I tried to embrace my inner child... the little bastard bit me ! ≢ TEDDY

Tout commençait bien pourtant... Erik aimait Matilda et Matilda aimait Erik. A un tel point qu'ils se sont mariés seulement 1 an après s'être rencontrés, un soir, lors d'une fête étudiante, lui le futur brillant avocat, elle la future prof de lettres. Peut-être que justement, à force de lire trop d'histoires de prince charmant et de contes de fées, elle avait fini par croire que ces œuvres de fiction pouvaient se transposer à la réalité. Bon, pour sa défense, au premier abord, Erik (outre partagé son prénom avec un Prince de Disney) avait tout du beau prince, tout à fait charmant en effet. Enfin ça c'était quand tout allait bien et qu'il était promis à un avenir prospère, bien pour ça qu'il se coltinait des études de droits, parce qu'il était ainsi sûr de pouvoir se faire, comme il l'a dit lui-même "des couilles en or".

Peut-être que ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille à l'époque, quand il a laissé entrevoir ce qui lui importait vraiment mais bon, par amour, parfois on peut devenir totalement aveugle à certaines choses, comme le découvrira Teddy lui-même bien des années plus tard. Mais ça, on y reviendra plus tard. Ainsi donc, le couple s'installe ensemble à Brooklyn et filent le parfait amour pendant quelques années jusqu'au jour où Tilda annonce à son mari être enceinte. La jeune femme est ravie, elle qui a toujours voulu fonder une famille pour perpétuer l'héritage de sa famille, 4ème génération d'immigrés allemands. Non, eux faisaient partie des gentils, si vous vous posiez la question. Erik feint être ravi lui aussi mais il songe déjà au gouffre financier que cette grossesse va engendrer et ne parlons pas de ce qu'il va devoir déboursé par la suite pour l'élever ce mouflet...

Et c'est donc en plein milieu d'un beau mois de juillet qu'il vient au monde, ce mouflet. Il et décidé de le nommer Theodore, comme Roosevelt, le plus grand président que les USA aient connus selon Erik, parce qu'il a su relancer l'économie... Et tant qu'à faire, puisque Tilda insiste de lui coller un second prénom, autant pousser le vice et voilà comment il se retrouve à s'appeler Franklin. Les deux époux sont ravis, mais pas pour les mêmes raisons. Erik lui parce qu'il pense ainsi inculqué le patriotisme à son fils dès le plus jeune âge, Matilda elle parce que les deux prénoms sonnent germaniques. Là encore, qu'ils n'aient pas la même façon d'aborder le sujet des prénoms donnés à leur enfant aurait dû être un signe annonciateur pour eux que quelque chose clochait, mais la petite bouille joufflue de ce nouveau né a éclipsé une fois de plus le problème du devant de la scène.

L'illusion de ce couple "parfait" est donc maintenue quelques années, le masque est bien collé sur le visage du mari faut dire. Mais il commence à se fissurer quand le cabinet pour lequel il travaille fusionne avec un autre, au prix de quelques sacrifices, qui inclus hélas, certaines mise à la porte et Erik fait partie du lot. Amer, plein de rancune et à présent ayant perdu le statut qui allait avec son job de grand avocat, il commence à se laisser aller et d'avoir son fils dans les pattes non-stop puisqu'il est en permanence à la maison lui tape assez vite sur les nerfs. Donc quand Teddy teste sa patience comme le font tous les enfants à son âge, il découvre que le seuil de tolérance de celle de son père est plutôt bas... Ça commence par une gifle et il s'excuse juste après, mais vous savez ce qu'on dit, il suffit d'une fois parfois, pour lancer une mauvaise habitude. Et pour Erik, ça sera le cas. Malheureusement, à ça s'ajoutera aussi les commentaires négatifs par la suite.

Si bien que lorsqu'il arrive au collège, Teddy a des airs de peluche oui. Il a pris du poids, pas de façon alarmante, mais si son père compense en lui collant des baignes, lui le fait en mangeant. Trop. Et en cachette surtout. Mais par chance, il va lever le pied assez vite après avoir fait la rencontre la plus importante de sa vie. Il s'appelle Bellamy, il est fin comme un fil de fer mais il a du flair (oui ça rime je sais). Aucun des deux ne peut alors savoir qu'ils allaient dorénavant passer les trente cinq prochaines années ensemble, littéralement, fourrés ensemble quasi en permanence. Mais très clairement, ça matche entre eux, dès le départ. Parfois, il y a des personnes comme ça, avec qui la magie s'opère d'emblée, sans qu'on ne sache trop pourquoi et c'est bien entendu ce qui est arrivé pour ces deux là. Inséparables et insupportables, sans doute la pire combinaison qui soit, enfin surtout pour leurs parents oui, qui n'ont d'autre choix que de finir par sympathiser eux aussi puisque leurs progénitures ne semblaient plus être en mesure de se décoller l'un de l'autre plus de cinq minutes sans que cela ne prenne des airs d'adieux déchirants... Ouais, déjà à cette époque là ils en faisaient déjà des tonnes et ça n'allait pas s'arranger avec le temps.

Ni les soucis alimentaires de notre cher nounours. En effet, une fois que sa mère a enfin réalisé que son cher mari frappait et harcelait leur fils depuis des années, Matilda demande le divorce. Chose que ne supporte pas Erik, on ne le quitte pas voyons, c'est lui qui n'en veut plus de cette mégère qui passe de toute façon son temps avec le gamin des autres. Le divorce est pénible, Matilda se bat pour obtenir une pension alimentaire afin de subvenir à ses besoins et ceux de leur fils, évidemment, quant à ce merveilleux géniteur qu'est Erik lui le fait pour y laisser le moins de plumes possible car il est toujours aussi proche de ses sous au final, Père de l'année celui-là hein. Puis pour ne rien arranger, c'est aussi les premiers signes de la puberté qui se manifestent, avec notamment celui d'une certaine attirance pour les garçons. Enfin non, pas les garçons non, un seul en vérité. Bellamy. Mais bon, il se dit que ça n'est que parce qu'il est l'un des seuls à le supporter lui et son côté ronchon, ça ne peut être que parce que ses hormones le travaillent comme pas possible qu'il ressent tout ça, simple question de mauvais timing, voilà tout. Ce qui sera le cas aussi des années plus tard quand Margot, la sœur de Bellamy, reviendra de son séjour en Europe... Mais là encore, c'est une autre histoire qu'on évoquera un peu plus long, un peu de patience.

Évidemment, le jeune Armstrong aide son meilleur ami à traverser tout ça, ce qui ne fait que les rapprocher encore un peu plus, réellement devenus inséparables. Non mais je ne déconne pas, c'en arrive au point où tous les deux planifient leur avenir à deux (comme un vieux couple vous me direz...). Et ils l'ont décidé, une fois le lycée terminé, ils entreront tous les deux dans la police en allant faire l'académie. Teddy voit en plus cela comme un magnifique pied de nez à son père qui disait toujours que les flics étaient des idiots, incapables de faire respecter la loi et d'être utiles aux gens contrairement aux avocats. Oui bon vous me direz, c'était aussi un type qui pensait en sous-main que sa femme aurait du rester chez eux et s'occupe de leur fils H24 pour qu'il ai sa paix donc bon, ce que le vioc peut penser de la police... Matilda elle a peur, parce qu'elle sait que ça peut être dangereux mais elle sait aussi que l'académie aidera sans doute son fils, d'une manière ou d'une autre, à aller mieux et se défaire de certaines tares qu'il garde sur ses épaules. Oui, je vous l'accorde, une vision un peu vieux jeu de voir les choses, à penser que les garçons ça doit forcément se montrer fort tout le temps mais de toute façon, ça Teddy l'était déjà. Il avait enduré son père, ses kilos en trop, il pourrait endurer le reste. Tant que Bellamy serait à ses côtés.

Oh il va l'être, au plus grand désarroi de leur instructeur d'ailleurs... qui comprendra tout aussi vite que leur futur divisionnaire plus tard, que ces deux là étaient tout bonnement inséparables car il a essayé de les coller dans deux équipes différentes... Il a vite compris qu'ils étaient encore plus chiants chacun de leur côté. Toujours prêt à faire des conneries en plus, ce qui n'arrangeait pas leur cas, forcément, mais pourtant, ils passent tous leurs tests hauts la main (bon, Teddy a encore un tout petit peu de mal avec la course à pied mais il ne fini au moins plus au bout de sa vie après avoir couru 300m quoi). C'est à cette époque là qu'ils commencent aussi à gagner leur surnom. Celui de leur duo infernal. Porter ça sonne comme Porthos nan, Armstrong comme Aramis... Ne cherchez pas plus loin, oui, on les appelle les Deux Mousquetaires... Car tels les gardes du corps royaux de ce cher Louis XIII, ils sont prêts à tout pour l'autre, surtout aux pires conneries. A la vie, à la mort. Faut dire que ça fait déjà presque 15 ans qu'ils sont fourrés ensemble à ce stade là, autant essayer de décoller un bloc Lego d'un autre bloc avec les dents, vous auriez plus de chance que de parvenir à les séparer ces deux là, croyez-moi. Y en a qui ont essayé, et oui, y ont eu des problèmes...

A l'issue de leur cursus, ils choisissent de rejoindre la brigade des Mœurs, au sein du 63ème district, dans leur quartier à Brooklyn. Pourquoi cette branche là ? Bah pourquoi pas ? En vrai, ils sont attirés par ça, dans le sens où vu les deux cons qu'ils sont, ils savent qu'ils vont y être efficaces et doués. Et ça se vérifie au fil des années. Teddy est peut-être un ours mal léché, toujours plus ou moins à tiré la tronche et bougonner dans sa barbe, il est doué pour lire les gens, pour se faire passer aussi pour le type lambda avec lequel on peut s'identifier aisément, utile quand il doit passer sous couverture, vous vous en doutez bien. Comme pour Bellamy, s'il faut visé un truc un peu plus huppé, son côté dandy lui donnant aisément un crédit supplémentaire et un charme évident. A eux deux oui, ils font donc littéralement la paire. Une paire de sacrés emmerdeurs si vous écoutez leur patron, qui ne sait toujours pas encore réellement comment il a fait pour ne pas les virer à ce jour.

Nous voilà rendu à il y a un peu moins de quatre ans en arrière. Margot, la cadette de Bellamy, qui était jusque là en Europe, revient au pays. La demoiselle bientôt la quarantaine, son horloge biologique s'est réveillé, full force, depuis peu mais elle ne trouve personne qui colle à ses critères. Toujours collé aux basques de son meilleur ami, qu'elle a vu grandir elle aussi pour le coup, par la force des choses vous me direz, son frère va sans le vouloir amorcer sa propre perte. Car en effet, au final, le courant passe plutôt bien avec Teddy qu'elle se dit, il est devenu bien plus bel homme en vieillissant et il a ce côté nounours justement. Puis il la fait rire surtout et vous savez bien ce qu'on dit sur femme qui rit... Huit mois après son retour à New York, Margot et Teddy se disaient oui devant un autel, le plus beau jour de sa vie pour elle, pour lui, disons simplement que les sentiments sont beaucoup mais alors beaucoup plus mitigés. Et ne parlons même pas de Bellamy.

Car oui, se disant après tant d'années passées que jamais rien ne pourrait se passer entre eux deux, pour diverses raisons en plus. Il n'était pas son genre, il était censé n'aimer que les femmes, il ne voulait pas prendre le risque de le voir sortir de sa vie si jamais ses sentiments pour lui n'étaient pas réciproques, ce genre de débilités absurdes évidemment, qui étaient et c'est bien ça le pire, totalement infondées. Car oui, ils le sont et c'est bien là où le bas blesse. Déjà plusieurs décennies que ces sentiments macèrent en eux, sans jamais sortir. Pas réellement en tout cas, car ils flirtent, ouvertement, mais toujours sous le couvert de la boutade. Ils finissent toujours par freiner des quatre fers ou dire que c'était du pipeau pour ne surtout pas laisser transparaître la vérité. Ah j'vous jure, c'est à se cogner la tête contre un mur tout ça. Parce que Teddy pense à divorcer depuis quasi le début de son mariage et parce que d'avoir son meilleur ami pour beau-frère quand vous en êtes fou amoureux depuis des lustres, ça n'a pas réellement un effet positif quand vous avez déjà quelques légers penchants pour la boisson comme béquille thérapeutique au lieu d'une vraie séance chez le psy.


Avance rapide jusqu'au présent. Trois ans que ça dure donc, cette comédie de l'homme marié pour lui, celle du type qui s'en tape pour Bellamy. Sauf que plus que jamais, ils s'approchent de la ligne à ne pas franchir. Pour notre cher Teddy, il en est arrivé à devoir penser à son meilleur ami s'il veut satisfaire sa femme, qui dieu merci pour lui, n'a de toute façon plus envie qu'il la touche ces derniers temps. Oui oui, on en est là, quand je vous disais que toute cette situation en était triste à pleurer quant on sait ce qu'il en était réellement. Mais vous savez aussi ce qu'on dit: à force de jouer avec le feu, un jour, on fini par se brûler... Le seul problème là-dedans, c'est qu'il ne demande que ça lui, brûler, en Enfer même s'il le faut mais si ça veut dire qu'il peut enfin avoir Bellamy rien qu'à lui et ne plus avoir à juste imaginer lui faire sa fête dès qu'il laisse son esprit -et sa main droite- déraper sur une pente -très- glissante... Auront-ils droit à leur happy ending un jour ? Humm, qui peut le dire à ce stade là... Et comme le disait si bien La Voix dans une certaine émission de téléréalité, c'est tout... Pour le moment...