knock knock (oscar)

♛ knock knock

Alors j’ai rempli ma panse avec de vives urgences Autant vive que ivre, sur la piste de danse J’ai ajusté mes pansements pour que mes saignements Soient beaucoup moins apparents sur la piste d’argent

t’as envie d’crever jairo, victime des assauts violents des inconséquences de la veille, le corps poussé hors des limites en permanence ces derniers temps. jusqu'à remplir le gosier d’tous les liquides à ta portée à t'en faire gerber systématiquement, prendre de brillantes initiatives comme brûler tes derniers billets de deux cents balles en ricanant, pisser par la fenêtre ouverte en espérant viser un passant. y’a plus d’menace d’une humiliation publique, d’une perte de crédibilité, qui peut retenir les gestes et les paroles. rien ne peut guère t’enfoncer beaucoup plus loin dans la fosse septique où on t’a balancé, noyé sous le tas d’merde qui t’asphyxie au quotidien. puisqu’on te prend pour un vrai con, autant leur donner raison. right ? c’est plus facile que de lutter, plus évident que de les contredire. alors ça cogne dans la caboche, ça pulse comme l’offensive d’un marteau piqueur. ça contracte dans l’estomac, ça relâche une nausée sournoise. ta carcasse évanouie dans le canapé au milieu des vestiges de la soirée, dans la pénombre atténuée d’un rayon de lumière qui filtre à travers un rideau mal tiré, dissimule les dégâts. t'es plongé dans une sorte de semi coma, le genre dont on ne ressort pas indemne avant plusieurs heures de repos, de privation et d'une douche salvatrice. la conscience commence presque à s'évader, s'frayer un chemin entre le crâne douloureux et les relents d'alcool persistants. elle part loin. loin ... pas suffisamment loin. ramenée brutalement dans l'organisme souffreteux. les coups frappés à la porte font sursauter autant qu’un coup d’taser, le torse qui se redresse subitement. le palpitant s’emballe, son guttural lâché par ta gorge à l’agonie. t’as les oreilles qui bourdonnent, pas vraiment certain d’un effet d’annonce. putain, y’a plus d’respect dans c’pays. “FOUTEZ MOI LA PAIX.” tu beugles d’une voix cassée, les muscles du buste qui se détendent. l’intention d’bouger ton cul ?
certainement pas.

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Alors j’ai rempli ma panse avec de vives urgences Autant vive que ivre, sur la piste de danse J’ai ajusté mes pansements pour que mes saignements Soient beaucoup moins apparents sur la piste d’argent

Ton intuition te disait que M. Kleeman avait quelque chose à voir sur l’enquête que tu menais. Ton chef t’a donné l’autorisation de te présenter à son lieu de résidence actuelle avec Plume pour qu’elle puisse renifler et trouvé des traces de cette fille disparue. T’es pas né de la dernière pluie, il cachait quelque chose ce type. Tu garas ta voiture devant le bâtiment où tu le trouveras sûrement et tu sortis ta chienne en lui laissant toujours la muselière par sécurité. Tu avais réussi à avoir son adresse grâce à sa déclaration, et bien sûr tu n’as pas prévenu pour éviter toute fuite. Tu avais un papier autorisant la fouille de la chambre. Le plazza hôtel restait un hôtel plutôt huppé, mais t’avais clairement pas les moyens de te payer une nuit là-bas. Tu passas à la réception et tu demandas à la demoiselle en service où se trouvait Jairo Kleeman. Il séjournait dans l’hôtel, tu en étais certain. Tu pris l’ascenseur pour te trouver au bon étage et devant cette porte. Tu toquas tout de suite, laissant Plume derrière toi pour éviter qu’il n’ait peur sur le coup quand il ouvrira la porte. Enfin, s’il daigne l’ouvrir parce que ça ne semble pas être dans son attention. « Monsieur Kleeman, ouvrez c’est la police » dis-tu après l’avoir entendu beuglé. Tu espérais qu’il allait être coopératif, ça serait dommage que tu la forces soit utiliser. « j’ai un papier m’autorisant à fouiller la chambre » dis-tu en toquant une nouvelle fois. Tu étais prêt à demander un pass à la femme de chambre non loin au besoin.

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Alors j’ai rempli ma panse avec de vives urgences Autant vive que ivre, sur la piste de danse J’ai ajusté mes pansements pour que mes saignements Soient beaucoup moins apparents sur la piste d’argent

ça insiste près de ta porte, ça cogne encore. et puis encore. y’a même une annonce qui brise le silence, digne d’un film à suspense. la police ? le corps se redresse difficilement, grimace et soupir qui l’accompagnent. tu retraces le cours de la nuit dernière pour tenter d’y trouver un fait répréhensible, qui pourrait expliquer la présence d’un flic muni d’un mandat d’perquisition. on boucle sauvagement les abrutis en taule pour un jet d’pisse sur un visage ? non. t’aurais simplement été convoqué pour t’expliquer, t’aurais accusé l’un de tes invités et l’affaire aurait été bouclée. surtout, ça ne requiert pas de fouiller ta piaule à la recherche d’un coupable. alors ce scénario hautement improbable, t’y crois pas une seule seconde. pourtant tu t’mets sur tes deux jambes fébriles, avances au ralenti pour découvrir l’intrus derrière la porte que tu maintiens partiellement ouverte histoire de l’empêcher de rentrer sans te percuter d’un coup d’épaule. “la police mon cul.” tu jures avec la certitude d’une mauvaise blague. la gueule défaite, épi dressé sur le crâne et relents d’alcool qui s’écrasent contre son visage en même temps que ton souffle. “t'es quoi, un paparazzi obsessif qui respecte aucune limite ?” ce serait pas la première fois, même si dernièrement la plupart était plus occupé avec des célébrités encore actives et en pleine ascension. y’avait toujours de pauvres trous du cul oubliés comme toi, qui pariaient sur une sorte de solidarité entre losers pour se refaire une réputation.