((i feel the rush)) amos

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Spectacle d'ombres qui prend fin quand le projecteur s'arrête, rai de lumière qui coupe court quand la salle entière se baigne de lueurs. "C'était... ouais, vraiment pas ouf du tout." Il lève le menton, Chapel, à défaut de se lever de son siège, il estime que ça n'en vaut pas tout à fait la peine. Sur le devant de la scène, une comédienne lui adresse un regard surpris, amplifié sous cape de terreur par le teint blafard que lui a confié la poudre blanche grossièrement posée sur ses joues. C'est sa première production avec le metteur en scène, il s'en souvient en la voyant prendre des airs d'émoticone, et ça l'agace à peine plus encore. Ne sont-ils pas censés laisser le talent brûler jusqu'à devenir braise, au lieu de directement lui présenter les cendres ? Ce sont les années qui sont censées les épuiser, pas l'enchaînement de trois répétitions nocturnes ! Il contient sa rage, la range dans sa poche, au lieu de ça, les harangue un à un ; le regard fait un cercle et les mots, durs, le font aussi, comme tracés par un compas trop bien aiguisé. Maquillage raté, costume foiré, ton mal adopté, réplique bafouillée, chacun en prend pour son grade, jusqu'à ce qu'il s'arrête, soupire un grand coup. "C'est la semaine prochaine qu'on joue. Ça me paraît un peu tard pour... Vous savez, refaire les affiches, remplacer les faux commentaires du New York Times par une grande mention pièce la plus merdique avec une troupe encore plus merdique ?" Il se lève enfin, le gamin-soleil, a la gueule bien plus ridée que dans son souvenir, sous le foutu projecteur ; alors il fait un signe au type là-haut, un peu brusque, pour lui demander de le dispenser d'un halo de quinqua dégénéré. Puis il fait face à la troupe, et chacun semble un peu plus abattu ; on peut reprocher pas mal de choses au Kennedy, mais clairement pas sa précision. Ses cibles sont toutes touchées, high score garanti.

"Rentrez chez vous, révisez votre texte, ne laissez pas vos mômes vous emmerder, et revenez dans trois jours plus motivés et au point que jamais. C'est clair pour vous tous ?" On hoche la tête, on murmure, rien de trop prégnant, alors il se tient les tempes, secoue son crâne un peu, et répète, plus fort. "C'est clair pour vous tous. Allez, déguerpissez !" Ils ne demandent pas leur reste, certains traînent des pieds, et Chap sait déjà que s'il tend un peu l'oreille, il entendra des rumeurs d'insurrection se faufiler à travers les oreilles ; ils feraient mieux de garder leurs beaux mots, leurs belles aspirations, pour la scène, qu'il maugrée, les dents serrées. Pas trop d'inquiétude du moins ; en quatre-vingt-quatorze pièces mises en scène, Chapel a vite appris que les répétitions les plus catastrophiques offrent les spectacles les plus réussis. Quelqu'un s'échappe par la grande porte du petit théâtre en lâchant un bonsoir désabusé, il répond d'un signe de main sans même se retourner, au contraire, les regarde un à un partir, et chaque bruit de pas est une inspiration à sa propre cigarette. Puis silhouette qui traîne un peu des semelles, la dernière, si les comptes sont bons.

"Amos, tu peux rester un instant, s'il te plaît ?" La voix se veut doucereuse, ne cache que davantage de vipères. Il n'est pas tout à fait à son apogée, le gamin Arnauld, et ça agace un peu Chapel, qui lui sait un vrai potentiel, tant que... "Tu as la tête pleine, en ce moment. pas de place pour ça ici, tu reviens la prochaine fois et tu te donnes sur scène, sinon tu jartes, okay ?" Ça y est, c'est plus incisif, lame qui taille la chair et les synapses directement, il croise son regard, s'en demi-veut pendant un demi-instant et puis... "T'es bon, tu le sais. T'as de quoi être parmi les meilleurs. Gâche pas tout, dors mieux la nuit, et pu... rée, consacre-toi un peu plus à tes rêves le jour." C'est dit sur un ton expert, de celui qu'on ne remet pas en doute, et pourtant il se mord les lèvres, Chap, crache même un peu de fumée en même temps, comme pour masquer qu'il n'y comprend parfois trop rien ; surtout à ces iris qui le dévisagent et l'admirent même quand il cingle les tympans de reproches.

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    @Chapel Kennedy  


(OOTD) D'un oreille distraite, il écoute le metteur en scène faire ses remarques sur la répétition qui s'achève à peine. Il ne bronche pas, le comédien. Pas qu'il veuille forcément courber le dos face aux remarques critiques d'un professionnel mais il sait qu'ici n'est pas vraiment sa place. Lui, l'ex star du buzz à qui on n'aurait jamais confié l'droit d'exercer si on avait pris la peine de creuser un peu. Aucun talent, on avait passé ces dix dernières années à le lui répéter. Tu n'es personne, ça aussi, ça sonnait en boucle dans son esprit. Malgré l'éloignement, malgré l'Amérique et les rêves... malgré la notoriété déjà acquise et celle qui continuait d'émerger. Rien n'y fait, dans sa tête, Amos n'existe pas vraiment. Tout juste un peu d'âme qui cherche à s'exprimer encore quand tout le reste est nécrosé. Elles ont eu raison de lui depuis longtemps, ces putains d'blessures. Le succès, la fame, ça n'a été que mèches sur mèches qui se sont allumées pour faire exploser les bâtons de dynamites. Et maintenant ? Tout reprendre à zéro, tout recommencer mais est-ce vraiment possible quand on est tombé si bas ?
La chute avait été longue, vertigineuse.
Et pourquoi ? Rêve de gloire, obsession de la reconnaissance d'un public qui ne le considérait que pour ses frasques et ses comportements puérils ? Culture du vide, du néant, il lui restait tout à prouver. C'est sans doute pour ça qu'il reste silencieux face aux critiques du professionnel, qu'il ne se tend même pas là où les langues se délient déjà et soupirent. J'ai tout à apprendre, parce qu'il est conscient Amos qu'il vient de nul part et que cette opportunité est une chance dont il ne bénéficiera plus s'il ne l'exploite pas correctement. Le peu de succès qui lui reste ouvre encore des portes, jusqu'à quand ? Le soufflé finira par retomber s'il ne fait pas quelque chose de bien, pour une fois. Mains dans les poches, il voit la foule se disperser et les gens s'en aller. Il traîne un peu, c'est vrai. Partir reviendrait à rentrer chez lui et y retrouver sa solitude. Celle-là même qui lui colle au corps depuis qu'il est à New York, depuis qu'il a quitté la France et depuis qu'il sait que son frère vit si près de lui... distance imposée, rancoeur encore vivante et habitée. Il ferme les yeux, soupire. Chapel, c'est aussi à cause de lui qu'il reste. Pourquoi ? Il en sait trop rien, sans doute l'admiration, l'intimidation ou juste l'envie d'être proche de lui. Alors quand il entend sonner son prénom dans la bouche du metteur en scène, il lève les yeux vers lui. Il s'en approche doucement. Les remarques sont aussi incisives que des coups de couteau, le derme s'égratigne mais Amos ne bronche pas, se contente de hocher la tête. Tu n'es pas vraiment là, c'est vrai, il ne l'est plus jamais vraiment de toute manière. Le jeton qu'il tripote dans la poche de son jean lui rappelle toutes les montagnes à gravir, encore. Puis un compliment qui vient occire le reste, comme un raie de lumière. Désolé... qu'il s'entend dire sur un ton presque fatigué. Dors la nuit, il aimerait, mais les démons le hantent et l'empêchent de trouver le sommeil.
Le problème du sevrage indépendant, c'est qu'il ne fonctionne pas vraiment. On arrête pas de boire du jour au lendemain, pas tout seul en tout cas. La douleur du manque est physique, pire encore lorsqu'il voit les cachets sur la table de nuit et qu'il se refuse à les prendre. Il sait que remplacer une addiction par une autre ne ferait que le tirer vers le bas, ne l'éloignerait jamais vraiment de celui qu'il était. Je dors mal en ce moment, vous avez raison. Je suis pas à mon affaire, je vais faire des efforts. comme le gosse qui jure ou promet, celui qui s'sait coupable et qui tente de s'en sortir par une pirouette. Ses yeux qui se glissent dans ceux du metteur en scène, un battement qui se manque, une pirouette que le coeur fait dans la poitrine. Un sourire léger sur les lèvres. Vous avez quelque chose de prévu ce soir ? On pourrait répéter un peu, sinon. l'interrogation mutine, les yeux qui brillent. Il y a l'admiration mais également le désir, foudroyant... souvenirs d'une main qui en frôle une autre en coulisse, d'épaules qui se rencontrent et de muscles qui se crispent.
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Vouvoiement qui sonne étrange aux oreilles du metteur en scène. Peut-être parce qu'il consacre un million de pensées chaque jour à la damnation de ces artistes qui rédigent didascalies ou répliques aux tons criminels, aux nuances assassines, sans jamais s'interroger sur l'harmonie ou le rythme des rimes, sur le tempo ou l'esthétique des champs lexicaux. Non, ils vomissent leurs mots, les crachent comme des immondices qui viendraient polluer leurs neurones, et ça a toujours eu le don d'agacer Chapel. Il n'a jamais osé écrire, pas après les premières pièces rédigées dans un coin de lumière, dans un tiers d'appartement sale et trop sombre, sale et trop petit. Ça n'avait pas marché, problème de personnages pas assez attachants, sans doute, il s'était dit ça, en tout cas ; c'était plus simple d'en vouloir aux personnes fictives qu'aux mains qui avaient esquissé le portrait raté. Il a vu les semelles qui traînent, qui raclent jusqu'à l'atteindre, et il a l'impression que les phrases d'Amos prennent le même sentier, qu'elles sont trop bienséantes, trop polies. Chapel, à défaut d'avoir le don d'une écriture heureuse et richissime, a au moins toujours eu l'impulsion de reconnaître le détachement de quelqu'un ; qu'il soit volontaire ou non. Alors il fronce les sourcils, claque le texte contre une ou deux lattes de faux bois, et se redresse pour faire face au comédien, le laisser lancer sa supplique déguisée, son envie silencieuse. Ça n'avait été l'affaire que d'un crépuscule. Chapel se le répétait souvent, quand ses yeux se perdaient sur un déhanché, sur une peau devinée à travers le costume ; et lui enfilait le sien, bien plus opaque, comme pour être sûr que personne ne viendrait sonder le coeur qui lui avait offert de sulfureuses couvertures au fil des années. Succès décliné à toutes les sauces, jusqu'à celle des amours nombreuses, des amours dangereuses, des amours tumultes. Les mains ne se serrent plus, les hanches ne se heurtent plus, mais les pupilles semblent se sceller un court instant.
un long instant.

"Tu sais bien que ce n'est pas une bonne idée, pas vrai ?" Le plus jeune n'est pas le plus idiot, même s'il ne sait visiblement pas camoufler ses idées les plus pêchés. Chapel soupire, continue de fixer néanmoins, comme un serment d'honneur, parce qu'il hait détourner les yeux à peu près autant qu'il déteste voir le comédien face à lui ne pas s'impliquer dans la pièce. Est-ce que tu sais quelle chance je t'ai donné, Amos ? Il a envie de secouer la tête indéfiniment, de marquer le prochain millénaire du sceau de sa tête secouée même, parce qu'il y a au fond de lui un peu d'injustice, qu'il s'en rend compte. L'Arnauld n'avait pas besoin de lui pour fricoter avec les étoiles, son nom seul ouvrait un million de chemins de soleils. Mais il fallait croire que les étoiles ne suffisaient plus, quand il voulait batifoler sous le zénith ; non, Amos avait apparemment une étincelle curieuse dans les yeux à chaque fois qu'ils percutaient ceux de Chapel. Il veut remettre le couvert, ce n'est pas si compliqué. "Écoute..." Il hésite, le metteur en scène, ne sait pas sur quel pied danser ; c'est le comble, puisqu'il n'a pas de texte sur lequel ce serait indiqué. "Si ça peut t'aider à être meilleur qu'aujourd'hui la prochaine fois, ouais... On n'a qu'à aller réviser dans un bar pas loin. Mais à minuit, que tu connaisses ton texte ou pas, j'me tire. Okay ?" Il se relève, range à la hâte dans un coin de scène les affaires qui y traînent, crissements de ses pas et du fer de faux porte-manteau, puis il saute de scène, évite les marches. "Je te laisse choisir où on va. De préférence un endroit calme, mais avec des lumières non tamisées." Tête penchée, faux clin d'oeil, comme pour souligner l'évidence ; rien ne se passera ce soir sous la chapelle ou dans ses coulisses.

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    @Chapel Kennedy   


(OOTD) Le glas est là, planté dans un coeur enragé. A défaut du succès, il avait pu baiser son intermittent. Et quelle baise, bon sang. Il lui avait été impossible d'oublier jusqu'à l'odeur si singulière du corps transpirant de Chapel qui se secouait allègrement contre le sien. Et ce soir, comme beaucoup trop souvent, il en redemande. Requête à peine voilée, masquée par un désir de perfection auquel il s'accroche depuis des mois. Parce qu'il n'aura plus d'autres chances, l'gamin, il le sait. Il a trop tiré sur la corde, il a brûlé la bougie par les deux extrémités et les flammes se rejoignent gentiment. Si son come-back n'est pas réussi, alors il finira comme beaucoup d'autres avant lui au cimetière des carrières ratées.
Bien sûr qu'il rêve de gloire, il n'attend que ça.
Depuis ses dix-sept ans jusqu'à cet instant suspendu, à nouveau. Quand les yeux du metteur en scène s'agrippent aux siens et qu'ils y lisent sans doute tout l'élan de son désespoir. Au bord de la falaise, c'est là qu'il marche depuis près d'une décennie. A s'inquiéter de ce qu'il sera si jamais la lumière s'éteint enfin. Ce rôle, c'est celui d'une vie, finalement. Pression hors norme, énorme même. Conjuguée au désir viscéral de se tenir loin des addictifs faciles, ceux-là même qui ont déjà eu raison de lui autrefois. Alcool, drogue et autre merde qui pourrait permettre à son corps de frôler le ciel sans qu'il n'ait besoin de fournir un quelconque effort. Car des efforts, Amos n'en a jamais fourni. La célébrité, il l'a obtenue grâce à un nom, un patronyme. A l'image des Kardashian, sans doute, pour une notoriété biaisée. Aucun talent, c'est ce qu'on lui répète sans cesse mais lorsque Chapel se brusquait entre ses cuisses, putain, il se sentait l'homme le plus talentueux du monde. Sans doute pour cette raison qu'il quémande, le névrosé. Pourtant le metteur en scène avait été clair et ce soir, il l'est d'autant plus lorsqu'il se montre intransigeant. Ce n'est pas une bonne idée qu'il dit et ça effleure le verre, le fissure. Amos pourrait bien sombrer si Chapel lui refuse l'unique ressource de plaisir qu'il lui reste.
Il fait la moue, l'acteur au rabais, presque contrit. Il s'en moque que l'idée soit bonne ou mauvaise, tout ce qu'il veut, c'est vibrer. Vibrer parce qu'il n'y a rien d'autre qui lui apporte sérénité et plaisir. Exister... et si les seuls projecteurs à disposition sont la houle et les yeux de Chapel, alors il saura s'en contenter. L'homme se tait, laisse planer le silence avant de céder, finalement. Alors qu'il le rejoint sur scène, Amos fait le tour de ses options. Un bar, ce n'est jamais une bonne idée non plus. Est-ce que Chapel connait ses problèmes d'addictions ? Bien sûr que non... on n'porte pas le jeton des AA comme un badge dont on se vante. Pourtant, il est là, dans la poche arrière du jean. Un rappel constant des efforts à fournir et du chemin à suivre. Il se gratte l'arrière du crâne, mal à l'aise. Si ça ne vous dérange pas, je préfèrerai qu'on reste ici... ou qu'on aille chez vous. la barrière du vous si vite érigée lorsqu'il s'agit de prétendre mais si vite oublié lorsqu'il s'agit de plier les genoux devant lui. Il ne sourit pas, Amos, reste droit, sérieux. Je préfère éviter de boire lorsque je répète. Et puis, vous l'avez dit vous même, ce n'est pas une bonne idée.. vaux mieux qu'on garde les idées claires. ou que tu m'emmènes chez toi pour que puissent s'aventurer sur tes cuisses mes mains obsédées et assoiffées.
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Appuyé sur le rebord, il regarde, observe. Amos est un bon tragédien, Amos est un bon comédien. Il sait quelles ficelles tirer pour actionner les muscles, et la véritable tragédie serait de ne pas lui concéder le talent des lèvres qui se perdent dans les contrées chaudes d'un corps qu'il avait cartographié en quelques secondes seulement. Il avait tout trouvé, les fleuves de désir, les pics les plus frivoles, et tout exploré en si peu de temps que Chapel n'avait pas eu le temps de redescendre une seule fois en pression. Mais c'était l'histoire d'une nuit, il se le répétait sans cesse, lui avait même promis aussi que ça ne se reproduirait plus... En tout cas à voix basse, persuadé qu'il l'avait compris néanmoins. Mais il y avait dans les prunelles une lueur bestiale, quelque chose qui demandait à ce que l'on danse le tango du diable sous la Lune, sous Hélios, dans une ruelle ou même sur scène, là tout de suite. assoiffé ou affamé, sans vraiment savoir ; même les mots doucereux sonnent faux.

Tu aurais dû faire marionnettiste, si tu voulais tirer les cordes. Mais il soupire, Chapel, il soupire, hoche la tête, se redresse même en faisant face au plus jeune. "T'as raison, on n'a qu'à aller chez moi. j'aurais besoin d'à peu près trois bouteilles pour oublier ta prestation ce soir." C'est à la fois une pique et une blague, alors le sourire l'accompagne, pincé d'un côté, éclatant de l'autre, double-face assumée qui dicte le pas sur quelques mètres, marmonne à nouveau qu'il ne se passera plus une seule aventure furieuse entre eux, que le seul sulfure qui peut rester est celui qu'Amos doit cultiver pour la scène. Mais je sens son regard sur moi, je sens l'envie et la luxure comme des boas qui coulissent de leurs belles écailles, enserrent ma silhouette. Kennedy se répète que tout ça n'a aucun sens, qu'il est l'apex predator, à Broadway comme ailleurs, qu'il a éconduit bien plus qu'il a séduit, et qu'il a particulièrement bien séduit pourtant. Ils passent les portes, il la tient du bout des doigts pour ne pas être trop proche de la silhouette de celui qui s'engouffre dans chaque ombre, pivote pour lui faire face, s'allume une cigarette, se crame les lèvres à force de les ronger sur le feu du bâton de tabac. "Si tu mettais autant d'application dans ton jeu qu'à tout... Tout ce petit manège, crois-moi qu'on se passerait allègrement des répétitions post-répétition, toi et moi." Le ton est à peine trop colérique, la bouffée à peine trop intense, alors il toussote à peine, secoue la tête. "Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe dans ta tête en ce moment, mais tu es en train de niquer le travail entier d'une troupe et ça ne va pas le faire avec moi, Amos." Nouvelle bouffée de tabac, il l'expire à côté, pour ne pas cracher sur l'Arnauld (un fond de considération, quand même). "Si tu veux retourner faire tes télés à la con, tu peux. Mais je veux que tu me le dises maintenant." Il hèle un taxi de la main libre, énième nuage qui fuit ses lèvres orageuses striées de légères rayures carmins, à force de les mordiller - le stress, encore et toujours. Le véhicule les longe, se gare. "Ne me fais pas, ne nous fais pas perdre plus de temps. J'attends de chacun d'entre vous qu'il se donne au maximum, quitte à se cramer. Si tu n'en es pas capable, monte dans ce taxi et ne reviens pas me voir." Les intonations sont mesurées, tranchent avec le reste de la composition, il tire une dernière fois sur sa cigarette, aspire un maximum de la houle, va jeter le mégot dans une bouche d'égoûts avoisinante, hausse les épaules comme pour rejeter la honte civique. Revient vers l'autre, plus proche, les yeux qui se heurtent, combat de banquises. "J'veux que tu sois décidé. Pas de retour en arrière, dans un cas comme dans l'autre. S'il faut que je veille nuit après nuit jusqu'à ce que tu sois en train de penser, manger, pisser, discuter et même rêver de cette pièce, je le ferais. Mais si t'as pas les épaules... tu peux t'casser."

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    @Chapel Kennedy   


(OOTD) Sans doute que c'est un jeu dangereux mais c'est un jeu engagé dans lequel Amos préfère encore crever qu'reculer. Chapel avait été l'histoire d'une nuit. Une putain de nuit pendant laquelle tout s'était enfin évaporé et tout avait enfin disparu. De ses propres contrariétés et à toutes ses frustrations, dans les bras du metteur en scène, Amos avait tout oublié. C'était bon, si bon qu'il en redemandait, constamment. Econduit avec brio à chaque tentative hasardeuse de retrouver une quelconque intimité avec Chapel... ce dernier qui se hisse comme un mont innaccessible. T'as goût à mes plaisirs, mais tu n'y goûteras plus.  Et le jeu était devenu un défi... un défi à la con comme celui qui le motivait à courir après une célébrité qu'il n'avait plus. Ce besoin irrationnel d'exister. Qui peut le comprendre, au fond ?
Personne, pas même son imbécile de frère.
Famille rejetée, disgrâce complète.
Tombé dans l'oubli mais à jamais maudit par une gloire atrophiée. Amos ne rêve que de lumière et lorsque les projecteurs sont éteints, il ne rêve que des muscles bandés du metteur en scène qui se crispent sous la pulpe de ses doigts. Un souvenir dont il se fait légion, chaque soir, avant de s'endormir. Quand il se touche, là, seul, dans son appartement aussi vétuste que pitoyable. Je n'existe plus, il le sait et pourtant, il s'y accroche. Sympa, merci. qu'il répond, laconiquement, à la réplique de Chapel aussi cynique que douloureuse. L'homme se dégage, s'éloigne, ouvre une porte et s'allume une clope. Amos suit, comme le pantin qu'il est et restera à jamais. Je t'appartiens, c'est comme ça, c'est naturel, sans équivoque. C'est pas une histoire d'amour, c'est plus profond que ça. C'est une relation entre un metteur en scène et son acteur. C'est ce qu'ils sont, au plus profonds d'eux. Un couple malhabile. Un ordonne, l'autre exécute. Et à cet art, Amos est terriblement mauvais, c'est une certitude. S'improviser comédien quand on a jamais été que l'égérie de télé-poubelle où tout ce qu'on vous demande est de hurler plus fort sur votre camarade et créer des tensions en toute improvisation, c'est finalement assez utopique. Pourtant, il s'accroche à l'espoir d'y arriver. Les mots de Chapel sont durs mais nécessaires. Amos les entend, les absorbe. Acculé, bien sûr, au pied du mur. Il glisse ses deux mains dans ses poches, comme l'enfant qu'on gronde. Je fais de mon mieux, vraiment. C'est pas simple d'assimiler toutes vos leçons quand le seul rôle qu'on ne m'a jamais laissé jouer était celui de l'enfant terrible. il ignore si son maître d'art a vu ce qu'il faisait avant, ce qu'il était avant. Pourtant, il a l'sentiment que Chapel ne l'a pas choisi par hasard, que s'il accepte de lui dispenser tout son savoir, c'est parce qu'il a su voir chez lui quelque chose qu'Amos lui-même est incapable de voir. Le taxi s'arrête et la tension est palpable. Les mots sont d'une violence inouïe, menaces à peine masquées. Amos ravale salive et assurance tandis que l'homme s'en va jeter son mégot. Quand il revient, les conditions sont imposées, dictées. L'un ordonne, l'autre exécute. Amos retient son souffle, ne tente même pas de plonger ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Il regarde le taxi jaune, s'interroge. Est-ce que c'est vraiment ce que tu veux ? De quoi on parle, au fond... d'un corps ou d'une lumière ? Le comédien raté relève les yeux vers son maître, croise les bras sur sa poitrine et prononce : Je suis décidé. il prononce, haut et fort. Je mangerai, je dormirai, je penserai, je vivrai pour vos conseils. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour être à la hauteur de vos attentes, c'est une promesse. et si au passage tu pouvais m'claquer les fesses et m'laisser m'agenouiller devant toi... pensée repoussée, grimace malhabile alors qu'il ouvre la porte du taxi. On y va ? sourire sincère pour dédramatiser une situation tendue, atmosphère électrique. L'un ordonne, l'autre exécute. Promesse à peine murmurée... je suis à toi, c'est comme signer un pacte avec le diable en personne.
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Il entend la détermination, Chapel. Ça résonne un instant, dans le bruit de la rue, foule de voix qui s'entremêlent, semblable au public d'un opéra. On chante, on gueule, on s'émerveille, les voitures klaxonnent, le métro roule et fait vrombir les fondations de la belle cité.
Il entend la détermination, Chapel.

Il se souvient, il y a quarante ans. La tente du soleil, le trou rond, au sommet de la tenture rouge. Tout est carmin, le temps n'a laissé que quelques marques de lumière sur les nuances pourpres. Certains plis ont viré au blanc passé. Les voix s'élèvent, Hélios plane de son oeil sur le camp, il guette. Surveille qu'on le vénère ; et foutu pour foutu, qu'est-ce qu'on le vénère ! Chants archaïques, prières aux mains partagées, les mots passent d'une bouche à l'oreille voisine, tout se prononce, les murmures sont des cris d'abysses, tout se superpose, on entendrait presque des flammèches crépiter, psychédélisme intense, les ombres dansent, les rondes s'entremêlent, les gens flottent, dans le temps, dans le vent. On entend les brins d'herbe se soulever sous les pieds nus. Les enfants sont au centre, dans un cercle plus petit. On leur demande de lever la tête, alors que d'autres voix chantent dans le fond. Le menton se dresse, la rétine imprime lueur, se brûle à l'éclat, bouclier d'Athéna, on chante plus fort, c'est mystique. Les pensées s'entraînent, tout prend feu, la tente rouge devient orange, les yeux deviennent d'or, Midas pleure et sa larme les noie tous.

Taxi jaune qui se gare devant eux, la détermination reste, flottante, quelques secondes. Chapel dévisage Amos, il ne s'est pas rendu compte que son regard s'était posé sur le visage du plus jeune, qu'il s'y est fixé même. Il a suivi la silhouette quand elle s'est écartée, s'est accroché sur le sourire qui d'un seul coup a germé, narcisse au coeur d'un jardin de roses rasées. Amos a ouvert la portière, il attend, et les secondes s'écoulent difficilement alors que le metteur en scène reste immobile. Il n'a pas levé les yeux au ciel depuis des années. Trop peur de croiser, en plein cache-cache dans un coton, le visage du Soleil. Trop peur d'à nouveau être illuminé, de perdre le fil de ses pensées, de se dévouer comme l'avaient fait les parents, comme l'avaient fait tant d'autres enfants, à un culte qui les a lessivé. Tambour de machine à laver, ça frappe, ça vibre, ça cogne, et ils en ressortaient vidés de toute volonté, vidés de tout désir. Ils devenaient les parfaits soldats ; Chapel, lui, était un lieutenant, un lieutenant à la grande gueule qui avait appris à fuir le Soleil. Enfin, la bouche devient un rond, et des sons en sortent. un sifflement d'abord, pour prouver qu'il n'aime pas l'exagération. Puis des mots, tranchants, toujours. "T'en fais bien trop. garde tes courbettes pour la fermeture des rideaux." Ils sont hypothétiques, ils sont foncièrement absents, les rideaux, dans bien des scènes ; sur celle qu'ils viennent de quitter, ils sont lourds, bien présents. Combien de jeux de mots sur les rideaux grimpés te sont venus en tête, Amos ? Il sourit, pourtant, Chapel, parce qu'il voit la détermination, et que la détermination est la figure de proue de tous les navires ; lui, il a épousé la détermination, entre cent maîtresses et mille amants. Alors la voir se métamorphoser, adopter de nouveaux traits, ça le fascine. Sans doute bien plus que de raison. Mais au diable la raison, elle s'est envolée par le toit de la tente du soleil. "Alors on y va, oui." Il s'engouffre le premier, adresse une tape amicale sur les omoplates du comédien, et se blottit bien contre sa fenêtre tout au bout du siège, s'assure que les jambes ne se frôlent pas, que les regards ne se croisent pas, tend un beau billet au chauffeur, de quoi combler sans doute cent courses comme celle-là, et puis ils commencent à rouler. "Pourquoi le théâtre, Amos ?" La question est venue d'un coup, a déposé sa buée sur les vitres, et puis elle s'est perdue dans l'habitacle, son regard à lui paumé dans les rues et les avenues qui défilent à une allure lente - trop lente, sans doute, chaque seconde est propice aux regards désireux de celui qui penche trop ses pupilles sur les cuisses du plus âgé.

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(OOTD) Moment de latence, il le voit bien Amos. Le metteur en scène qui s'arrête, reste silencieux. Et ça semble durer des heures. Il s'interroge, le gamin, sur ce qui traverse l'esprit du metteur en scène. Il se demande quelles sont les marques qu'il porte sur son corps comme on porte un fardeau. Celles qui l'ont blessé plus que de raisons et qui ont fait de lui l'homme froid et distant qu'il paraît être. Il s'interroge sur le passé de son interlocuteur, se demande à quel âge s'est présent le point de rupture qu'on a tous déjà affronté et qui a déterminé celui que nous deviendrions. Moment de latence pendant lequel son regard se met à danser sur la mâchoire carrée de l'homme qui lui fait face, la barbe de trois jours, les contours rugueux de ses pommettes et les cernes sous son regard d'obsidienne. Moment de latence qui fait s'ériger en lui un sentiment de dépendance si fort qu'il en est le premier surpris.
Il a suffit d'une seule nuit.
Sans doute que ça ne signifiait rien pour l'homme mais pour le môme, c'était déjà trop. Un rien d'attention qu'un homme si puissant dans son domaine et si respecté lui offrait c'était comme un accès direct aux projecteurs dont il rêve depuis toujours. Avoir été si proche d'un talent brut, ça avait été comme l'absorber. Alors quand finalement le metteur en scène en revient à cet échange et qu'il frappe entre ses omoplates pour l'inviter à le suivre dans le véhicule, Amos s'exécute. Parfait petit élève, parfait petit pantin. Parce que la dépendance est là, frappante et criante de vérité. Qu'il faudrait être complètement stupide pour ne pas voir que le môme est prêt à tout pour un seul regard de son maître, un simple compliment. C'est pas d'l'amour, c'est une forme d'obsession. Être si proche du succès sans pour autant se baigner dans sa lumière, c'est frustrant. Et le temps s'égraine, le taxi commence sa route et New York défile à travers les vitres. La ville où tout est permis, le rêve américain comme ils disent. Amos n'a jamais aimé plus New York que lorsqu'elle se part d'obscur. La nuit révèle souvent la vérité, fait tomber les masques. Et la question s'impose, tombe, là, entre eux. Distance raisonnable, c'est sûr. Imposée par un homme plus mur et intelligent que ne l'est le jeune comédien. Les regards ne se croisent pas, Amos reste intimidé et fou à lier. Il observe les mains du metteur en scène, là, posé sur ses cuisses. Il suit les veines des yeux tout en répondant : Pour être bon comédien, il n'y a pas meilleure école que le théâtre. On peut dire ce qu'on veut, les plus grands acteurs de notre génération ont commencé sur une scène. il est sûr de lui, si sûr de lui que c'en est presque pathétique. Moi aussi je serai un grand acteur, c'est tout ce qu'il espère. Renouer avec la célébrité mais pour de bonnes raisons. Être un homme qu'on admire et qu'on respecte plutôt qu'un simple aimant à bad buzz et à polémiques. Il veut qu'on s'intéresse à ce qu'il propose plutôt qu'à ce qu'il fait. Qu'on le cite pour ses récompenses plutôt que pour ses déboires avec la justice. Il tourne la tête, observe la ville à nouveau. Je veux faire les choses correctement cette fois. Je n'aurai pas d'autre chance. c'est cruel mais sincère, sa vérité. La seule qui compte. S'il veut renouer avec la lumière, il doit le faire avec intelligence. On ne lui pardonnera pas un énième échec. Les places sont limitées au paradis des stars, il le sait depuis toujours.
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(( translate your vibration, let your body talk ))

it's all good, it's all good.
Le théâtre comme rampe d'accès au reste des projecteurs. Amos a des rêves de grandeur, il se voit déjà légende urbaine, gamin de New York qui scandera dans quelques années combien les obsessions l'ont dévoré, combien elles l'ont emporté sur de mauvais chemins. Amos s'est perdu dans une forêt sombre, Amos s'est détourné du soleil, il a décidé de devenir le Soleil. Est-ce que c'est pour ça que je crois en toi, insidieusement ? Paysage qui défile à travers les vitres, le verre embuée à chaque son, vibrato de la voix qui devient fumée humide. Il ne sait pas quoi répondre Chapel, n'a jamais été des plus optimistes. Ne se sent pas de lui confier qu'il a raison, que s'il se foire là, il n'aura probablement plus d'autre chance ; et qu'il est sacrément en train de se foirer ! Ne se sent pas de lui avouer qu'il a un vrai potentiel, sous toutes les couches trop sombres qu'il faut gratter. Ne se sent pas enfin de lui confesser que lui aussi a eu des doutes, bien différents, qu'ils sont radicalement opposés, même. Mais Chapel s'est cramé la rétine au Soleil et cet aspirant-astre a tendance à vouloir lui jeter bien trop de rais de lumière pour que ce soit inintéressé.

J'ai vu les gros titres. Il s'était amusé, même, parfois, avec d'autres membres de ce gratin carbonisé, à rire des frasques du plus turbulent des gamins Arnauld. Chapel ne savait rien des autres ; la gamine s'était volatilisée dans les rues, le frangin s'était perdu dans des larmes de crocodile. Amos était celui qui brillait. Amos était celui que l'on regardait, ce reflet qu'on trouve hideux en public, facile à moquer, et qu'on épouse, enlace, embrasse et fait soupirer de plaisir les ombres revenues, dans un coin des coulisses de ce monde dégueulasse. Je ris comme je pleure, pendant qu'ils pissent sur les moins fortunés. Et de fortune, les Arnauld n'en étaient pas dispensés ; pourtant, Amos était le plus infortuné de tous les fortunés, à n'en pas douter. "Tu te presses trop, tu penses à trop de choses en même temps, relax Amos." Le conseil vient du coeur, s'accompagne d'un soupir désabusé, le comédien est bien trop jeune pour ainsi se sanctionner, se condamner à avoir la tête remplie de moutons noirs toute la journée. Il sait ce qui peut traverser l'esprit de l'Arnauld, Chapel, se doute qu'il y verra une proposition sordide, là où lui n'entendait qu'un repos de l'âme, un repos de tous les remous qui agitent le front du garçon.
Mais Amos y verra sans doute un après-midi à l'ombre d'un buisson, l'herbe chaude qui s'imprime sur le derme, alors qu'il ne pense pas à ça, qu'il fuit la chaleur et les cieux azur.
Mais Amos y verra sans doute l'invitation à tuer ses pensées invasives et à masquer le crime en les versant dans une jarre, en coulisses, qu'on cachera d'un cadavre de rideau arraché, noir comme le jour, fin comme la nuit, alors que Chapel fait tout pour éviter la proximité de leurs âmes et de leurs silhouettes à l'arrière-scène.

Alors il sourit, bêtement, garde le regard vissé sur la vitre à ses côtés - tout pour ne pas que leurs yeux se croisent et qu'Amos y lise des tentations qui échapperaient au Tantale lui-même. "Tu sais très bien qu't'as les moyens de réussir. et j'parle pas que du fric de tes parents." Il tousse à peine. pauvres parents Arnauld ; et pauvres grands-parents, surtout, les ancêtres qui avaient fondé l'empire, et qui avaient sans doute vu de là haut, perchés dans leurs lits d'étoiles, les nouvelles générations s'offrir à la bêtise d'une télé-réalité brute. "Si t'arrêtais de... J'sais pas, moi. Chercher toujours la provocation, chercher le buzz... Peut-être que tu trouverais une lumière plus saine. Et après, tout le reste." Il a tourné la tête à peine, sans le vouloir, et il parle avec les mains, alors il s'assagit, refixe ses iris sur la pluie qui commence au-dehors, refixe ses doigts sur ses jambes, se maudit d'ainsi jouer les prophètes quand il a toujours détesté les prédicateurs.

FT  @Amos Arnauld - Code by Midnight shadow


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    @Chapel Kennedy   


(OOTD) Parait que le coeur a ses raisons que la raison ignore. Paraît même qu'on désire toujours ce qu'on ne peut pas avoir. Amos s'interroge sur ce désir qu'il ressent, c'est vrai. Là, si proche de Chapel sans même ressentir le moindre contact physique. Il n'a pas oublié, n'oubliera sans doute jamais. Faut dire que le metteur en scène est non seulement avare de compliments mais tout aussi avare d'affection. Aussi, leur ébat, aussi court a-t-il pu être, résonne en Amos comme un véritable honneur. C'est moi qu'il a choisi, même pour une nuit, même pour un instant. Et c'est peut-être pour ça qu'il s'accroche, l'imbécile. Persuadé d'être différent, de valoir mieux que les autres parce qu'à chaque fois, il parvient à décrocher une étoile que tout le monde convoite.
Et dans ce schéma présent, l'étoile est assise juste à côté de lui.
Il répond calmement, il s'exprime du mieux qu'il peut. Je joue les grands, mais ça lui réussit pas. Et Chapel n'est pas dupe. Il sait que tout ça n'est qu'une guerre lancée, un champs de bataille. Amos fait d'son mieux pour avoir l'air plus intelligent, plus posé, plus mature parce qu'il a l'sentiment que ce n'est que comme ça qu'il parviendrai à obtenir les faveurs de son mécène. Sauf que ce n'est pas le cas, Chapel n'est pas du genre à jouer deux fois avec les mêmes jouets, il l'avait compris bien assez vite. Profite de moi maintenant car demain je ne serai déjà plus là, alors pourquoi s'entêter ? Pourquoi chaque mot prononcé par le metteur en scène résonne aussi comme une promesse... pourquoi chaque fois qu'il ouvre la bouche, Amos s'y abreuve comme s'il s'agissait d'un calice miraculeux ? Imbécile, ça se répète en boucle dans sa tête, il doit bien le reconnaître. Tu te mets trop de pression, ça aussi, il s'en rend bien compte mais Amos le sait, c'est maintenant ou jamais. S'il ne perce pas ici, il ne percera plus jamais...
Le silence les enveloppe encore, Chapel ne se tourne jamais vers lui.
Et lorsqu'il le fait, les mots sont aussi aiguisés que des lames. Ils traversent le derme, se logent sur le coeur du jeune comédien qui retient son souffle. Admiratif à ce point, c'en devient presque pathétique. Il entend, il comprend, il se nourrit de l'expérience et de la sagesse de Chapel, comme s'il détenait la vérité absolue. Pourtant, il ne réalise toujours pas, stupide pantin entre les mains d'un mec dépassé par le temps et l'âge qui gratte ses dernières heures de gloire par procuration. Vieux mec qui se plait à briser les rêves d'une jeune génération pour aspirer fougue et passion. L'évocation des bad buzz fait souffler le jeune Arnauld qui détourne les yeux, les plante dans le décor silencieux d'une ville toujours en mouvement. Comme si j'le faisais exprès. il maugrée, comme un gosse pris en faute. Je le faisais, avant, mais plus maintenant. Depuis qu'il a emménagé ici, il s'est tenu loin des drames et de l'alcool, c'est pas évident... le manque est là, toujours présent. Il a cherché à combler tout ça par d'autres choses mais rien n'a jamais su combler le vide, sinon Chapel. Il se laisse glisser sur son siège, pose ses mains sur ses yeux. Je suis abstinent depuis que j'ai posé le pied à New York. Vous ne le savez sans doute pas mais je vais une fois par semaine en réunion chez les Alcooliques Anonymes et j'fais de mon mieux pour rester le plus sobre possible. il marque une pause, ôte ses mains et se tourne complètement vers le metteur en scène. Putain regarde moi, s'il te plait. Je prends tout ça très au sérieux. Si j'ai refusé d'aller dans un bar, c'est uniquement pour ça... à qui tu veux faire croire ça, Amos ?
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