aussi t'aime déjà."

Tout comme moi. Non...moins que moi. Ca aussi, il le garde pour lui. Mais les iris bleus parlent sûrement sans qu'il s'en rende compte, en la couvant du regard, la jeune fille avec le présent gagné pour elle. Gagné pour avoir le droit d'aller tutoyer le ciel en sa compagnie un moment, seuls à seuls. Et peut-être redescendre sur terre plus vite qu'ils se seront envolés, qui sait. C'est ce qu'il craint, en passant la main sur la nuque, pendant qu'elle prend dans ses bras la créature ronde et moelleuse, et que lui répond à la question laissée en suspend le temps d'un jeu pas si innocent.

"Pour Haïti, eh bien... je me faisais piquer par un moustique et j'attrapais la malaria. C'était pas le plan de base mais c'est comme ça." Il grimace en la regardant. S'excuse du regard, avant de le faire verbalement. "J'ai manqué notre rendez-vous parce que j'étais malade, sur un lit de camp. Trop malade pour rentrer, sinon je les aurais fait ces kilomètres pour te retrouver, je te promets."

Et voilà, c'est dit. En toute sincérité. Est-ce qu'elle va y croire ? Le croire ?

C'est un autre sujet. Il sonde son beau visage, pour essayer d'y déceler la réponse avant que ses lèvres ne s'animent, à la belle. Nerveux, tendu mais honnête. Un livre ouvert, à cet instant précis. C'est ce que le visage de Lance reflète en lui expliquant brièvement les choses. Peut-être pas encore tout à fait complètement ouvert. Il n'a pas raconté qu'il parait qu'il disait son prénom dans le tourment de la fièvre. Qu'il s'y accrochait comme à une amulette magique. Qu'il l'appelait près de lui, sans jamais de réponse, puisqu'un océan les séparaient.

"J'étais là bas pour terminer mon internat de médecine...", qu'il ajoute, après avoir fait rouler sa lèvre inférieure entre ses dents, se retenant comme il peut de la mordiller. Il hausse les épaules, désarmé au propre comme au figuré, en reposant la carabine sur le comptoir du stand. Et esquisse un demi sourire désolé. "Et il semble qu'une moustique ait décidé que je devais l'avoir dans la peau. Elle aura essayé en tous cas. Mais je préfère de loin une autre demoiselle à lady Malaria. Va savoir pourquoi !"

Il plaisante, allège le sujet comme il peut mais son regard enveloppe Nahéma toute entière, comme le feraient ses bras, s'il se sentait le droit d'abolir cette distance qui a duré trop longtemps. Juste un regard, pour lui faire comprendre. Pour lui demander pardon d'avoir failli à sa promesse. Et une chance de rependre là où tout s'est arrêté sans qu'aucun d'eux ne l'ait souhaité.
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