présent mais l’esprit est absent (nova)

carte de crédit finement accrochée à ses doigts. aucune envie de payer, aucune envie de donner. seulement le besoin de tracer une ligne. parfaite. une ligne. singulière. une ligne pour effacer les doutes. le brun renifle déjà ce semblant d'air, cette ambiance suffocante. où est-ce qu'il se trouve encore ? soirée délirante, lumière tamisée et musique qui pulse des basses lui faisant bouger la tête en rythme. ce verre d'alcool déjà vidé, d'une traite. s'éloigner d'un appartement morose, c'était son seul objectif. faux.
pas le seul.
ambroise avait besoin de mettre la main sur quelque chose de plus fort que l'alcool. quelque chose qui viendrait écraser ses pensées, les réduire au silence. son réel objectif ? c'est d'éteindre ce qui pulse sans cesse dans son cerveau pourtant trop étriqué. pas soeur. pas d'amis. pas de famille. pas vraiment d'occasion pour aller plus loin avec une nana du coin. est-ce qu'il en a seulement envie ? pas vraiment non. ambroise veut seulement créer la plus parfaite des lignes. il s'y reprend, encore et encore... quand il n'en peut plus, pensant qu'il n'y arrivera jamais, il craque. un visage qui s'approche, un myocarde qui tambourine et une conscience qui s'éteint dès qu'il bouche sa narine droite. la poudre disparaît. la perfection s'amenuise. à quoi ça sert d'être parfait, hein ? rien.
deuxième ligne qu'il est prêt à effacer.
ses doigts qui s'accrochent autour de son nez avant de redresser son regard. il sent quelqu'un. quelque chose. une ambiance. une aura. putain. putain ! même si son méfait a déjà disparu dans la tuyauterie de son organisme, elle a évidemment tout vu. tout assimilé. elle peut maintenant aller le répéter aux autres, le répéter à sa soeur, lui gueuler dessus aussi. esprit déterminé, caractériel même. nova pourrait faire peur à n'importe qui, ambroise n'en doute pas. il l'a déjà vu à l'oeuvre et des fois il a envie de croire qu'il lui a appris une bonne partie des choses. c'est un grand sourire qu'il colle sur ses lèvres, il se crayonne pour faire illusion d'une vie pas si désastreuse que ça en a l'air. il va bien. eh ! qu'est-ce que tu fais là ? c'est pas ton genre de soirée. il minaude, pourrait presque battre des cils. est-ce qu'il a peur ? non. il s'inquiète. ambroise est coincé dans son monde, une bulle écrasante qu'il n'est pas encore prêt à partager avec qui que ce soit. novalyn tombe mal. à moins que ça ne soit lui qui tombe ? la poudre blanche qui traîne encore, seule évidence d'une descente en enfer qu'il ne compte pas assumer. peut-être que le brun est déjà trop atteint, même pas capable de remarquer qu'il n'y a pas que lui, qui ne va pas bien. c'est rien ça. justification merdique mais gueule d'ange plaquée pour faire distraction.

Tu tourbillonnes, Nova. Une fois, deux fois, un nombre incalculable de fois. Tu flottes sur la piste de danse et te déchaînes comme tu sais si bien le faire. Une main baladeuse que tu as invitée plus tôt épouse tes courbes et te guide à travers le rythme endiablé de cette musique bien trop forte pour tes tympans. Ça ne te dérange plus depuis un moment déjà, depuis que les effets de tes 4 verres se font ressentir, accompagnés de quelques pilules d'une multitude de couleurs. Cette vie-là, c'est pas la tienne et tu l'aimes pas, tu la détestes, même. Mais tu reviens vers elle, tu t'accroches même à elle, pour ne pas perdre le contrôle de tout le reste. Le visage de l'inconnu qui se glisse dans ton cou te provoque des frissons et te pousse à relever tes cheveux pour les jeter sur le côté de ton épaule. Sa main libère l'une de tes cuisses de la fente de cette robe qui laisse entrevoir chacune de tes formes avant de remonter le long de ton corps et de se poser délicatement sur ta joue. Ça t'amuse, de le voir faire son spectacle, persuadé qu'il mène la danse, persuadé que tu es tombée dans ses filets. Il te pense à ses pieds, loin d'imaginer que c'est toi qui le manipules depuis le moment où tu as décidé de poser ton regard sur lui. Tu sens sa chaude respiration dans ton cou, ce qui te donne à nouveau des frissons jusque dans la colonne. Il n'est définitivement pas le plus malin de tous, mais il sait comment provoquer le désir en toi, tout ce qu'il te faut pour savoir que tu as de grandes chances de finir la nuit avec lui. Ses lèvres qui se collent près de ton oreille et ce murmure qui t'étire les lippes. J'ai encore mieux à te proposer qu'il te souffle telle une douce mélodie. Plus assez lucide pour peser le pour et le contre, plus assez d'énergie pour prendre conscience du risque que tu prends en suivant l'inconnu jusqu'à l'extérieur. Le froid te mord instantanément les joues, l'inconnu avec des manières qui te couvre de sa veste. C'est peut-être quelqu'un de bien. Foutaises, t'en sais rien Nova, t'es juste éméchée et persuadée que t'es immortelle. Tu veux pas redescendre, tu veux pas perdre cette sensation agréable qui t'éloigne de tes tourments.

Tu rouspètes pas pour autant, machinalement, te voilà sur le siège passager avant, l'inconnu au volant, prenant la direction de tu ne sais quel endroit. La fenêtre à demi baissée te permet de reprendre un peu tes esprits et il ne te faut pas longtemps avant de comprendre où il t'emmène. Sourire satisfait aux lèvres, tu poses ta main sur sa cuisse, comme pour le féliciter d'être ton jackpot de la soirée. L'établissement, tu le connais, c'est pas la première fois que t'y mets les pieds, surtout ces derniers temps. Ce ne sont pas leurs cocktails hors de prix qui t'intéressent ici, mais cette dope qui te fait vibrer depuis quelques semaines. Pas du tout ton truc, initialement, t'as jamais touché aux stupéfiants en dehors de l'herbe. Jusqu'à ce conseil pas du tout avisé, celui qui t'a promis que la poudreuse va éteindre toutes des difficultés et toutes ces pensées trop intrusives dans ton crâne. T'as essayé une fois, deux fois, prise compliquée aux premiers abords, avant de t'y habituer et de presque en redemander. Les talons qui claquent sur le sol, on t'entend arriver à 20 kilomètres à la ronde, ce qui te soutire à nouveau un sourire de satisfaction. T'aimes plaire, Nova, c'est peut-être même pour cette raison que t'as jamais eu de difficultés à trouver de la came. Comme pour ce soir, le destin a voulu te mettre l'inconnu sur ton chemin sinueux, pour que tu puisses en profiter plus. À tes yeux, il avait définitivement gagné le droit de te ramener chez lui ce soir. Tu longes les tables dans l'intention nette de le rejoindre dans un carré vip, pourtant, tes deux pieds se joignent et tu poses ton regard sur quelqu’un d’autre. Ambroise. Sa présence ici ne t'étonne pas, c'est un lieu huppé qui n'explique plus sa réputation. Non, ce qui t'intrigue, c'est ce qu'il est en train de faire.

- Et t'es qui pour décider si c'est mon genre de soirée ou pas au juste ? Toujours cette insolence dans le ton emprunté par ta voix. Ambroise, tu l'adores, il est une part importante de ta vie et tu sais qu'il a ta pleine confiance, mais pas assez pour te dire quoi faire. Tu t'en fiches de ce qu'il fait avec Hazel, mais toi, c'est pas pareil. Tes prunelles glissent de son visage, à son nez puis sur cette table où la victime torturée a laissé des traces. Les bras croisés, tu t'approches un peu plus, porte ton index dans ta bouche pour l'humidifier avant de le glisser sur la table. T'es pas bête, tu sais ce que c'est, t'es venue chercher la même chose en venant ici. Le doigt déplacé à nouveau entre tes lippes, tu laisses la cocaïne patiner sur tes gencives comme si tu avais fait ça toute ta vie.

- Comme tu dis, c'est rien. J'sais pas combien ta payé ce truc, mais c'est de la merde. Tu te rends compte de rien Nova, t'es là, à parler de qualité de coke avec Ambroise, comme si c'était quelque chose que vous faisiez régulièrement. Non, Nova, tu l'a peut être grillé en pleine action, mais tu venais aussi de te vendre toi-même. Nova, tu peux nous rejoindre, c'est prêt que te lance l'inconnu, clairement agacé de te voir parler avec un autre, sans savoir que cet autre, c'est l'un de tes amis les plus proches. T'as fauté toi aussi, Nova, t'es aussi dans la merde Nova.

- J'te demande pas si tu me demandes pas. Hazel, c'est à elle que tu penses en tout premier, elle va te buter si elle apprend ce qui se trame ici, elle va t'en foutre plein la gueule - à raison - de ne pas lui avoir dit tout ce que tu vivais ces dernières semaines, de ne pas lui avoir fait assez confiance pour tout lui avouer. Putain de bordel de merde. Protéger son secret contre le tien, voilà la seule solution qui te vient après avoir rassemblé le peu de lucidité que tu as encore.

hj:

un dieu vivant. aucune once d'hésitation, cette fois ci. regard sûr, ton adapté à cet humour glissé pour désamorcer la bombe qui se prépare et s'impose. triste situation pour ambroise et ses secrets. surprenante situation quand ce doigt manucuré et humide s'écrase sur la table pour ramasser les dernières miettes, les restes de son méfait. sourcils qui se froncent, tête qui se penche. vraiment ? putain. le myocarde en ébullition. le besoin de l'arrêter comme de la regarder continuer. foutue nova. foutue nova et ses secrets. l'instinct de protection en éveil, l'instinct qu'il recale au fond de ses entrailles. ce n'est certainement pas le moment de jouer au mâle alpha, au grand frère bidon. l'hôpital qui se fout de la charité. trop tard.
la poudre est goûtée par la princesse brune au regard perçant. les mots soufflés avec détermination qui le font sourire, avant de se marrer. foutue nova ouais. toujours là où on ne l'attend pas. sourire pour oublier. secouer sa tête pour avouer les fautes. désolé princesse, j'avais que ça sous la main. connaissance. une faute partagée. des secrets enfouis. et la vérité qu'ils vont garder. se protéger, vraiment ? inattendu, pour ambroise. un regard vers cette table où on l'attend. il épie, analyse. chaque personne, chaque mec surtout. yeux qui se plissent instinctivement avant de fondre de nouveau dans le regard fougueux de la brune. tu me surprendras toujours. il laisse échapper. renifle. ne la perd pas du regard.
ne rien dire.
à hazel évidemment.
putain non. ne rien lui dire. jamais.
un hochement de tête. acceptation des faits en pinçant les lèvres. j'te demande rien. vas retrouver tes potes. quand t'en auras marre de ces merdes, tu sais où me trouver. précision fugace, le besoin de garder une porte - dérobée - ouverte. instinct primaire, brut. si elle compte se droguer, autant qu'elle reste à ses côtés. pas qu'il représente la conscience, ni même le bon mec à croiser dans cet état mais ouais... ambroise se croit parfois mieux que les autres. ce qui est putain de faux. c'est qu'un gamin irresponsable comme les autres qui compte se faire une autre ligne pour arrêter de penser. juste arrêter de penser. arrêter de réfléchir. s'enfermer dans une bulle plus agréable et se laisser bercer par la musique.
c'est une autorisation qu'ils se donnent, l'un et l'autre. se comprennent sans en avoir les raisons. ça lui suffit, à ambroise. à aucun moment il ne compte parler de ce qui le met dans cet état, ce qui le pousse à tomber. toujours plus bas. quand elle va pour partir, il retient ses doigts, sa main. petit poignet dans sa grande main. son regard qu'il capte de nouveau. on sait tous les deux que je suis plus cool qu'eux. demi-sourire, clin d'oeil. l'humour comme carapace. ses doigts qui la lâchent et la laissent profiter de sa soirée. comme elle l'entend. avec des gens qu'il ne connait pas. la jalousie ne l'étouffe pas, heureusement. lui aussi, il a d'autres potes. certains partis chercher à boire, d'autres cherchant certainement une nana un peu éméchée pour conclure.
pas son genre.
pas aujourd'hui.

HJ:

il se passe plein de trucs dans mes rêves... léger commentaire, la laissant reprendre ce contrôle qui lui va si bien. ambroise se formalise beaucoup plus dans l'inadvertance, l'insouciance. contrôler n'a jamais été son étiquette. il se laisse guider et accepte la sentence. peut-être aussi qu'il connait beaucoup trop cette poupée brune. aller dans son sens est le seul moyen de survie dans cette histoire.
mais ouais, dans ses rêves, il se passe un tas de choses. dans ses rêves, ambroise ne se sent pas si étouffé par le monde, si enseveli par chaque regard, chaque information. dans ses rêves, il plane sans cesse et sans même renifler la moindre substance.
sourire sur ses lèvres charnues qui finissent malgré tout par effacer toutes les traces de ce qu'il vient de consommer. ambroise se sent incapable d'être un jour lassé par novalyn. elle fait partie de son équation depuis qu'il est gamin. importante, précieuse. un lien unique les lie et il serait prêt à foutre le feu pour elle. c'est un concept alléchant d'ailleurs. les mots de son pseudo mec du moment l'agacent, l'horripilent. dans son état? il ne lui en faut pas beaucoup pour passer directement la sixième, foncer dans le tas, accabler le mâle alpha qui se croit tout permis. personne ne donne d'ordre à nova. personne. la laisser partir est la solution ultime, la plus logique, propre, sans encombre. pourtant ses doigts qui s'enroulent autour de son poignet cherchent clairement la merde. c'est pas lui. c'est cette foutue poudre après tout. ambroise ne s'en justifie pas, ne se retient pas de glisser encore quelques mots. les mots de trop apparemment.
regard qui se détourne vers le connard qu'elle suivait. lui, un crétin ? les étincelles bourdonnent pour laisser leur place à des flammes. c'est sec, intransigeant. ambroise n'apprécie pas de se faire insulter, gratuitement. en plus nova, c'est comme sa petite soeur. elle fait partie de sa famille. ce type ne comprend rien, l'insulte... et énerve de toute évidence nova. poupée volcanique qui n'attend pas pour reprendre le contrôle, une fois encore.
ambroise ne s'amuserait pas à jouer contre elle.
avec elle par contre, c'est une autre histoire.
ses bras qu'il écarte quand elle s'approche un peu trop vivement pour s'installer sur ses genoux. merde. la surprise étire les traits d'ambroise, évidemment. il recule à peine, ne l'évite pas. encore une fois, il lui laisse le contrôle de la situation. il la laisse faire. poupée brune qui s'installe sur ses cuisses, qui prend cette place interdite. t'es en train de jouer avec le feu, nova. des mots soufflés à son oreille si proche de ses lèvres. l'ambiance est différente. ambroise est transporté ailleurs. l'impression de faire quelque chose d'interdit, l'impression de trahir plus d'une personne. il fait de la merde. ils font de la merde, ensemble. il n'y a aucune justification. juste de l'inconscience et beaucoup de substances... impossible c'est ton mec, lève tes mains connard. ce son aussi était beaucoup trop proche. ambroise a à peine le temps de tourner la tête qu'il se rend compte que les ennuis arrivent. ils sont représentés par ce type qui voulait juste baiser ce soir. mais baiser la poupée brune qui vient de le placer dans une cible. sourire en coin, ambroise ne se démonte pas. t'as perdu c'est bon, laisse tomber. j'comprends, je serai désespéré si je perdais un bijou comme nova, mais c'est la vie. sérieux, viens pas chercher la merde. vraiment, il désamorce le problème ? depuis quand ? depuis qu'il a encore un semblant de contrôle, plus grand chose d'ailleurs parce qu'après tout ses bras se sont enroulés autour de la taille fine de nova... le dégoût et l'horreur ne sont pas venus s'installer. au contraire. il est intrigué, surpris, décontenancé et presque... serein. à sa place. il n'a jamais vraiment touché nova, pas de cette façon. ambroise n'est définitivement pas à la bonne place mais son esprit planant, sa conscience éteinte ? personne n'est là pour le lui rappeler. il n'en a plus rien à faire de la vie. de sa vie. douce mélodie qui inhibe le bien et le mal. t'étais limite en train de me bouffer comme une salope et c'est ton mec ? ok.
merde.
sûrement pas.
ça c'est trop. même pour ambroise. surtout pour ambroise, ce foutu protecteur. la colère gronde, trop fort. il se redresse d'un coup sec, écarte nova et ne réfléchit pas une seule seconde quand ses doigts forment un poing. la vitesse est prise, le bras armé et son poing ? il s'écrase. les os de la mâchoire de son nouvel ennemi craquent. peut-être qu'ambroise se blesse au passage... mais sa cible recule et s'écrase au sol. le gamin peut remercier ses cours de boxe. ou au contraire, s'en inquiéter. ok. je crois que c'est le moment où faut qu'on se barre en courant. une lueur qui s'allume au fond de ses iris. faut dégager de là. maintenant. ambroise est seul. ce type a des potes. laisser nova ici serait aussi une boucherie. elle a joué, ils ont perdu.
mais ont-ils vraiment perdu ? ambroise affiche ce putain de sourire insolent sur ses lèvres quand il entraîne nova à sa suite à travers la foule pour disparaître avant qu'on ne les retrouve. il se sent... il se sent libre.

HJ:

HJ:

une flamme brûlante. cette même flamme qui scintille au fond de ses iris. elle dicte le comportement d'un ambroise naïvement enclin à s'engager sur cette voie. la voie de la destruction. la grosse pomme n'est sûrement pas prêt à rencontrer ce duo chaotique. un coup trop rapide. une mâchoire qui tremble. un corps qui s'échoue sur le sol et deux autres qui s'échappent le plus rapidement possible. ambroise n'hésite pas. la fuite est la meilleure option. il entraîne la poupée brune à sa suite, sa main dans la sienne.
les pieds qui claquent sur le sol du club avant de claquer sur le béton de l'extérieur. le souffle court, l'adrénaline continuant de pulser dans ses veines abîmées par ce qu'il ingurgite. le coeur au bord de l'évanouissement. les étoiles qui accueillent leur fuite, la bénie.
autre ambiance. la pluie qui s'invite pour l'occasion, laver tous les vices et les nombreux pêchés. ambroise finit par s'arrêter en constatant à son tour qu'il n'y a plus personne à leur suite. personne ne les poursuit. ils sont tirés d'affaire. le brun s'arrête, observe encore un instant avant de plonger de nouveau dans le regard moins enflammé de la brune. l'hallucination est pourtant bien présente, en même temps que cette sensation de planer. il s'essouffle à son tour, en la rejoignant dans cette euphorie dévastatrice. le rire qui le consume, le faisant trembler un peu plus fort. qu'est-ce qu'ils viennent de faire ? qu'est-ce qu'ils viennent de partager ? tellement de choses. trop de choses. ambroise ne compte même pas s'arrêter là. c'est toi tu débarques avec ton huile et qui allume le feu nova mais putain ce que c'était bon. j'te jure. c'était tellement bon de balancer mon poing dans sa sale gueule ! il confirme, sa tête qui se hoche, ses doigts qui s'écrasent dans ses cheveux pour les rejeter en arrière. la pluie qui continue de tomber. ils finiront malade. pour différentes raisons.
un pas pour s'approcher de nova. un autre pour réduire un peu plus la distance jusqu'à ce qu'il écrase ses doigts sur sa joue humide. les démons s'enflamment maintenant au fond de ses yeux. des démons faisant échos aux siens. parce qu'ils ne vont pas bien. même s'ils sourient comme deux con, même s'ils s'esclaffent comme deux gamins innocents. y'a plus rien d'innocent dans leurs iris. seulement des flammes dansant au rythme de trop de choses.
gamin solaire. gamin chaotique. ambroise retrouve presque sa cape de joker pour l'amadouer. secret enfoui, dissimulé. pas comme les larmes qu'elle a laissé glissé et qu'ils constatent. il se tait. le gardera pour son propre esprit brisé. ambroise dévie ses doigts de sa joue pour retrouver ses doigts. te laisse pas faire. il ose. murmure. s'adapte à la lueur pour l'entraîner vers quelque chose de plus euphorique. te laisse jamais faire, nova. un rajout, un regard. ses doigts dans les siens pour l'entraîner au milieu de la route. la poudreuse s'installant un peu plus au fond de son esprit planant. l'adrénaline s'éteint, laissant place à un bienêtre plus agréable. les lumières de la route, les voitures qu'ils évitent grâce à différents miracles qui ont décidé que ce n'était pas leur jour d'en finir. ambroise l'entraîne sur cette piste, pour la faire rire. la faire danser. la faire sourire. gardien qui récupère son rôle noyant ses propres peines en espérant entraîner les siennes. ils traversent cette avenue bondée, criarde sous l'oeil des chauffards énervés. rien n’altérera ce moment. ils arrivent de l'autre côté de la route, sain et sauf. t'as vu, on peut tout faire ! qu'il justifie ses actes insensés, inconscients.

HJ:

tout faire. même se jeter au milieu d'une des plus grandes avenues sans même oser prier pour sa vie. ambroise a entraîné nova dans cette idée complètement folle. dangereuse. mortelle. et quoi ? ils sont vivants, parce que tout est possible. et s'ils ne l'étaient pas ? le gamin est prêt à en subir les conséquences. la mort ne l'inquiète pas. il n'y pense pas. il y a une domination constante de l'irresponsabilité. ça pulse dans chacune de ses veines pour former ce cocktail explosif et si dangereux qui lui sied bien.
ambroise n'a même plus conscience des morceaux de peau en contact avec novalyn. tout ce qu'il entrevoit c'est son regard qui en réclame plus, ses mots qui virevoltent pour échauffer son coeur, l'emmener un peu plus encore vers cette pente descendante. glissante. ils vont se casser la gueule. oui. mais se casser la gueule ensemble. et ça change tout. ça s'autorise. s'accepte. main dans la main, ils sont prêts à se relancer dans cette course effrénée contre la vie, tout en étant persuadés qu'ils gagneront. pourquoi ils perdraient ? l'un comme l'autre ont déjà tant perdu. des doutes, des peurs et des douleurs qui les poussent à s'aligner sur cette entente chaotique.
le contact qui se rompt. le vide qui l'étreint. ambroise ne saisit pas ce retournement de situation. elle l'abandonne ? l'impression de solitude se mêle à toutes les autres sensations. pourtant le gamin devrait avoir l'habitude d'être laissé, d'être le second choix. les sens en ébullition. les pensées pas vraiment censées. la poudre qui joue son propre rôle dans cette aventure. jusqu'à ce qu'il saisisse. ce n'est pas un abandon. c'est un niveau supérieur. elle a besoin de plus. d'encore plus. ambroise accède à ses moindres désirs puisque de toute façon, il n'est personne pour le lui interdire. la brune sulfureuse a déjà été très clair à ce sujet. et même s'il pouvait, il n'en a pas la force. au contraire. il plaque un sourire sur ses lèvres et l'accompagne. le brun se contente de s'appuyer contre la rambarde interdite. il ne grimpe pas, n'assure pas vraiment non plus. il s'installe contre la rambarde, devant nova. quand elle se hisse debout, telle une déesse de la nuit... il se sent subjugué. il serait prêt à la vénérer pour le restant de ses nuits. impression grisante que rien ne pourrait les arrêter. pieds au sol, mains redressées vers le chevilles nues de la poupée brune. regard appuyé. sourire collé. chaque brise fait virevolter ses mèches brunes. chaque courant d'air vient se loger dans la robe de la déesse la rendant encore plus emblématique. peut-être que ce ne sont que des hallucinations de son esprit. peut-être pas. mais ce soir, ambroise et novalyn partagent plus qu'un secret. ils partagent un besoin, une nécessité. se mettre en danger.
la pluie continue te taper sur leurs deux corps gorgés d'adrénaline. ambroise remarque à peine son poing gonflé du coup qu'il a donné. ce rouge ne lui saute pas aux yeux. ce qui accapare sa vision s'étale plutôt sur nova qui fait un pas et qu'il accompagne. de ses mains sur ses chevilles, il accompagne chaque mouvement, la redressant parfois quand l'eau essaie de l'emmener dans son déluge, dans ce chaos. alors peut-être qu'il y a un semblant de conscience dans ses actes, sans qu'il ne s'en rende compte. putain, on dirait une déesse. il souffle, plus pour lui que pour elle. plus pour lui que pour les autres. une impression d'être épié. forcément. des automobilistes qui commencent à s'inquiéter des penchants suicidaires de deux gamins. en quelques nouveaux gestes, ambroise passe ce cap pour monter à son tour. à ses côtés. il est prêt à la suivre dans cette folie. pire. il est prêt à mêler sa propre folie à la sienne pour atteindre les sommets de l'inconscience. beaucoup moins stable que la poupée brune de par sa grande taille, ambroise s'accroche à la robe de nova pour se maintenir en équilibre. regard sombre dans le sien, reflétant la même lueur. encore deux minutes... j'ai pas envie de finir en garde à vue. voix qu'il doit porter un peu plus qu'un murmure à cause du vent qui vient fouetter leur épiderme.