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((i feel the rush)) amos
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(( translate your vibration, let your body talk ))
it's all good, it's all good.
Le regard est bien fixe, vers l'extérieur. Trouve chaque fois un nouveau point d'orientation, un nouveau détail sur lequel se concentrer. Aux feux rouges, il faut plisser à peine plus les yeux, ne surtout pas se laisser aller à la tentation ; au-dessus des mots d'Amos, il y a la lèvre supérieure, celle dont l'apprenti comédien aimerait tant que Chapel goûte la chair. Au-dessus encore, il y a ses iris, plantés sur le profil du metteur en scène. Amos n'en démord pas plus que le Kennedy ; tout ce qui compte, pour lui, c'est de gagner. La lutte est silencieuse mais acharnée, quand ils n'échangent pas un reproche, c'est la guerre à qui craquera le premier. Amos détournera-t-il le regard, ou Chapel délaissera-t-il les boulevards avant ? Chacun des deux est obstiné, chacun des deux n'a pour priorité absolue que de dominer l'échange ; à cela près que du côté d'Amos, l'idée de se faire dominer par Chap a quelque chose d'affriolant. "T'as très bien fait de refuser le bar." Amos ne doit pas avoir l'habitude que son metteur en scène lui dise qu'il fait bien les choses. Ce dernier ne tourne toujours pas la tête, mais accorde ses yeux au reflet du plus jeune, dans sa vitre. Amos est penché en avant, il cherche absolument le regard du gamin cramé au Soleil. Celui-ci observe. Détaille les traits. La mâchoire ferme, les yeux plein d'étincelles. Combien de fois tu as espéré, en vain ? Combien de fois s'était-il cramé les ailes, plumes en tornades de cendres sur le sol, Amos ? Combien de fois s'était-il imaginé au firmament, à côtoyer les étoiles filantes, à surfer sur la comète, à ricocher contre les astres ? Chaque fois tu as été déçu. Chaque fois tu t'es donné au monde et il t'a transformé en une balle ridicule.
"Tu peux être fier de toi, si tu arrives à te battre contre... L'alcool, tout ça." La main qui retombe mollement sur sa jambe. Chapel n'a pas eu à se battre contre les addictions, il n'a pas été éraflé à même le coeur comme a pu l'être l'aspirant acteur. Chapel a vu les fantômes, dans les rayons de soleil de la tente, il a vu les drogues passer de main en main, il a vu les aînés s'abreuver d'un sirop de cauchemars. S'en délecter, aspirer les démons du bout des lèvres. Et puis basculer dans une transe, une semi folie. Depuis, il avait toujours fait attention. Petites attentions risibles, le verre d'eau entre deux verres d'alcool. Le sport, à petites doses certes, mais au moins un minimum d'entretien de son corps-machine. "Le monde entier était au courant de tes conneries, mais je pense que très peu savent que t'essaies de te réparer, Amos." Parce qu'il était toujours beaucoup plus vendeur d'accrocher en lettres capitales iridescentes les frasques des jeunesses brisées, que leur rédemption. Lucifer est vendeur, les anges le sont beaucoup moins ; alors Amos doit se sentir seul, dans son combat. Et ce n'est pas plus mal ; à tant vouloir se vendre aux autres, à tant vouloir être toujours le sourire sur lequel on s'arrime, il devait avoir de vrais problèmes avec lui-même, de vrais problèmes avec son rapport aux autres aussi. "Tu sais, Amos, je suis persuadé que t'as du potentiel. C'est ça qui me rend encore plus dingue, quand tu fais n'importe quoi. J'ai l'impression de lire une pièce aux idées révolutionnaires, avec des possibilités d'exécution de folie, mais un final qui se foire royalement."
Et puis il tourne la tête. Croise les yeux d'Amos, tape doucement sur sa cuisse à lui, en signe d'affection. "Retombe jamais dans l'alcool, applique toi, et tu seras une vraie star." Doigts qui reviennent dans ses poches, les cils qui repartent vers les avenues que l'on dépasse à vive allure maintenant.
Le regard est bien fixe, vers l'extérieur. Trouve chaque fois un nouveau point d'orientation, un nouveau détail sur lequel se concentrer. Aux feux rouges, il faut plisser à peine plus les yeux, ne surtout pas se laisser aller à la tentation ; au-dessus des mots d'Amos, il y a la lèvre supérieure, celle dont l'apprenti comédien aimerait tant que Chapel goûte la chair. Au-dessus encore, il y a ses iris, plantés sur le profil du metteur en scène. Amos n'en démord pas plus que le Kennedy ; tout ce qui compte, pour lui, c'est de gagner. La lutte est silencieuse mais acharnée, quand ils n'échangent pas un reproche, c'est la guerre à qui craquera le premier. Amos détournera-t-il le regard, ou Chapel délaissera-t-il les boulevards avant ? Chacun des deux est obstiné, chacun des deux n'a pour priorité absolue que de dominer l'échange ; à cela près que du côté d'Amos, l'idée de se faire dominer par Chap a quelque chose d'affriolant. "T'as très bien fait de refuser le bar." Amos ne doit pas avoir l'habitude que son metteur en scène lui dise qu'il fait bien les choses. Ce dernier ne tourne toujours pas la tête, mais accorde ses yeux au reflet du plus jeune, dans sa vitre. Amos est penché en avant, il cherche absolument le regard du gamin cramé au Soleil. Celui-ci observe. Détaille les traits. La mâchoire ferme, les yeux plein d'étincelles. Combien de fois tu as espéré, en vain ? Combien de fois s'était-il cramé les ailes, plumes en tornades de cendres sur le sol, Amos ? Combien de fois s'était-il imaginé au firmament, à côtoyer les étoiles filantes, à surfer sur la comète, à ricocher contre les astres ? Chaque fois tu as été déçu. Chaque fois tu t'es donné au monde et il t'a transformé en une balle ridicule.
"Tu peux être fier de toi, si tu arrives à te battre contre... L'alcool, tout ça." La main qui retombe mollement sur sa jambe. Chapel n'a pas eu à se battre contre les addictions, il n'a pas été éraflé à même le coeur comme a pu l'être l'aspirant acteur. Chapel a vu les fantômes, dans les rayons de soleil de la tente, il a vu les drogues passer de main en main, il a vu les aînés s'abreuver d'un sirop de cauchemars. S'en délecter, aspirer les démons du bout des lèvres. Et puis basculer dans une transe, une semi folie. Depuis, il avait toujours fait attention. Petites attentions risibles, le verre d'eau entre deux verres d'alcool. Le sport, à petites doses certes, mais au moins un minimum d'entretien de son corps-machine. "Le monde entier était au courant de tes conneries, mais je pense que très peu savent que t'essaies de te réparer, Amos." Parce qu'il était toujours beaucoup plus vendeur d'accrocher en lettres capitales iridescentes les frasques des jeunesses brisées, que leur rédemption. Lucifer est vendeur, les anges le sont beaucoup moins ; alors Amos doit se sentir seul, dans son combat. Et ce n'est pas plus mal ; à tant vouloir se vendre aux autres, à tant vouloir être toujours le sourire sur lequel on s'arrime, il devait avoir de vrais problèmes avec lui-même, de vrais problèmes avec son rapport aux autres aussi. "Tu sais, Amos, je suis persuadé que t'as du potentiel. C'est ça qui me rend encore plus dingue, quand tu fais n'importe quoi. J'ai l'impression de lire une pièce aux idées révolutionnaires, avec des possibilités d'exécution de folie, mais un final qui se foire royalement."
Et puis il tourne la tête. Croise les yeux d'Amos, tape doucement sur sa cuisse à lui, en signe d'affection. "Retombe jamais dans l'alcool, applique toi, et tu seras une vraie star." Doigts qui reviennent dans ses poches, les cils qui repartent vers les avenues que l'on dépasse à vive allure maintenant.
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(OOTD) C'est la première chose qu'on vous enseigne lorsque vous vous installez sur un siège vide dans ce cercle de la honte. Avant même qu'on n'écoute votre histoire, qu'on ne répète votre prénom pour vous saluer, on vous explique un principe fondamentale à côté duquel Amos passe bien volontiers sans sourciller.
On ne remplace pas une addiction par une autre.
Parait que ça fait mauvais genre, parait surtout que ça n'aide pas que d'compenser le manque par quelque chose de tout aussi addictif. Ce n'est que reporter le problème, c'est ce qu'ils plaisent à répéter constamment. Alors Amos s'est présenté, la première fois, le coeur vaillant. Tu peux le faire mon vieux, tu dois le faire. Il se l'était promis et il avait envie d'y croire. A l'époque, il n'avait pas rencontré Chapel encore... alors la volonté était à son paroxysme. Sur le chemin de la rédemption, il n'y avait que marguerites et tournesols et tous étaient tournés vers un soleil aux éclats d'or. Le chemin est pavé de bonnes intentions, tu y arriveras. Il s'était présenté, on avait répété son prénom. Il avait trouvé tout ça détestable et en même temps assez délicieux. Il s'était senti libre de cracher tout ce qu'il conservait depuis des années. Cette colère, cette rage, cette haine... à l'égard du monde, à l'égard des Arnauld et à l'égard de son frère. Celui-là même qui, faible qu'il était, avait réussi à faire s'éteindre les projecteurs. Ouais, Amos s'était senti libre de dire tout ce qu'il pensait sans avoir le sentiment d'être jugé.
C'était bien avant de rencontrer Chapel.
Car depuis, l'enfer n'a fait que reprendre de plus bel. Une addiction par une autre, si ça n'avait jamais été flagrant, ça l'était, ce soir, pour la première fois depuis longtemps. Cette recherche perpétuel de l'approbation du grand metteur en scène, comme s'il fallait absolument que Chapel bénisse tous les choix d'Amos pour que ce dernier consente à les suivre. Putain t'es pathétique mon vieux, c'est ce qu'il se dit lorsqu'il ressent le frisson qui parcourt l'échine de son dos en croisant le regard de l'homme dans le reflet de la vitre. Voilà à quoi t'en es réduit. A chercher de l'affection dans un reflet à la con, parce que l'homme en question refuse de lui donner ne serait-ce qu'un rien d'attention. Le coeur se serre, le ventre se tord. Les félicitations de Chapel le touchent mais à cet instant précis, ce n'est pas tant ce qu'il reçoit qui importe mais ce qu'il ressent.
On ne remplace pas une addiction par une autre.
Et brusquement, ça prend tout son sens.
La main qui se pose sur sa cuisse le brûle, il se décale aussitôt. Les encouragements de Chapel ne sont qu'un chant indistinct tant l'esprit s'embrume. C'est donc à ça que ressemble ta vie, maintenant ? La question effleure le derme, s'infiltre dans les veines et empoisonne le coeur. Putain Amos, t'en es réduit à ça ? Une once de bonheur vilipendée quand bon lui semble, sans une once de sincérité ? Mannequin à la manque, pantin désarticulé que le metteur en scène se plait à faire danser ? Il secoue la tête, ravale salive et sanglot. Arrêtez la voiture. ça sort tout seul, sans même qu'il ne le comprenne. Qu'est-ce que tu veux Amos ? Qu'il réagisse ou t'en sortir ? Aucune idée, sans doute un peu des deux. La voiture se gare en double-fil, les yeux d'Amos dévient et évitent le regard interloqué à sa gauche. Il ouvre la portière, maladroitement. C'est... c'est pas une bonne idée tout ça, vous avez raison. Vaux mieux que je rentre répéter mon texte seul. mais non, c'est pas c'que tu veux. Le ventre gronde, les membres tremblent. Un verre, il me faut un verre, voilà, c'est plus raisonnable. Quitte à reprendre une addiction, des deux maux vaux mieux choisir le moindre. Il pose un pied à terre, le bitume semble déjà l'avaler. Il te retiendra pas, t'en es conscient ? Il le sait... alors il hésite, reste à moitié debout dans l'vide d'une porte ouverte. Ses yeux qui s'accrochent à ceux de Chapel... et le silence les avale tous les deux.
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it's all good, it's all good.
Tout allait mieux, dans ma tête. La scène gênante, toi et moi à l'arrière de ce taxi, toi avec les yeux plein d'étoiles, réclamant désespérément mon approbation, comme si j'avais un réel impact dans ta vie, moi qui ne t'accordais que des jets d'acides, que des gerbes de fleurs fanées, et des reproches par légions. Ton regard rivé sur mon profil, sans doute en train de te remémorer la nuit où Nyx m'avait poussé à te dévorer, à te glisser sous ma cape de plumes d'onyx jusqu'à ce que nos corps soient à l'abri d'une seule et même chaleur - la nôtre. Mon regard rivé sur l'extérieur, tentant de trouver en l'armada de panneaux, que nous dépassions à une vitesse trop citadine à mon goût, un refuge visuel, comme pour écarter la sensation de picotement sur ma peau au fur et à mesure que nous avancions. Et puis, tu t'étais confié, dans un rare éclat d'âme rebelle à mon encontre. L'alcool, la honte, la pression. Tous les problèmes que rencontraient les gamins de riches de nos jours. Pendant une demi-minute, j'avais failli te répondre de façon un peu trop sèche, je m'étais ravisé, préférant un silence de réflexion, pour ne pas envenimer la situation. Pour ne pas la rendre davantage gênante ; le silence était un précieux allié, souvent. Pour ne pas aller au centre de la tente se cramer la gueule au Soleil. Pour ne pas sentir les autres tourner en rond autour de moi. Pour ne pas me faire punir, pour ne pas qu'on me retrouve quand je m'enfuis pour la huitième fois à travers bois. Le silence étouffait les reproches, le silence étranglait les idées les plus abstraites. Et je t'avais répondu, doucement. Avec tendresse, presque, la première communiquée à un autre être humain depuis des années. Parce que tu avais trouvé le moyen de me toucher, Amos. Le moyen de me faire remettre en question ma position. Le moyen, presque, d'effacer tous les regrets de notre nuit à deux.
Et puis, tout bascule. La scène de carte postale s'évade par la porte ouverte à la volée, la peur dans tes yeux, le dégoût, la colère, tout un tourbillon d'émotions différentes qui te tiraille. J'ai envie de tendre la main, mais tu l'as repoussée une fois. Je ne te fais pas du bien. C'est dur à dire, c'est difficile à admettre. Pourtant, c'est une des nombreuses vérités sur lesquelles je n'ai absolument aucun droit de regard. Je te fais du mal. C'est pire, encore. Parce que ça veut dire que j'ai joué les scorpions, que j'ai planté mon poison en toi, que ça te consume, ça te fait fondre, et que de mon côté j'en sors presque indemne. J'ai jamais voulu être ton prédateur, j'ai jamais voulu que tu deviennes proie. Pourtant, dans tes yeux, c'est animal, et le vent se déchaîne, maintenant, fait voler tes cheveux, tire sur les miens, comme pour me dire que j'ai merdé, que j'aurais mieux fait de m'en tenir à mon plan premier - moi, seul, un verre. Je respire, avale une grande brassée d'air. Je suffoque presque. Il y a une lumière, le long de la route. Si je lève la tête, il y aura le Soleil. Et dans le Soleil, le salut, la rédemption. Faut-il que je me brûle les iris, que je me mette à pleurer ? Pourquoi je suis incapable de le faire sans souffrir ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?
Et puis, le temps suspendu s'arrête. Pas un bruit, le vent se calme. "Je suis désolé Amos, je n'ai pas voulu te faire de mal." Je pèse mes mots, mords mes lèvres, je veux saigner, sentir sur ma langue le goût métallique de la douleur que je t'ai infligée malgré moi. "Remonte en voiture, maintenant. S'il te plaît, c'est dangereux." Tu pourrais te faire faucher par un chauffard ivrogne, par n'importe quel cavalier des enfers désireux de lancer sa chevauchée apocalyptique dans cette rue là - comme par hasard. "S'il te plaît, Amos. On va trouver un endroit calme, ni chez toi, ni chez moi." Je parle à tâtons, expédition en terre inconnue, mais j'ai l'impression que tu m'entends, que tu m'écoutes, que tu comprends. Je sais que tu comprends ; t'as toujours été un gamin intelligent, Amos, même dans les dernières saisons de votre émission à la con que je suivais, finalement. Je te l'avouerais jamais, sans doute. Mais c'était bien, une fois qu'on avalait la pilule télé-réalité. Déjà là, adolescent, t'avais de la fougue, t'avais l'étincelle, t'attirais les regards. "Sans alcool, sans personne. Juste toi et moi, et le texte. On pourra discuter si tu veux, ou juste répéter. Mais remonte dans ce putain de taxi, s'il te plaît, Amos." Une main tendue, finalement, et du bout des doigts, je frôle ton bras, t'adresse une rapide caresse, comme pour te montrer que ça y est, les reproches sont partis. Je vais me brûler la rétine à te regarder toi de nuit, maintenant. Adieu le Soleil, tu es ma Nyx. Je ne pleurerais pas, promis. Je ne veux pas que tu me trouves étrange. Je veux que tu me regardes et que tu me laisses me faire à toi, pour t'aider. Pour que tu puisses briller de nouveau. Sans jamais faiblir. Sois une belle étoile. Pour le monde, pour moi.
Tout allait mieux, dans ma tête. La scène gênante, toi et moi à l'arrière de ce taxi, toi avec les yeux plein d'étoiles, réclamant désespérément mon approbation, comme si j'avais un réel impact dans ta vie, moi qui ne t'accordais que des jets d'acides, que des gerbes de fleurs fanées, et des reproches par légions. Ton regard rivé sur mon profil, sans doute en train de te remémorer la nuit où Nyx m'avait poussé à te dévorer, à te glisser sous ma cape de plumes d'onyx jusqu'à ce que nos corps soient à l'abri d'une seule et même chaleur - la nôtre. Mon regard rivé sur l'extérieur, tentant de trouver en l'armada de panneaux, que nous dépassions à une vitesse trop citadine à mon goût, un refuge visuel, comme pour écarter la sensation de picotement sur ma peau au fur et à mesure que nous avancions. Et puis, tu t'étais confié, dans un rare éclat d'âme rebelle à mon encontre. L'alcool, la honte, la pression. Tous les problèmes que rencontraient les gamins de riches de nos jours. Pendant une demi-minute, j'avais failli te répondre de façon un peu trop sèche, je m'étais ravisé, préférant un silence de réflexion, pour ne pas envenimer la situation. Pour ne pas la rendre davantage gênante ; le silence était un précieux allié, souvent. Pour ne pas aller au centre de la tente se cramer la gueule au Soleil. Pour ne pas sentir les autres tourner en rond autour de moi. Pour ne pas me faire punir, pour ne pas qu'on me retrouve quand je m'enfuis pour la huitième fois à travers bois. Le silence étouffait les reproches, le silence étranglait les idées les plus abstraites. Et je t'avais répondu, doucement. Avec tendresse, presque, la première communiquée à un autre être humain depuis des années. Parce que tu avais trouvé le moyen de me toucher, Amos. Le moyen de me faire remettre en question ma position. Le moyen, presque, d'effacer tous les regrets de notre nuit à deux.
Et puis, tout bascule. La scène de carte postale s'évade par la porte ouverte à la volée, la peur dans tes yeux, le dégoût, la colère, tout un tourbillon d'émotions différentes qui te tiraille. J'ai envie de tendre la main, mais tu l'as repoussée une fois. Je ne te fais pas du bien. C'est dur à dire, c'est difficile à admettre. Pourtant, c'est une des nombreuses vérités sur lesquelles je n'ai absolument aucun droit de regard. Je te fais du mal. C'est pire, encore. Parce que ça veut dire que j'ai joué les scorpions, que j'ai planté mon poison en toi, que ça te consume, ça te fait fondre, et que de mon côté j'en sors presque indemne. J'ai jamais voulu être ton prédateur, j'ai jamais voulu que tu deviennes proie. Pourtant, dans tes yeux, c'est animal, et le vent se déchaîne, maintenant, fait voler tes cheveux, tire sur les miens, comme pour me dire que j'ai merdé, que j'aurais mieux fait de m'en tenir à mon plan premier - moi, seul, un verre. Je respire, avale une grande brassée d'air. Je suffoque presque. Il y a une lumière, le long de la route. Si je lève la tête, il y aura le Soleil. Et dans le Soleil, le salut, la rédemption. Faut-il que je me brûle les iris, que je me mette à pleurer ? Pourquoi je suis incapable de le faire sans souffrir ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?
Et puis, le temps suspendu s'arrête. Pas un bruit, le vent se calme. "Je suis désolé Amos, je n'ai pas voulu te faire de mal." Je pèse mes mots, mords mes lèvres, je veux saigner, sentir sur ma langue le goût métallique de la douleur que je t'ai infligée malgré moi. "Remonte en voiture, maintenant. S'il te plaît, c'est dangereux." Tu pourrais te faire faucher par un chauffard ivrogne, par n'importe quel cavalier des enfers désireux de lancer sa chevauchée apocalyptique dans cette rue là - comme par hasard. "S'il te plaît, Amos. On va trouver un endroit calme, ni chez toi, ni chez moi." Je parle à tâtons, expédition en terre inconnue, mais j'ai l'impression que tu m'entends, que tu m'écoutes, que tu comprends. Je sais que tu comprends ; t'as toujours été un gamin intelligent, Amos, même dans les dernières saisons de votre émission à la con que je suivais, finalement. Je te l'avouerais jamais, sans doute. Mais c'était bien, une fois qu'on avalait la pilule télé-réalité. Déjà là, adolescent, t'avais de la fougue, t'avais l'étincelle, t'attirais les regards. "Sans alcool, sans personne. Juste toi et moi, et le texte. On pourra discuter si tu veux, ou juste répéter. Mais remonte dans ce putain de taxi, s'il te plaît, Amos." Une main tendue, finalement, et du bout des doigts, je frôle ton bras, t'adresse une rapide caresse, comme pour te montrer que ça y est, les reproches sont partis. Je vais me brûler la rétine à te regarder toi de nuit, maintenant. Adieu le Soleil, tu es ma Nyx. Je ne pleurerais pas, promis. Je ne veux pas que tu me trouves étrange. Je veux que tu me regardes et que tu me laisses me faire à toi, pour t'aider. Pour que tu puisses briller de nouveau. Sans jamais faiblir. Sois une belle étoile. Pour le monde, pour moi.
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(OOTD) L'improbable surgit toujours de l'impensable, comme s'ils ne pouvaient exister l'un sans l'autre. A jouer les filles de l'air, le jeune comédien ne s'attendait sans doute pas à ce que la situation bascule à nouveau et que le monde chavire. Que la déferlante s'abatte sur la proue de son navire déjà en proie aux remous d'abysses insondables.
Je m'attendais à tout, sauf à ça.
Vérité pleine, aussi pleines que cette bouche qui se déforme pour le retenir dans une nuit d'encre. Le monde qui tourne encore autour d'eux, la voiture qui s'est arrêtée et les klaxons qui commencent à poindre. L'impatience des autres qui se pare d'une couleur nouvelle. La main sur l'habitacle, le métal froid d'un véhicule dont il ignorait encore les contours quelques minutes plus tôt et devient pourtant le théâtre de ce spectacle vivant. Les yeux qui dansent, pour la première fois depuis qu'ils se sont installés à l'arrière de ce taxi et cette sincérité qui transparait. L'inquiétude déchiffrée sous les airs si froids et distants d'un metteur en scène qui, brusquement, devient un homme.
Je m'attendais à tout, sauf à toi.
Et c'est arrivé, soudain la nuit. C'est parfois aussi drôle que ça en est surprenant. Le coeur est fauché, bien plus vite que le corps ne l'aurait été par un chauffard. La main se tend, frôle l'avant-bras du comédien et le frisson est dense, palpable. Le corps tout entier se tend un peu plus, les palpitations se font un concert jusqu'à ses tempes et brusquement, tout s'éteint autour de lui. Plus de bruit, plus de klaxons, plus même les particules de poussières qui dansent dans l'air. Plus rien, juste un silence qui apaise et réconforte. Putain de silence mortel qui pourtant lui donne l'impression d'être plus vivant que jamais. Pas même le manque qui sonne à la porte, juste quatre yeux qui se fixent une nano-seconde.
Tu t'attendais sans doute à tout, toi aussi, n'est-ce pas ?
Et le temps reprend sa course, le concert résonne à nouveau et Amos se laisse convaincre. Il baisse la tête et s'installe à nouveau. Ok. qu'il répond, sans dégoupiller un sourire. Mal à l'aise d'avoir fait cette scène, comme un gosse capricieux et pourtant, ça n'en avait pas les reliefs. Il voulait s'extirper de cette situation... à attendre ton approbation, j'oublie la mienne. Il tourne la tête vers Chapel, intimidé comme au premier jour. Je sais que ce qu'il s'est passé... il cherche les mots, peine à les placer dans un ordre convenable, il tousse, mal à l'aise. C'était pas bien... il ajoute, tristement, parce qu'au fond, il n'en pense pas un seul mot. C'était ce qu'il me fallait. Avec du recul, il se rend pourtant bien compte que ce n'est que fuir le vrai problème, ignorer l'addiction en la réduisant au silence d'une autre. Il détourne les yeux à nouveau, les porte sur ses doigts qu'il entrelace, jouant nerveusement entre ses jambes. Putain d'môme...
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