Aquarelle d'ecchymoses (Olympe)

Alexandre Dumas : Un père qui baigne dans le monde des affaires, véritable bourreau du travail, perfectionniste et intransigeant. Ancien banquier d'affaires (spécialisé dans les investissements) qui est devenu finalement un grand entrepreneur. Réputé comme étant un "requin" dans le monde des affaires aujourd'hui (possède des actions dans le restaurant "L'Ambroisie" à Paris, chez Bugatti ou encore Hermès). Un homme redouté parce que tous ses projets ont été une réussite et que c'est lui qui choisit les bénéficiaires de ses investissements méticuleusement et non l'inverse. La relation est plutôt stable entre Olympe et son père, il n’a jamais fait de différences entre ses filles, mais peu expressif et très pudique sur ses sentiments, il a toujours considéré que subvenir à leurs besoins et leur offrir une vie “de rêve” suffisaient amplement pour remplir son devoir de père. Autoritaire, il se fait souvent comprendre en un regard et supporte difficilement lorsque les choses ne vont pas dans son sens. Sous prétexte qu’il pense savoir ce qui est bien pour ses filles, il leur impose souvent ses propres choix sans les consulter et leur met la pression de manière déguisée en leur faisant croire qu’elles décident pour elles-mêmes.

Alice Leclerc Dumas : Une mère actrice, célèbre et très appréciée durant sa jeunesse, découverte à l'âge de 15 ans d'abord pour sa particulière beauté, puis pour son talent d"actrice. Elle s’est effritée au fil des années, perdant de sa notoriété à mesure que les années passent. Elle priorise sa carrière aux dépens de sa famille (ne voulait pas d’enfants à la base), prête à tout pour “courtiser” les réalisateurs et maisons de production ou faire du buzz pour obtenir un rôle, refuse de vieillir ou de mettre fin à sa carrière. Incapable de tirer un trait sur son passé glorieux, elle est persuadée qu'elle peut remettre le pied dans le domaine et retrouver son prestige d'autant. La seule et unique fois qu'elle accepte de faire une pause, c'est lorsqu'elle décide de mettre au monde son aînée, Daphné, celle qui illuminera à nouveau le visage de son mari d'un sourire radieux et qui sauvera leur mariage. Déni de grossesse, elle a porté Olympe en étant consciente de son existence qu’1 mois ½  avant sa naissance, délai pour y remédier dépassé. Grossesse difficile, qui la rend souvent malade ou en incapacité de se déplacer librement, pause dans sa carrière d’actrice imposée, amplification de la frustration qu’elle ressent à l’égard de l’enfant dans son ventre. Vengeance qu’elle prend depuis sa naissance, inégalité de traitement entre ses filles, priorité donnée à l’aînée, négligences et manque d’affection maternelle toute sa vie dont elle souffre toujours sans l’admettre.

Daphné Dumas : Daphné était et est toujours la lumière de sa vie. Proches, fusionnelles, elles avaient uniquement besoin de se tenir la main très fort pour affronter n’importe quelle épreuve de la vie. Préférée de la mère, qui s’attendait à donner naissance à l’aînée, bien que réticente, elle acceptait de mener la grossesse jusqu’à son terme, davantage pour sauver son mariage que par amour maternel. Tout le contraire avec Olympe, combien de fois elle a entendu sa mère prononcer les mots “accident” et “non-désirée” en parlant d’elle.
Printemps 2022 : Daphné est retrouvée sans vie dans une chambre d’hôtel à Monaco alors qu’elle est censée se trouver au Royaume-Uni, à l’occasion d’une potentielle admission dans l’Orchestre philharmonique de Londres. Prestigieuse violoniste qui luttait silencieusement entre les répétitions poussées à l’extrême et la pression ressentie non seulement pour rester l’une des meilleures dans le domaine, mais aussi pour ne pas décevoir les parents. Elle dissimulait sa souffrance à doses de stupéfiants et oubliait peu à peu de prendre soin de son corps en laissant le burn-out prendre place dans son quotidien. Audition ratée et incapacité à s’en relever, elle rejoint des amis à Monaco pour se donner du courage avec l’intention d’affronter l’échec et la honte plus tard, mais le désir de s’épargner le temps d’un week-end a raison d’elle et l’étoile montante s’éteint à tout jamais.
Parents dévastés, l’un s’enfonce davantage dans les contrats et négociations alors que l’autre cumule les soirées mondaines et apparitions pour se convaincre d’avoir toujours une place dans le milieu. Interdiction tacite de pleurer la disparue, le drame est maintenu sous contrôle, passant les mots “burn-out” et “overdose” sous silence en les remplaçant par “un malheureux accident”. Responsabilités dans cette perte niées, ils maintiennent l’image de la fille parfaite et talentueuse dans leur rang pour laisser “la droguée” devant la porte.

- Obtient un baccalauréat, parcours “Humanités-littérature & philosophie” au “College Stanislas de Paris” (lycée privé),
- Obtient une double licence, parcours “Lettres & Philosophie” proposée par les universités Paris 1 Panthéon Sorbonne et Paris 3 Sorbonne Nouvelle
- Vient d’obtenir un Master 1 Philosophie et un Master 1 lettres, avec les mêmes universités (prolongement de la licence)
- Admise pour la rentrée 2023-2024 en Master 2 au département de la littérature anglaise et comparée à l’université Columbia.

Oublier ce qui n’est plus, en se concentrant sur ce qui existe toujours, telle sera la ligne de conduite de M. Dumas qui pose tous ses espoirs restants sur Olympe, reproduisant le même schéma qui a poussé l’aînée à sa fin. Mme Dumas ne change rien à ses habitudes, pleurant exagérément à chaudes larmes là où elle y voit un intérêt, allant plus loin parfois en insinuant qu’elle est à présent orpheline d’enfant. Jusqu’à ce que son attention soit attirée par le plan mis en place par M. Dumas et M. Gim. Non seulement cette union pourrait potentiellement lui ouvrir la porte vers le cinéma américain, mais en plus, elle pourrait enfin se défaire du poids de l’enfant non désiré. Rencontre avec les Gim en juillet 2023 où les deux familles passent le mois ensemble à profiter des joies de la vie. Vacances parfaites pour tout le monde, sauf Olympe et Seojun. Elle le découvre, tente de le cerner, il a l’air d’être quelqu’un de bien en plus d’être charmant, mais il y a cette chose plus importante que tout qui manque : l’amour. Elle ne ressent rien pour lui, il ne ressent rien pour elle. Elle comprend pourquoi il ne s'oppose pas à son père, il devine pourquoi elle garde le silence. Elle ne va pas nier, elle l’apprécie, beaucoup, même. Le premier qui ne s’est pas gêné de la regarder dans les yeux et de lui demander “pourquoi t’es si triste ?” alors qu’elle ne faisait que sourire depuis le début. De l’amitié, tout au plus. Olympe a besoin de vives émotions, d’avoir l’estomac noué, des fourmilles dans ses membres, une respiration coupée, d’avoir les yeux qui pétillent et surtout, de sourire sincèrement.

Elle ne dit rien, exécutant le rôle parfait de la seconde fille venue sauver un père en détresse en remplaçant la première et s’envole pour New-York en août, jouant cette comédie jusqu’au jour où elle regarde son reflet, habillée de cette splendide robe blanche, priant de toutes ses forces pour que la célébration n’ait jamais lieu. Les enjeux sont bien trop grands pour Olympe, elle ne peut pas exprimer son objection, mais Seojun, lui, n’hésite pas comme elle. Souhait qu’elle trouve quelqu’un qui l’aime à sa juste valeur, paroles qu’elle sait sincères, ce qui la pousse à sourire enfin par envie, elle ne dit rien, mais le remercie silencieusement de faire ce qu’elle n’a pas eu le courage de faire et de préserver sa liberté. Mariée abandonnée à l’autel, mais mariée qui irradie par son sourire, c’est définitivement le plus beau jour de sa vie.