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Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà (Maverick)

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(OOTD) L'écume des jours, ça lui traverse l'esprit et l'fait presque sourire. Qu'est-ce qu'on est ? La question s'impose et se pose, là, entre eux. Peut-être qu'il est temps de redéfinir tout ça. Il regarde droit devant lui, Milas. Le silence qui les étreint lui permet sans doute un aller-retour sur une vie d'exergue, d'exil.
Lui, l'gamin amoureux.
Eperdument amoureux d'un autre gamin.
L'innocence de leurs échanges lui avait manqué, lui manque toujours. Quand ils s'offraient au soleil sur ce banc et qu'ils s'inventaient un avenir. Je t'aime, si souvent échangé et partageait. Une vérité silencieuse qui les unissait à l'époque bénie d'une adolescence éprise et épanouie. Milas avait trouvé son double, il le savait. Bachert, ni plus, ni moins. Cette autre partie de moi, celle après laquelle le commun des mortels court souvent après toute une vie, lui, l'avait rencontré à quinze ans. Le grand amour, aussi simple que ça. Les certitudes étaient telles que rien ne semblait pouvoir obscurcir leur projet. Jusqu'à ce que l'orage déchire le ciel et que les nuages apparaissent. La tempête avait frappé si fort que les deux âmes soeurs s'étaient séparées pour de bon, pour de vrai.
Cette douleur, il s'en souvient encore.
Combien de nuits, combien de printemps, combien d'hiver à pleurer cet amant disparu ? Il ne les comptait même plus. La suite était floue, mécanisme de défense, pilotage automatique. Il s'était contenté d'exécuter sans chercher à comprendre. Des études supérieures, le choix d'une carrière et puis, les premières expériences. Il s'était concentré sur ça plutôt que sur l'affect, il avait emprisonné le coeur dans un bloc de glace. Bien sûr qu'il avait rencontré des coeurs brisés, comme le sien. Il s'était épris de certaines âmes perdues mais n'avait plus jamais aimé comme il l'avait aimé, lui. Les années s'étaient succédées, le temps avait pris de plus en plus d'ampleur et tout lui avait échappé en si peu de temps qu'il n'avait jamais compris comment, un beau jour, il avait pu se retrouver seul sur ce banc tous les vendredis soirs à attendre qu'il revienne.
Cette douleur, il s'en souvient encore.
Et dans cette semi-torpeur, il s'interroge, Milas. De son côté, il n'avait jamais imaginé un instant que Ricky puisse n'avoir jamais plus aimé quelqu'un d'autre. Le bougre était charmant - bien plus que ça même -, intelligent, débrouillard, plutôt romantique dans son genre et surtout très drôle. Des qualités qui faisaient de lui le candidat idéal à l'amour, bien loin de Milas qui avait toujours été plutôt renfermé et discret. Pourquoi n'as-tu rencontré personne ? C'est sans doute ce qu'il voudrait savoir mais plutôt que de l'interroger à ce sujet, c'est à eux qu'il pense et la réponse de Ricky ne l'aide pas le moins du monde. La question qui s'en suit ne fait que réveiller de vieux souvenir et la tête de son interlocuteur qui se pose sur son épaule ne fait que ramener à la vie tout ce qu'il a toujours ressenti.
Quinze ans trop tard
Quinze plus tard.

Il ferme les yeux, ses mains qui se crispent sur ses propres cuisses alors qu'il fait de son mieux pour calmer son souffle. Le nez de Ricky qui se love sur sa joue, son souffle qui s'écrase presque sur son derme et l'atmosphère des lieux, sa quiétude et sa paix. Le décor est idéal mais aux derniers propos de son ancien amant, Milas s'entend répondre pour lui-même : je ne suis jamais parti, moi. Ce qu'il s'abstient de dire, évidemment... sans doute que le coeur est à la fête, sans doute que l'expectative d'un renouveau le berce mais le soigneur n'en demeure pas moins lucide. Que construit-on sur des souvenirs ? Pas grand chose sinon de la nostalgie et des remords. Il ravale sa salive, prend le temps de réfléchir à ce qu'il dit avant même que les mots ne lui échappent. Est-ce que tu m'aimes encore, Maverick ? chaque mot lui tord l'estomac car chacun témoigne d'une blessure si grande.
Cette douleur, il s'en souvient encore.
Chaque jour, il espère qu'elle s'estompe et si au fur et à mesure des jours, elle semble disparaître, inlassablement, tous les vendredis depuis quinze ans, elle fait irruption à nouveau. Lorsqu'il s'installe sur ce banc, qu'il l'attend, il la ressent encore. Elle l'enlace, l'étreint... seule compagne d'une lente agonie, déchirante agonie.
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(OOTD) Coeur oiseau aux ailes dorées, il avait voleté dans d'autres cieux, effleuré le coton des nuages, s'était même pris le bec contre des soleils perdus, tombant en gouttes de pluie mordorée. Mais jamais plus le nid n'avait été partagé, jamais plus la chaleur d'une autre silhouette ne l'avait intrigué. Les pulsions étaient devenues solitaires, comme s'il avait peur de trahir, comme s'il avait le sentiment de toujours faire un pied de nez à Milas, quand il imaginait ses draps se plissant sous les doigts d'un autre. c'était ridicule, sans doute, d'être aussi soumis à des serments d'enfants. C'étaient des jeux de gamin ; dans cette herbe-là, ils avaient roulé, teintant jeans et capuches de nuances verdâtres ; dans cette eau, ils avaient trempé la plante des pieds, échangé des cigarettes fantaisistes aux relents de chocolat ; dans les attractions, ils avaient même un jour rit d'un désir commun, d'un fantasme qui naît dans le cerveau de deux adolescents, les hormones en ébullition qui transformaient les nacelles d'une grande roue en une véritable baignoire à explosions. Les bulles avaient disparu, les cigarettes au cacao ne se vendaient plus, et l'herbe avait un peu séché ; la faute au réchauffement climatique.

Moi, j'ai le blues du rose.
Dans le ciel le bleu m'indispose de nostalgie de quand j'étais différent.
Le blues maintenant.
Du temps de l'apothéose où tout petit pourtant
j'me sentais géant.


Combien de leurs boutiques préférées avaient fané, dans les rues, s'étaient repliées, devenues cocons à d'autres papillons ? Combien de leurs manèges préférés avaient rouillé, été remplacés par plus moderne, plus effrayant, plus saisissant ? Brusquement mélancolique, les larmes se contiennent mais dans le ventre, des vagues d'azur grisâtre battent le bruit d'une tempête, son corps est refroidi, et les paupières sont plus lourdes. Tristesse qui fait trembler à peine la main, tristesse qui s'immisce, soudaine, qui rend le monde infiniment moins attrayant. L'amour avait perdu son odeur de miel, la chaleur des corps s'était évaporée, et il avait pris vingt, non, quarante ans en pleine poire. Plus jamais transporté par des conversations, même avec ses employées, même avec Nahéma la si douce. Plus jamais transporté par un corps, par un coeur, à cheval sur une locomotive dont la fumée lui aurait embrumé le cerveau, aurait mélangé toutes les pensées. Non, Maverick n'avait plus jamais aimé, après Milas. Plus jamais voulu aimer non plus, et c'était sans doute une décision risible. On a souvent une seule âme soeur, sinon on parlerait d'âme fratrie, d'âme famille. Quand je t'ai perdu, je n'ai pas voulu en trouver une moins belle, une moins explosive, une qui aurait fait pâle copie face à tes feux d'artifices.

Et la question apparaît, prédatrice qui sort de lippes connues. Elle ravage tout, fait l'effet d'un uppercut dans le ventre du cuisinier, et aussitôt ses veines s'irriguent, aussitôt il entend dans ses tempes le bruit du palpitant qui s'affole. "Je... Ouah, c'est direct comme question, je..." Il ne sait pas trouver les mots, a face à lui une énigme qui lui rappelle celles lancées par le sphinx, il y a des milliers d'années. A le sentiment qu'il s'agit d'une situation de vie ou de mort, d'une situation qui tranchera et fera jurisprudence sur tout ce qui sera juste, sur tout ce qui sera injuste. A le sentiment que la vie joue les balancelles, qu'elle va basculer immédiatement, en l'espace de trois lettres.

Oui, ce serait une nouvelle promesse, un nouveau serment que peut-être il ne parviendra pas à tenir, cette fois encore, si la vie lui met des bâtons dans les roues. C'est les larmes sur les joues de Milas, c'est la sensation d'avoir eu à nouveau son coeur dans les mains et de l'avoir broyé. C'est fort, c'est intense. Non, c'est tout arrêter. Mettre en suspend la vie, maintenant. Renier les dernières années, les pensées invasives. C'est jeter de la brume par litres partout dans le crâne, partout dans le torse. Faire disparaître le coeur, pour peut-être le retrouver dans quelques années. Et dans tous les cas, les yeux de Milas qui deviennent sources des Niagara Falls.

"Je..." Il bégaie, comme à chaque fois sous le coup du stress, trouble qu'il n'a jamais pu vraiment soigner, malgré les années. Il avait trop à faire pour penser à lui, pour penser à la langue qui s'emballe, à l'air qui lui manque. "J't'ai toujours aimé. Je peux pas dire que je t'aime pas. Est-ce que je t'aime comme avant ? Ça, j'sais pas. Je... tu m'as manqué. Je t'ai attendu, à ma façon. Et... je sais pas si... Enfin, si. j'voudrais qu'on se revoit." Il a le coeur qui bat la chamade. Il tremble fort, glisse sa main contre celle de Milas. Pas de promesse, pas de mensonge non plus. Rien que la vérité brute, celle qui coule dans ses veines.

De quoi j'ai l'air ?
De pas grand-chose, j'ai le blues du rose.
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(OOTD) La question se heurte à des convictions plus profondes encore qu'il ne saurait l'imaginer. Il y a eu l'avant, il y a eu l'après mais rien n'a jamais été à la hauteur du pendant. Alors qu'attendre, qu'espérer d'une vie où on a connu l'amour, le vrai, mais où on n'y a plus droit ? Qu'attendre de demain si tu n'es pas là pour l'enchanter ? La question se heurte, se bouscule aux convictions du gamin qu'il était. Celui qui n'connaissait rien avant de le rencontrer et qui avait tout perdu le jour où il s'en était allé. Sans doute que Maverick ne comprendra jamais l'importance de ce qu'ils ont vécu, sans doute que le regard qu'il porte sur cette romance d'adolescent n'est pas le même que celui que porte Milas... oui, c'est sûr, même. Là où Maverick ressent la nostalgie ou la mélancolie de choses qui existaient et qui n'existent plus, Milas ne voit que des remords et les regrets abandonnés par deux coeurs brisés. Lui ne s'est jamais reconstruit, jamais.

Tu te retournes dans cette dernière nuit où tu frissonnes, je te serre contre moi, je pose mon manteau sur toi, j'aurais voulu pouvoir en mettre un sur tous tes hivers. Tes traits sont tranquilles, je caresse ta joue, et, pour la première fois de mon existence, je suis triste et heureux à la fois.

Sans doute qu'il est trop tôt pour parler d'un après, sans doute qu'il est même beaucoup trop tôt pour espérer mais la présence de Maverick auprès de lui réveille l'adolescent  qu'il était et qu'il demeure toujours. Le même qui n'avait personne vers qui se tourner et qui avait vu son coeur s'emballer lorsqu'enfin on avait posé sur lui un regard différent, tolérant. Le même adolescent dégingandé qui ne trouvait pas sa place jusqu'à ce que l'autre ouvre enfin ses bras. La présence de Maverick ce soir est aussi douloureuse que délectable. Tant de vendredis échoués sur cette plage pour finalement voir se matérialiser tout ce qu'il avait toujours souhaité. Et maintenant ? La question était là, simple, brute sans doute mais honnête. Qu'est-ce qu'on est ?

C'est la fin de notre moment, le début d'un souvenir qui durera pour moi l'éternité. Il y avait en chacun de nous tant d'accompli et tant d'inachevé quand nous étions réunis. Je partirai au lever du jour, je m'éloignerai pas à pas, pour profiter encore de chaque seconde de toi, jusqu'à l'ultime instant. Je disparaîtrai derrière cet arbre pour me rendre à la raison du pire.

L'homme lève les yeux sans le regarder. La réponse est hésitante, on marche sur des oeufs, on ne sait pas trop quoi dire pour ne pas rompre l'équilibre précaire et fragile de retrouvailles inespérées. Les mots s'enchaînent maladroitement pour former une phrase, un tout que Milas peine à comprendre sur l'instant. La main se cale contre la sienne, nouveau contact qui grise et électrise. Il retient son souffle, le gamin, sans pour autant retirer sa main. Il n'ose pas tourner la tête, il a peur de ce qu'il trouverait dans les yeux de son interlocuteur... comme si les mots trompaient le regard, fatalement. Je t'ai manqué, c'est un bon début. il rigole, du mieux qu'il peut. Manquer n'est pas le terme qu'il aurait employé pour parler d'eux. Lui dirait qu'il a cessé d'exister au moment même où Ricky s'en était allé... c'est obsessionnel, viscéral, c'est l'oxygène qui ne brûlait ses poumons à chaque inspiration. Je comprends, le temps... le temps altère les sentiments, c'est normal. mais non, pas pour moi. Moi je t'aime comme au premier jour, c'est ce qu'il crève de dire mais sans le prononcer. Il y a au fond de lui des sentiments qui se contredisent et se chamaillent. La colère qui fuse, celle qui reproche à Maverick d'être parti et de prendre tout ça avec bien plus de recul qu'il ne le fera jamais. L'amour qui suinte, celui-là même qui pourrait s'plier en quatre pour satisfaire les désirs de Ricky, attraper sa main, la serrer et lui promettre d'être patient. La déception qui blesse, celle qui rappelle qu'au fond, chaque histoire se vit différemment de chaque côté du chemin. Les points de vue divergent, les sentiments aussi... peut-être t'aimais-je plus que tu ne m'aimais.

Là où tu n'existes pas, je n'existe plus. Nos mains ensemble en inventaient une à dix doigts ; la tienne en se posant sur moi devenait mienne, si justement que, lorsque tes yeux se fermaient, je m'endormais. Ne sois pas triste, personne ne pourra voler nos souvenirs. Il me suffit désormais de fermer mes paupières pour te voir, cesser de respirer pour sentir ton odeur, me mettre face au vent pour deviner ton souffle. Alors écoute : où que je sois, je devinerai tes éclats de rire, je verrai les sourires dans tes yeux, j'entendrai les éclats de ta voix.

Finalement l'index court sur le derme de la main opposé, cherche à s'y poser. Le tumulte cesse, la tempête cesse de gronder. Relativiser, ça n'a jamais été son fort et pourtant, cette chance, il ne tient pas à la voir disparaître. Il ne sait pas de quoi demain sera fait ni de quoi leur histoire se nourrira à présent mais il a envie de croire que tout pourrait recommencer. Il a besoin d'espérer, sans doute. Et peut-être qu'il se cassera à nouveau la gueule, peut-être même qu'il en souffrira encore mais il ne supporte plus les points de suspension avec lesquels l'histoire s'est achevée autrefois. S'il faut une fin, autant la vivre pour de vrai. Inutile de faire des plans sur la comète, on a changé... sans doute qu'il serait plus intelligent pour nous de prendre notre temps. il tourne la tête, pour la première fois depuis longtemps. Il glisse ses yeux dans ceux de Ricky et son coeur manque un battement. Son index trouve une faille, son majeur aussi et finalement, les doigts s'emmêlent malgré lui à ceux de son amant de lune. Un pas après l'autre. Le temps de rattraper tout ce qu'on a manqué et de nous redécouvrir... je suppose. le sourire s'étire d'une oreille à une autre. On a qu'à se promettre un second rendez-vous, déjà... c'est un bon début, tu n'crois pas ? les épaules se libèrent doucement d'un poids trop lourd. Oui, faisons comme ça, c'est ce qu'il y a de plus raisonnable à faire, après tout. Il laisse l'air entrer par la bouche, remplit ses poumons et pour la première fois depuis des années, la brûlure s'estompe enfin.

Savoir simplement que tu es là quelque part sur cette terre sera, dans mon enfer, mon petit coin de paradis. Tu es mon Bachert, je t'aime.


:copyright: 7 jours pour une éternité, Marc Levy.
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(OOTD) Intelligent de prendre son temps. Oui, dans les faits, c'est plutôt vrai. En réalité, porté par le coeur, porté par ses pulsations, les vibrations qui irriguent le squelette tout entier, Maverick aimerait poser un lapin aux intellectuels. Il aimerait embrasser Milas, maintenant, et secrètement il croiserait même un peu les doigts pour espérer que le contact de leurs lèvres ouvre un portail vers un autre monde. Une porte qui les propulserait quinze ans en avant, un univers qui les attendrait, bras tendus, bras chauffants, bras soleils pour mieux les voir se consumer de leur vieille romance brûlante. Là, dans cette autre vie, il n'y aurait pas eu le départ précipité, les valises entassées à la va-vite à l'arrière de la voiture, les larmes des plus jeunes et le mutisme des aînés. Quand il y repense, Maverick ne se souvient pas avoir vraiment espéré que les choses changent. Papa avait eu de beaux mots, de grandes promesses, il était chevaleresque, aspirant mage qui, les mains blanchies de frustration sur le volant, était certain de ce qu'il avançait. Les choses vont changer, les gamins. On va avoir une belle maison. Moi, j'vais avoir un taf qui rapportera la blinde de pépettes. On pourra même peut-être soigner votre mère. Peut-être la soigner. C'est ce qui aurait dû les aiguiller, tous. La première fracture de son masque d'affabulateur. On ne pourrait jamais la soigner, c'était une maladie chronique. De celles qui jouent l'ancre fermement arrimée à la cheville, de celles qui s'accrochent, qui s'agglutinent. Les pas ralentissent, le monde s'assombrit, les nuages couvrent Hélios alors qu'il ne tremble pas de froid. Les rayons s'éteignent, et c'est le cataclysme d'une vie. Maman ne peut pas guérir. Il se souvient que son aîné l'avait murmuré, s'était attiré un regard noir du patriarche. Maverick avait pensé "ce n'est même pas ta mère, à toi". Il n'avait pas osé le dire. N'aurait pas voulu blesser son frère. Même si lui s'en souciait moins ; dire qu'elle ne pouvait pas guérir, même si c'était vrai, ça cinglait, ça abîmait, ça faisait pleurer le myocarde du gamin écorché. Alors Ricky avait fermé les yeux, s'était concentré sur la route qui défilait, et des heures de bitume plus tard, ils étaient arrivés. Pas une pause sur la route, pas une fois la vitesse des roues qui aurait diminué. Non. Ils fuyaient leurs démons, Bip-bip de plastique qui s'échappait des griffes aiguisées d'un coyote dont ils n'avaient même pas vu la gueule.

Papa avait voulu partir, et ils l'avaient tous suivi. Des années plus tard, Maverick inversait la tendance, s'échappait lui, et dans son sillage les étoiles s'étaient plantées, devenant belles fleurs de lune. Les enfants étaient devenus grands, le grand frère était resté un phare au coeur de toutes les tempêtes, un phare à travers même le smog des buildings new-yorkais. Doigts qui s'entremêlent, le tirent de ses pensées, de ce passé ; qu'il est clairsemé, ce passé, à la fois de notes mordorées, les baisers de miel et la chaleur des bras, à la fois de moutons noirs, de larmes, de colère ! Il a envie de lui dire, Maverick, qu'il revient de loin, qu'il sait qu'ils trouveront un nouvel équilibre. Il brûle de lui rappeler qu'il n'a pas une seule once d'emprise, aujourd'hui, qu'il navigue seul sur sa barque, qu'aucun vent ne vient gonfler les voiles, sauf les zéphyrs emprisonnés dans les bouteilles que lui débouche. "Ça me va." Évidemment, que ça lui va. Il n'attend que ça depuis des années, qu'ils se retrouvent. Et peu importe l'endroit, à vrai dire ; avec Ayun, il a dîné sur une table faite de poubelle, dans une ruelle sombre, d'un plat froid mais surtout de sourires. Avec ses frangins, il a mangé à même le tapis du salon, éparpillant des miettes à peu près partout, plus d'une fois. Avec sa mère, ils ont discuté bien des soirs assis sur le même lit, avec un ciel d'orage pour toile de fond. "L'endroit importe peu, tant qu'on est tous les deux." Il lui sourit, presse doucement sur sa main, le pouce qui dessine un rond sur la peau. "Tu fais quelque chose dans les prochaines heures ? Je rentre, j'me douche, et on se rejoint ?" Le second rendez-vous empressé, trahi par la voix qui tremblote à peine.

Je t'attend depuis mille ans.
Et avant cela, mille ans encore.
Deux mille ans à t'attendre, et deux mille ans à te pleurer.
Tout ça s'effondre au prix d'une soirée.
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(OOTD) Après le feu des retrouvailles vient l'accalmie de la raison. Déraison s'il s'écoutait, Milas, pauvre coeur égaré. Il a attendu quinze ans cet instant et on enchaîne déjà ses ailes. On lui refuse l'envol tant espéré, tant attendu et le soigneur se fait violence. Intelligence du corps avant celle de l'âme et du coeur. Intelligence tout court pour proposer d'aller plus doucement. Plaisirs réfrénés, presque frustrés. On impose la course lente de la grande aiguille au détriment de la petite qui virevolte autour du cadran sans discontinuer. J'ai pas envie d'attendre, c'est vrai. J'ai pas envie d'être raisonnable car le coeur appel le corps. Sentir Maverick si près de lui sans pouvoir le toucher, c'est tout aussi déraisonnable que de proposer d'attendre. J'ai plus envie d'attendre serait plus juste, puisque c'était déjà le cas. Combien de vendredis perdus et vaincus, combien de soirées dédiées à ces fantasmes à la con. Si souvent j'ai cru que tu ne reviendrais jamais et pourtant, il savait qu'ils étaient au même endroit. T'as toujours été à un quartier de moi mais Milas n'a jamais forcé les choses. Romantisme déraisonnable.
Tout dans cette situation n'est que déraison.
Alors pourquoi brusquement changer le modus operandi ? Pourquoi vouloir prendre son temps et ne pas brûler des étapes ? Pourquoi vouloir faire les choses différemment alors que tout en lui se tend vers l'autre. Tout ne souhaiterait qu'un contact physique grisant qui réveillerait non seulement la nostalgie d'une autre époque mais la fougue de coeurs adolescents épris. Maverick sourit, acquiesce à sa proposition et Milas répond par un simple hochement de tête. Deal, mais déjà l'coeur tombe. Pourquoi attendre ? Sans doute que se précipiter n'est pas une bonne idée, pas maintenant, pas pour eux. Milas souhaite une fin heureuse mais pour une fin heureuse, il faut écrire l'histoire en premier. Admettre les erreurs passées tout en essayant de reprendre là où tout s'était déjà arrêté. Oublier les vieilles rancoeurs pour laisser place aux nouveaux sentiments. Coeurs d'adultes cette fois, vaillants et forts. Sans doute brisés, sans doute éméchés mais prêts à recoller les morceaux. Tous les deux. il répète en baissant les yeux sur leurs mains. Conjuguées au passé comme au présent, elles s'entremêlent avec un naturel déconcertant. C'est chaud et froid, c'est avant comme après. Il sourit, relève les yeux vers lui. D'ordinaire, je reste ici encore quelques heures avant de rentrer retrouver Odin... lueur de malice dans le regard, écho d'un reproche lointain. D'ordinaire, je t'attends toujours des heures... A quoi tu penses ? sourcil relevé, temps suspendu et visage réjouit. Je veux bien te suivre jusqu'au bout du monde, c'est ce qu'il aurait dû dire à l'époque déjà mais la jeunesse est un fléau contre lequel jamais il n'a su être à la hauteur. Alors je t'ai laissé partir, mais cette fois, il fera l'impasse sur les appréhensions. Prêt à toutes les concessions pour prolonger l'instant, et tant pis si demain se meurt à leur pied du moment qu'ils sont tous les deux.
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(OOTD) À quoi je pense ? Ça c'est une question qui taraude, ça c'est une question qui a des airs de nuage de pluie et de grand soleil en même temps. Maverick pense toujours fort, Maverick pense toujours vite. Il a dans la tête mille fantasmes, mille reproches, et à peu près autant de rêves qu'il aimerait confier. Maverick est un artiste à sa façon, il imagine les photographies qu'on prendrait de leurs mains emmêlées, sur le banc de Coney Island, en haut de Liberty Island, dans les rues de Staten Island. Il les esquisse en amants rêvés par tous ces touristes, qui leur imaginerait une vie sans doute bien plus palpitante que celle de deux âmes qui se sont à peines retrouvées. Ils seraient tous les deux une belle sculpture de bitume, une belle sculpture de fleurs, une belle sculpture de verre. On viendrait les dévisager, et si au début, ça paraîtrait bizarre, ils finiraient par s'y faire, apprécieraient d'être devenus des love symbols. L'heure n'est pas au rêve éveillé, et Maverick présente ses plus plates excuses à Morphée. Lui n'a envie que d'une chose ; ne plus jamais dormir tant qu'ils ne se sont pas dévoués, ne plus jamais battre des cils tant qu'ils n'auront pas scellé leurs iris. Il y a à la fois l'amour dévorant, qui lui donne envie de renaître dans le choeur des incendies romancés d'autrefois, et il y a en même temps la culpabilité. Je n'aurais pas dû partir. Il n'en avait pas le choix. J'aurais dû lutter. Et c'est pourtant ce qu'il a fait pendant une dizaine d'années. Alors quand on lui demande à quoi il pense, Maverick aimerait répondre qu'il ne peut pas le dire. Il a trop d'idées, trop de pensées, ces dernières années n'ont été qu'un escalier de concepts abstraits qui l'ont à chaque fois un peu plus détourné de ses vérités à lui. La vérité des amours flamboyants, la vérité des tristesses lancinantes, la vérité des colères explosives. Un orchestre tout entier qui aurait déjà joué la composition la plus intense de l'antebellum. La guerre est finie, cependant. Aujourd'hui, le conflit entre les âmes ne se joue qu'à renforts de bouquets de roses, et les fusils sont devenus des baisers, les cris des mains liées. Phalanges qui se chevauchent, tandis que dans l'esprit ce sont les silhouettes ; la chaleur est familière mais nouvelle à la fois, et Maverick déglutit avant de répondre.

"J'aimerais beaucoup rencontrer Odin." Il sourit faiblement, le nez qui se réfugie contre la clavicule de Milas, quelques instants seulement, et puis son pouce caresse le dos de la main arrimée, il se redresse à peine, toussote à peine, stresse à peine, s'enflamme bien trop. "On peut... Je sais pas, aller faire un tour de manège ou deux ? Et dans quelques heures... On avise ?" Il sourit, se mordille rapidement la lippe inférieure, sourit plus fort. "Ça pourrait être sympa, de voir comment ça a changé. On y va ?" Énergie qui l'électrise, il se relève, tire sur le bras de Milas, désireux de le voir à ses côtés, de ne former qu'une seule stature, et puis quand c'est le cas, enfin, il dépose, comme par habitude ancestrale un rapide baiser sur la joue de l'ancien amoureux transi. Les siennes se parent de coquelicot, aussitôt, et il baisse le regard, rit doucement, les fait avancer de quelques pas dont il lance l'impulsion, se maudit de s'être laissé aller, se bénit en même temps parce que pour la première fois depuis quinze ans son ventre est une serre à papillons.
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(OOTD) Il y a des gestes simples qui dénotent d'une affinité particulières. Ces gestes dont beaucoup se délaissent avec les années mais qui revêtent, pour d'autre, une importance capitale. Aussi, les mains qui s'accordent et se frôlent réchauffent un coeur givré. Geste simple mais ô combien nécessaire pour un Milas transi, amoureux comme au premier jour de retrouvé celui qu'il croyait avoir perdu à jamais. C'est tout un pan de sa vie qui s'ouvre à nouveau, comme une porte qui se déverrouille et lui donne à nouveau accès à des plaisirs oubliés. De simples souvenirs, ceux qui venaient décorer le pavillon des rêves lorsqu'il ferme les yeux. De ceux dont il se vêtait pour conquérir les hivers toujours plus froids et solitaires. Deux mains qui s'enlacent, ça vaux sans doute tous les mots d'un dictionnaire mis bout à bout, ça a plus de sens que toutes les définitions. C'est simple mais si précieux, un fil d'or qu'on étire d'un bout à l'autre épris d'une sincérité réconfortante et chaleureuse. Il sourit, dans le vide, même sans trop en faire... c'est simple et bien.
Le temps passe trop vite, si vite qu'on en oublie parfois que ce sont les choses simples qui nourrissent les petits bonheurs. Et ceux-là même qui, s'additionnant, changent les couleurs d'une vie. Brusquement, l'arc-en-ciel naît sous les paupières d'un coeur éteint. Il sourit, Milas, mais ça ne se voit pas... pourtant, lorsque les lèvres se déposent sur sa clavicule, même sur l'épaisse couche de vêtement qui la recouvre, le soleil est à son zénith. Geste simple, plus encore que tout le reste. Pourtant nécessaire, synonyme de proximité et de complicité. Il sourit un peu plus, l'excitation de Maverick qui le gagne. Rouge aux joues, comme un feu qui se réveille et crépite doucement dans l'âtre d'une cheminée pourtant fermée. Il lève les yeux vers l'Adonis et sourit de plus belle. Ravi à l'idée de chevaucher à nouveau les montures en bois vernis, comme autrefois. La main tendue, il attrape celle du chevalier qui lui fait face, esquisse un doux sourire en raillant : On commence par le carrousel dans ce cas. faible prononcé, depuis toujours, pour ces chevaux qui tournent et tournent encore, sans jamais s'arrêter, sans jamais changer de direction. Comme la Terre en orbite autour du Soleil, comme j'ai toujours été en orbite autour de toi. Et puis, le contact des lèvres sur sa joue lui fait tituber le coeur. Geste simple, encore. De ceux qu'on oublie au fur et à mesure, de ceux dont les vieux couples se défont par habitude et qui, pourtant, sont d'une importance capitale pour sceller liens et affection. Il rigole, malgré lui, sans savoir s'il doit être heureux de l'intensité de cet instant ou s'en effrayer. Et si tu partais demain, à nouveau ? L'angoisse est là, réelle, au creux d'un estomac qui se tord déjà. Odin serait ravi de faire ta connaissance, lui aussi. qu'il s'entend ajouter en faisant quelques pas près de lui, comme avant. Deux gosses qui renouent avec l'histoire sans avoir besoin de se plonger dans un vieux livre. Epaule contre épaule, car les mains se sont abandonnées, Milas avance d'un pas plus léger sans feindre l'inquiétude. Le regard vissé sur les attractions et les lumières scintillantes, il dit en plaisantant : Si tu m'emmènes dans le train fantôme, peut-être que j'en profiterai pour me serrer davantage contre toi, comme avant. cette notion d'avant qui les poursuit... car nous étions tout, avant, mais depuis, nous n'sommes plus rien. Ou alors si peu de choses, qui sait.
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   @Milas Hansen  


(OOTD) Deux cavaliers aux montures poussiéreuses sont en chemin ; pourtant, dès l'impulsion du lever, la poussière disparaît. Il n'y a plus de trace du temps qui est passé ; seulement des empreintes du temps à passer, seulement des beaux souvenirs. Maverick se laisse guider, s'abandonne à avancer comme s'il n'y voyait rien, dans ce bois de mémoires, dans cette forêt de sentiments. Il y a à la fois les saules de leurs pleurs, et puis les chênes rougis de par la chaleur qu'ils ont toujours su faire naître. Enfants d'Hélios, ils surfaient depuis toujours sur des vagues de lave ; la peau brûlante, les baisers un peu plus encore, ils avaient inspiré des regards circonspects, dans leur jeunesse, et si aujourd'hui un bouquet d'iris venait à se perdre sur leurs corps qui se frôlaient, Maverick n'était pas si sûr qu'il réussirait à se retenir de défier les coupables. Il n'était même pas sûr de réussir à ne pas défier le monde pour Milas ; Milas qu'il avait éprouvé, Milas qu'il avait abandonné. La vérité qu'on racontera au futur, c'est qu'on a joué à cache-cache et que j'ai toujours été meilleur que toi dans ce jeu là. "Je serais très honoré de rencontrer Odin. Je lui présenterais mes loustics. Peut-être qu'ils se détesteront, ou bien peut-être que..." Les sourcils haussés, un geste du menton vers leurs deux corps, un grand sourire, de ceux qui décrochent les nuages, de ceux qui font frémir les mers, et puis le silence qui revient, pendant quelques pas au moins.

On passe un portique, et puis les lumières scintillent tout autour, en même temps que le rire éclate, bulle de lumière. "J'préfère me casser maintenant plutôt que de mettre les pieds dans un de ces trucs." Comme avant, certes, quand il traînait des pieds pour ne surtout pas en mettre un dans un de ces vieux wagons qui les faisaient rugir, rougir, selon qu'il était question de goule ou de baiser dérobé à l'obscurité. Je serais bien incapable de te laisser en plan ici, au milieu des allées, ou même n'importe où dans le monde. Pas cette fois. Il aimerait y croire, le bel utopiste, lui qui voit son coeur battre plus fort dès que leurs yeux se croisent, lui qui voit dans les lèvres de Milas surtout le reflet de son envie de les saisir, d'en capturer la saveur et d'y poser en même temps sa signature du bout de la langue. "Barbe à papa, d'abord ?" Tant pis si les mains collaient aux spirales du carrousel, tant pis si les chevaux renâclaient à les voir tâcher leur belle crinière ; l'équidé pouvait bien être mordoré ou brun, le poil long ou le pelage ras, rien ne comptait vraiment ; et puis, ils étaient bien cirés, ces animaux-là, et un simple coup de chiffon les ferait rutiler à nouveau. Les épaules continuent de se heurter, sans jamais discontinuer, ça fait sourire les deux garçons, et chacun d'entre eux ne perd l'équilibre que lorsque les corps ne se frôlent pas, même si c'est pour trois secondes. Au stand, il y a du monde ; plus jeunes, ils grillaient les foules en jouant des muscles trapèzes - bien avant qu'ils ne se frottent, leurs os -, ils passaient en diagonale devant des bambins qui piaillaient, devant des adolescents plus jeunes qui se scandalisaient, et puis devant des familles entières qui grognaient. C'était un drôle de chenil. Ils en étaient les maîtres ; comme de la ville entière, finalement. Aujourd'hui, ils sont plus raisonnables, plus âgés ; Maverick adresse quand même un sale regard au gamin qui le dépasse, la main accrochée à celle d'une fille de son âge. Se retient de soupirer, de se plaindre à son tour. "On était comme ça, vraiment ?" La main qui passe dans les cheveux, qui forment une coupe plus longue, le temps qui a affiné les styles ; ils étaient comme ça, oui. Mais maintenant, ce sont deux adultes ; deux gaillards aux sourires affirmés, aux silhouettes ciselées, aux barbes légères qui irriteront tôt ou tard la peau. "On en partage une ?" C'est murmuré à l'oreille, dans un nouveau sourire ; qu'ils nous regardent, qu'ils nous détestent, qu'ils nous vénèrent même s'ils le voudront, moi je ne me sens bien que baigné de ton aura. Il voudrait l'embrasser, maintenant. Se dit que c'est une mauvaise idée ; en a quand même très envie, alors recule à peine, heurte les mains de quelqu'un de trop proche, derrière. S'excuse platement, baisse la tête, rabroué. Attend leur tour sagement, sans plus s'imbiber des vapeurs de Milas, sans plus perturber le trafic des badauds qui attendent aussi de se tartiner le visage de sucre. Repart, larcin en main, l'autre qui frôle le dos des doigts de l'amoureux d'antan, et ça fait sourire plus grand, réduit le champ des possibles pour la peau collante. "Alors, carrousel, hein ? C'est par où, commandant ?"
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(OOTD) Le sourire qui en dit plus long que les mots, la phrase qui reste en suspens et Milas qui éclate de rire. Pour sûr que nos chiens vont s'entendre, s'ils sont fait du même bois que nous. Les épaules qui ne cessent de se frôler pour que l'instant présent compte, qu'il marque concrètement l'esprit et ne s'efface plus jamais. Ô diable la décennie écoulée si tu es là pour me rattraper quand je tombe. Je suis persuadé qu'on en fera des meilleurs amis. qu'il répond, le jeune véto, trop sûr pour que ça soit un mensonge. Bien sûr que nos mondes s'allieront et se conjugueront à merveilles, parce qu'y croire, c'est tout ce qu'il peut faire aujourd'hui. Il ignore tout de l'homme qu'est devenu Maverick, ne se souvient que de l'adolescent qu'il était. Celui qui esquissait des sourires enchanteurs et à la peau brûlante de désir. Les jeux qu'ils partageaient, les blagues qu'ils se racontaient et cette intimité complice qu'ils partageaient. De l'homme qu'il est aujourd'hui, il n'en a que l'esquisse et se hâte de pouvoir en dessiner les reliefs. Parfait. qu'il répond en souriant plus fort, lui aussi. Touché, ému, par les effluves de souvenirs qui remontent à la surface. Les portiques poussés, les lumières qui s'éclairent et illuminent les lieux... c'est remonter le temps sans avoir à user d'artifices. C'est un voyage dans le passé pour lequel Milas a sacrifié plus de dix ans, fatalement. Bien sûr que ça pourrait entacher l'instant, bien qu'il pourrait penser tout ce temps pour ça, et reprocher à l'ami d'avoir disparu, d'être parti si longtemps et si loin. Mais je n'en ferai rien, le monde s'est remis à tourner quand la voix de Maverick s'est remise à teinter. Douce mélodie dont il refuse désormais de se défaire. Plutôt mourir que de te laisser m'abandonner une deuxième fois. File d'attente devant le stand mais les deux hommes s'y dressent, attendent. Des gamins passent devant et Maverick râle. La question bouscule les images qui se succèdent dans l'esprit de Milas. Nous étions encore pires. mais les rires débordaient d'une joie qui leur était propre. Et ça suffisait à mon univers. Toutes les étoiles pouvaient bien s'éteindre dans le ciel tant que résonnait dans le ciel le rire si singulier de Maverick. Tant pis pour le manège de l'horreur si c'est le carrousel que tu préfères. Le jeune homme se penche contre Milas et le souffle lui manque. L'oreille se tend, la question réchauffe le coeur, c'est encore mieux qu'une promesse. On partage, bien sûr que oui. La suite n'est que maladresse, c'est vrai. Maverick se retire, si vite qu'il bouscule les badauds derrière. Milas rigole, rougissant malgré lui. C'est moi qui te fais cet effet ? il soulève en plaisantant. Si tu savais l'effet que tu me fais... et puis, il acquiesce d'un signe de tête. Partager un instant, c'est sûr, partager une friandise, c'est encore mieux. L'objet du désir entre les mains de Maverick et le duo d'un autre temps s'échappe déjà. La foule les enveloppe mais autour d'eux n'existe personne, sensation contradictoire mais agréable. Milas lève le doigt devant lui. S'ils ne l'ont pas déplacé, droit devant. et déjà, ils avancent. La main qui se cale dans son dos le fait rougir timidement. J'ai quinze ans à nouveau et pourtant, il ne s'est jamais senti aussi adulte que ce soir. Vivant, pour le moins. C'est délicieux. Il se penche vers Maverick, plonge deux doigts dans la sucrerie et en tire un morceau qu'il fait glisser jusqu'à sa bouche. Touchours auchi délichieuse. la bouche pleine, comme le gosse qu'il était. Eclat de rire léger alors que les yeux se croisent et dansent à nouveau. Et puis, le carrousel se dessine au loin, le sourire s'agrandit un peu plus. Il avale la toile rose bonbon. Ton cheval y est toujours, regarde. un vieil étalon au couleur de la nuit. Certes, marqué par les années mais qui raconte une histoire, leur histoire. Le cheval sur lequel s'est toujours installé Maverick, comme une vieille superstition. Tu crois qu'il y a toujours nos initiales sous son ventre ? un vieux souvenir qui l'réconforte. Cette nuit, parmi les dernières, où ils s'étaient servis d'un vieux couteau suisse pour graver leurs initiales sous l'équidé. Comme ça, il nous appartiendra pour toujours, c'était d'une innocence si frêle et pure que ça en avait fait rougir les étoiles.
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