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cocktail de tous les excès ◑ cairo ((2))

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{ chapter two ; découvres-moi }
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( outfit ) ¬  ( musique ) — Ashes to ashes, dust to dust, when life's a bitch beer is a must.





〈 050623 〉

alcohol
[ ' ælkə, həl ] noun
the buffer between reality and a good night, has been known to make people more attractive and make obviously stupid ideas seem like good sense.

L'alcool était le digne serviteur du diable, corrompant les âmes trop fragiles pour se refuser aux étreintes. Carmin avait promis de ne pas boire, une fois encore, une seconde fois de trop. Carmin était déjà bien entamé, à peine une heure et demie après leur arrivée dans le fameux bar de tous les excès. S'en était toujours ainsi lorsqu'il sortait avec des ami.e.s, happé par l'instant et l'ivresse, se refusant trop longtemps à ces étreintes pour le jour où il craquait, ne pas faire de ravages sur son chemin. C'était ridicule pourtant. Il avait toujours trouvé les personnes trop ivres ridicules, le manque de contrôle sur lui-même le terrifiait puisque dans les trop nombreux excès, il risquait de partir, exploser, imploser et de ne plus pouvoir ensuite se récupérer après. Il n'arrivait pas à se lâcher Carmin, scotché toujours aux lèvres des trop problématiques, de celles et ceux qui n'ayant que trop peu d'amour à lui rendre, ne le vêtaient que des stigmates qu'ils laissaient sur leur passage lorsqu'ils s'enfuyaient. De ses premières relations avec les femmes, jusqu'à lui, qui l'avait tétanisé sur place dès le premier baiser improvisé. Son seul espoir avait été Maisie, mais c'était à son tour de ne pas être assez pour entièrement la combler. Il se sentait misérable. — Non mais, puisque je te dis que ce que tu m'as dit par messages était gentil ! Son verre à cocktail fût vidé, il bu tout d'une traite, claquant le support contre la surface de la table qu'ils étaient en train de squatter. A son arrivée, il avait tout mis dans l'ordre, sa minuscule veste avait été pliée, son sac avait été placé de côté pour ne déranger aucunement qui passerait le chemin en direction du bar. Une heure 40 après, c'était un champ de mines. — Non écoute, j'ai quand même droit de ne pas me sentir insulté par les doux mots que tu emploies ? Sérieusement Jairo, ma vie est une divina comedia ou un truc style Hamlet. J'allais rajouter sans les morts, parce que les idées Shakespeariennes sont dramatiques, mais il y a même les morts. J'ai l'impression que tout est une vaste blague, ok ? Je me sens comme ces héros de films d'horreurs qui ne savent pas qu'ils en sont et qui rigolent devant le drame alors qu'ils ont Myers et Jason derrière leur canapé qui les attendent. Comment est-ce que ça pourrait bien se terminer ? La fin est dramatique tu comprends ? Dra-ma-ti-que. Une main passa sur son visage, plongeant en ses propres mèches ondulées, tirant même dessus tandis qu'il renversa sa tête en arrière, la pomme d'Adam valsant au rythme de ses respirations-déglutitions. Carmin ferma les yeux, les joues presque rouges, les écoutilles flattées par les musiques qui s'enchainant avec délice en fond lui plurent énormément. — Qu'est-ce que je fais dans un bar gay ? Je ne suis même pas gay, purée... Faux. Vrai. Il ne le savait plus, il ne savait plus ce qui lui plaisait désormais. Vesper lui avait tellement bousillé le cœur par son retour qu'il n'arrivait plus à remettre sa tête droite et ses idées en place. — Vas-y sers moi en une autre, fruit de la passion, s'il te plait. La musique est bonne, cependant. Ca me rappelle une chanson. En disant cela, il tapota contre son verre vide, finissant par poser sa tête contre l'épaule de Jairo, les orbes perdues sur son profil. — Ton parfum est sympa, c'est quoi ? Je peux te mordre ? La première tentative était celle de la politesse, il demandait une première fois, mais finissait par le faire tout de même, qu'importait la réponse.


because alcohol tastes better than tears. — @Jairo Kleeman  :5781:  




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Jairo Kleeman
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Âge IRL : 30-40.
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Statut actuel : présente.
Contact via MP : ofc.
Triggers : à priori pas de triggers particuliers, à en discuter au préalable si vous pensez que ça peut être touchy.
Warnings : drogue, coma, overdose, langage vulgaire.
Âge : le glas de la trentaine a sonné, les meilleures années exploitées déraisonnablement.
Statut civil : célibataire, l'temps passé à gâcher les relations.
Orientation sexuelle : y'a qu'les gars qui affolent ton myocarde.
Métier(s)/Étude(s) : ancien candidat de télé-réalité sur le retour, désormais persona non grata du showbiz. tu revends d'la came en désespoir de cause, et parce que t'y as vu une occasion de faire de l'oseille facilement sans changer tes habitudes de vie.
Quartier de résidence : squattage chez une amie, à durée indéterminée (même si elle n'en a pas vraiment conscience).
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Jairo Kleeman




Puise de la force de ma douleur, J’peux te montrer comment faire. J’ai la sagesse de l’homme mort, Mais dans tes yeux j’ai perdu mon enfer


((OOTB)) carmin il jacte. jacte. jacte encore. t’as le temps de t’enfiler deux shots pendant qu’il déblatère sur ta tirade à propos du chaos et d’la lumière, de shakespeare pour finir par michael myers. t’sais pas trop comment ça peut marcher dans son cerveau pour prendre ce chemin, mais peu importe. t’es pas vraiment en état de solliciter tes neurones d’manière habituelle. et c’est précisément la sensation recherchée quand tu lèves le coude, impatient de l’effet anesthésiant du liquide brûlant. celui qui apaise, celui qui berce, celui qui guide. et tout c’que tu crois capter c’est qu’il a peur de s’faire zigouiller par un psychopathe, ou un truc du genre. clairement carmin dans un film d’horreur, n’arriverait pas jusqu’au générique. toi tu tiendrais probablement quelques rounds, à coups d’pute en sacrifiant des potes ici et là. puis tu l’verrais clamser devant toi, corps sacrifié pour sauver un plus gros enfoiré encore. précisément la raison pour laquelle tu l’as averti jairo, en qualité d’grand sage et de nouveau meilleur ami. t’essaies de l’empêcher de s’engluer dans ces situations merdiques qui rythment ses relations, son quotidien. comme sa rencontre avec toi et l’arnaque que t’incarnes, fucking imposteur. mais tu lui fais pas d’mal. pas encore. pas beaucoup. la faute de carmin, qui fonce tête baissée dès qu’il aperçoit un trou noir, plus c’est opaque plus ça l’séduit. des meufs et des mecs avec des blessures tellement profondes qu’il n’arrivera qu’à trébucher avant de s’faire engloutir tout entier. le syndrôme de l’infirmière, sans doute lui aussi un truc qui a merdé quelque part quand sa p’tite vie s’est déroulée. là, une croix rouge qui a enclenché une réponse inadaptée. peut-être une deuxième, et puis le schéma s’est répété encore, à l’infini. faut l’faire sauter, tout exploser. sinon carmin restera prisonnier, disparaîtra recouvert par l’obscurité. tu n’veux pas que ça lui arrive jairo, dépendant d’sa lumière que tu refuses de voir s’étioler. “tant qu’c’pas toi qui crèves à la fin, on s’en tape.” et tu te rends compte que tu l’encourages à continuer, que c’est pas du tout ça qu’tu voulais dire. il aurait mieux valu lui conseiller de s'retourner, déloger jason de derrière son canapé et l'décapiter à coup de tronçonneuse. ouais ça, ce serait carrément le meilleur des scénarios.

mais l’esprit embrumé s’égare ailleurs, sans forcément de logique. comme si l’absurdité de la situation l’avait soudain frappé. le genre de question existentielle qui toque aux consciences évanescentes. la joue plantée sur la paume de ta main, ton buste vrille pour que tu puisses admirer le spectacle. sa gorge offerte, prête à s’faire dévorer par les prédateurs, paupières closes qui ignorent tous les dangers. “t’es pas forcément hétéro ou gay carmin. y’a plein d’trucs au milieu, plein d’nuances à explorer. t’peux bien v’nir ici si ça t’plaît. ça t’plaît, non ? moi ça m’plaît.” et y’a ce regard flâneur qui se déplace pour confirmer tes propos, scrute sans beaucoup d’retenue les silhouettes masculines installées autour de vous. lèvres fendues de c’sourire carnassier prêt à bouffer n’importe quelle proie qui tomberait entre tes crocs en manque de chair, si seulement t’étais certain d’pouvoir assouvir les aspirations sans nouvelle désillusion du corps. mais toi, c’est clairement pas un sujet d’interrogations. t’avais su assez tôt et assez vite que tu rentrais dans l’une des cases préconçues. y’avait eu peu de débats sur le genre à l’origine de tes frissons. tu t’étais peu battu contre les ardeurs éprouvées à l’intérieur, bien davantage contre tous les autres et la perception d’toi à l’extérieur. alors t’avais pas pris beaucoup d’avance sur carmin en termes de fréquentation de c’genre de lieux, que t’avais soigneusement évités toutes ces années pour préserver ta réputation. y’a des tas d’choses que t’as jamais faites jairo, les hommes toujours effleurés sous le voile d’une dissimulation honteuse. t’avais déjà payé et menacé pour sceller les lippes d’amants bavards, de ceux que t’avais pas réussi à repousser malgré l’bon sens et les instructions crachées de ton manager. “gâche pas tout pour une putain d’baise.” pourtant t’avais essayé jairo, d’pas laisser les orbes traîner, les mains glisser, les paroles flatter. t’avais fait preuve d’une discipline insoupçonnée pour limiter les partenaires, mais les ambitions farouches de célébrité s’étaient heurtées ici et là à des astres un peu trop brillants pour résister. ton chaos à toi est teinté d’une lumière aveuglante qui le recouvre sournoisement, vient s’nourrir comme un parasite de celle d’autrui pour grandir, grossir. jusqu’à ce que le déséquilibre entraîne un cataclysme qui explose à la gueule de tout l’monde. et maintenant que tu peux être tout c’que tu veux jairo, t’y arrives plus, t’y arrives pas. pétrifié par cette nouvelle liberté que t’es incapable de gérer.

et t’as envie d’lui faire comprendre que y’a pas besoin d’mettre une étiquette, pas besoin de s’triturer les méninges pendant des heures pour démêler les fils. carmin peut avoir envie de toucher, d’embrasser, d’baiser, ou juste d’aimer. peu importe, mais t’es persuadé que carmin ne s’arrête pas à une paire de nibards pour définir ses horizons. il considère être sorti avec un mec, il considère avoir couché avec un mec. nécessairement, le genre ne trace pas une frontière infranchissable pour lui. et tu t’demandes s’il est possible de tomber amoureux d’femmes toute sa vie en s’arrêtant sur un seul homme. l’unique qui f’rait vibrer son être tout entier, l’obsèderait au point que tout l’reste n’a plus aucune importance tant que c’est lui. probablement. alors peut-être que c’est ça pour carmin, que c’est ce qu’il cherche à savoir en tout cas, et t’en éprouverais presque un pincement d’coeur de jalousie. “y’en a pas un qui t’fait bander là ?” t’interroges pour tenter d’faire avancer l’enquête, un peu trop bruyamment. “genre l’barman ?” clairement ta came à toi. pas l’temps cependant de mater trop longtemps, ta concentration est rapidement mise à mal par un poids échoué sur ton épaule. il n’devrait pas faire ça carmin, s’approcher si près d’toi. te coller son odeur sous l’pif, te mater avec ses deux billes intrusives, t’lâcher un compliment l’air de rien. parce que ça flatte l’égo un peu trop fort, ça génère un sentiment dérangeant qui s’invite insidieusement. il n’devrait pas faire ça carmin, s’frotter à l’épaule comme un foutu chat venu quémander de l’attention, matou animé d’une volonté d’refermer sa mâchoire sur ta peau. déchirure vicieuse fantasmée qui t’fait lâcher une sorte de ricanement. “sauvage.” et t’as les orbes plantées dans les siennes quand t’annonces en français, c’mot qui est la seule et unique raison pour laquelle on te l’a offert. “ça m’fait penser à toi.” qu’il avait dit sans qu’tu saches si c’était une insulte ou un compliment. qui peut définir l’impossible à apprivoiser comme l’homme primitif sans trop d’cervelle. ma foi, t’es peut-être bien un peu des deux. “de dior.

l’attention se détourne finalement d’son visage venu s’incruster dans l’espace vital, l’regard fixé sur le verre qui tourne entre tes doigts. il avait juré qu’il ne boirait pas carmin, n’avait pas su tenir ses promesses. aucun soutien d’ta part jairo, tu t’étais attribué la mission personnelle de le faire mentir dès l’envoi de ses sms. d’lui arracher ses belles résolutions pour t’accompagner dans la descente, ne pas être seul à noyer les angoisses dans le réconfort toxique. t’avais trouvé la perspective de substituer ton poison à son entêtement et de faire ployer sa volonté amusante. “c’un kink sado maso ou c’pour marquer un territoire ?” t’aurais préféré un moyen moins douloureux, mais t’imagines que c’est toujours moins bizarre que t’faire pisser sur la jambe. et c’est peut-être seulement des paroles de mec bourré qui voudrait arracher un morceau d’ton derme aspergé d’un parfum qui l’enivre, mais tu trouves cette interprétation pourtant plus logique moins flatteuse. alors tu restes sur l’idée la plus séduisante, celle qui étire les lippes et récupère toute l’attention de tes prunelles. “t’peux revendiquer une parcelle mais laisse-en pour les autres.” pour ce barman qui t’mates clairement depuis le début d’soirée, par exemple. celui qui est présentement occulté par ton nouveau colocataire et sa tignasse désordonnée. “choisis bien, t’auras pas d’seconde chance.” comme un défi, presque. et tu t’demandes s’il va vraiment l’faire ou s’effondre sur tes genoux avant de se lancer.

@carmin sinclair

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Après moi je veux Qu'on soit malheureux.
Après moi, le déluge.
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“tant qu’c’pas toi qui crèves à la fin, on s’en tape.” Qu'il dit en lui soutirant un sourire, bien vite transformé en un de ces rires tendres dont il en avait le secret. Jairo avait l'art de métamorphoser chaque phrase cinglante en ce qui sonnait pour lui, comme une délicieuse vérité. Il était comme le joueur de flûte de Hamelin, à lui jouer une mélodie hypnotique, changeant toutes les notes acidulées en quelque chose de beaucoup plus sucré. Carmin se mit à rire, les petites dents sorties, la main devant les lippes dès lors qu'il s'amusait à le prendre au pied de la lettre. Ce n'était pas que mourir faisait peur, la vérité était qu'il s'y était fait depuis toujours. Lorsque l'on naissait avec un cœur si défaillant qu'il ne tenait pas des petites années, que l'on savait que l'on devrait cumuler des greffes sur greffes, aux durées toujours plus courtes, pour tenter de toucher une expérience de vie que naturellement on aurait dû avoir — si on avait pas été charcuté par une mère toxico — la mort n'était plus un détail ou une moindre fatalité. C'était sa réalité. Il s'y était fait au simple fait de partir, c'était rester en plein chaos qui y attisait ses cauchemars. — Tu te battrais contre eux s'ils me tuaient ? Tu peux dire non, tu peux totalement refuser, je ne serai pas offusqué. Ce serait d'ailleurs, sans doute, le meilleur choix que de se refuser à ce genre de challenge. Lui, néanmoins, le ferait ; il avait trop de plaisir dans les confrontations hasardeuses, mortelles pour qu'il s'en libère. Il y en avait trop en lui, pour qu'il puisse y résister toute sa vie. La moindre tentation, le moindre chaos chez autrui avivait l'infernum présent chez lui — celui que nul effort ni eau bénite ne pourrait inéluctablement apaiser.

En cette position, à entendre ses mots, à en deviner la forme et les couleurs qu'il pourrait placer sur chaque syllabe prononcée, Carmin aurait pu se laisser bercer. Par la chaleur au creux des joues, reliée au ridicule de ce que paraissait être pour lui le fait de devoir se positionner quelque part. Ils n'étaient pas des objets, ils n'étaient pas des actions, pourquoi se questionner à donner un sens à des êtres en ayant plusieurs ? La vérité était qu'il ne s'était jamais questionné sur le fait d'aimer les hommes, puisqu'il n'en avait aimé qu'un parmi tous. Puisque Vesper était plus qu'un genre, une idée, une étiquette, un parfum, un soupçon d'être. Il était en globalité tout ce qui lui plaisait. Il avait été son sens du mot aimer. — Je ne sais même pas pourquoi je me suis questionné sur ça. Je ne sais même pas ce que j'attends ici. Ou bien... si, je voudrais juste savoir si ce que je vois chez lui est inné à lui ou si c'est inné aux hommes. Et en même temps, cette idée même me semble ridicule. Son regard retrouva le sien, il se mit à jouer avec son verre, s'approchant pour le mordre au niveau de l'épaule, juste au dessus de son vêtement. Il y avait quelque chose de terriblement plaisant à ce simple fait, au bal des crocs formant l'estampille du velours qu'il portait. Comme une marque, un sceau, le tracé d'une affection pouvant nullement s'exprimer autrement que par un assaut de violence, enterré par un faible baiser déposé ensuite pour s'en excuser. — Savage, hein ? C'est très toi. En même temps, je dirai que tu fais certains efforts pour ne pas l'être. Tu réunis deux côtés de la même médaille en une seule surface. C'est intéressant. Ce constat ne lui parût pas trop flou lorsque prononcé, à y repenser cependant, Carmin fronça les sourcils, semblant ne pas comprendre ce que ses propres mots employés signifiaient. Son esprit oscillait entre conscience et altération, glissant dans le concret et l'abstrait à la fois, au point où même les chiffres et les lignes infinies en maquette pour le monde en furent presque occultés.

C'était mauvais.
Car lorsque les limites et la surface opaque du monde devenaient moins omniprésents à cause de l'alcool, il pendait pied avec le monde et plongeait dans l'absurdité.

L'alcool libérait des choses qu'il ne désirait pas toujours montrer.

Cela ne lui plaisait que trop.

Le 【 C H A O S


À cette constatation, suite aux mots prononcés dans l'optique de le questionner sur ses désirs, envies, aspiration de la nuit, Carmin laissa ruisseler ses doigts le long de son bras. L'audace aux veines, l'alcool inondant les moindres défenses, achevant les résistances, la gêne, l'embarras de tester une nouvelle expérience étourdissante. Tout cela le retourna et sa réponse lui brûla la bouche. — Bander ? Silence en sa voix, la phrase fût mis en suspens et Carmin se redressa, posant une paume sur l'épaule de Jairo sur laquelle il y appuya son menton. Le vocabulaire aurait pu l'insurger en temps normal, là, il se permit de sourire, bien moins hypocrite concernant tout ce qu'il pouvait dire en privé. — Oh voyons, il me faut beaucoup plus qu'un joli minois et un beau fessier pour me dresser. Je suis dur à lancer, parce que je ne sais pas m'arrêter une fois que j'ai commencé. Caresser le velours de sa peau du satin des lippes, sans le moindre embarras, il se jeta dans les flammes et s'y baigna. Elles qui avaient eu tout de lui, même ce côté là, désormais devenaient un lui qui devrait supporter ses moindres plaisanteries. À nouveau, Carmin se rapprocha, creusant l'espace entre les deux êtres, venant mordre la nuque d'une ultime cabriole sarcastique, ostentatoire. A l'approche de sa chair qu'il mordit, sa prise se fit plus ferme, il grogna auprès de son oreille par simple désir de répondre au défi. — Par simple besoin d'exprimer trop fort mon affection, par caprice, parce que tu n'es peut-être pas le seul sauvage ici. Qui sait... ? Les possibilités sont nombreuses. Mais je ne revendique pas, J', je prends. Pause. Le rauque de sa voix quitta les tréfonds de la gorge, il s'installa à côté de lui, l'air de rien, fixant la foule tel un fauve camouflé dans l'immense jungle. Aphrodite n'était pas là, devrait-il partir à la recherche d'Apollon, cette fois ?

En se perdant dans la marrée de gens, Carmin remarqua le regard n'ayant quitté l'homme à ses côtés depuis leur arrivée. Ce détail l'amusa et si en temps normal, sobre, il les aurait encouragés par bienveillance, ce soir l'humeur était à la rivalité et à l'insolence. — Le barman te plaît ? Il ne se refuse pas à ton regard, tout du moins. Tu peux aller le voir... Les venimeuses s'étirèrent en un sourire espiègle et félin, puis en sortant sa langue, Carmin la fit valser sous ses propres crocs. L'ourlé des lippes fût l'esquisse d'un smirk parfaitement maîtrisé. Délicatement, tel un serpent s'enroulant autour de sa proie, il glissa ses digitales auprès de tête  de l'ami, gratouillant sa barbe naissante, saisissant son visage en coupe pour le forcer à le regarder. Affronter son regard, l'imoler dans les flammes dressées pour le carboniser. Les plaisanteries eurent la vie courte lorsque le diable caché, jusqu'ici amateur des chairs féminines, se mettait à danser hors de sa tanière pour Hercules et Ulysse. — Mais ce serait perdre ton temps avec un homme qui ne sera jamais le tiers de ce que je suis. Et tu sais faire les bons choix, n'est-ce pas, Jai‐ro ? Sa tête s'inclina sur le côté, faisant tanguer les longues mèches, le regard encre de Chine teintant ses pores de nouvelles couleurs. Carmin s'approcha, murmurrant très doucement tout en s'appuyant sur la table. — Je suis sûr que oui. Je vais chercher à boire, je reviens. Clin d'œil lancé, le plus jeune sauta sur ses pattes, s'étirant lascivement avant de repartir se terrer sous les lumières. Assuré, carnassier, il l'était, les inhibitions n'étant que des pions qu'il pouvait sacrifier au plaisir de rallonger la partie et de mettre à genoux ceux qu'il pourrait dévorer. Voilà pourquoi sa silhouette infinie s'arrêta devant le bar, penchée en avant, commandant une nouvelle explosions, puis une seconde, le bout de langue sortie lorsqu'en un sourire il le remercia et s'accapara les boissons. En revenant vers lui, il sauta puis s'assit sur la table, face à lui, lui tendant une énième verre, cocktail alcoolisé aux milles couleurs. Carmin mena le sien à ses lèvres, croissant les jambes nonchalamment alors qu'il s'appuyait d'une main sur le meuble, le regard toujours sur Jairo. — Barman ou pas barman ?


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Puise de la force de ma douleur, J’peux te montrer comment faire. J’ai la sagesse de l’homme mort, Mais dans tes yeux j’ai perdu mon enfer


((OOTB)) l’unique préoccupation de carmin c’est d’savoir si tu défendrais son honneur en cas de meurtre tragique à la shakespeare, comme un preux chevalier. ou plutôt comme un psychopathe vengeur, c’qui équivaut à la même chose dans son esprit. “j’les buterai tous un par un, en les faisant bien souffrir.” et t’affiches le sérieux du mec aux veines bien trop infectées par l’alcool quand tu dis ça, convaincu que tu serais véritablement en capacité de l’faire. alors que tu renoncerais probablement à la première goutte de sang, et que tu cherches surtout à délecter ton interlocuteur de paroles trompeuses pour le contenter. parce que tu sais que c’est l’genre de réponses qui font vibrer carmin, flattent son égo avide de ces manifestations tordues. que tu vas l’attirer un peu plus loin en exposant un morceau d’chaos factice pour retenir l’attention de sa lumière. “et tu vois quoi d’spécial chez lui ?” t’aimerais savoir jairo, ce qu’il perçoit au-delà du trou noir envoûtant. y’a forcément autre chose qui captive, qui retient, qui asservit. et si tu comprends l’attraction pour une abîme, t’es incapable de cerner les raisons qui l’font rester. toi aussi jairo, t’apprécies un peu d’chaos. les imperfections, les fractures, les nuances sombres. mais tu n't’épanouis jamais au contact des enfoirés, alors que carmin y revient s’péter les dents sans jamais se fatiguer. t’as surtout cherché à les éviter pour ne pas mettre en péril ta carrière, parce qu’un sale tempérament aurait pu vendre ton cul sans scrupules au plus offrant. alors tu les as choisis trop malléables, trop gentils, et t’as fini par les écorcher d’tes secrets. mais maintenant que t’es libéré des entraves des préférences dévoilées, tu devrais peut-être essayer. est-ce que l’barman est un enfoiré, l’genre qui te permettrait d’explorer de nouveaux horizons ? tu s’rais pas contre étudier la question une fois le service terminé, et contrairement à carmin il t’en faut pas beaucoup pour faire monter le sang. elles pourraient sans doute y parvenir, ces opales fascinantes derrière le comptoir qui dissipent les mots de ton acolyte, les noient dans les affres de la conscience vacillante.

y’a que cette marque imprimée subitement dans la chair qui parvient à ramener suffisamment ton attention, désormais entièrement dédiée au cannibale occupé à croquer la nuque. ton échine traversée d’une tension qui creuse le dos et ferme les paupières. quelques secondes seulement, qui s’égrainent bien trop rapidement, t’laissent à peine le loisir de profiter du baiser animal. tu t’en veux presque de regretter l’abandon de ses canines, de faire traîner les prunelles d’encre sur la langue exposée dont tu rêves la caresse. faut qu’tu t’calmes jairo, vraiment. que tu reportes ton regard sur c’foutu barman pour oublier l’autre connard qui se colle à toi. c’est pas grand chose en réalité, seulement une présence un peu trop envahissante, une provocation un peu trop désirable, une main sur ton visage un peu trop intrusive. mais il ne t’en faut pas beaucoup plus pour zapper tout l’reste autour de lui. et y’a que quand il déserte alors que tu restes en état d’choc, que ça percute enfin la cervelle embrumée. est-ce que carmin est en train d’t’allumer ? t’arrives pas à déterminer si ton jugement est entravé par la quantité d’alcool ingéré, l’interprétation biaisée par les degrés qui tapent dans le crâne. c’est pas comme ça, que la soirée devait s’dérouler. il était censé s’bourrer tellement la gueule qu’il se serait écroulé sur la table pendant que tu te tapais un mec random dans les chiottes. un coup vite fait mal fait qui peut-être, serait parvenu à rétablir les performances en berne depuis ton overdose. mais ce scénario-là, ne s’était jamais matérialisé quand t’avais imaginé ce tête à tête. peut-être que carmin flippe seulement que tu le lâches comme le mauvais pote que t’es, que tu le délaisses en plein milieu de son initiation pour combler tes propres aspirations. totalement ton genre. c’est probablement qu’une possessivité amicale, un truc un peu tordu mais plutôt séduisant. quand il revient pourtant, que tu t’empares du cocktail englouti dans ta trachée sans marquer la moindre interruption, t’as envie d’croire que carmin a décidé de t’racoler. y’a cette posture un peu lascive, ces yeux qui refusent de t’lâcher, et cette alternative proposée qui achève de convaincre les dernières réticences. “t’es sûr d’pouvoir assumer c’que t’es en train d’faire ‘min ?” les lippes amusées s’étirent sur le visage, questionnement réel de savoir jusqu’où carmin ira dans ce petit jeu déployé. à son initiative, faut pas l’oublier. le novice n’a pas idée de l’endroit où il fout les pieds, semble pourtant maîtriser le sujet. c’est la première fois que tu le vois comme ça carmin, l’excès de confiance proclamé. et putain, ça éveille des instincts féroces. tu pourrais te laisser bercer par ses mots indécents, mater les mèches onduler au gré de ses mouvements, te délecter du spectacle du prince installé sur son trône qui bascule le nectar au fond d’la gorge qui se tend. carmin veut jouer et jairo, t’as jamais été l’genre à refuser une bonne partie.

ton corps se redresse, chaise repoussée, main gauche qui se pose sur le genou d’sa jambe croisée. tu forces doucement mais fermement pour l’obliger à s’écarter, avances ton bassin qui heurte la table entre ses cuisses. la paume inoccupée claque sur le bois collant, vient se loger contre la sienne. et carmin sur son perchoir qui te domine en t’provoquant salement de son choix qui crève la jalousie, remplit l’esprit en perdition d’images impudiques. “tu veux que j’te dise que j’m’en tape du barman ? que t’es bien plus bandant que c’bouffon et que j’voudrais d’autres morsures de toi partout sur l’corps ?” tu lui offrirais volontiers kleeman, quelques parcelles supplémentaires à consumer. tête penchée sur le côté, tu viens t’égarer près de son bras. “genre là.” ta mâchoire s’referme sur son épaule, attaque tout juste enfoncée dans la chair qui sert davantage à attiser qu’à blesser, ne laissera pas de marque demain pour se rappeler. ton visage remonte le long de sa clavicule, se niche contre son cou. “puis là.” l’souffle heurte sa peau et ta langue trace un trait de salive jusqu’au lobe de son oreille, goûte le derme exposé. ça fait péter deux trois verrous d’la bienséance, vient embraser des pulsions bien trop négligées ces derniers temps. la conscience désormais altérée par les excès et ton corps qui brûle à son contact. le genre de liberté que t’aurais jamais pu prendre quelques mois en arrière, le self control préservé jusque dans les tréfonds les plus lointains de ton âme pour éviter de te retrouver dans ce genre de position. à lécher la gorge d’un type, coincé entre ses cuisses sans t’soucier des éventuels regards qui se désintéressent en réalité totalement de votre mascarade. tes doigts délaissent l’articulation, glissent contre la jambe et l’coeur s’emballe un peu trop, les babines qui susurrent contre l’oreille. “là aussi pourquoi pas.” ta bouche effleure le visage, suit la ligne de son maxillaire jusqu’à sa lippe inférieure tiraillée par tes crocs. et tu t’demandes comment t’arrives à t’maîtriser, tirer doucement pour narguer alors que t’aspires qu’à l’dévorer. des années de maîtrise, de désirs refoulés, passées à faire semblant. comme si t’étais pas sur l’point de perdre pied. t’arrives même à relâcher ton emprise, reculer de quelques centimètres pour respirer un autre oxygène que l’sien, adopter un air détaché. “mais quand même, le barman a un putain d’regard. j’devrais aller choper son numéro juste au cas où, non ? j’ai toujours eu besoin d’aide pour faire les bons choix.” et t'espères bien avoir fait tomber sa reine dans le mouvement.

@carmin sinclair

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Après moi je veux Qu'on soit malheureux.
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