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((OOTB)) personne. tant mieux. t’es souvent seul dans cette pièce jairo, faut croire que les riches cons n’aiment pas se fouler l’orteil. ou s’entraînent avec un coach privé à domicile, s’rendent dans un complexe hors de prix pour s’afficher en train de gonfler les pectoraux. sait-on jamais qu’un cliché soit pris d’manière totalement imprévisible, au bon moment. toi, tu préfères la solitude et le son de lsd pour cogner les tympans, dans la plus parfaite indifférence. c’est toujours plus facile de prétendre après que tu n’fais rien de particulier pour entretenir ce corps, broder un bon gros mytho peu crédible sur les réseaux sociaux que seuls les plus naïfs goberont en s’extasiant sur tes abdos nutella. et ça t’suffit bien à contenter ton égo. sauf que toute cette illusion ne s’est pas bâtie sans efforts, et demande un entraînement régulier pour éviter de s’effondrer. surtout avec toute la merde que t’ingères, les horaires à la con que t’imposes à ton organisme, les quantités d’alcool qui nécessiteraient une bonne vidange. sans compter les buzz consumés à vitesse grand v pour enfumer l’esprit, surtout n’pas trop cogiter. une perte de temps considérable quand on y pense, t’as jamais été emballé à l’idée de soulever d’la fonte. la corde à sauter, le tapis d’course, les poids, ça t’emmerde royalement. t’as toujours exécuté ça comme une tâche ingrate qui fait partie du boulot, un tremplin pour atteindre tes ambitions démesurées. sauf que plus personne ne s’intéresse à toi jairo. tu pourrais bien prendre vingt kilos de gras dans le plus parfait désintérêt général, jusqu’à devenir méconnaissable. la suite logique de ta destitution. le problème c’est que t’es une sale bestiole obstinée, plus tenace qu’une mauvaise bactérie. l’espoir entretenu d’un come back, tel un phoenix renaissant de ses cendres toujours fumantes. t’es pas encore prêt à laisser tomber, retrouver cette silhouette presque grassouillette que t’as travaillée pendant des années pour t’conformer au diktat du milieu. soyons honnêtes, y’a peu d’gueules de trente piges à la télé qui s’différencient du prototype, assument des formes. les spectateurs ont besoin d’rêver et toi, tu veux toujours t’imposer comme le putain de fantasme qui hante leurs nuits. rester graver là, dans leur cervelle de cons. signifier quelque chose pour quelqu’un, même pour des inconnus avec qui t’échangeras jamais. alors tu t’mets en position sous la barre de traction, places tes mains pour soulever les poids. les paupières qui s’ferment, mouvements entraînés par les pulsations dans les écouteurs sans fil glissés au creux des oreilles. une fois. deux fois. trois fois.
@Vadim Kuznetzov
no pain no gain
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Après moi, le déluge.
Vadim a fait ses recherches, et ça a été rapide. Jairo Kleeman. Une chance pour lui que ce gamin soit le fils d'un politicien, qu'il ai des relations avec le père de ce morveux aussi. Sale gosse qu'il a vu dégainer son portable alors qu'il abattait un corps, dans une ruelle où Jairo n'aurait jamais du être. Tant pis pour lui. Vadim sait où le trouver, le gosse de riche qui vit dans un hôtel luxueux, certainement couvé par l'argent de papa, petit gosse qui n'a jamais eu à se salir les mains. La jeunesse dorée l'exaspère, tout ces gosses qui se pensent rois du monde et au dessus de tout sous prétexte qu'ils sont nés dans la bonne famille alors qu'ils n'ont jamais eu à trimer. Endurer. Subir. Dommage pour lui, la sentence c'est lui. Chemise hors de prix, pantalon cintré, Vadim entre dans l'hôtel en demandant directement la salle de sport. Le plaza, rien qu'ça, rien de bien surprenant, ce gosse ne fait même pas attention à ses arrières parce que quand Vadim entre dans la salle, ce gamin est seul. Dos à lui. Et visiblement sourd à cause des écouteurs qu'il a dans les oreilles, ce gamin l'exaspère déjà, et lui flanquer la frousse le fait déjà presque jubiler. Vadim s'approche, rapidement, appuyant sur l'épaule du brun avant qu'il ne force de nouveau ses bras pour une nouvelle traction, balançant les écouteurs qu'il avait dans les oreilles pour avoir toute son attention.je me demande si tu es inconscient ou stupide. les deux sûrement. Quoique la deuxième option semble plus plausible, ce qui n'aurait rien d'étonnant pour un mec de la télévision. lâche ta barre, faut qu'on cause toi et moi. menaçant. S'il ne la lâche pas c'est lui qui s'occupera de le faire lâcher, il vaut mieux pour lui que ça ne soit pas l'cas. Il a de la chance, Vadim n'est pas venu armé, quoiqu'il n'aurait aucun mal à serrer ses mains autour de son cou pour le faire suffoquer, bleuir, et retirer la vie. Normalement il ne devrait pas mourir aujourd'hui. S'il ne l'insupporte pas de trop. Ce qui n'est pas gagné.
ça y'est, tu me remets ? il est facilement reconnaissable, il faut dire que sa carrure et son air patibulaire ne passe pas inaperçu en général. passe moi ton téléphone. c'est rapide, brutale, une injonction qui ne laisse pas de place à la contestation, il n'a pas de temps à perdre avec ce morveux, il a des affaires à régler, une famille à protéger, des problèmes que ce petit merdeux n'aura jamais parce qu'hormis dépenser de l'argent et vivre avec insouciance qu'est-ce qu'il fait de sa journée ? Un jugement sévère qu'il ne cache même pas, bien sûre que Vadim le juge.
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((OOTB)) tu sursautes au contact de ses doigts sur ta peau, paupières grandes ouvertes alors qu’les écouteurs sautent des oreilles, giflés par sa paluche. “eh mais …” tu fermes ta bouche, direct, protestation ravalée. même découvert allongé, tu le remets instantanément. cette putain de gueule de cerbère sapé comme un banquier, à l’apparence aussi propre que ses mains sont sales. t’aimerais bien jairo, que c’visage ne soit qu’un mirage généré par l’excès d’effort et le manque d’hydratation. rien que sa présence et les premiers mots expulsés de sa gorge font cavaler le coeur, suscitent une panique que t’as du mal à contenir. tous les muscles subitement contractés, les mirettes obstinément braquées sur ses lèvres qui forment des syllabes menaçantes. causer, t’en as aucune envie. mais c’est certainement mieux que crever, la trachée écrasée par ta barre de traction. parce que c’mec, tu sais de quoi il est capable. t’étais resté des jours prostré dans ta chambre à te demander c’que t’avais vu précisément, le souvenir persistant de la carcasse qui s’était avachie à ses pieds dans cette ruelle. t’avais cherché à te convaincre que le type s’était juste évanoui, qu’il était probablement aujourd’hui en train de siroter un mojito à la terrasse d’un café. qu’un russe qui bute des gens, c’est trop cliché. que ton père était suffisamment con et dénué de scrupules pour faire affaire avec des gens prêts à voler, escroquer, tricher. mais pas des meurtriers. non, ça c’est que dans les films d’espions et les thrillers palpitants où souvent d’ailleurs, le témoin se fait zigouiller. sauf que là, on est dans ta réalité, une putain de vie merdique mais en soi plutôt banale. où tu crèves d’une overdose de cocaïne, d’un accident d’moto ou poignardé par un fan à la limite. mais étranglé par un tueur à gage trois fois plus robuste que toi ? non. tu voulais un scoop jairo, mais t’étais pas prêt pour ça. le déni obstiné qui t’fait penser même encore aujourd’hui, alors qu’il vient réclamer ton téléphone, que t'as pas vu grand chose d'intéressant. d’ailleurs, il n’a pas sorti un flingue pour te buter, pas de fil transparent pour lacérer ton cou. pourtant ça aurait été facile, rapide et sans aucune résistance. c’est bien qu’il n’est pas si dangereux, pas vrai ? alors tu redresses ton buste à califourchon sur le banc, la barre poussée sur tes cuisses. “j’te r’mets pas non. on a baisé ?” et il t’faut puiser dans ton meilleur jeu d’acteur pour essayer de garder la face et ta putain d’insolence. alors qu’à l’intérieur, l’assurance se décompose progressivement. ton cerveau active le mode survie, repère les trois chemins les plus directs vers la sortie juste au cas où. malheureusement, ils impliquent tous de déloger le colosse qui campe sur ses deux jambes, l’regard animé d’une intention mauvaise. immédiatement, tu repères tous les objets qui peuvent te servir. une haltère dans les couilles, un poids sur le pied, une roue abdominale contre la tempe. t’es pas à cours de solution, mais réalises que toutes ces armes par destination peuvent aussi lui servir à te briser la mâchoire et qu’il les maîtrisera probablement mieux qu’toi. “j’l’ai pas. tu lui veux quoi à mon téléphone ?” tu te hasardes jairo, testes la température. évidemment que tu l’as pauvre tâche, des écouteurs sans fil ça s’connecte difficilement à autre chose. le téléphone glissé sous le banc de traction comme un traqueur pour ne pas te gêner dans tes mouvements, entre deux éléments de métal. mais tu t’dis que sa génération n’est peut-être pas au courant de ce genre de subtilités. sur un malentendu ...
@Vadim Kuznetzov
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Après moi, le déluge.
Sourcil qui s'arque devant l'insolence du gosse.
T'es pas mon genre gamin. Ne fais pas le malin ou je t'étrangle avec cette barre en fer. au cas où il aurait l'idée de lui sortir une autre connerie du genre.
Mâchoire contractée, l'agacement de Vadim est palpable, sa colère aussi, il n'a aucune limite et vraiment trés peu de patience. Et en plus de trop ouvrir sa gueule ce gosse est un menteur. Tiens donc. A croire que le fils Kleeman réunit vraiment toutes les qualités requises pour se faire massacrer je n'ai pas de temps à perdre et je déteste les menteurs. Donne moi ton téléphone ou je vais le trouver moi même et le fracasser. T'as de la tune ça sera pas un soucis pour toi d'en acheter un. il gronde cette fois, appuyant un peu plus fort sur son épaule pour lui rappeler qu'il est en position de force et qu'il suffirait d'un malencontreux geste de sa part pour lui écraser la trachée. je sais que c'était toi, dans cette ruelle. Et la seule chose qui te sauve la vie c'est d'être un Kleeman. il peut dire merci à papa. Ces gamins ingrats. ça lui rappelle sa soeur tiens. Même s'il ignore tout de la relation père fils qu'ils entretiennent et s'en fout de toutes façons seulement préoccupé par le téléphone du gamin auquel il veut jeter un coup d'oeil. Qu'il ne s'avise pas de le prendre pour un con sa patience est déjà largement atteinte et se déplacer pour ce gosse n'a fait que lui faire monter les nerfs un peu plus, ce n'est pas comme s'il n'avait que ça à faire.
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((OOTB)) t’arrives à t’en débarrasser jairo, de cette putain de poigne ferme et menaçante qui enserre ton épaule. t’as beau la secouer, te tortiller lentement pour essayer de t’en défaire, le colosse s’y amarre comme une embarcation égarée en plein océan. et tu t’demandes s’il serait physiquement en capacité de te broyer des os, rien qu’avec une paume en dépit de tes nombreux entraînements. tu sais bien que t’as aucun atout dans ce genre de situation, ton corps n’étant qu’une illusion totalement dénuée d’utilité. parce que t’as fait que développer ses capacités, sans jamais chercher le meilleur moyen de les exploiter. t’as déjà pris une dérouillée à cinq reprises sans avoir eu l’impression, à aucun moment, de pouvoir prendre l’ascendant. t’es le genre de chien enragé qui distribue des coups sans viser, mords les peaux, cognes les fronts et s’met à hurler. tu perds indubitablement, contre tout adversaire pourvu de connaissances de base dans le domaine. et à fortiori contre ce type certainement entraîné à frapper depuis qu’il a l’âge de marcher. lui, tu l’imagines apte à trouer une jugulaire avec un stylo bic introduit au bon endroit. alors tu serais au mieux emmerdant à maîtriser, mais facile à exterminer. t’as parfaitement conscience du handicap avec lequel tu démarres cet échange, et ce d’autant le courroux qui déborde par tous les pores de sa peau. la gueule de chien enragé prêt à s’jeter sur un steak bien saignant, et qui déploie des efforts incommensurables pour retenir ses pulsions cannibales. ce qui, disons-le, n’a rien pour t’rassurer. alors tu n’mouftes pas pendant qu’il se livre à un monologue pour te dissuader de poursuivre tes efforts vains d’enfumage. l'ennui c'est que tu sais exactement ce qu’il veut faire de ton téléphone, l’objet brandi lors de votre face à face aussi bref que traumatisant, pas besoin de plus de deux neurones pour faire la connexion. et le contenu, tu préfèrerais le tenir hors de sa portée. les selfies d'ta gueule un peu partout, les vidéos de tes godasses, les montages photos ridicules passent encore. mais surtout, trois - quatre clichés de bites importées d’une appli de rencontres pour en rire avec cam, qu’il va forcément interpréter d’une manière extrêmement inconfortable pour toi. mais entre passer pour un adepte des nudes obsédé par ses chaussures et sa teub ou te faire péter le nez et arracher l’doigt pour accéder à ton cellulaire, le choix est rapidement fait.
décision prise un peu trop lentement, visiblement. parce que le con serre ses doigts, extripe un son d’protestation que tu ravales difficilement. il joue cartes sur table, expose sa main sans trop de résistance. le gorille te place dans la ruelle et cite ton nom par la même occasion. évidemment, il sait qui tu es. et c’est bien la première fois d’ta vie, que tu baiserai les pieds de ton père pour avoir reçu son sale patronyme. t’es même traversé d’un espoir naïf et un peu triste, qu’ce soit lui qui ait formellement interdit à ce type de te flinguer. alors tu t’dis qu’au fond, il tient quand même peut-être un peu à toi. paradoxalement, ça insuffle une vague de panique qui secoue la carcasse, parce que tu comprends le pourquoi du comment tu peux encore respirer. ça signifie qu’il a très certainement buté celui que t’imaginais boire un cocktail, et que si tu continues de jouer aux cons tu vas le rejoindre dans sa cuve de ciment. alors tu décides de n’pas émousser davantage la patience largement entamée en prétextant ne pas te souvenir de votre petite rencontre pas tout à fait fortuite -mais ça, il n’a pas besoin de le savoir-. “pas la peine d’en faire des caisses, j’ai compris l’idée.” reçue cinq sur cinq, enregistrée. “il est sous l’banc si tu veux l’attraper, mais j’suis vraiment pas certain qu’t’aies envie d’voir la galerie photos …” tu préviens quand même, on sait jamais. et tu te dis que tu pourras peut-être en profiter pour détaler en direction des escaliers, laisser le molosse avec son morceau d’viande.
@Vadim Kuznetzov
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Après moi, le déluge.
Vadim réplique par la violence. C'est direct. Impulsif et primitif. Sa colère n'aura jamais de limite. Et si ce gamin joue un peu trop avec ses nerfs Vadim pourrait n'en faire qu'une bouchée, sans même verser une goutte de sang, seulement à la force de ses mains et de sa rage. Faire exploser son souffle en un claquement de doigt, ce serait quand même con, pour un mensonge et s'il pensait avoir une quelconque échappatoire le gosse se trompe, le gosse se leurre, le gosse n'est qu'un putain de menteur. Kleeman n'a visiblement pas éduqué son fils, a négligé son rôle de père, Vadim a appris l'honnêteté depuis qu'il est né, trop brutal. Trop hargneux aussi. Rien d'étonnant de sa part. Visiblement, Jairo change de direction, ayant compris qu'il valait mieux changer de chemin plutôt que de couleur sous ses mains.
Peut être qu'il reste une once d'intelligence finalement à ce gosse. Peut être. peut être qu'il te reste quelques neurones finalement. le voilà presque rassuré sur sa santé mentale. Vadim arque un sourcil. c'est pas le contenu porno de ton téléphone qui m'intéresse gamin. ni ses sextos, il s'en fout de ces conneries.
Vadim relâche la pression qu'il imposait sur son épaule se dirigeant nonchalamment vers le banc pour ramasser l'objet en dessous. n'essaie pas de filer en douce, des hommes sont postés devant le plaza. au cas où il aurait l'idée de s'échapper;
Il pourrait essayer, pourquoi pas, ça lui donnerait une bonne raison de lui faire du mal, dommage qu'il soit un Kleeman, pas qu'il ai de la considération pour son père, non, mais ses affaires dans la politique sont en marche, Vadim voit ses intêrets. Et il en a des tas. Le téléphone qu'il récupère et déverrouille, un code. Il lève son regard sombre sur le gamin en lui faisant signe de se lever, s'approcher, tendant le téléphone vers lui. ton code. qu'il ne fasse pas semblant de ne pas s'en rappeler sinon il écrasera son téléphone. Simple et rapide. moyen le plus efficace de s'assurer que ce gosse n'a rien contre lui, il ne vaut mieux pas pour lui d'ailleurs, mais Vadim a fait surveiller ses réseaux, rien n'a fuité, ni ne lui a fait défaut. Presque. Tu foutais quoi dans cette ruelle ce soir là ? Question qui lui traverse l'esprit pendant que le gamin tape son code. il n'a pas l'air de traîner dans des affaires difficiles, au contraire, mais il a l'air de se fourrer dans les emmerdes par contre, la preuve, Vadim est venu jusqu'à lui ce n'est jamais bon signe. Ton père ne t'as jamais appris à ne pas t'attirer des emmerdes ? apparemment pas non, apparemment Kleeman ne gère pas sa vie de famille comme il gère la politique.
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((OOTB)) ce mec, on dirait qu’il squatte ton cerveau et c’est particulièrement perturbant. anticipe les mouvements que tu projettes à l’instant même où tu les envisages. probablement qu’il est habitué à c’que ses victimes tentent de se faire la malle, faut avouer que c’est pas brillant d'originalité. alors t’y renonces immédiatement, même si t’es pas certain que des mecs postés devant l’hôtel oseraient te malmener devant témoins. tu pourrais aussi te contenter d’aller te réfugier auprès du personnel, leur enjoindre d’appeler les flics pour faire fuir tous ces abrutis. mais s’ils sont mêlés aux sales histoires d’un politicien, y’a fort à parier qu’ils aient aussi des ripoux à leur botte pour faciliter l’boulot. bref, flemme. à la place, tu prends la décision de te montrer docile pour survivre. tu lâches la barre sur le banc, lèves ton cul et attrapes le téléphone qu’il a débusqué. la première tentative d’ouverture est un échec, arrache un long soupir d’agacement. y’a moyen d’arrêter d’me mater comme si t’allais m’briser la nuque ? tu m’déconcentres. tu baisses de nouveau le nez sur l’écran pendant qu’il t’interroges sur les raisons de ta présence ce soir là, au détour d’une ruelle. quand tu disais que c’type est dans ton crâne … t’as aucune intention de coopérer sur c’coup-là, t’es pas assez con pour lui avouer que tu lui collais au train pour déterrer de la merde sur ton paternel. j’avais envie d’pisser. tu rétorques railleur en lui refilant le cellulaire. puis c’est à cause de lui si j’m’attire toutes ces emmerdes … s’il avait eu des compétences parentales suffisantes, t’aurais pas été possédé par ce besoin farouche de le détruire. et l'tien, il t'a pas appris à égorger plus discrètement ? franchement, si y’avait pas eu d’négligence de ta part on en s’rait pas là. oui, tu lui remets clairement la faute dessus comme s’il n’était pas susceptible de te briser la nuque en trois secondes si t’érodes de trop sa patience. et en plus, tu parles de son père. tu t’sens pousser des ailes par son aveu d’une protection de ton patronyme, qui ne devrait pas expirer avant la fin de cette rencontre désagréable. et surtout, par l’accès à ton téléphone déverrouillé offert à ses mains fouineuses. après tout, t’as fait ce qu’il réclame. et puis c’est une technique qui a fait ses preuves par le passé, pour échapper à ses propres torts en faisant culpabiliser l’autre. il t’avait fait quoi c’type d’abord ? la question à un million de dollars, motivée par une bonne dose de curiosité et un besoin de te sécuriser. parce que jairo, t’es presque prêt à comprendre un excès de colère parfaitement justifié. à l’accepter, parce qu’il donnerait un sens à cette scène improbable. s’il t’avouait qu’il avait souillé sa femme, percuté son fils en bagnole avec quatre litres de whisky dans le sang, ça te soulagerait vraiment. n’importe quoi pour expliquer le geste, pour n’pas avouer qu’il a juste buté gratuitement et que par extension ça n’le dérangerait probablement pas de recommencer.
@Vadim Kuznetzov
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Après moi, le déluge.