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tw : mention de violence. drogue. langage vulgaire.
((OOTD)) la compagnie prometteuse se révèle finalement ennuyeuse, angoisse au creux des entrailles de terminer la nuit comme ça. sur un mensonge pour s'esquiver et un retour bredouille sans même avoir inondé le corps de toxiques pour oublier. tu sais que dans ces conditions, le sommeil ne viendra pas. ou viendra mal. alors la vision de la silhouette appuyée contre le mur tremblant distinguée à travers la fenêtre, soulage immédiatement les cheminements tortueux du cerveau. il est là. et depuis qu’il est là, tout va mieux. ce ne sera que l'artifice murmuré pour échapper à l'indésirable, rejoindre l'agréable, sans l'insatisfaction comme partenaire jusqu'à l'aurore. calice, il a cette vulnérabilité que t’es capable de repérer chez les gens sans aucune communication. à l’instinct. celui du prédateur, peut-être. tu pourrais recruter sans difficulté des ouailles pour un gourou mal intentionné, renifler les errements dans les regards et les attitudes, déceler les failles dans les intonations. pourtant t’as pas l’impression d’être guidé par la malveillance cette fois, c’est la mélancolie qui t’a captivé. ce truc un peu fragile que t’as envie de gratter pour voir si ça tient suffisamment, ou si ça sert de paravent à autre chose. est-ce que derrière y’a un mal dissimulé ? t’ignores à quoi ça t’servira de le savoir, intérêt inexpliqué. la seule certitude pour le moment, c’est que t’aimes cette façon qu’il a de t’accueillir. contour des lèvres creusé, visage illuminé. comme si t’étais un putain d’phare venu éblouir son obscurité. c’est pas la réaction que tu suscites généralement jairo, davantage habitué aux orbites qui scrutent les cieux et aux soupirs sifflants. à l’occasion t’arrives encore à charmer, duper, faire croire que t’es un type bien et qu’on peut s’fier à toi. généralement le temps d’une soirée, ou de deux. moments privilégiés pendant lesquels n’importe qui peut faire illusion, suffisamment fugaces pour entretenir un mirage jusqu’à la fois d’après. calice y croit encore, te mate avec deux pupilles emplies d’une sorte d’espoir que tu refuses de décevoir. parce que ça fait du bien de compter, même pour une poignée d’heures qui auront une fin précoce. ça répare l’égo fissuré, panse les plaies des rejets successifs et des échecs qui t’collent à la peau. alors t’as envie d’incarner pour lui ton plus beau rôle, celui qui a semblé l’séduire à la première rencontre. le gars capable de l’faire rêver, même si tout n’est qu’un trompe-l'œil séduisant qui finira nécessairement par s'effriter.
ton corps s’arrête juste là, main dans la poche retirée pour entrer en contact avec la sienne. tes doigts caressent ses phalanges, dérobent la clope à moitié consumée. bâton largué à tes pieds, réduit en cendres par ta nike flambant neuve pour maintenir les apparences. “fume pas cette merde, ça va t’tuer.” hypocrisie salvatrice, t’éprouves une aversion viscérale pour la nicotine. la faute du père probablement, et à ses foutues bouffées expirées en plein visage à longueur de journée. le désir brûlant souvent, d’lui écraser le mégot contre la rétine pour le faire hurler. “pourquoi t’es toujours tout seul quand j’te trouve. t’as pas d’potes ou tu les aimes pas ?” y’a aucun jugement dans la question, mais t’es pas vraiment bien placé pour la poser. t’es pas plus entouré qu’lui, traînes de soirée en soirée par habitude sur les vestiges de vieilles connaissances qui s’étiolent avec le temps. il t’aurait vu en février dernier putain, harem de cons aux rires bruyants à tes côtés. t’étais pas l’même jairo, sans savoir si tu l’regrettes ou si t’es libéré d’un poids. un peu des deux, sans doute.
@calice moon
(jairo) aligner les astres
le visage levé vers la voûte étoilé, les doigts qui jouent, entourent, avec un cocktail à moitié vide
- à moitié plein
l'enfant dés-astres abandonne un délicat soupir. l'épaule contre le mur, et la sensation de ne pas réellement tenir debout. ce n'est pas l'alcool le problème, c'est l'amour (-
le coeur en vrac de croire encore à une histoire qui fait tellement souffrir. penser à l'avenir dans des bras qui ne l'encerclent déjà plus. la chaleur n'existe plus. alors calice s'autorise une cigarette pour oublier le temps qui l'exaspère.
tenter de ne guère observer les visages radieux, ceux qui embrassent, enlacent ; vivent une aventure à deux. calice se sent seul, le myocarde en rade à cause de tous ces sentiments qui le compriment. ça fait déjà trop longtemps et pourtant tout demeure si présent.
les caresses, les injures, les câlins, la
grimace légère qui s'affiche sur les naïades qui s'égarent sur la barrette de nicotine. ah ! jeunesse éternelle, les couleurs absorbées pour n'en laisser de la f u m é e.
ça suffit de s'abîmer. pourquoi ressasser encore et encore ? parce qu'à la fin, voilà seulement ce qu'il reste :
l'âme écorchée d'être à la fois désireux de tout pardonner et de haïr bien plus fort.
les phalanges qui blanchissent légèrement aux pensées qui s'invitent, s'insinuent en lui. il est là le véritable poison qui serpente au creux de ses veines. la gorge sèche déglutit l'amertume de cette soirée où il croyait pouvoir s'en tirer sans se lamenter.
la musique résonne de l'autre côté du mur, à travers les fenêtres, pourrait faire trembler le bitume. mais calice est là, simple spectateur de sa propre insomnie. une taffe, une gorgée. et les étoiles semblent bouger un peu.
- oh ! jairo.
le fin sourire qui tapisse le faciès asiatique, tentative d'un pas vers le garçon repéré.
et l'espoir naquit.
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Je t’emmène loin regarder le monde s’écrouler
Y’aura du popcorn salé
Y’aura un nouveau monde à nos pieds
n'a pas bougé.
c'est jairo qui s'est approché. qui glisse l'étendue de ses prunelles au creux des siennes, laissent ses doigts frôler les siens pour lui dire d'arrêter.
arrêter quoi ?
ah, ce serait tellement aisé.
pourtant, calice se laisse faire.
avec jairo, tout semble différent. il sait que lorsqu'il est là, la terre peut bien continuer de tourner. le monde peut même exploser. jairo, il lui a montré des étoiles qui n'existent nulle part ailleurs que dans ses yeux.
alors calice sourit doucement, presque amusé des paroles de bonsoir que lui offre son interlocuteur. déjà, il a envie de reprendre ses doigts, de l'entraîner ailleurs. pourtant il ne le fait pas.
en réalité, calice est un peu bourré.
( il ne le lui dira pas, c'est un secret. )
- j'en ai pas, mais on dirait que je suis pas le seul.
solitude qui colle à la peau alors que le jeune homme aime être entouré. il aime attirer, se montrer confiant et sociable. dans le fond, ce n'est qu'une image bâtie au fil des années pour ne pas se faire manger par les requins. c'est ce qu'il a appris à mesure du temps passé à tenter de ne pas se noyer.
les ongles tapotent contre le verre qu'il termine en une dernière gorgée.
- qu'est-ce que tu fais ici au fait ? il y a sûrement des personnes plus intéressantes à l'intérieur.
ça y est, calice parle. il n'hésite plus. il déclare tout ce qui lui passe par la tête et il s'en fiche. en fait, avec jairo, il a souvent l'impression qu'il peut être tout ce qu'il a besoin d'être. lui, quelqu'un d'autre, la personne qu'il aimerait vraiment être, ou ce lui qu'il déteste plus que tout. comme en cet instant.
il soupire légèrement, se tourne pour laisser son verre sur le rebord de la fenêtre. dedans, la musique continue de battre son plein et calice a la sensation que son crâne va éclater s'il demeure aussi près. il esquisse un pas, ou deux, vers son ami.
et puis, enfin, il lève le nez vers les astres qui sont là à les observer. ça doit bien se marrer.
- viens, on va voir les étoiles.
ce n'est ni une question ni une affirmation. c'est juste ce qu'il a envie de faire. ses deux mains entourées sur le bras de son aîné. ses yeux brillent doucement dans la nuit.
il espère qu'il n'aura pas mal à la tête le lendemain matin.
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Je t’emmène loin regarder le monde s’écrouler
Y’aura du popcorn salé
Y’aura un nouveau monde à nos pieds
tw : mention de violence. drogue. langage vulgaire.
((OOTD)) pas de potes, l’aveu difficile qu’il fait pourtant sans rien dissimuler. il aurait pu mentir, il aurait pu ne rien dire. à la place, se contente de te confier la vérité. peut-être parce qu’il a compris que t’es pareil toi aussi, que y’a plus grand monde pour te tenir compagnie. “touché.” et calice se fissure, te sert sur un plateau toutes ses insécurités. s’imagine évidemment qu’il y a là-dedans quelqu’un de plus intéressant, ne comprend pas ta curiosité. c’est pas vraiment un truc que tu peux expliquer, plutôt une sensation que tu te contentes d’éprouver. “ce manque de confiance, ça m’fend le coeur.” faux, ça te ravit le coeur. parce que sans ça, il n’aurait pas besoin de toi. sans cette fragilité, y’a rien à exploiter et tu n’existes pas. pourtant t’as pas envie qu’il l’éprouve, pas quand il est avec toi. alors quand il t’implore d’aller déchiffrer les constellations et qu’il resserre son emprise autour de ton bras, ton visage s’approche du sien, les lèvres prêtes à révéler le plus grand des secrets. “c’est toi le plus intéressant ce soir.” murmure largué au creux de l’oreille, comme une confession. t’es bien content que personne d’autre ne se soit rendu compte de cette confidence qui est plutôt une évidence, que tu sois le seul à avoir osé l’aborder. et tu sais que le compliment va flatter, atteindre la cible que tu vises depuis que tu l’as rencontré. lui donner l’impression d’être important à tes côtés. sans vraiment réaliser que t’as pas besoin de faire semblant, parce qu’il l’est en réalité. que personne d’autre n’est parvenu à éveiller ton intérêt, en dépit des objectifs que tu t’étais fixés. te perdre dans les breuvages distribués, revenir accompagné. et le constat qu’aucun d’entre eux ne sera atteint, ne suscite pas la moindre frustration. parce qu’il est là pour t’accompagner, et que sa présence atténuera probablement les maux avec plus d’efficacité que n’importe quelle liqueur, que n’importe quelle autre compagnie. sans la nécessité de te noyer ailleurs que dans ses yeux. alors tu t’exécutes sans t’faire prier, fais glisser le bras prisonnier pour attraper ses doigts. “j’connais l’endroit parfait pour ça.” paume contre paume, tu l’entraînes loin de la musique, loin de l’agitation. étrangement, la manière la plus efficace de ressentir ta putain d’liberté. quand t’es avec lui, t’as la sensation d’en profiter. il suffit de quelques minutes à peine pour rejoindre la plage désertée de rockaway, point d’observation privilégié pour débiter tes âneries. le pif levé vers les étoiles réclamées, tu repères déjà quelques formes pour inventer des constellations. “faut pas d’lumière pour les observer correctement.” t’expliques avec aplomb, parce que t’ignores que calice le sait mieux qu’toi. que les astres lui parlent depuis des années déjà, quand tu t’improvises expert pour répondre à ses attentes et insuffler l’illusion d’une maîtrise de ces points brillants. tu le laisses en bordure du sable froid, contact rompu pour avancer sur le sable, te planter un peu plus loin près de jeux pour enfants. “mate moi ce perchoir de roi !” t'annonces en tapotant le bois qui vient soutenir la structure de la coque de bateau suspendue dans lequel tu comptes le faire grimper. sans aucune appréhension alors qu'il pourrait ne pas aimer la façon dont les grains s'infiltrent dans les godasses et le bruit des vagues. et surtout sans avoir pensé que pour l'emmener là-haut il faut escalader la toile de l'autre côté, ce qui exige un équilibre qui semble compromis chez ton compagnon d'soirée. parce que quand vous êtes à deux, rien n'est impossible.
@calice moon
et puis, t'es là, toi.
il sait très bien qu'ils sont pareils. qu'ils sont des entités qui ne trouvent de réelle place nul part. ils se posent où ils peuvent. ils ont le coeur foutu et personne pour le réparer. alors les voilà qui se sont trouvés. un heureux hasard, quelque part sur les toits de cette ville.
le nez levé vers les astres qui ne demandent que ça. être observés. (
calice réagit, bien sûr, aux paroles de son aîné.
sa main sur le visage de jairo pour le repousser, en riant.
- idiot.
pourtant ça fonctionne. cette douce chaleur qui épouse les joues déjà un peu rosées de calice. dans l'obscurité, qui pour le remarquer ?
elles ressortent pourtant légèrement, avec ses vêtements et ses cheveux foncés.
l'envie qui devient la leur, jairo l'entraîne hors de tout ce bruit. paume contre paume, il traverse plusieurs rues pour se rendre sur la plage. calice se laisse faire, trop ravi d'être soutenu. il se dit, en marchant derrière le brun, qu'il aurait peut-être dû s'arrêter au verre d'avant.
ou celui d'encore avant.
- de quoi ?
il cligne des paupières, avant un peu plus. déjà, l'embrun de la mer le rejoint et c'est agréable. l'air iodé s'infiltre doucement dans les poumons.
- ah !
les étoiles.
calice comprend.
il dit
- tu sais qu'elles sont des milliers à tomber chaque soir ? et pourtant, elles sont toujours aussi nombreuses.
comme si elles étaient épuisées d'observer tous ces humains si compliqués.
mais déjà jairo s'est échappé.
sa main chaude a glissé de la sienne pour désigner une structure où il semble désireux de s'aventurer. calice pince les lèvres. il finit par se baisser, dénouer ses lacets, retirer ses chaussures et ses chaussettes qu'il enfonce dans ces premières.
les orteils dans le sable frais, un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale et il aurait presque envie de pleurer. il se sent morose mais l'unique présence de jairo dans son champ de vision suffit à le tirer de cet état de torpeur passager.
- moi en premier.
comme ça, si je glisse, tu pourras m'attraper.
mais ça, il le garde pour lui. pose ses chaussures et frotte ses mains l'une contre l'autre. lève le visage vers le cordage. ah ! c'est normal que ça tangue, puisque c'est un bâteau. quelle idée.
regard qui croise celui de son ami et les phalanges agrippent la ficelle. doucement. ses pieds rejoignent le reste de son corps et
- jairo, je vais vomir si je vais plus haut.
une impression, pourtant. mais calice reste là. bloqué à mi-parcours. ni tout en bas, ni tout en haut.
en plein milieu. les prunelles dressées vers les cieux en signe de défi.
elles sont tellement nombreuses -
les étoiles du soir.
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