Riskin' it all only to fall back where we started. (Lance)

Lun 9 Oct 2023 - 14:07

@Lance Monroe

(OOTD) S'interroger, finalement, c'est déjà témoigner d'un certain intérêt, n'est-ce pas ? Comme si elle faisait déjà la moitié du chemin jusqu'à lui... sans même en être consciente. Prise au piège des sentiments qu'elle éprouve à son égard depuis si longtemps, pire encore lorsqu'il fait semblant de rater sa cible et qu'elle se met à rire et glousser comme une adolescente. Tout est intact, au fond d'elle, et tout ne demandait qu'à revenir à la vie. Il ne manquait que toi, qu'elle pense tout bas alors qu'il tire une dernière fois et abat la cible d'un coup, d'un seul. Impressionnant. Habitué du jeu ? Coup de chance ? Ou réelle maîtrise de l'arme ? Elle s'interroge, c'est vrai. Le fait est qu'à chaque geste, chaque mot, elle se pose toute une multitude de questions. Je veux en savoir plus semble souffler cette petit voix à l'intérieur alors que le deal était clair, dès le début. On n'pose pas de questions, on se contente d'aimer ce qu'on vit et on se revoit dans un an, oui, mais la donne a changé, non ? Les cartes ont été redistribuées puisqu'ils ne se sont pas revus à date prévue l'année dernière et qu'ils se retrouvent aujourd'hui bien avant la prochaine échéance. Le ventre se tord, le myocarde s'accélère alors qu'il lui tend la peluche en souriant. Il plaisante sur le baiser, elle rougit. J'ai envie de t'embrasser mais elle ne le dit pas, non, elle attrape l'animal et pose ses lèvres sur le duvet en coton. Elle rigole, juvénile, en levant les yeux vers lui, si grand, si fort. Un deal est un deal, Monsieur Patins. elle plaisante un peu, use d'un sobriquet qu'elle lui avait trouvé autrefois, quand il ne vivait qu'une fois par an, quand ils ne vivaient qu'une fois para an. Elle se hisse sur ses pointes de pied, pose une main sur son épaule gauche et appuie ses lèvres juste au coin des siennes. Le geste est familier, comme il l'a toujours été. Elle rougit un peu plus, se détache sans jamais quitter son regard. Elle y voit danser la glace et la neige et sent déjà son coeur se fendre. Elle pourrait tout abandonner à nouveau pour lui, elle le sait, et pourtant, elle s'y interdit. Trop d'inconnues encore, trop d'ombres. Tu ne dois pas oublier, c'est vrai, elle l'entend et l'écoute. Il n'est pas venu l'hiver dernier, mais il est là aujourd'hui.
Et comme s'il avait lu en elle, il évoque l'absence.
Il parle de la maladie, du moustique et de la fièvre. Il raconte son désarroi et sa propre frustration. Il dit qu'il serait venu, s'il avait pu et elle a envie d'y croire. Ses yeux ne mentent pas, il en est persuadé. Elle s'y est plongée, elle ne s'en détache pas. J'ai besoin d'y lire tout ce qu'il ne raconte pas et elle a le sentiment que ses iris lui soufflent des je t'aime réciproques, ceux-là même qu'elle n'a jamais cessé de lui soufflé depuis chez elle, trois-cent-soixante-quatre jours par an. Il lui raconte alors son internat, elle sourit un peu plus. Etude de médecine, elle admire, elle aime, elle est impressionnée. De tous les métiers du monde, c'est sans doute le dernier où elle l'imaginait et pourtant, brusquement, ça lui colle à la peau. Il tente l'humour, ça fonctionne. Elle laisse s'échapper un rire doux et tendre alors que d'une main, elle serre si fort la peluche contre elle qu'elle sent son corps tout entier se réchauffer. De l'autre, elle caresse sa joue, à lui, rugueuse mais sans être rêche. Je suis tellement désolée de l'apprendre, Lance. qu'elle lui dit sans une once de condescendance ou d'indifférence. Non, des propos marqués d'une empathie qui la caractérise si bien. Tout en sentant quelque part son coeur se serrer. Est-ce qu'il m'aimera toujours quand il saura qui je suis ? Ce que je fais ? Elle se met à douter, c'est certain. Ils étaient à l'abri de ces questionnements, dans leur bulle, dans leur cocon. Un jour par an, c'était ce qu'il leur convenait. Pas besoin d'en savoir davantage, de creuser. Ils s'évitaient les tracas habituels d'un couple, les mises en abîmes compliquées et les différences si singulières qui séparent les coeurs qui s'aiment. Un jour par an, ça les protégeait de la routine, de l'inconfort du quotidien, des défauts de l'autre et de tout ce qu'on finit, tôt ou tard, par détester. Elle sourit toujours, se fait violence pour se montrer aussi douce qu'elle l'a toujours été. Elle enlève sa main, recule d'un pas. Je suis désolée d'avoir douté de toi, tu sais. Je pensais que tu m'avais juste... elle balaie l'air de sa paume libre. Oubliée, zappée, ghostée, tant de termes qui lui avaient fait tant de mal. Elle avale sa salive, roule des yeux. J'ai même pensé que, peut-être, tu avais... enfin, qu'il y avait quelqu'un d'autre. et elle se sent bête d'exposer à ce point cette faiblesse dont elle aura été victime. Jalouse sans l'admettre, envieuse aussi d'une femme dont elle ignorait tout mais dont elle était persuadée de l'existence.
Ce n'était pas une autre qui lui avait pris le coeur.
Non, c'était juste un moustique.
Et quelque part, ça ne la soulage pas entièrement. Et maintenant ? Se lancer dans l'aventure ? Devenir un couple ? Elle ne sait pas, elle l'ignore. Elle glisse sa main libre le long de son bras, attrape ses doigts et les emmêle aux siens. Je t'ai promis un tour de grande roue, viens. elle lui dit sans se départir de son sourire sincère et honnête. J'ai envie d'apprendre à te connaître, Lance. elle ajoute, sincère mais anxieuse. J'ai envie de te savoir, mais est-ce qu'elle est prête à ce qu'il la connaisse ? Elle ravale sa salive, sans trop défaillir, elle est forte mine de rien, douée pour masquer les incertitudes et les légers tremblements. On fera autant de tour qu'il faut pour rattraper le temps qu'on a perdu... tu m'as manqué. qu'elle lui glisse en l'emportant dans sa danse, tournant déjà les talons en direction du monstre de fer. Viens, on s'envole, un tour ou deux, juste le temps de se rappeler ceux qu'ils étaient. Et ensuite ? Ensuite, ils verront.