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(OOTD) entre tous les joueurs présents sur le terrain pendant c’match, il a fallu que tu tombes nez à nez avec le seul pour lequel t’aurais filé ta dernière montre de luxe pourvu qu’il ne croise plus ta route. les réminiscences amères de votre dernière rencontre encore trop vives dans la cervelle. fuck me. les yeux roulent dans tes orbites alors que tu t’apprêtes à faire demi-tour illico. mais y’a ce truc qui te retient, un triste spectacle que t’observes de loin. d'abord cette bande nouée autour du pied, probablement pour empêcher l’aggravation d’une blessure. seulement tu ne t’attardes pas particulièrement sur cette information pourtant essentielle, parce que tu n’trouves pas très étonnant qu’un sportif de haut niveau comme lui puisse avoir besoin de ce genre de traitement. les muscles, les articulations, toutes les parties de son corps sont mises à mal quotidiennement et susceptibles de l’faire souffrir. mais aujourd’hui il était là sur le terrain et il a brillé comme à son habitude, participé à la victoire de son équipe. alors nécessairement, y’a pas de signal d’alarme qui s’met à clignoter. ce qui retient davantage tes orbes curieuses, c’est l’abattement anormal qu’il dégage. comme si d’un coup il s’était mis à porter l’monde sur ses épaules, atlas écrasé d’un poids bien trop lourd. les traits tirés, les épaules abaissées, le regard morne, tout l’corps qui hurle à l’agonie. tu ne l’as jamais vu comme ça, jamais. même sa voix semble éteinte quand il t’interroge, te pose une question qui sonne presque comme un reproche à tes oreilles. immédiatement ça fait taire l’inquiétude qui a commencé à germer, reporte l’attention sur les émotions négatives qu’il te fait éprouver. tu n’as pas à te justifier auprès de lui, et ça n’te ravit pas particulièrement de le voir non plus. à croire qu’une force supérieure s’amuse à te mater en train de galérer, un sac de pop-corn entre les doigts. peut-être que t’as déchaîné une sorte de démon infâme et sadique en jetant ce sort pour carmin, c’est bien connu qu’la magie noire ça implique un sacrifice. “t’as une sale gueule, tu d’vrais penser à dormir un peu plus.” c’est tout c’que tu trouves à dire face à la détresse lisible sur son visage. parce que t’es plus censé te préoccuper de ses états d’âme, pas plus qu’il ne s’en est soucié lui. de toute manière, il te répondrait probablement par monosyllabe et ne s’confierait pas à toi comme il le faisait pourtant par le passé. parce que t’as bien capté jairo, qu’il ne veut plus avoir grand chose à faire avec toi. alors tu t’répètes en boucle que tu t’en bats les couilles, ça va bien finir par rentrer et devenir ta vérité.
“j’venais baiser figure toi, mais d’toute évidence j’suis pas au bon endroit. à moins qu’tu planques un p’tit blond au cul d’enfer dans ton casier.” son adversaire du jour, pour le contexte. ce qui te met sur la voie que t’as très certainement poussé la mauvaise porte, les deux équipes ne se changeant pas dans des lieux identiques. une chance sur deux putain, une chance sur deux. t’avais pourtant attendu bien sagement comme il te l’avait demandé. de longues minutes dans les gradins avant de recevoir son signal, la confirmation qu’tu pouvais débarquer sans crainte de rencontrer ses coéquipiers. et si t’es pas un exemple de retenue, t’es volontairement vulgaire. tu lui parles de tes projets ouvertement pour voir sur sa gueule une variation qui pourrait t’aiguiller sur un dégoût éventuel qui aurait motivé sa disparition. avec théo, t’avais jamais vraiment parlé de c’genre de détails. tout c’qu’il savait, c’est que t’étais un pauvre con tellement obsédé à l’idée de planquer ta sexualité que t’optais systématiquement pour le plus mauvais choix. mais pour le reste jairo, t’as toujours été plutôt taisant. habitué à planquer, à feinter, à mentir. t’aurais jamais eu l’idée d’affirmer à haute voix être sur le point de t’faire un mec, à quelqu’un d’autre que cam. et la sensation est toujours bizarre, de pouvoir partager ce genre d’informations sans te soucier d’savoir si un paparazzi pourrait capter une bribe de cette révélation. tu t’es habitué à cette oppression permanente, tellement qu’elle est devenue une seconde peau, un réflexe, un rouage à part entière de ton mode de fonctionnement. alors tu n’sais pas toujours quoi faire de cette liberté offerte en compensation de l’oubli, celle à laquelle t’avais pourtant aspiré tant d’fois. peut-être parce qu’elle te paraît moins importante et désirable, dans l’ombre de ta chute. et tout d’un coup jairo, tu t’souviens que t’es censé n’en avoir plus rien à foutre de ce mec et du pourquoi du comment il t’a ghosté. alors tu t’diriges vers le couloir d’un pas bien décidé à fuir la carcasse épuisée, la main assurée qui s'agrippe à la poignée. tu l’abaisses sans succès. une fois. deux fois. tu tires, tu pousses. à deux mains, en prenant de l’élan. “c’est quoi c’délire.” et tu crois distinguer, des rires sournois et des bruits de pas qui s’éloignent lentement. tu gueules dans l’interstice, mais personne ne semble s’en préoccuper.
tu frappes contre la porte furieusement, comme si t’étais en train de louper l’avion en direction d’un cinq étoiles sous l’soleil. mais bordel, ça fait six semaines, trois jours et quinze heures que t’as pas baisé. c’pas faute d’avoir essayé, mais tu t’es mis à flipper à la première caresse de sa main glissée dans ton froc. l’excitation évaporée un claquement d’doigt, ça s’était terminé par un “désolé mais ta barrette de pédé là, ça m’coupe tout”. infect jairo, t’avais craché ton venin tel un immonde connard d’homophobe aux pulsions refoulées alors que t’avais trouvé ça hyper attirant, la confiance de s’coller une barrette et de l’assumer. toi, t’es incapable de faire ça. t’as eu beau arrêter de t’mentir depuis des années, t’as stagné dans l’placard bien trop longtemps pour faire preuve de ce genre d’audace. mais blesser cet inconnu comme tu sais si bien l’faire, c’est plus facile que d’avouer que depuis ton overdose, t’arrives plus à bander correctement. alors il t’avait fallu un paquet d’courage pour fixer ce rencard et déplacer ton cul jusqu’ici, avec la ferme intention de t’envoyer en l’air. cette porte verrouillée, c’est pas qu’une baise envolée. après quelques coups de godasse pour défouler l’humeur assassine, tu fais volte face en attrapant le téléphone dans la poche de ton jean. t’as juste à lui envoyer un sms, à l’appeler. le prévenir, le supplier de t’extirper de cette cage infernale. seulement dans ces foutus vestiaires mieux isolés qu’un bunker, y’a pas la moindre connexion qui passe. tu pestes, soupires de nouveau. “sans déconner ??” c’est à se demander c’que t’as fait dans une vie antérieure pour métier un tel karma. (pas besoin d’chercher aussi loin crétin.) tu grimpes sur un banc, tend le bras comme un bouffon pour espérer capter une petite barre de réseau. tu te déplaces un peu partout avant de venir t’échouer devant le joueur, le surplombant de ta hauteur. “dis-moi qu’t’as les clés.” t’imagines que lui non plus, n’a pas particulièrement envie d’faire de vieux os en ta compagnie.
@théo hwang
Hidden battles and unspoken pain (( Jairo ))
Jairo Kleeman adore ce post ♡
Un soupir traversa ses lèvres alors qu’il s’installait sur le banc afin de retirer le bandage qui lui encerclait le pied. Encore un match de plus, une nouvelle victoire remportée mais à quel prix ? Une autre question que Théo se ressassait sans cesse, puisque lui-même ne savait plus pour quoi, encore moins pour qui il faisait tout ça. Pour sa famille, pour ses coéquipiers, pour son entraîneur certainement mais jamais pour lui-même. Sa passion pour ce sport semblait avoir entièrement disparu ; à chaque fois que le baseball était mentionné, son coeur se compressait sous la pression, l’envie de soupirer et changer de sujet devenait de plus en plus hors, comme toujours depuis plusieurs mois, il ne laissait rien transparaître. Il restait fidèle à celui qu’on connaissait, à sourire, à rassurer, à plaisanter quand la réalité était en vérité tout autre. Et à présent seul dans les vestiaires, ses camarades déjà partis, il laissait tomber ce masque qu’il portait à longueur de journée. La fatigue clairement visible sur ses traits, elle se complétait à cette lassitude qui se lisait également sur sa figure ainsi que dans chacun de ses gestes qu’il effectuait. Le nombre de soupirs qui franchissaient sa bouche en peu de temps, Théo avait cessé de les compter ; c’était à peine si lui-même s’apercevait ô combien il soufflait de toute façon.
Perdu dans ses réflexions, ne songeant même plus au match et à l’euphorie du public, il balança la bande dans son sac de sport pour en sortir une nouvelle. Et, de plus bel, il soupira tandis qu’il se mettait de la crème avant de la dérouler pour, ensuite, effectuer l’étape inverse et la placer lentement autour de son pied. Alors qu’il arrivait au bout, la surprise le parcourut en entendant soudainement la porte des vestiaires s’ouvrir puis se claquer. Se cacher, le garçon n’avait pas cherché à le faire parce qu’un tel comportement serait d’autant plus suspicieux et que des excuses pour expliquer sa situation, il pouvait facilement en trouver des centaines. Il n’était pas particulièrement proche de ses coéquipiers et ce n’était pas comme si ces derniers se soucieraient réellement de sa condition. Pour eux, il n’était qu’un rival à éliminer, qu’une personne qui les prenait de haut alors qu’en vérité Théo était le premier à vouloir tisser un lien avec chacun d’entre eux. Tout du moins au début, maintenant c’était différent. Il restait fidèle à son poste, pour le bien de l’équipe, se fichant de ce que l’on songeait de lui et au lieu d’essayer d’apaiser les tensions, il en créait indirectement d’autres en s’isolant de plus en plus de la sorte. Le fait étant que, lorsqu’il leva la tête pour voir lequel de ses collègues il s’agissait, l’étonnement se refléta dans ses prunelles en reconnaissant l’individu devant lui. Qu’est-ce que Jairo foutait ici ? Son bandage terminé au même moment qu’il redressait son visage, il retira naturellement son pied du banc pour le reposer au sol. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Une chose pour laquelle Théo était quasiment sûre était que, non, il n’était pas la raison de la présence de son camarade en ces lieux. Pas après leur altercation de l’autre jour… Et à dire vrai, aujourd’hui plus qu’un autre jour, il n’éprouvait ni la force ni l’envie de l’affronter.
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Après moi, le déluge.
Jairo Kleeman adore ce post ♡
« Ne t’en fais pas pour ça. » Le rassura-t-il d’un simple sourire tandis qu’il enfilait ses chaussures. Pourtant, il y avait de quoi s’inquiéter mais lui clamait toujours le contraire, préférant jouer aux personnes indifférentes plutôt que d’admettre qu’il était en train de toucher le fond. Et si les paroles du plus jeune pouvait choquer certains, elles ne l’atteignirent en aucun cas et ne l’offensèrent guère non plus. C’était vrai, bien sûr, il n’avait jamais eu ce genre de conversations avec Jairo néanmoins leurs différences de personnalité, Théo avait eu l’opportunité de s’en apercevoir plus d’une fois. Certes, il n’était pas de ceux qui usaient de tant de vulgarité et probablement que dans son pays natal, une telle attitude ne passerait pas cependant, le concernant, il lui en fallait plus pour le déstabiliser. Ses yeux redressaient en direction de son interlocuteur, il se contenta de le fixer simplement pendant quelques secondes avant de hausser les épaules. « Effectivement, je n’ai pas ça ici. » Et en réalité, il ne souhaitait pas avoir plus de détails ni de quel « petit blond » son camarade parlait. Parce que cela ne le regardait pas, parce que s'il ne jugeait aucunement la sexualité du jeune homme, il ne désirait pas non plus connaître ce que ce dernier faisait dans son intimité. Sans rien ajouter de plus, il se concentra de plus bel sur ses tâches, finissant de se préparer et de ranger les affaires qui lui restaient.
Au même moment où Jairo s’apprêtait à partir, lui à se relever pour s’en aller également, il fut coupé dans son élan en observant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Du banc où il était assis, il pouvait également entendre les rires dehors et, au lieu de s’offusquer, Théo ne put que souffler pour la énième fois ce soir, blasé. C’était très certainement ses coéquipiers qui faisaient des siennes, comme toujours, parce que ça les amusait de l’embêter, parce que ça les rendait fier quand, en réalité, ils étaient particulièrement ridicules. Non, il n’y avait rien de plaisant à ce genre de comportement. Non, Théo n’appréciait pas ce genre d’enfantillages cependant cela faisait bien longtemps désormais qu’il avait perdu la motivation de les confronter. Si cela les faisait rire, tant mieux pour eux, il ne souhaitait aucunement se rabaisser à leur niveau. Sa réaction était tout le contraire de celle de son ami, calme, posé parce que s’emportait ne servait à rien, cela ne les motiverait pas plus à venir leur ouvrir ; ils étaient maintenant à condamner à rester enfermé dans ces vestiaires pour dieu ne savait combien de temps et, oui, lui s’en fichait. Du moment qu’on le laissait tranquille, qu’on ne l’obligeait pas une nouvelle fois à retourner sur le terrain aujourd’hui, c’était suffisant. A l’opposé de Jairo qui n’avait pas l’air motivé à simplement s’asseoir et attendre, tentant désespérément de capter du réseau ; il pouvait toujours essayer, cela ne marchait jamais ici, probablement pour éviter d’avoir des joueurs trainer sans arrêt sur leur téléphone portable.
Le garçon marchant jusqu’à lui, le surplombant de toute sa hauteur, Jairo debout et lui assis, il n’eut pas d’autres choix que d’égarer ses iris en sa direction. « Si j’avais les clés, il n’aurait pas pris la peine de nous enfermer. » Leur plan machiavélique aurait été de courte durée et ça ne leur aurait pas plu ; ils agissaient ainsi par pures gamineries, par jalousie aussi probablement et sûrement parce qu’ils espéraient le démotiver. Personne dans l’équipe ne réalisait qu’ils n’avaient pas besoin d’aller si loin, que la passion du joueur s’estompait de jour en jour et qu’il luttait pour garder la tête haute en toute circonstance. « On ne peut rien faire d’autres qu’attendre de toute façon. » Si jamais quelqu’un passait par là, ils pourraient essayer de l’interpeller et demander de l’aide néanmoins, en patientant, il n’y avait pas grand-chose d’autres à faire. « Navré, tu vas devoir me supporter. » Haussant les épaules sur ses propos, son ton se voulait toutefois taquin, une manière comme une autre de faire comprendre à son ami que, non, il n’était pas spécialement dérangé par sa présence. Hors, il n’en voulait pas à Jairo de l’être, c’était compréhensible après les blessures que Théo lui avait infligées et, à ce sujet, il en était toujours autant désolé.
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Théo Hwang adore ce post ♡
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(OOTD) bien entendu, théo balaie ta pseudo inquiétude d’un revers de main. comme s’il n’avait pas la gueule d’un mec sur l’point d’étaler ses tripes devant toi. et c’est peut-être juste ça, une sale maladie passagère qui ne l’a pas empêché de contribuer à la victoire. t’en as plus rien à battre, t’en as plus rien à battre, t’en as plus rien à battre. pourtant t’essaies de susciter un petit quelque chose chez théo, la cause de son évaporation demeurant une inconnue particulièrement révoltante que t’as du mal à encaisser malgré le mantra répété. parce que c’est ton putain d’point faible, celui qui fait mal plus que les autres. le seul capable de t’faire dégoupiller pour de vrai, pour de bon. celui qui t’obsède, t’colle à la peau comme un cauchemar cruel qui refuse de lâcher prise. l’abandon inexpliqué. celui qui renvoie à l’origine de tes angoisses les plus tenaces, à la désertion des parents qui définit les fondations bancales sur lesquelles repose ta foutue vie. cet acte nébuleux et absurde, guidé par une raison que tu n’pourras jamais identifier. jamais. alors ça t’rend fou à moitié jairo, d’ignorer le pourquoi alors que c’connard est juste là, pourrait simplement avoir la politesse de combler tes attentes pour mettre un terme à l’agonie. d’habitude tu sais prendre les devants, engager les démarches d’un joli sabotage. avec théo, t’avais rien vu v’nir, même pas eu l’envie encore de torpiller votre solide amitié. tu t’étais surpris à penser que peut-être, il serait l’une des exceptions d’ta vie comme l’avait été camila. mais y’a rien qui s’lit sur sa face décomposée, pas une once de répulsion quand t’évoques le cul d’un blond. c’qui est bien plus frustrant, laisse penser que la solution n’est pas à trouver parmi les révélations sur ton compte. que tu baises des mecs, n’a pas l’air de l’perturber davantage que si tu venais de lui annoncer que t’avais envie d’pisser. retour à la case départ.
tu lèves les yeux au ciel avant de détaler, ou en tout cas d’essayer. l’ennui c’est que toutes tes tentatives demeurent vaines et que théo t’annonce ne pas être en mesure de t’secourir pour mettre fin à ton abstinence involontaire. tu lâches une sorte de grognement rageur pendant que les mots percutent enfin les pensées, que tu comprends que vous avez été enfermés délibérément dans ces foutus vestiaires. c’qui ne semble lui faire ni chaud ni froid, mais à ce stade t’es pas bien certain qu’il réagirait même à un tremblement d’terre. et t’en déduis que c’est probablement parce qu’il est habitué à ce genre de vannes malgré le temps écoulé depuis l’intégration de son équipe, tu n’pensais pas que les bizutages pouvaient durer aussi longtemps. “c’est vraiment des bouffons.” même toi, t’aurais pas exécuté cette idée à la con. tu n’comprends pas le plaisir qu’on en retire, parce que personne n’est là pour assister à son éventuel tourment. à moins qu’ils aient planqué des caméras là-dedans ? “en même temps s’tu les traites comme moi, j’comprends.” tu piques jairo, alors que tu sais pertinemment quel genre d’ami théo peut être. alors peut-être qu’ils sont jaloux, peut-être que c’est monnaie courante dans ce genre de milieu. t’as eu toi-même ton lot d’enfoirés à confronter dans l’showbiz, mais chacun agit généralement seul pour défendre sa petite gueule. t’as pas eu à lutter contre une horde d’abrutis. “j’ai jamais été bon pour attendre.” attendre pour rien, attendre sans but, attendre par défaut d’choix. alors tu soupires lourdement quand ton corps s’affaisse sur le banc en face de lui, la tête penchée en arrière. les yeux rivés vers le plafond, t’as la jambe qui s’agite d’manière incontrôlée. et tu comptes bien lui imposer un silence de plomb pour rendre la situation la plus inconfortable possible, mais t’es incapable de tenir plus de quarante secondes sans ouvrir ta grande gueule. “t’as quoi au pied ?” tes prunelles s’posent sur lui de nouveau et le buste s’avance, coudes posés sur tes genoux. t’en as plus rien à battre, t’en as plus rien à battre, t’en as plus rien à battre.
@théo hwang
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Après moi, le déluge.
Un énième soupir, plus discret cette fois, s’échappa de sa bouche avant que la voix de son camarade résonne à nouveau dans la pièce, le sortant un instant de ses pensées. « Je ne t’ai jamais mal traité. » Jairo pouvait clamer le contraire autant de fois qu’il le voulait, c’était la vérité. C’était vrai, oui, que Théo n’avait pas été là au moment où le jeune homme avait le plus besoin de lui. C’était vrai, aussi, qu’il n’avait pas répondu à ses messages et que, lorsqu’il avait réalisé l’ampleur de sa situation, c’était trop tard pour revenir en arrière. Le mal était fait. Cependant, Jairo n’était pas le seul que Théo avait ignoré, le garçon s’avérant incapable de répondre à tous ses messages, submergé par ce quotidien qui l’enfonçait toujours plus profondément. Et s’il y avait bien une personne à qui il n’avait pas accordé assez attention, qu’il avait oublié sans ménagement, ce n’était pas ses amis, ce n’était pas Yerin, ni même sa famille, c’était lui-même. « Ce n’est pas comme si t’avais trop le choix. » La porte n’allait pas s’ouvrir par la magie du Saint-Esprit. Haussant les épaules une nouvelle fois, il ferma la fermeture éclair de son sac avant de souffler légèrement de plus bel, ses yeux perdus dans le vil, à l’opposé de là où se trouver le plus jeune. En cet instant précis, il n’était pas certain d’être en mesure de l’affronter, ni lui, ni les différentes émotions qu’il pourrait lire dans son regard. « Une simple foulure. Ca ira mieux d’ici deux, trois jours. » Mensonge. Mais il devenait de plus en plus doué dans l’art de mentir, surtout lorsqu’il s’agissait de sa blessure. Son coach lui avait répété à plus d’une reprise de n’en parler à personne, que si cela finissait par se savoir, cela créerait des problèmes à l’équipe, et ce n’était pas ce que Théo souhaitait n’est-ce pas ? « T’inquiète pas pour ça, j’ai l’habitude. » Des paroles qu’il accompagna d’un doux sourire alors qu’il osa reporter son attention sur son vis-à-vis. En tant que sportif, effectivement, ce genre de blessure était normalement anodine, et après une ou deux séances de kinésithérapie, un bon massage puis un petit bandage, tout redevenait à la norme. Mais pas dans son cas, hors à ce propos, Jairo n’avait pas besoin de le savoir.
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(OOTD) théo ne s’arrêtera jamais visiblement, de débiter des conneries. ne prendra pas non plus une quelconque responsabilité dans cet ersatz de relation qui vous lie désormais. ce truc qui n’existe plus vraiment, que comme un vieux souvenir auquel repenser avec une pointe de nostalgie. tu préfèrerais encore qu’il assume comme il avait pourtant semblé l’faire la première fois, quand il avait admis s’être comporté comme un connard. il semble désormais avoir fait reset, revenir sur ses pas pour ne pas avouer qu’il t’a traité comme la dernière des merdes, avec encore moins de considération que t’aurais en passant devant un type random en train d’se taper une crise cardiaque sans t'arrêter. “c’est une blague ?” au vu d’son air sérieux, tu dirais que non. de toute manière, théo n’a jamais été le mec le plus fun de ta liste de contacts. et tu voudrais t’épancher pendant la prochaine demi-heure, en lui listant toutes les saloperies dont il s’est rendu coupable. parce que la maltraitance, n’est pas forcément physique. qu’il a asséné l’équivalent de vingt coups d’couteau à chaque silence opposé à tes invitations, à tes sollicitations, à tes appels à l’aide. que chaque abandon était plus violent qu’ses phalanges dans ta gueule. mais ce serait lui donner trop d’importance, et perdre trop d’énergie pour pas grand chose, l’ancien ami et confident devenu aussi réceptif qu’une boîte de conserve. “laisse tomber t’as raison, t’as toujours été un pote irréprochable.” t’étires un grand smile très faux, avant d’aborder un sujet différent. parce que t’as pas envie d’une confrontation maintenant, alors que t’es enfermé pour dieu seul sait combien d’temps avec ce type méconnaissable pour seul compagnon. à une autre époque, t’aurais pu prendre ton pied enfermé dans ce vestiaire avec théo. t'aurais trouvé des tas d'conneries dans lesquelles l'embarquer, au moins quelques sujets de conversation un peu plus intéressant que sa cheville foulée. boring. “arrête de dire t’inquiète pas, parce que j’en ai plus rien à foutre de ta gueule. j’demande juste pour faire la conversation vu qu’t’es aussi fun qu’une porte de prison.” et tu lâches un gros soupir bien bruyant, pour qu’il comprenne à quel point t’es saoulé au cas où cette information lui aurait échappée. t’es incapable de rester immobile jairo, t’as même pas de buzz pour t’éclater la tronche et rendre ce tête à tête plus supportable. alors tu t’lèves de nouveau pour fouiller la pièce de fond en combles. arrivé dans un coin près des douches, t’interpelles le hwang en haussant la voix. “vas-y sers à quelque chose un peu et viens m’porter. j’suis sûr qu’on peut s’barrer par là.” les prunelles fixent avec insistance une bouche d’aération dans laquelle tu t’imagines totalement te faufiler pour échapper à cette galère. et vraiment, ça te semble être un plan parfait tout à fait réalisable. dans les films, ça arrive souvent les trucs comme ça.
@théo hwang
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Après moi, le déluge.
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Contrairement à lui, Jairo ne tenait pas en place, et le simple fait de le voir bouger dans tous les sens suffisaient à le fatiguer. Pas de chance pour son ami, Théo n’avait pas autant d’énergie, et clairement pas assez d’enthousiasme, pour le soutenir dans ses idées. Un soupir traversa ses lèvres alors que, mollement, il se leva du banc pour le rejoindre avant de lever les yeux au ciel, blasé. « Arrête tes conneries. On ne peut pas passer par là. » Il n’était pas dans un film et, encore une fois, lui ne désirait pas se fatiguer inutilement ; ses limites étaient déjà atteintes depuis déjà un petit moment. « Et je n’ai pas envie de te porter non plus, débrouille-toi. » Sa cheville était dans un piteux état, un état qu’il aggravait un peu plus chaque jour, entre les matchs et les entraînements, et il ne voulait pas abuser aujourd’hui. Les forces lui manquaient. Sans un mot de plus, sans un regard en direction de son camarade, le jeune homme fit alors demi-tour, retrouvant sa place initiale où il souffla pour la énième fois. Ne pouvait-on simplement pas venir leur ouvrir ? Lui ne demandait pourtant rien de plus qu’un brin de tranquillité.
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(OOTD) y’a rien à en tirer. rien. tu donnes tout pourtant jairo, tu t’excites dans tous les coins dans l’espoir de susciter un peu d’entrain. tu cherches des solutions concrètes, même les plus improbables. et si tu sais bien qu’il y a peu d’chance pour parvenir à retirer cette foutue grille de son support, vous auriez au moins pu essayer. faire semblant. s’occuper. c’est toujours plus intéressant que cette rencontre vide de sens. pourtant théo ne semble pas du même avis, s’obstine dans son comportement léthargique. accepte votre sort sans aucune volonté de lutter. et rien de tout ça ne lui ressemble, à théo. tu ne le reconnais pas dans cette version pâle qui semble épuisée par le moindre effort. dans cette version antipathique qui ne prétend même pas se soucier d’toi. comme si un alien avait débarqué dans sa piaule pour lui piquer sa peau, à la men in black. tout ça, indépendamment de ta présence. parce que tu n’peux pas croire qu’il est comme ça juste parce que t’es là. même toi t’es incapable de t’montrer aussi immature. alors quoi ? peut-être qu’il cherche juste à te rendre fou ? peut-être que t’as fait un truc sans le savoir qui l’a blessé, et qu’il veut te faire payer ? ce s’rait pas la première fois, et ça expliquerait un tas de choses. “attends c’est quand même de ta faute si j’loupe le coup d’ma vie pour me retrouver enfermé ici !” sérieusement, un peu de culpabilité ne lui ferait pas d’mal à ce trou du cul. c’est frustrant, de se retrouver face à cette espèce d’ectoplasme dénué de toute forme de motivation. t’as envie de l’secouer. fort. très fort. l’attraper par les épaules, lui coller une baffe, le balancer sous la douche. n’importe quoi pour susciter une réaction un peu authentique. alors c’est exactement c’que tu fais, parce que tu n’vois pas d’autre alternative. tu rejoins sa position et t’attrapes son bras avec tes deux mains, tires dessus comme un malade pour l’obliger à s’lever. “vas-y bouge ton cul j’te jure. tu veux quoi ? qu’on s’mette sur la gueule ?” t’es même prêt à ça jairo, lui proposer une baston pour l’réveiller, pour partager au moins ça. alors que tu connais tes compétences en la matière, et qu’il te dézinguera probablement la face en trois secondes. mais peut-être que ça marchera, ambroise ça embrase ce truc qu’il a à l’intérieur pour lui signifier qu’il n’est pas du tout à fait mort encore. peut-être que théo a besoin de juste ça, de te coller son poing dans l’nez et que ça ira mieux après ? et puis avec un peu d’chance, t’arriveras à l’atteindre aussi pour venger ton égo blessé.
@théo hwang
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Après moi, le déluge.