you don't know the half of the shit that you put me through -- jackson

(•••) i am dim and unknown ; a phantom.
sometimes seen, often not. life is dream, surely.
gosse des amériques aux yeux tournés vers le continent asiatique, l’a grandi dans cette double culture, perdu entre deux eaux. d’ici et là-bas, de nulle part à la fois, les parents ont quitté la corée en emportant dans leurs valises toute leur culture et leurs traditions. à contre-courant sur une terre, comme une autre, voudrait tous les satisfaire, et s’y perd lui, au bout du compte. ne comprend pas pourquoi lui n’a pas cet accent à couper au couteau, et pourquoi pourtant on se fout de sa gueule quand même. tente de trouver sa place, y gâche beaucoup de temps. la vie, on lui a dit, est cent fois meilleure ici. mais ici comparé à l’inconnu, c’est pire encore que de s’attendre à quoi que ce soit. navire dérive entre deux ondines contradictoires, mais toujours trouve l’équilibre juste pour ne pas sombrer au fond des vagues.

(•••) my soul,
shattered with the strain
of trying to belong to earth –
et qu’il est beau de rêver, tout en gardant les yeux grands ouverts, l’encéphale embué des illusions de grandeur, paradis offert à quiconque s’imaginait le trouver. z’ont jamais réussi à gratter le bon ticket, les géniteurs, jamais réussi à toucher l’pactole. bonne fortune que les aïeux leur prédisaient, s’est transformée en apologie de la classe moyenne. parce que d’un point de vue extérieur, les choi c’est des gens comme tout le monde, des gens dans la norme, une petite famille banale comme on en trouve aux quatre coins de new-york ; les parents sont des immigrés travailleurs, qui ne comptent pas leurs heures, leur môme est bien bâti, l’a pas l’air de trop faire d’conneries ni d’avoir trop
d’histoires. la famille lambda, celle qu’on pourrait presque voir dans les pubs pour la lessive ou le pain-de-mie des toasts du matin, des prolos, comme il n’est jamais de bon ton de le dire, même si ça reste une vérité indéniable, de ceux qui bûchent toute l’année à s’échiner pour nourrir trois bouches ici, bien plus là-bas. pas souvent dispo, les parents, jamais en réalité, mais toujours à se casser le cul pour s’occuper des autres ; car ils ont ouvert un restaurant coréen dans le queens qui marche plutôt bien. derrière les sourires polis, la discrétion courtoise, les échanges succincts mais toujours agréables avec le voisinage ou en ville, les choi n’ont pas le temps, ni pour eux, ni pour leur fils, ni pour quoi que ce soit d’ailleurs. depuis tout jeune, le mot d’ordre ça a été au-tono-mie ; dans cette famille, on est pas des endormis, y a pas de place pour la fainéantise, pour la paresse ou les rêveries, encore moins pour la sensibilité, celle-ci est au placard à remiser, on se sort les doigts, et on pipe pas mot face à des géniteurs éreintés de rêves désabusés, qui relèguent l’éducation et l’attention au second plan. y a une usine à faire tourner, celle qui procure les vivres, fait vivre, et pour ça pas d’autre choix que de trimer. alors jackson, il s’est élevé tout seul, a poussé tout seul, peut-être un peu bancal, peut-être un peu tordu, sans tuteur ou bambou, mais très tôt, et très vite, du mieux qu’il a pu. pas le temps de s’apitoyer sur les p’tits bobos du quotidien ou les états d’âmes, et qu’importe s’il était plus doux que les autres, plus différent aussi.

(•••) my mystery is simple : i don’t know
how to be alive. because you only know,
or only knew, how to be alive through pain.  
mais ça, il a fallu plusieurs années pour qu’il le comprenne. parce qu’il avait les yeux un peu trop bridés pour qu’on ne s’amuse pas à l’appeler « bol de riz », parce qu’il avait les traits un peu trop fins pour qu’on ne s’amuse pas à le traiter de gonzesse. parce que la barrière de la culture, déjà heureux qu’il n’y avait pas celle de la langue, semblait trop difficile à franchir ; traditions et mœurs d’un autre continent tout droit venus ne réussissaient pas à trouver leur place dans la cour de récré. gosse moqué, laissé de côté, c’était bon-enfant, au début, c’était pas méchant. mais les enfants ne sont rien d’autre que de petits animaux domestiqués, et très vite, les plaisanteries ont upgradé. harcèlement scolaire, qu’on appelle ça, à convoquer les parents dans le bureau du recteur, et expliquer sous leurs yeux ronds comme des soucoupes le pourquoi du comment. pourtant le temps leur a toujours fait défaut, la psychologie enfantine aussi. alors le seul moyen de stopper ça tout net, ça a été de taper du poing. d’abord sur la table, mais ça n’a pas marché. montrer les dents n’a fait que plus encore les exciter. il a donc fallu les fermer, bien rond, à en faire pâlir les jointures, couper l’afflux de sang. et frapper. fort. vite. juste. en plein dans le mille. et c’était jouissif, putain. lâché d’hormones et sentiment de justice enfin trouvé, l’avait trouvé le moyen de faire entendre sa voix, jackson ; en cassant des nez. a troqué ses oripeaux de victime contre la cape du bourreau, mais sans en abuser réellement. l’a toujours eu un code moral, le gosse, un farouche sens de l’équité et des responsabilités.

(•••) and sometimes i have kept my
feelings to myself, because i
could find no language to desbribe them in –  
se fissure, la chrysalide, cocon étouffant disperse au vent les lambeaux de son linceul asphyxiant, chenille libère ses ailes. le temps des tourments n’est plus, gamin apeuré s’éclipse au profit de l’adolescent en quête d’introspection, occupe le devant de la scène. l’engouement des poings demeure, se transforme en un penchant pour l’adrénaline plus sain. le sport en exutoire, découvre l’extase de l’endorphine, dont il fait l’expérience en d’autres occasions également. le corps, dans son effort, dans sa tension, dans sa crispation avant la libération, s’exprime et sue par tous les pores l’enfant fragile d’autrefois. gagne en maturité, gagne en assurance, jackson. expie les insécurités d’enfance en gageure d’une émancipation tout droit sortie du fin fond de ses tripes. le mental se fait plus robuste, le cuir tanné des revers du passé, s’est endurci. caractère s’affirme, et personnalité aussi ; s’ouvre d’avantage. rencontre sur les bancs de l’école celui qui deviendra l’un des piliers de sa bande, envers et contre tous, amitié forgée dans l’adversité face aux obstacles – ne se quitteront plus depuis là. mais les études ne sont pas faites pour lui, hyperactivité sur l’autel du décrochage scolaire, ne sont que des entraves qui le retiennent et l’embourbent, comme les fils emmêlés d’un pantin désarticulé. renonce à tout, au grand dam des géniteurs, qui l’imaginaient devenir avocat ou bien docteur. n’aura de doctorat que celui de la vie ; celle qu’il a choisi de choisir, se choisi lui, pour une fois. choisi de ne plus avoir peur, ni des autres, ni de ce qu’il est, ni de ce qu’on peut bien en penser. sous des étoiles contraires, apprend à conjuguer ses amours contradictoires ; là aussi, décide de ne pas choisir. amantes ou amants, qu’importe le genre, il les prend dans leur ensemble, sans distinction. la sortie du placard est aussi libératrice que difficile à encaisser, pour des parents démunis et dépassés. restera plusieurs mois sans leur adresser la parole, jackson, mais tant pis ; oisillon a pris son envol, a quitté le nid pour s’en trouver un nouveau – le sien.

(•••) just a young gun with a quick fuse, i was uptight,
wanna let loose – i was dreaming of bigger things and,
wanna leave my own life behind.  
le temps a cet effet de finir par apaiser toutes les rancœurs et amertumes, en laissant glisser son cours ; trotteuses à la course effrénée, opèrent en secret à la faveur des jours qui passent, se succèdent, font place nette. lavé d’un passé qui pourtant l’a forgé, sans lui jackson ne serait jamais devenu l’homme qu’il est aujourd’hui. des obstacles vécus, il en a fait sa force, des humiliations subies, il en a acquis un courage sans borne. d’une timidité excessive, il en a gagné une aura magnétique, une témérité qui souvent, désormais, lui joue bien des tours. et des déconvenues passées, ne garde aujourd’hui qu’une loyauté à toute épreuve ; souvent la vie vous apprend à faire un tri, entre celles et ceux qui vous tirent vers le haut, aux détriments des autres, qui vous entraînent avec eux dans leur chute. le véritable sens de l’existence, d’est d’apprendre à donner la priorité à ceux qui ont l'art de vous couper le souffle, pas votre sourire. désormais entouré de gens qui lui veulent du bien, le goût de l’adrénaline ne l’a pas quitté ; devenu coach sportif, libère l'excès d’énergie et de rage flamboyante dans la recherche du dépassement de soi. ne passe pas un jour sans aller à la salle, ou même à la boxe, sport qu’il affectionne tout particulièrement – adepte des combats clandestins, n’est jamais le dernier à postuler lorsqu’il en est organisés. n’a plus peur de subir des coups, encore moins d’en donner, pourvu que ce soit lui qui les reçoive et les encaisse, plutôt que ses proches n’en souffrent ; homme devenu parapluie humain, n’est jamais avare d’abriter sous son aile protectrice ceux qui lui sont chers, déteste les voir endurer la moindre douleur.

(•••) i give you my blank heart.
please write on it what you wish.  
en vrac ,, diet, healthy food, smothies & sport ✧✧✧ fall and rain lover ✧✧✧ video games & slashers movies kind of nights ✧✧✧ friends before family ✧✧✧ resting bitch face but sweet inside ✧✧✧ black coffee lover ✧✧✧ bravely strong ✧✧✧ fuckboy tendencies ✧✧✧ lone wolf (with a pack) ✧✧✧ central park running kind of person ✧✧✧ poor impulse control ✧✧✧ rooftops & selfies lover ✧✧✧ avoid emotions ✧✧✧ shiners and bruised hands ✧✧✧ children's breakfast cereals every morning ✧✧✧ hip hop dancer ✧✧✧ oftently dressed in black ✧✧✧ not an animal person ✧✧✧ trusting issues ✧✧✧ musk and woody scent ✧✧✧ exclusive in friendship ✧✧✧ discreet, even silent laughter (only the shoulders move) ✧✧✧ fear of commitment ✧✧✧ swears a lot ✧✧✧ generous and spontaneous, would take off his own shirt to give it to you ✧✧✧ hyperactivity & insomnia