l'âme au diable. (vadim)

((OOTD)) la récolte des bouts d’papier a été plutôt lucrative, stock écoulé sans grand difficulté. t’es aussi à l’aise qu’un oiseau dans l’ciel, se posant de branche en branche avant de déployer ses ailes de nouveau. liasse offerte au colosse comme preuve de tes compétences, tu recueilles les compliments comme un putain d’félin qu’on gratte dans le sens du poil. "évidemment." alors qu’il n’y a rien d’évident là-dedans. et si t’y arrives à peu près correctement, c’est probablement parce que tu n’comprends pas tous les enjeux, que tu n’réalises pas tous les risques. étonnant la capacité d’ton cerveau d’éluder tout un tas d’informations alarmantes qui clignotent, alors qu’il est en activité permanente. parce que t’as besoin de ce fric qu’il te tend, parce que tu n’sais rien faire d’autre que sourire, mentir. vendre du rêve pour faire plonger, répandre du poison en f’sant croire que tu distribues des paillettes. un job taillé pour toi. les lèvres sont mordillées quand tes doigts palpent les dollars acquis trop facilement, quand t’imagines les dix pourcents du reste, la fierté totalement déplacée au creux des entrailles. y’a bien qu’un pauvre con comme toi pour pavaner d’avoir refilé d’la merde en sachet. surtout de t’sentir un peu à ta place quelque part, capable, valorisé. "on s’voit vendredi alors." tu lui fais comprendre que t’as bien capté le calendrier, que t’acceptes de signer le contrat avec ton sang. comme si t’avais le choix jairo, dès l’moment où t’as envoyé un sms à c’mec t’as vendu ton âme au diable. pas le modèle vers lequel se tourner quand on cherche la rédemption, mais place de choix pour un prince des enfers. c’est lui que t’as contacté à défaut d’autre main tendue vers toi. le seul qui a espéré pouvoir retirer une once d’utilité d’toi, même si c’est que comme un putain d’soldat à zigouiller au premier faux pas. c’est toujours mieux que rien. voilà d’quoi tu te contentes jairo, tellement ta vie est minable. silhouette qui s’éloigne du russe, de la soirée, de l’endroit. t'es prêt à n'pas trop t'attarder sur le respect d'soi tant qu'il y a de l'oseille à la clé.

@Vadim Kuznetzov