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(cyres) Night out

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Cyrus & Ares
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Sacrément amoché. Peut-être, j’en sais trop rien. J’ai juste joué au con et j’ai perdu, rien de plus. C’est vraiment étrange, tes mains sur ma peau, j’aime bien, je crois. Mais il faut que je pense à autre chose, parce que je suis pas censé aimer ça. Alors contrairement à mes habitudes, je réfléchis pas trop, te pose la première question qui me passe par la tête. Au fond, je crois que je veux vraiment connaître la réponse. Parce que j’ai pas l’habitude de ça. Aucun reproche à faire à qui que ce soit, mais avoir caché toute mon enfance que je prenais pour tout le monde a eu l’effet escompté, ils se sont jamais douté de rien. Sauf que je pouvais compter que sur moi pour me retaper, faire en sorte de pas avoir trop mal. Alors ouais, le fait que tu t’impliques autant ça me rend curieux, je comprends pas trop ce qu’il se passe. Je me dis que c’est pas juste parce qu’on a couché ensemble, qu’il y a autre chose, et ça m’intrigue. Autant te poser la question, puisqu’on est là tous les deux, qu’il n’y a personne autour pour entendre. Léger rire en entendant le début de ta réponse. On ne se connaît pas beaucoup, pourtant j’ai du mal à croire que tu puisses être un sale con, même si je l’ai pensé très fort y’a quelques jours, quand je t’ai accusé d’être à l’origine des malheurs de ma petite sœur. Petite sœur que tu tardes pas à mentionner, je me renfrogne un peu. T’as raison, elle a pas besoin de ça, mais je fais attention à ce qu’elle ait pas à s’en soucier. Et voilà que tu me refais sourire, visiblement capable de me faire passer par toutes les émotions, ça me fait secouer la tête.

« Ça sera carrément mérité. »

Je sais que j’ai merdé, je trouve ça presque rassurant de réussir à en rire, même si je sens bien que toute la tension n’est pas encore redescendue. Tu continues à t’activer, panse mes plaies, ça provoque une drôle de chaleur dans le fond de mon être, un truc que j’ai déjà ressenti, une fois, que je m’empresse donc de rejeter en bloc. Tes yeux évitent les miens, mais mon regard te lâche pas une seconde, observe tes traits, de ta mâchoire à ton front. Je me demande pourquoi t’as l’air si pensif, d’un coup, mais je garde ma réflexion pour moi-même. J’ai pas besoin de tout savoir, même si – et ça me fait chier de l’admettre – je crois que j’ai envie de comprendre ce qui peut bien te donner cet air. Et puis aussi vite qu’il est arrivé, il repart, et tu me regardes à nouveau, me lance un truc à la fois plein de reproches et d’un genre d’inquiétude. Je sais pas trop quoi en penser, me contente d’accepter tranquillement, d’un hochement de tête. Tu reprends assez rapidement, m’interroge sur ma voiture, je hausse les épaules.

« Ouais, t’inquiètes. Il faut que j’appelle un garage pour la sortir du fossé et voir s’ils peuvent la réparer ou pas. Elle commençait à être un peu vieille, de toute façon, alors c’est probablement le moment pour en changer. J’en louerai une le temps de savoir ce qu’il en est, pour pouvoir faire les trajets pour Stevie et Greg. Les autres sont assez grands pour plus avoir besoin que je les conduise partout. »

C’est surtout les deux petits qui ont besoin de moi, mais j’ai les moyens de me débrouiller, ça ne m’inquiète pas trop. Au fond, je m’accrochais à cette voiture parce que c’est le premier truc que je me suis acheté, rien que pour moi, quand j’en ai eu les moyens, mais ça commence à faire longtemps. Il est probablement temps de changer. Tu me tends un verre d’eau et je l’avale lentement, tranquillement, contrairement à toi. Et puis tu te mets à m’expliquer le « programme », me laisse pas vraiment le choix. Je te suis des yeux, te regarde t’installer devant ton ordinateur. Soupir, je termine mon verre d’eau et me lève, vais le déposer dans l’évier avant de revenir au salon, enfile mon t-shirt, garde ma chemise dans ma main. J’ai aucune envie de me reposer, je déteste rester inactif. Alors j’ouvre mon sac, en tire le cahier qui s’y trouve et m’installe dans ton canapé, ouvre sur une page vierge. En tête, avancer un projet évoqué quelques semaines plus tôt avec un éditeur. Mais dans les mains, visiblement autre chose. Crayon qui s’active sur le papier granuleux, lignes directrices un peu floues au début, je ne sais pas trop ce qui est en train de se jouer sous ma mine, laisse la chose se faire. Et puis, les détails apparaissent. Une vitre, un nuage de fumée, un corps nu. Le tien, hier. Ce sont apparemment mes souvenirs qui m’envahissent, me donnent l’inspiration. Aux premières esquisses s’ajoutent les ombres qui dansaient sur ta peau, la tienne qui s’étirait sur le mur, créée par les quelques rayons de lune... Je tourne soudainement la page, me rends compte que ce n’est pas la meilleure des idées, de dessiner cette scène alors que tu es juste là, à quelques pas, et que j’ai décidé que tout ça n’était décidément qu’une mauvaise idée.

AVENGEDINCHAINS
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Sur l'écran illuminé par la lumière du jour qui filtre malgré les épais rideaux, je te vois t'agiter, tirer un carnet de ta poche, regrette de ne pas avoir mémorisé la couleur de celui que tu m'avais tendu par-dessus la table, l'autre soir. J'aurais pu me rappeler les premières pages, le coup de crayon délicieux, fin, ciselé, et peut-être que ça m'aurait permis de te faire un peu plus confiance. Les artistes pouvaient être méchants, une de leurs seules armes était ravageuse, se matérialisait sous la forme de leur passion. J'avais les jambes légères, parfaites pour me défendre et faire partir mon pied sur le nez d'un adversaire. Toi, tu avais ton crayon, tu pouvais le planter dans un oeil, ou bien tirer une caricature formidablement moqueuse. Peut-être que c'était ce que tu faisais ; tu me dessinais à mon volant, l'air préoccupé, le nez agrandi, la barbe comme une nouvelle brousse. Non, tu devais t'articuler à faire autre chose. Ton regard se perdait parfois derrière le fin trait de soleil qui rentrait entre deux pans. Peut-être que tu dessinais les nuages. Ou bien peut-être que tu t'amusais à reproduire la vue d'hier soir. Je n'avais pas vraiment de moyen d'en être sûr ; ma jambe s'était mise à battre le rythme de ma tension, sous le bureau, et je n'arrivais pas à me concentrer, mes yeux qui se focalisaient davantage sur ton ombre pixellisée que sur les vidéos qui défilaient sur mon écran.

C'était étrange de te voir affalé sur mon canapé, toi qui dessines, tes coups de crayon qui rayent le papier et constituent la guitare du décor, pendant que mes doigts pianotent distraitement sur mon clavier. Le silence n'est pas si pesant, il est presque appréciable. Comme si ça faisait partie d'une routine. Je secoue la tête, tire sur quelques poils sur mes joues. Ce matin encore, je confiais à mon meilleur ami tous mes regrets d'avoir succombé à tes charmes, dans ce club, alors je ne pouvais décemment pas me féliciter de t'avoir à mes côtés l'après-midi même. C'était ridicule. J'étais ridicule. Léger grognement, je tire un peu plus fort sur ma barbe. "Qu'est-ce que tu dessines ?" La question est venue toute seule, comme pour éclipser toutes les suppositions et m'accorder le repos de l'âme au moins le temps de quelques heures. Je tourne la tête vers toi, te regarde quelques secondes, me surprend à te trouver beau, avec le trait de lumière qui dévale ta joue, perce un de tes yeux, éclaire l'arête de ton nez. "Tu peux ne pas me répondre." Comme si c'était encore mon rôle de distribuer les consignes. Je pivote de nouveau sur mon tabouret, tente de me concentrer sur l'écran sous mes yeux, observe les jambes arquées, les pointes fantastiques, et puis les autres membres qui circulent comme des roues, gracieuses, élégantes. Mes iris dérivent sur les suggestions, à droite. J'ai toujours rêvé de monter une représentation du Cygne noir. Mais je n'ai jamais trouvé la personne idéale pour jouer les cygnes. Haussement d'épaules, ça finira par arriver. Ma souris tourne sur l'écran sans vraiment s'arrêter sur une zone fixe. "Tu sais, pour ce que ça vaut, j'ai aussi regretté d'avoir couché avec toi, ce matin. J'veux dire..." Ma main passe sur mes omoplates, gratte la peau pendant quelques secondes, je vois que tu lèves les yeux et je les attrape dans le reflet de mon ordinateur. "C'était vraiment très bien, c'était même super. Mais je sais qu'on n'aurait pas dû le faire." Et pourtant je continuais de me rappeler très nettement la sensation de t'avoir en moi, et j'avais dans les synapses la mélopée de tes râles mélangés aux miens, et rien que d'y penser suffisait à tendre mes tissus sous le flux des désirs. Léger mouvement de tête pour essayer de chasser les images de ma tête, me concentrer de nouveau sur les exercices et le prof de danse qui hurle sous mes yeux ; j'ai le son coupé, désolé mon gars, on dirait juste que tu fais des ronds avec ta bouche.
AVENGEDINCHAINS
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Main qui s’agite à nouveau, un dessin different de celui qui couvrait désormais la page précédente, et pourtant pas vraiment. Parce que maintenant, c’est ton visage que j’inscris sur le papier, portrait qui s’arrête sur le haut de ton torse, épaules nues, tes yeux pour l’instant sans pupilles qui me fixent déjà. Je sais que je ne devrais pas, mais tu es apparemment la seule chose qui nourrit mon imagination aujourd’hui, le seul que j’aie envie de dessiner. Ça me ferait presque sourire, cet espèce de rapport aux muses, comme si une nuit avait suffit pour que tu deviennes le seul et unique sujet qui me donnerait maintenant envie de dessiner. Ça n’arrivera pas, je le sais, parce que mon art est aussi mon métier, et qu’aucun parent ne voudrait voir tes fesses dans un album pour son petit chérubin. Le temps s’étire, silence occupé uniquement par tes doigts qui s’activent sur le clavier, par le graphite qui se dépose sur le papier. Ce serait presque relaxant, si j’étais pas aussi tendu par l’entièreté de ce qu’il se passe depuis hier. Coup d’œil à mon téléphone, pas de nouvelles de mon petit frère. Fait chier. Et puis soudain, ta voix qui rompt le silence, me fait presque sursauter. Tes pupilles trouvent les miennes, je penche la tête sur le côté, puis baisse les yeux sur ton visage, le pouce qui estompe une ligne épaisse, crée une ombre. Pas obligé de te répondre, certes, pourtant ça m’échappe.

« Toi. »

Je me mets à prier que t’aies pas entendu, me racle la gorge.

« Un ours. Pour un projet. Une histoire d’animaux de la forêt, probablement un truc sur la nécessité de se faire des amis, un truc comme ça. »

Beaucoup d’albums tournaient autour des mêmes thématiques, je ne mens pas sur ce point. Je mens pas non plus sur le projet, on me l’a proposé, mais je n’ai pas encore accepté, pas non plus commencé. J’aime bien prendre le temps de lire le manuscrit, découvrir les caractères des personnages avant de leur donner un visage. Avant, je ne pouvais pas réellement me permettre de refuser un contrat, mais j’ai réussi à me faire un nom et maintenant on vient me chercher, je n’ai plus à supplier qui que ce soit. Alors je trie, choisis mes projets, refuse de travailler pour certaines personnes qui ne me conviennent pas, d’illustrer des histoires qui m’agacent. Mine appuyée un peu plus pour foncer tes pupilles, mais ton regard sur le papier est doux, comme ceux que tu me lançais hier, entre deux baisers. Pas aussi noir que ceux que l’on s’envoie depuis tout à l’heure, teintés d’amertume. À nouveau, ta voix, et ça me bloque. Je cligne des yeux, lève la tête vers toi. Pourquoi ça me fait chier, que tu me dises ça, alors que c’est exactement ce que j’ai attendu toute la journée ? C’est ce que je veux, qu’on soit d’accord sur le fait que c’était une immense erreur, que ça n’a strictement rien apporté que la satisfaction d’un besoin primaire qui nous a tous les deux dépassés. Hochement de tête, je retrouve les traits de ton double de graphite. Un souvenir, voilà ce qu’il représente. Parce que ça n’arrivera plus, on ne cèdera plus, c’était une énorme erreur. Ça ne restera que ça.

« Nan, on n’aurait pas dû. »

Je serre la mâchoire, ferme le cahier, y emprisonne mon crayon et le pose à côté, me redresse un peu.

« Mais je regrette pas. »

Air de défi sur les traits, alors que la panique me tord le ventre. J’ai aucune idée de ce que je suis en train de dire, de faire, mais je crois que je suis en train de sacrément merder.

AVENGEDINCHAINS
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Je te laisse reprendre tes esquisses, comme si j'avais pas juste entendu un aveu de faiblesse. Comme si ce n'était pas le second en quelques minutes. Moi, l'ours dans un album d'images pour enfant. Voilà qui leur passerait l'envie de faire des conneries, à ces foutus rejetons. Est-ce que tu étais du genre à sermonner tes frères et soeurs ? Ou est-ce que tu me réservais les éclats de voix ? J'avais bien compris que tu t'étais un peu trop vite laissé répondre, que tu aurais préféré que je ne sache pas que c'était mon visage que tu esquissais du bout de tes mines. Mon visage, ou mon corps, d'ailleurs, pour ce que j'en savais. Tu avais eu un aperçu détaillé des deux la veille ; et tu me confiais avec un sourire aux lèvres que tu regrettais pas vraiment. Ça complique encore les choses, Cyrus. Parce que j'ai pas le droit de donner ton prénom à voix haute, parce que ça te fait froncer les sourcils, parce que ça fait crépiter l'atmosphère. Mais dans ma tête, j'ai pas ta voix pour m'engueuler. "Comment ça, tu ne regrettes pas ?" Ouais, parce qu'on va passer sous silence le fait que tu me dessines à moins de trois mètres de mon corps dressé sur ce tabouret. Parce que je sais que de tes crayons t'as le moyen de faire se matérialiser n'importe quelle chute de fringues. Que j'aime pas que mes vêtements traînent sur le sol, malgré ce que tu pourrais penser si tu rentrais un jour dans ma chambre ; et bordel, pourquoi ça m'excitait autant de t'imaginer devant l'arrière-plan de mes draps froissés, de mes chaussettes sur le sol, de mes chemises soigneusement rangées dans l'armoire sans porte ? Et pourquoi est-ce que j'ai besoin de te demander ce que ça veut dire, que tu regrettes pas ? Parce que l'anglais, c'est pas ma langue maternelle, mais j'ai appris il y a quelques années déjà ce que cette phrase signifiait. Alors pourquoi elle s'amusait à s'inventer de nouveaux sens ravageurs aujourd'hui, quand j'avais une gueule de bois et un million de fantasmes qui prenaient la forme de ton corps enfoui dans le mien ?

"Tu voudrais qu'on le refasse, alors ?" Les mots sortent tout seuls, comme si je m'étais transformé en un perroquet, ce même perroquet qui dans ma cuisine doit être en train de dormir parce que je l'ai pas entendu t'accueillir dans un juron grec. Ou alors, peut-être que Dionysos - c'était son nom, à cette bestiole irisée de centaines de plumes magnifiques et au bec bien tordu - avait choisi de rester silencieux parce qu'il sentait la tension dès que c'était nos corps ou nos mots en friction. "Enfin, j'veux dire..." Je me frotte les mains l'une contre l'autre, comme un enfant pris sur le fait d'une grosse bêtise ; parce que c'est ça, ce que je viens de laisser m'échapper. Une énorme connerie, le genre qui pourrait faire basculer complètement le sens de la vie parce que j'arrive pas à tenir ma langue. "Ce serait pas une bonne idée." Je suis à présent complètement tourné vers toi, enterrant mes bonnes résolutions à ne pas te regarder dans les yeux quand il fallait parler de la façon dont tu m'avais pris hier soir, le long de tes murs ou sur ton matelas, appuyé sur ta baie vitrée ou directement le visage étouffé dans tes coussins pour ne pas que mes gémissements puissent venir percuter tes murs et effondrer ce petit paradis moderne que tu appelais ta maison - votre maison, t'avais pas arrêté de le dire, ça me revenait, il y avait avec toi des frères, peut-être des soeurs même. De combien d'humains tu t'occupais avant de te concentrer sur toi, exactement, Cyrus ? "Je crois que t'en en train de saigner." Parce que j'étais visiblement aussi doué pour contenir ma grande gueule que pour bander des plaies, ton T-shirt se nimbe d'ondées pourpres, et ça me fait m'avancer, m'agenouiller devant toi, soulever le tissu sans retenue. Je réajuste le bandage du bout des doigts, pas forcément la meilleure façon de traiter le problème, mais au moins ça évitera que tu tâches à nouveau tes fringues, ou mon canapé - ou que tu souffres, aussi. Mes yeux se posent dans les tiens. Quelques secondes seulement. "Je pense que j'aurais un peu plus regretté - voir même que j'aurais pas cédé -, si t'avais pas été aussi beau, Cy. Et ça m'emmerde de le penser." Léger sourire sur mes lèvres, et puis je ne bouge pas encore, j'attends que tu m'envoies au diable.
AVENGEDINCHAINS
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Pourquoi j’ai sorti ça ? Pourquoi j’ai avoué ce qu’il y a sous mon crâne depuis que j’en ai parlé à mon petit frère ? Aucune putain d’idée. Ça me gonfle, parce que je voulais pas que tu saches ça, et en même temps le léger tremblement dans ta voix quand tu me demandes d’éclaircir mes paroles me donne envie de t’attirer entre mes bras pour te faire comprendre sans avoir à parler. Mais je réponds pas, j’attends, retrouve avec plaisir ton faciès complet, quand t’arrêtes de me tourner le dos, me pose une question qui me fait douter. Enfin, douter... Pas vraiment. Parce que j’ai encore le goût de ta peau sur le bout de la langue, le goût de tout ce qui est toi, et que j’ai envie de le raviver. Mais t’as raison, ça a rien d’une bonne idée et on le sait visiblement tous les deux. Ça apporterait absolument rien de bon, vraiment rien... Alors pourquoi l’idée quitte pas mon esprit ? Pourquoi t’as à nouveau envahi chacune de mes pensées ? Je peux pas blâmer l’alcool, là, et peut-être que ça aussi ça me fait carrément chier. Parce que c’était facile de dire que c’était sa faute, hier. Maintenant, il faut que j’assume ce que je dis, fais, et pense quand y’a rien qui brûle dans mes veines, rien pour faire vriller mon cerveau dans la mauvaise direction.

« Nan, pas une bonne idée du tout. »

J’arrive pas à te lâcher des yeux, mais je les baisse quand tu me dis que je saigne, parce que je sens rien. Y’a une petite tâche rouge qui débarque sur mon t-shirt blanc, et j’ai même pas capté. Dur au mal, comme on dit, mais aussi hypnotisé par ta présence. J’ai pas le temps de réagir que t’es agenouillé devant moi, dans une position qui me coupe le souffle. D’un coup, on n’est plus dans ton salon, mais dans ma chambre, tes mains sur mes mollets... Je ferme les yeux, souffle calmement. Quand je les ouvre à nouveau, c’est pour croiser les tiens, et j’ai aussitôt l’impression d’être carrément foutu. Parce qu’il y a un truc qui brille dans le fond de tes prunelles et que c’est en train de me mettre à terre, d’envoyer valser tout ce que j’essaie d’imprimer dans le fond de mon crâne depuis ce matin. Je me fous pas mal du fait que tes doigts soient sur ma peau juste pour ajuster le bandage, ils sont là et j’ai envie qu’ils y restent. Et maintenant j’ai envie de me frapper parce que je pense ça. Putain. Tu recommences à parler, sourire aux lèvres, et ça me tue complètement. Merde... Une main qui glisse dans tes boucles brunes, pouce qui trace ton front, et je m’approche, me penche vers l’avant. C’est douloureux au niveau de mes côtes, mais je m’en fous. Nos nez qui se frôlent, mes yeux qui se baissent sur tes lèvres une seconde, main qui a glissé jusqu’à ton cou.

« Parce que tu crois que ça m’emmerde pas de pas réussir à te sortir de ma tête ? Je regrette pas une seule seconde, parce que je crois que t’étais le meilleur coup de ma vie. Et ouais, j’ai putain d’envie de le refaire. Tout le temps, partout. »

Paupières closes une seconde, j’inspire à fond, gorge mes poumons de ton odeur... Puis te relâche, me lève et te contourne. Chemise récupérée et passée, boutons fermés alors qu’ils ne l’étaient pas tout à l’heure, histoire de cacher les tâches.

« Mais on peut pas faire ça. Parce que t’es le prof de Stevie et moi son frère. Parce que ma vie est compliquée et que la tienne l’est probablement aussi. Parce que je suis pas du genre à faire ça, juste coucher avec quelqu’un, et que j’aurais jamais dû céder. »

Je prends une grande inspiration et me tourne vers toi, tout en retournant les manches de ma chemise jusqu’à mes coudes, laissant mes avant-bras un peu plus libres.

« Les coups d’un soir, c’est pas mon truc. Je déteste ça. Je dirais bien que c’était l’alcool, hier, mais plus ça va moins j’arrive à croire à mes propres excuses. Mais je suis pas comme ça, Ares. Je suis du genre à tomber amoureux, à avoir envie de trucs concrets, d’une vraie relation. Le reste, je sais pas faire, c’est pas moi. »

Longue inspiration, je finis par enfin te lancer un sourire.

« Je suis désolé. D’avoir agi comme ça, ce matin. Je savais pas comment gérer, j’étais énervé contre moi-même et... Bref, pardon. Si tu veux bien me pardonner, qu’on essaie de faire ce qui était prévu à la base en essayant de pas se sauter dessus... Je ferai des efforts pour pas trop être un sale type. Promis. »

AVENGEDINCHAINS
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Cyrus & Ares
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Pendant quelques secondes, on forme une seule et même page de tes dessins. Nos nez se caressent presque, nos lèvres soufflent et on inspire l'air avalé par l'autre. J'ai l'impression que tu vas m'embrasser alors je bouge pas, parce que je veux pas te vexer si jamais j'en avais plus envie - mais c'est pas le cas, j'en crève d'envie, j'ai le goût de ta salive, la sensation de ta langue, la texture de tes lippes, tout ça a réussi à s'imprimer directement sur ma bouche en l'espace de quelques heures, de quelques dizaines de baisers, et j'arrive même plus à me souvenir lesquels étaient les plus sulfureux, lesquels m'avaient fait bander si fort que j'avais eu mal à chaque parcelle de la peau, que mon corps entier t'avait réclamé, toute la nuit. C'était pas habituel, cette faim d'un autre, je ne m'égarais jamais plus de deux fois dans les mêmes bras, et pourtant, j'avais pas eu envie de dormir, j'avais fui ceux de Morphée en espérant juste pouvoir me louver dans les tiens, pouvoir sentir ton épiderme percuter le mien, m'entraîner au creux des étoiles, aussi brillantes que tes iris à chaque fois que tu avais complètement explosé de plaisir, nos regards se percutant et s'accrochant. Mais non, tu te lèves, tu me contournes, tu t'ajoutes une nouvelle couche de tissus alors que tous mes muscles pourraient se décider à les arracher, à les jeter par la fenêtre, pour les voir tomber comme des drapeaux un peu trop lourds aux tissages portés par le vent et le vent uniquement. Tu te retournes, t'as ta chemise sur les épaules, t'as des ourlets sur les avant-bras et je pense que je t'ai jamais trouvé aussi dingue physiquement. Parce que t'as une peau sublime, parce que t'as passé ta main dans mes cheveux exactement comme j'ai envie de le faire dans les tiens, là tout de suite, en posant mes lèvres sur chaque parcelle de ta silhouette, jusqu'aux nerfs les plus sensibles pour te sentir te crisper sous mes assauts les plus dévoués à ton culte.

"Je sais que t'as raison, Cy." Je me suis redressé, puis je me suis laissé retomber dans le canapé, à ta place, dans ta chaleur, puisque déjà tu avais envahi le drap housse de tes odeurs et du poids de ton corps. Les jambes qui tremblent les deux, maintenant, l'une de colère sourde, comme à chaque seconde de chaque journée, l'autre d'un désir poisseux, d'un désir brillant, d'un désir qui gonfle et gonfle à chaque minute qui te place face à moi. "Mais je sais pas si..." Si quoi, déjà ? Si je pourrais résister à l'envie de te plaquer contre un mur pour te donner les bonnes impulsions, celles qui te feront me pousser à grimper sur chaque mur à la seule force des orgasmes ? Si je pourrais résister à la tentation de voler tes lèvres à peu près chaque fois qu'on se frôlera ? C'est pas habituel, ces envies, elles me terrifient, contrairement à toi, j'ai pris pour coutume de me retrouver avec un maximum de corps différents, justement pour éviter cette déception cruelle que j'avais déjà ressenti quand lui m'avait plaqué, lui qui était pas mal de choses à la fois mais qui, avec du recul, ne t'arrivait pas à la cheville. Pour lui, j'aurais pu arrêter de fumer, de boire, de faire la fête ; pour toi, j'aurais pu faire bien d'autres choses, porté à la seule force des désirs vigoureux qui venaient m'étreindre sans que je puisse les dompter.

"Je sais pas si c'est raisonnable que je garde Stevie comme élève. Un autre prof pourra prendre mes cours. Je lui expliquerais sans rentrer dans les détails. Je peux visiblement pas te croiser sans avoir envie de toi. Et c'est pas une situation ultra saine si je dois me reprendre à chaque fois, me rappeler que tout ça c'est pas possible pour des raisons évidentes." Parce qu'on parlait souvent de la force de l'amour, celui qui reliait deux êtres, mais quand était-il exactement de celle du désir ? J'avais jamais connu que le second, et je pouvais me porter témoin qu'il n'y avait rien de plus puissant, rien qui pouvait me faire faire autant de conneries. L'amour c'était sans doute un autre mot réservé à ceux qui étaient attirés sans que leurs corps ne s'emboîtent aussi bien que le tien et le mien. Je me relève du canapé, dépliant mes genoux et constate que mes jambes ne flagellent plus autant. C'est... positif, je suppose. "Ou alors... On tente, on essaie de voir ce qui se passe ? Je veux dire, rien que ta main dans mes cheveux j'ai failli jouir trois fois. Je te garantis aucune fidélité, aucun amour, juste que je n'essaierais pas de me taper d'autres gars tant qu'on a pas trouvé ce qu'il se passe exactement entre nous." Je me suis approché, j'ai une main sur ton coude, sans doute trop à l'aise parce qu'on est chez moi. "Mais putain... Je peux pas juste faire comme si rien ne s'était passé, parce que j'ai faim de toi. Tout le temps, dès que t'es là." Je secoue la tête, ferme les yeux une seconde, expiration longue et presque douloureuse. Je vais rouvrir les paupières et tu auras disparu. Stevie n'aura jamais existé. Ce n'est qu'une malédiction lancée par un type que j'aurais dégagé. C'est pas possible que ce soit aussi intense sans magie.
AVENGEDINCHAINS
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C’est difficile, de m’éloigner de toi, mais c’est la bonne solution, la seule solution qui doit exister. Parce que c’est pas possible, de continuer comme ça. Je te l’avoue, je suis incapable de juste vivre une relation faite de coups d’un soir, d’appels au beau milieu de la nuit juste pour baiser. J’ai besoin de connaître la personne, pas que son corps. Avec toi, ça a été explosif, magistral, j’irais même jusqu’à parler de magie. Mais apparemment toute magie a un prix et je suis en train de le payer. Je veux pas faire comme si de rien n’était, mais je peux pas continuer sans autre chose que du sexe. C’est tellement loin de moi, de ce que je veux pour ma vie. Tu me dis que j’ai raison, j’hoche doucement la tête. Au moins, on est d’accord, et ça me convient. Sauf que tu continues, et je penche la tête sur le côté. Si quoi ? Je fronce les sourcils, à la fois curieux, intrigué et inquiet. J’aime pas trop ce que je vois dans tes yeux, même si j’arrive pas à déchiffrer ce que c’est. Et puis tu assènes le coup fatal. J’ouvre de grands yeux, ça cogne fort dans ma cage thoracique. C’est bas, de t’attaquer à elle. Elle a rien fait, elle mérite pas que tu la traînes dans cette histoire, alors que c’est exactement ce que je voulais éviter depuis le début. Y’a une pierre à la place de mon estomac, je vois déjà la rage et la déception dans les yeux de ma sœur. Parce que ça fait des années que c’est toi son prof, qu’elle aime aller à tes cours, qu’elle s’améliore, qu’elle te fait confiance. Ça va la flinguer, de perdre ça, et je pourrai plus me regarder dans le miroir en sachant que c’est ma putain de faute. Juste parce que j’ai pas pensé avec mon cerveau. Merde. J’ai les jambes qui tremblent, à deux doigts du malaise rien qu’à l’idée que t’es en train d’évoquer. Fait chier. T’es soudain devant moi et j’ai plus d’autre choix que de te regarder droit dans les yeux. Tu reprends, j’ai pas eu le temps de répondre, de te dire à quel point c’est injuste, de te supplier de pas faire ça, de mettre tous mes principes de côté et t’offrir tout ce que tu veux tant que tu remets pas Stevie dans l’équation. J’écoute, et je suis complètement perdu. Perdu entre l’envie de te dire oui et de te hurler dessus. Entre l’envie de t’embrasser et de t’envoyer mon poing dans la gueule. Ta main sur mon coude envoie une chaleur à la fois agréable et affreusement douloureuse dans tout mon être. Tu fermes les yeux, j’ai envie de reculer, de m’éloigner de toi le plus possible. Je bouge pas, fais pareil, ferme les yeux. Parce que si je te vois pas, si je vois pas la pièce autour, c’est comme si t’étais pas là, comme si je parlais qu’à moi-même.

« J’ai trois demi-frères, deux demi-sœurs. À ma connaissance. Notre père en a jamais rien eu à branler, c’est moi qui me suis occupé d’eux depuis toujours. Stevie, c’est l’avant dernière. Le petit, j’ai sa garde. Elle, j’ai pas réussi. J’ai pas réussi et je m’en veux tous les putains de jours, de savoir qu’elle doit encore vivre là-bas. Alors t’entendre... T’entendre dire que tu pourrais remettre en question le dernier truc auquel elle se raccroche juste à cause de moi, juste pour une putain de nuit... C’est exactement ça que je voulais éviter, c’est pour ça que j’ai paniqué ce matin. »

Je rouvre les yeux, trouve les tiens. Inspiration, j’essaie de combattre à la fois la haine et l’attraction qui m’envahissent, émotions positives et négatives à ta vue, je sais plus quoi faire, plus quoi penser. Main sur ta joue, pouce qui caresse doucement ta barbe.

« J’peux pas. J’peux pas faire un truc qui remettrait ça en question. Ils passeront toujours avant tout, avant tout le monde. J’ai qu’eux, j’aurai toujours qu’eux. »

Et puis je reprends ma main, bras ballant le long de mon corps.

« J’suis prêt à faire ce que tu veux, tant que tu la garde dans tes cours. Je sais que c’est pas ce que tu veux entendre, mais j’crois que là t’es pas vraiment en train de me laisser le choix. Ça sonne peut-être pas comme ça dans ta tête, mais t’as pas idée de la menace que c’est pour moi. Moi aussi, je veux savoir ce qu’il se passe entre nous. Mais tu peux pas la mettre dans cette histoire. Ça la concerne pas, ça devrait pas la concerner. »

Mâchoire serrée, pour pas me laisser complètement submerger par toutes les émotions contraires qui ont créé une tempête immense sous mon crâne, je retrouve tes yeux, après avoir baissé les miens quelques secondes.

« Promets juste que tu la mêleras pas à ça, et je ferai ce que tu veux. Tout ce que tu veux. »

AVENGEDINCHAINS
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Cyrus & Ares
Night out


Curieux manège que celui de la houle qui vient secouer le navire, moi à la barre, pirate complètement submergé par des tempêtes que je ne maîtrise pas. J'ai toujours eu la main sur ma vie, depuis que je me suis barré de Grèce, depuis que j'ai fui mon père, ma soeur, depuis que j'y ai même perdu ma mère. Je savais pertinemment qu'elle m'aimait pour toujours, que jamais elle n'allait m'oublier, que jamais elle ne cesserait de briller pour moi dans le ciel, chaque nuit. Mais j'avais fait en sorte de toujours avoir le contrôle, de ne laisser aucun élément superflu interrompre le cours des journées prévues et formatées pour s'adapter encore et toujours à mes envies uniquement. C'était l'un des avantages nombreux d'être célibataire au bout du monde, loin de sa maison : personne ne me connaissait de mon enfance, aucune menace ne pesait donc sur mes tempes d'une évocation familiale, et je pouvais faire absolument tout ce que je voulais. Je n'avais pas eu d'attaches, pas eu de sentiments pour qui que ce soit pendant des années, m'étais laissé porter uniquement par les désirs fugaces et la danse. Il n'y avait eu que Maxime que je ne voulais pas décevoir, Maxime que je voulais protéger, Maxime à qui me confier. Mais pendant près d'une décennie, il n'y avait eu aucun secret que je puisse vouloir partager, puisque tout était assumé, tout était clair, tout était bien dessiné. Mais tu avais fait irruption dans ce club, dans mon champ de vision, et tout avait basculé. Ta main passe de mes joues à tes côtes, pendant dans le vide en même temps que je ressens un truc bizarre dans la poitrine, un truc qui me fait hoqueter et presque chuter ; je mobilise chaque muscle de mes jambes, contracte les cuisses et les mollets pour rester debout. Qu'est-ce que tu viens de dire, exactement ? Est-ce que j'ai compris ce que tu avais voulu que je comprenne, ou est-ce que j'interprétais ? Toujours est-il que ça me fait faire deux pas en arrière, que ça me fait rejeter jusqu'au moindre de tes mouvements. "Comment ça, ce que je veux ?" Ma voix tempête un peu fort. J'ai l'impression que le vent secoue les vitres, qu'il agite même les rideaux, alors que les fenêtres sont fermées. "Tu penses que je pourrais avoir envie de te forcer à quoi que ce soit, Cyrus ?" Ton prénom revient, il claque comme une brise d'air glacial. "Et tu t'attends à quoi, exactement, dans ces cas-là ? Que je traite Stevie comme n'importe qui d'autre, ça je saurais faire." Mon doigt part en avant, accusateur, mon corps suit, index qui se plante au centre de ta cage thoracique. "Mais te voir tout le temps, ça non, parce que c'est ce qu'il va se passer, ta soeur va avoir des tournois, elle va avoir d'autres ateliers, elle va me voir plus que les autres, et ça veut dire que moi je vais devoir supporter de te voir, ravaler ma fierté à chaque fois parce que tu joues avec moi dès qu'on se croise."

Je recule d'un pas, presque à bout de souffle, tous les muscles contractés et échauffés, l'haleine brûlante. Je retiens l'envie d'envoyer voler les livres sur l'étagère à ma droite, je retiens l'envie même de te regarder, me contente de me fixer sur l'endroit où ton coeur doit battre, s'agiter comme le mien, qui menace de s'échapper. "Parce que ça fait des putains d'heures que je t'écoute me dire ce qu'on doit faire, ce que je dois faire, comme si t'avais la vérité infuse, et ça commence à me rendre complètement dingue." Ma voix explose, puis se calme vers la fin de ma phrase, pile au moment où je plante mon regard dans tes yeux. Je n'aurais pas dû t'en vouloir autant, je n'aurais pas dû me mettre à désirer de te détester. Mais tu m'as presque poussé au chantage, tu as fait comme si ce qu'il y avait entre nous était un marché, et ça m'a fait disjoncter. On ne marchande pas la naissance de sentiments, on ne marchande pas les fantasmes. Pas dans mon monde, en tout cas, et pourtant sa morale était plus que douteuse. Un soupir long, quand je tombe dans le canapé. "Je vais continuer à coacher ta soeur. Mais je ne veux plus jamais que tu m'adresses la parole. Je ne veux plus jamais que tu me regardes. Et je gérerais cette histoire de harcèlement en interne. Si tu dois être convoqué pour en parler, je ne serais pas là." Coudes sur les genoux, mains enfouies dans mes tempes parce que le mal de tête est fort, souvenir douloureux que la gueule de bois n'est pas entièrement partie. "Je ne veux plus que tu me dessines. Je ne veux plus que tu aies envie de moi. A partir de maintenant, on est deux inconnus comme c'était le cas avant que tu t'amuses à te foutre de moi deux fois." Ce matin, quand tu m'avais viré ; cet après-midi, ta main dans mes cheveux, nos lèvres trop proches. "Bravo, en tout cas. Tu as tout gagné."
AVENGEDINCHAINS
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Cyrus & Ares
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J’essaie de t’expliquer, parce que ce que tu dis me fait peur, que ce que je comprends de ton discours me terrifie. J’ai l’impression que si je refuse une relation sans lendemain, un truc basé que sur le sexe, tu vas faire exactement ce que je voulais pas que tu fasses. Alors je la joue franc-jeu, te dis carrément que oui, je suis prêt à tout pour ma sœur, tout ce que tu voudras. J’ai de l’amour-propre, mais je crois que j’en ai plus aucun quand il s’agit de ma fratrie. Sauf que je me rends compte tard, beaucoup trop tard, que c’est pas du tout ce que t’as voulu dire. Parce que dans tes yeux la colère se fait brasier, parce que tu recules pour t’éloigner, alors que c’est toi qui t’es approché, parce que la question que tu me balances est pleine de dégoût. La colère se répercute dans ta voix, dans mon prénom que tu craches presque, et ça me fait tressaillir. Je ne recule pas, parce que j’ai appris que reculer c’était juste mettre encore plus en colère, je me protège pas non plus, réflexe basique d’instinct de survie que j’ai désappris pour éviter de m’en prendre encore plus dans la tronche. Je suis terrifié, complètement tétanisé, parce que ta façon de me hurler mes torts à la tronche en m’appelant par mon prénom me ramène à des trucs pas joyeux, pas glorieux, qui se sont finis en trucs pires qu’en côtes cassées. Je baisse quand même un peu la tête, ferme les yeux fort, attends le premier coup. J’écoute, parce que je sais qu’il faut écouter, que si on me pose une question après et que j’arrive pas à y répondre, je m’en reprendrai une... Sauf qu’il y a rien qui vient. Parce que t’es pas lui. T’es pas mon père, et t’es pas à deux doigts de me frapper. Peut-être que si, mais tu le feras pas. Parce que toi t’es quelqu’un de bien. Pas comme lui. Pas comme moi. Putain ce que je peux m’en vouloir. Y’a rien qui va dans cette situation et la source de toutes les merdes, c’est moi. Tu dis que tu resteras son prof mais que tu veux plus me voir. Ça me fout un coup, mais j’hoche la tête. J’hoche la tête à tout, perdu entre l’envie de contenter par pure traumatisme et terreur de me faire frapper, l’envie de tout faire pour que Stevie ait l’avenir que je lui ai promis, et l’envie de tout envoyer valser pour me jeter sur toi et t’embrasser à en perdre la raison. Tu me dis que j’ai tout gagné, ça me terrifie de voir que t’as complètement raison dans ton sarcasme. J’ai tout fait foirer. À un point que j’imaginais même pas.

« Est-ce que... Je... »

À deux doigts de te demander la permission de bouger, habitude tenace quand la colère et la violence se tournent dans ma direction, mais mon cerveau me rappelle que ce n’est pas lui, face à moi, que je ne suis pas en train de me faire engueuler pour une raison idiote, que je n’ai personne à protéger. Alors je me remets en action, difficilement, parce que mon corps entier était crispé y’a une seconde, m’approche de toi. Pas trop, parce que je veux pas que t’explose à nouveau, mais assez pour pas avoir à parler trop fort, parce que j’en suis pas tout à fait capable, là. C’est moi qui tombe au sol, cette fois, les genoux qui heurtent doucement le tapis, regard qui te fixe, même si toi tu ne me regardes pas.

« Je suis désolé, Ares... Je voulais pas... »

C’est difficile d’organiser mes pensées, de réussir à former des phrases complètes. Mais je prends mon temps, respire, signe quelques mots, comme pour me rassurer, en sachant pertinemment que tu les comprendras pas. Après t’avoir avoué silencieusement et sans que tu le saches que tu pourras jamais être un inconnu à mes yeux, je reprends, tremblotant, mais un peu plus calme.

« J’ai cru que tu me menaçais. Je suis désolé d’avoir cru que tu serais du genre à faire ça, j’ai juste l’habitude de toujours voir le pire. J’ai été formaté pour ça, je fonctionne comme ça. J’ai jamais voulu jouer, vraiment pas. J’ai merdé, je sais, et j’aurais pas dû. J’aurais dû arrêter mes conneries et me casser du club dès que je t’ai vu. Mais j’ai pas joué. À aucun moment. Et je joue pas non plus en disant que je veux savoir ce qu’il se passe, entre nous, comprendre pourquoi t’as fait valdinguer tous mes principes et pourquoi j’arriverai pas à arrêter de te dessiner ou d’avoir envie de toi. »

J’avale difficilement ma salive, capte enfin ton regard.

« Si tu veux pas... Si tu veux pas alors je m’arrangerai. Je serai plus jamais là, tu me verras plus. Je veux pas te faire de mal. »

Et pour une fois dans ma vie, je crois que ça passe même avant le bonheur de ma sœur, le fait que toi, tu ailles bien.

AVENGEDINCHAINS
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Je suis assis dans le canapé, un coussin sur les genoux, plaqué entre mes mains comme pour appuyer sur mon torse, m'empêcher de respirer, parce que la colère a rendu les inspirations brûlantes, douloureuses dans ma gorge comme dans mes poumons. Je me dégoûte dans ton regard, je reverrais toujours la scène s'éparpiller en bribes de souvenirs. Parce que tu as cru que je pouvais te forcer, que je pouvais te menacer, que je pouvais seulement me comporter comme une ordure, après que j'ai passé des heures à essayer de comprendre le problème qui minait ta soeur, après que j'ai passé un bout de ma journée à te soigner, contre ton gré même, après que j'ai passé toute la nuit à ne vouloir que te couvrir de désirs, des désirs étincelants, des désirs furieux à présent, qui ont nimbé chaque os, chaque parcelle de chair pour venir me transformer en une sorte d'harpie dévouée uniquement à nos plaisirs. Tu tombes à genoux sur le tapis, je me hais de penser que ça doit secouer ton torse, que ça doit remuer de nouvelles douleurs, que je t'inflige ça autant que tu me l'infliges et que je devrais me détester de devenir ce personnage là. Mais pourtant, je ne bouge pas, je te laisse me demander de te pardonner, je te laisse trembler, je te laisse me dire que ce n'est qu'un immense quiproquo, que tu n'as jamais voulu sous-entendre les mots qui se sont gravés dans mon esprit. Tu peux me forcer, je ferais ce que tu veux. Tout ce que tu veux. Rien qu'à les imaginer de nouveau, je grimace, je veux gronder, je veux tonner, je veux exploser dans tous les recoins, feu follet né de la fusion de cinq éclairs, prêt à faire fondre le plâtre des murs, prêt à embraser la moindre latte de parquet, prêt à ne laisser que nos squelettes carbonisés sur le chemin. Parce que non, j'arrive pas à te pardonner. Pas tout de suite. Pas après que tu m'aies dégagé de chez toi ce matin comme une erreur qui se serait commise dans ton lit. Pas après que tu m'aies suggéré qu'il pouvait y avoir un nous, cet après-midi, m'imposant l'image dans l'esprit alors même que je l'avais combattue toute ma vie. Pas après que j'ai cédé à cette photographie de nous deux. Pas moi. Je ne peux pas. La colère est trop forte, elle domine chaque pan de mes mots, chaque pan de mon âme, chaque pan même de mes gestes. Je me hais qu'elle soit si violente envers toi.

Ma voix est froide, elle me surprend, et la pièce entière baisse de quelques degrés. Mon regard est planté dans le tien, dagues sombres qui tournoient pour mieux dévisser. "Tu ne veux pas me faire de mal, Cyrus ?" Je me mords les lèvres. Empêche un flots d'insultes de m'échapper, de venir brûler tes putains de cheveux qui sentent l'acacia. "Est-ce que tu ne voulais pas me faire de mal aussi quand tu m'as viré de chez toi ? Est-ce que tu ne voulais pas me faire du mal il y a deux secondes quand tu m'as avoué que tu pensais que je pouvais te menacer ? Putain, mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi ?" Je me relève, t'enjambe, me rapproche de la fenêtre. Mon souffle est comme mon ton, si froid qu'il dépose de la buée sur la vitre. "Pourquoi est-ce que je t'ai amené ici, exactement ? Pourquoi est-ce que je t'ai laissé me dire tout ça, alors que j'aurais laissé n'importe qui d'autre souffrir, derrière ma porte ?" Ma main retombe le long de mes hanches, l'autre se glisse contre ma mâchoire, toujours aussi serrée, touches de piano prêtes à sauter de l'instrument si on appuie trop fort. Je te tourne le dos volontairement, pour ne pas voir ton regard m'implorer de cesser le feu, parce que je ne maîtrise pas tout ça. Qu'il vaut mieux que tu fasses les frais de ma colère maintenant. "Arrête de me faire croire que tu penses être la source de tous les maux. Tu ne veux pas de ma pitié, t'en as jamais voulu. Tout ce que t'as voulu, c'était un plan cul, et t'avais juste complètement oublié qu'on se reverrait." Un rire rauque m'échappe. Le regard rivé dehors, j'observe une vieille femme sortir son chien, paisiblement. Loin de toutes les tempêtes, pourtant si proche. Ma main libre remonte, se pose sur mon épaule, la serre, comme un geste de réconfort, comme ma mère le faisait quand je piquais mes crises, plus jeune. Mais elle n'est plus là, alors que la rage demeure. "Je te laisse pas le choix, Cyrus. Je veux que tu arrêtes de me dessiner, et je veux que tu arrêtes d'avoir envie de moi. Si j'y arrive, tu y arriveras aussi." Poings qui se serrent, contre l'angle du visage et contre la clavicule. Évidemment que j'y arriverais ; même si t'es présent dans tous mes fantasmes et qu'eux mêmes sont plus nombreux depuis hier, même si j'ai jamais inversé les positions pour un autre, même si tu me donnes encore l'envie, dans le reflet, de te déshabiller, de laisser la colère s'envoler et se faire écraser par un char de désir et de luxure. Je secoue la tête. Cette image est comme les autres, comme la perspective d'un nous ; elle doit disparaître.
AVENGEDINCHAINS
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