le goût des regrets (jairo)

Âge : 25 ans (02.11.1998)

⟡ le goût des regrets,
l'histoire inachevée.

30 août 2023 (matin)

Now playing : Paloma Faith - only love can hurt like this

(( OOTD )) I tell myself, you don’t mean a thing. And what we got, got no hold in me. Les notes musicales flottent délicatement dans l’air, presque au même rythme que le vent qui souffle sur les rideaux, elles prennent place dans la grande chambre avant de te cibler comme future proie. Elles glissent discrètement jusqu’à tes tympans, s’infiltrent dans ton esprit et arrivées en fin de course, ton myocarde dans le viseur, elles accélèrent la cadence pour le prendre d’assaut. Jamais elles ne se seraient doutées d’un tel échec lorsqu’elles se fracassent contre cette épaisse couche de glace, avant de se briser et de disparaître à tout jamais. I tell myself, I don’t care that much. But I feel like I die, ‘til I feel your touch. La fatigue se lit aisément sur ton visage de poupée, une nuit de plus à fixer le plafond et te nourrir de nicotine. Incapable de fermer l’œil sans somnifères ces derniers temps, t’as fixé les pilules longuement avant de leur tourner le dos et de les abandonner en toute connaissance de cause. Tu voulais avoir l’esprit clair, la force nécessaire pour repousser les ténèbres et le temps de réfléchir. Juste une nuit. Quelques heures ou t'es plongée dans l’obscurité avec le souhait que tout serait évident au réveil de l’astre solaire. Ses rayons transpercent les baies vitrées et illuminent la pièce d’or. Assise au bord de ton lit, t’admires la vue comme si tu découvrais les lieux pour la première fois. Digne d’un tableau. La Nova d’avant n’aurait pas hésité, elle aurait étalé tous les crayons sur ses draps, griffonnant pendant des heures dans ce carnet, uniquement pour capturer ce moment, cette sensation de paix éphémère et en faire un souvenir. Ce même carnet qui jonche le sol, démuni de nombreuses pages arrachées et jetées en boules un peu partout. La Nova que t’as décidé de devenir ne ressent pas la chaleur de la lumière solaire qui tente en vain de réchauffer ses joues. Tes prunelles changent de direction, s’accrochent au tissu de soie tenu par un cintre, dévient sur la poignée télescopique avant de s’enfermer sous tes lourdes paupières. T’as pas réussi. T’as pas décidé. T’as pas le cran. T’es lâche. La robe ou la valise ? Les talons ou le billet d’avion ? Le mariage ou l’Italie ? Alors Nova, tu restes ou tu pars ?

And every time, every time you go, it’s like a knife that cuts right through my soul. Ton reflet dans le miroir est parfait, sans défauts. Coiffée et maquillée. Tu t’es assurée de couvrir chaque centimètre de ta peau pour dissimuler les marques de l’épuisement, des pilules, des clopes à répétition, de la perte d’appétit et t’as pris le soin d’y mettre des couleurs, pour te donner bonne mine, comme si tout allait bien. Comme celle que t’étais avant. T’es si rayonnante qu’on pourrait croire que tu dégoulines de bonheur. Ouais, mais pourquoi tu souris pas, Nova ? Pourquoi t’as le regard si vide ? Tu peux tromper tout le monde, mais pas toi-même. T’es peut-être une jolie coquille, mais une coquille avec rien à l’intérieur, une simple cavité aride. Alors Nova, tu restes ou tu pars ? Tu vas quand même pas rater le plus beau jour de la vie de ton meilleur ami. Tu t’es toujours demandé quel genre de costume il porterait, quelles fleurs seraient choisies pour la cérémonie ou encore si ce serait un DJ ou un orchestre pour les festivités. Et lui, tu voudrais ne pas le quitter du regard, découvrir ses émotions sur chaque trait de son visage en voyant sa bien-aimée dans sa robe blanche le rejoindre. Pourquoi t’as jamais dessiné la silhouette de la délicate drapée de blanc, pourquoi n’était-elle qu’une ombre dans ton imagination, pourquoi tu veux pas la voir ? Only love can hurt like this. T’en sais rien. Tu comprends pas. Tu réalises pas. Peu importe, dans la réalité, elle existe, elle porte la bague et dans quelques heures, son nom. Il était pas là pour toi au moment où tu en avais le plus besoin, mais toi, tu vas pas faire pareil, tu dois être là, t’es sa meilleure amie. Tu reposes tes prunelles sur le billet cartonné à destination de l’Europe qui t’attire pourtant bien plus. C’est le plus beau jour de sa vie, mais cette nouvelle vie, t’en fais pas partie. T’es une idiote, tu vas vraiment assister à cette mascarade, ne rien dire quand il va prendre les mains de l’inconnue dans les siennes, ne rien faire quand il va la regarder avec amour ? Tu masses délicatement tes tempes qui commencent à te lancer. Il ne reste plus que quelques heures et tu sais toujours pas si tu vas le regarder s’unir à cette femme ou si tu vas monter dans cet avion. Tes pensées s’embrouillent à nouveau, mais tu les arrêtes dans la foulée en pensant à Haisley. Elle va forcément rentrer – si ce n’est pas déjà fait – pour assister au mariage, l’envie pressante de la voir, le besoin urgent de te racheter auprès d’elle. Si tu décides de partir, tu veux pas la laisser derrière toi, pas dans l’état actuel de votre relation. Elle sait pas que t’as ce billet, elle sait pas que ta vie risque aussi de changer aujourd’hui. Tu lui diras pas, pas tout de suite. Tu veux pas qu’elle se sente obligée de te pardonner ou de te retenir, elle comprendra, t’en es persuadée parce qu’elle aurait fait la même chose à ta place. Le message vocal que tu lui as laissé se joue en boucle dans ta tête, est-ce qu’elle voudra t’écouter au moins ? Tu sais pas et ça te noue l’estomac alors que t’es déjà devant sa porte et que tu laisses sa sonnette retentir. T’as le souffle coupé quand la porte s’ouvre sur… Jairo. Tu comprends pas ce qu’il fait là, même si t’es pas vraiment surprise, tu préfères te dire qu’au moins ça signifie qu’elle est rentrée du Mexique. – J’dois parler avec Ley, elle est là ? Sensation étrange, tu restes plantée devant cette porte alors que tu connais chaque recoin de cette maison et que tu y entres et sors au gré de tes envies, d’ordinaire. Lui à l’intérieur, qui tient la porte, toi à l’extérieur, qui patiente. Rôles à nouveau inversés, peut-être que tu fais déjà plus partie de leurs vies non plus. Nouvelle fissure. Plus douloureuse encore. Tout ce bruit en toi que tu étouffes en gardant un visage impassible. Et maintenant, Nova, tu restes ou tu pars ? Tu pars.

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il n’y aura rien à dire

(OOTD) sans surprise, ton carton d’invitation pour l’évènement du mois s’était égaré en chemin. t’es pas l’genre de mec que seo veut apercevoir au milieu d’la cérémonie, en train de vider les coupes de champagne et s’moquer des tenues des invités. tu n’peux pas lui en vouloir, surtout après les derniers sms échangés. il n’avait certainement pas pensé au morceau de papier destiné à cam sur lequel était inscrit un +1 dangereux, qu’elle t’avait proposé d’manière assez évidente. et tu t’serais probablement vexé, si elle ne l’avait pas fait. pourtant ce matin, tu n’changes rien à tes habitudes de squatteur. un réveil tardif avec la gueule de bois, une douche pour remettre les idées en place, et une tentative de petit déjeuner ratée. la routine quand on passe ses journées à glander. les notes de kids in america résonnent dans la baraque beaucoup trop fort, la poêle serrée entre les doigts pour essayer d’donner naissance à un pancake qui a la gueule d’une étoile de mer malade. six mois qu’on t’a viré de l’hôtel, et t’es toujours pas capable de t’faire à bouffer correctement. faut dire que carmin avait davantage agi comme la mère que t’as jamais eue que comme un ami, et qu’il a continué à alimenter tes sales habitudes de prince qui s’fait servir. alors quand la sonnette retentit, tu ne l’entends pas immédiatement. c’est seulement au moment du changement de chanson, alors que le son se manifeste de nouveau, que tu relèves le nez en déposant l’instrument de torture sur les plaques de cuisson. tu récupères le pantalon abandonné la veille aux pieds des escaliers pour l’enfiler par-dessus le sous-vêtement avant d’ouvrir la porte au livreur, au voisin, ou à un témoin d’jéhovah. putain jairo, tu ne t’attendais pas à voir cette poupée là. tu ne l’attendais plus malgré la promesse murmurée la dernière fois, les semaines écoulées sans que l’temps soit visiblement suffisant. un autre prénom soufflé, forcément. c’est pas toi qu’elle vient voir nova, t’es même pas censé être là. et t’aurais aimé qu’une fois on vienne te chercher toi, qu’tu manques assez pour ça. mais t’imagines qu’un seul geste de tendresse ne peut pas effacer les stigmates que t’as creusées, les dégâts que t’as causés. qu’il faut plus de temps, plus d’efforts, plus de détermination. voué à courir après les vestiges de tes amitiés brisées, la main désespérément tendue pour essayer d’rattraper des morceaux à la traîne. ley a raison. ambre a raison. t’es qu’un connard. t’arrives pas à t’en empêcher jairo, c’est plus fort que toi. une pulsion dévastatrice, irrépressible et étouffante. qui envahit jusqu’à ce qu’elle soit comblée, s’nourrit de toutes les saloperies, de tous les mots offensants qui roulent sur la langue. une sorte de malédiction, que toutes tes relations s’termineront salement. qu’éventuellement, tu feras ou diras toujours quelque chose qu’on te reprochera, quelque chose qui les poussera loin de toi. y’en a pas beaucoup qui ont résisté, qui se sont accrochés assez longtemps. et même ceux qui ont cru tenir bon, se sont parfois fait faucher par le retour de boomerang. boom. c’est probablement ce qui lui arriverait aussi à nova, si elle revenait te chercher. alors c’est une chance finalement, qu’elle murmure un autre prénom que le tien.

“elle est pas là.” débarquée du mexique pas plus tard qu’avant-hier, ley est occupée à s’préparer pour le grand évènement. et tu pourrais t’arrêter là, attendre son départ, reprendre le cours de ta journée. accepter de la croiser sans retenir l’attention, la libérer de tes bonnes intentions qui mènent toujours en enfer. y’a des dizaines de phrases d’enculé qui t’viennent instinctivement, que tu pourrais lui cracher en pleine face. dans un réflexe, comme pour lui signifier que rien n’a changé. pourtant tu te contentes de soutenir ses prunelles en silence, parce que pour toi, quelque chose à changé. et tu trouves ça étrange que nova débarque chez sa meilleure amie le jour du mariage de seo, sans même avoir pensé à la prévenir. peut-être qu’elle veut simplement lui parler chiffon, qu’elle n’a pas eu l’temps nécessaire pour se faire faire une robe sur mesure. l’angoisse des filles comme elles. en tout cas, t’espères qu’elle n’a pas prévu d’y aller avec ce short, à moins qu’ce soit pour faire regretter seo d’en épouser une autre. est-ce que nova s’en fout ? ou est-ce que nova a passé des nuits entières à étouffer ses sanglots dans un coussin ? impossible à dire, étant donné vos échanges durant l’année écoulée. si t’es conscient des sentiments de c’bouffon étranglé par pôpa, t’ignores l’existence ou non d’une réciprocité. “mais moi j’suis là.” comme si tu pouvais jairo, passer d’ennemi à confident, instaurer une nouvelle habitude pour en supplanter une autre. est-ce que nova elle est aussi désespérée qu’la dernière fois pour entrouvrir la porte, ou est-ce que l’instinct d’préservation l’encouragera à la claquer sèchement ? y’a que de cette manière que tu peux t’engouffrer une deuxième fois après avoir tout cramé d’ton grand brasier, par l’interstice d’un tourment. c’est toujours comme ça qu’un parasite s’introduit. il profite d’une plaie, d’une faiblesse, et vient gangréner sa proie. tu l’fais pas vraiment exprès jairo, c’est l’inconscient habitué aux rejets qui sait choisir le meilleur moment pour s’arrimer. “si tu veux entrer.” et tu t’effaces pour laisser l’espace nécessaire, si toutefois l’imprudente acceptait l’invitation.

@Novalyn Carrington

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Lun 25 Sep 2023 - 17:06

⟡ le goût des regrets,
l'histoire inachevée.

30 août 2023 (matin)

TW : ts.

FT @Jairo Kleeman

(( OOTD )) Tu peux pas t’en empêcher, quand il te dit qu’elle est absente, tu soupires, un sourire au coin de tes lèvres. Pas parce que la situation t’amuse, pas du tout, même. Mais t’as tellement l’habitude d’entendre ces mots ces derniers temps, que tes fonctions cognitives refusent de sauvegarder l’information. Elle n’était pas là avant, elle n’est pas là maintenant. Seo n’était pas là non plus. Voilà longtemps que ta mère n’est pas plus présente et ton père… Lui, il est bien trop là, l’odeur de son vin préféré qui ne quitte jamais tes narines, le son rauque de sa voix qui tinte encore dans tes oreilles et l’acidité de ses mots qui coulent continuellement dans tes veines. Tu donnerais tout pour plonger la tête la première dans le silence éternel, juste pour ne plus l’entendre, le sentir ou le voir. T’es pas faite pour ce monde, Nova. T’es plus fragile que tu ne le crois ou plutôt, que tu ne veux bien l’admettre. Et puis, y’a personne, ma douce. Personne pour te prendre la main ou pour réchauffer ton corps frêle pour toujours. Pourquoi t’es si complexe, pourquoi tu peux pas être comme avant, pourquoi t’es si fissurée, brisée, abimée, cassée, irréparable ? T’aurais dû le faire, t’aurais dû aller jusqu’au bout. Vraiment ? Ouais, peut être que t’aurais pas dû enfoncer tes doigts dans le fond de ta gorge pour recracher toutes ces pilules avalées une dizaine de minutes avant. Peut-être que t’aurais dû laisser du temps à Morphée pour arriver et t’encercler de ses bras pour la dernière fois, elle, au moins, elle t’aurait tenu jusqu’à la fin, sans ne jamais plus te lâcher. Putain que ça fait mal. Avoir eu l’espoir que tout allait s’arranger, que tu allais pouvoir t’éloigner de tes maux, respirer à nouveau, après tout avec Ambre, t’es capable de tout faire. Il t’a redonné ce souffle que tu pensais évanouis à jamais. Tu savais pas, Nova, que ce sentiment de bien-être n’était qu’éphémère. Tu savais pas toi, que les ténèbres s’abattraient sur toi à la minute où le gamin aux yeux noisettes s’éloignerait. Ta vieille amie la solitude t’accueillait à nouveau, bien plus glaciale que l’enveloppe chaleureuse qu’Ambre te procurait. Il peut pas passer le reste de sa vie avec toi, Nova. Personne ne le peut. Personne n’est là. Retour douloureux à la case départ, là où les pilules et le sommeil éternel te semblent être encore une bonne alternative.

« Mais moi j’suis là ». Silence. Prunelles relevées pour croiser les siennes. T’as parlé à voix haute ? Il lit dans les pensées ? T’es paumée, tu sais pas trop si c’est le signe qu’il ressent la même chose que toi dernièrement ou si ça fait partie de ses plans habituels pour mieux t’enfoncer par la suite. Tu pourrais répliquer tout de suite, les mots aiguisés déjà chargés dans cette arme que sont tes lippes. Mais t’as pas envie. T’as plus envie. T’as plus la force. Te battre contre lui continuellement n’était en réalité qu’un moyen de maintenir cette connexion qui existe entre vous, du moins, celle que tu penses exister. Malgré les propos tenus, malgré les coups-bas donnés, t’as toujours pensé que vous étiez liés par quelque chose de spécial, que tu ne partages avec aucun autre de la bande. Parce que quelque part, vous vous ressemblez plus que vous ne le voyez. T’as jamais voulu perdre cette place particulière que t’as auprès de lui. Ou que tu n’as jamais eu ? T’en sais trop rien. Tu donnerais tout pourtant pour qu’il te prenne à nouveau dans ses bras et qu’il te serre, fort, fort, fort, jusqu’à t’éclater les poumons et le cœur. Non, rentre chez toi. Parler avec ta meilleure amie pour tenter d’apaiser les tensions avant ton départ, c’était l’objectif. T’as aussi promis à Jairo, Nova. Cette douce promesse échangée en quelques mots, il devait te donner du temps, tu devais enfin t’ouvrir à lui. Il a respecté sa part du contrat, gardant le silence jusqu’à ce que tu te décides à croiser à nouveau ses iris. Lèvre inférieure torturée quelques secondes lorsqu’il disparaît de ton champ de vision en te laissant le choix d’entrer ou non. On peut te reprocher beaucoup de choses, tellement de choses en réalité… Mais pas ça. Tes promesses, tu les tiens toujours.

- C’est quoi cette odeur ?. La porte que tu refermes derrière toi et ton regard qui se balade dans l’intérieure du logement afin de trouver la source inquiétante. Et c’est quand tes prunelles se posent sur la coupable de fer que t’as l’impression que tout te revient en plein visage. Violemment. Ça te rappelle la fois où il a prétendu avoir préparé le diner pour toi avant d’être trahi par le ticket de caisse de la commande, cette soirée trop alcoolisée où vous êtes rentrés dans son ancienne chambre d’hôtel pour manger un paquet entier de céréales à deux, la fois où il a raté le temps de cuisson des pâtes que tu lui avait demandé de surveiller pour aller prendre ta douche, la fois où il s’est marré dix minutes en te regardant sans rien te dire parce que t’avais de la glace sur le nez et tu pourrais en citer encore d’autres. Vous vous êtes fait tant de mal, lui, surtout. Mais les bons moments que tu as passé avec lui, personne ne peut te les enlever, personne ne peut les reproduire. Tu te sens con, Nova, mais tu te mets à rire en voyant cette pauvre poêle et pire encore, ce qu’elle contient quand tu t’en approches. Tu ris, mais tes yeux disent le contraire, ils s’humidifient assez pour rendre ton regard brillant. - Y’a des choses qui ne changent pas, tu sais toujours pas cuisiner que tu lui lâches en prenant le soin de lui tourner le dos, t’es pas là pour qu’il lise en toi comme la dernière fois, t’es pas là pour qu’il comprenne tes intentions. Tenir ta promesse avant de t’envoler.

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Ven 13 Oct 2023 - 23:01

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(OOTD) nova choisit d’entrer, en dépit de l’absence de l’amie espérée. parce que finalement t’es pas une si mauvaise compagnie, ou parce qu’elle s’est souvenue qu’elle a promis. peu importe la raison, tu te satisfais de sa décision. tu sais j’ai toujours tout voulu, mais j’ai toujours su me contenter de quelque chose. et pour la première fois depuis la rupture douloureuse, depuis les mots couperets pour l’encourager à déserter sans aucun regret, la brune ne cherche pas à poursuivre le combat qui dure depuis des mois. est-ce qu’elle aussi, est épuisée ? votre dernier échange, comme un espoir inattendu. le genre d’espoir qui peut faire mal, le genre d’espoir que tu nourris un peu trop ces derniers temps. celui qui s’éclate à tes pieds comme un pont vers le passé, celui d’une réconciliation. au moins, d’un apaisement. parce que t’es pas certain jairo, qu’on puisse revenir d’un tel chaos. qu’tu puisses la tirer suffisamment fort pour vous extraire des sables mouvants dans lesquels vous vous êtes enfoncés. mais ne jamais avoir cessé de s’agiter vous a peut-être permis d’éviter de sombrer trop profondément, incapables d’accepter la fin. votre fin. “quoi, elle est pas belle mon étoile de mer ?” et sa remarque n’a l’air de rien, pourtant elle fait un putain d’bien, te prouve qu’elle se souvient. de toi, de vous, du meilleur au même titre que du pire. que toute la merde qui s’est déchaînée après, n’a pas réussi à occulter les moments passés à s’marrer. tes tentatives de plat ratés, l’intrusion dans la piscine d’un connard après lui avoir juré que c’était la maison secondaire du père, les pizzas piquées à un pauvre livreur en galère, le coup d’la panne en plein cambrousse, la télé fracassée d’un coup de godasse balancée sans faire exprès, le bronzage raté à cause d’un étalage de crème volontairement foireux. tous ces instants gravés là, résonnent avec son éclat de rire contre les tympans. des souvenirs qu’on n’a pas envie d’oublier, vous en avez partagés des tas.

plus tellement sur la fin, ceux-là t’aurais préféré pouvoir les ranger suffisamment haut sur l’étagère pour ne plus jamais y avoir accès. les rendez-vous non honorés sans l’en aviser, les sms de reproches constamment adressés, le blâme sur elle pour justifier l’absence de désir de la toucher, les mensonges pour la pousser à se sauver, le nom de l’amant contre son palais prononcé comme un vilain secret dévoilé. ta honte, ses pleurs, vos cris. nova a su c’que t’étais avant le monde entier, et n’a jamais rien dit malgré toutes les blessures infligées. tu l’sais, parce que tu la connais. comme elle te connaît aussi, comme rarement quelqu’un t’as déjà connu. avec elle le masque souvent retiré, les similitudes pour cimenter. “tu m’manques.” ça sort, dans l’un d’ces moments de vérités désespérées qu’on ne parvient pas à retenir. “souvent tu m’manques.” nova tu penses à elle des fois, d’un sourire distrait ou d’un pincement au creux du coeur. parfois, les deux. nova elle te fait te détester, pas seulement pour c’que t’as fait mais aussi pour c’que t’es. t’es convaincu qu’un amour autrement, aurait pu t’offrir le genre de relation que t’as toujours voulu sans jamais l’avoir trouvée. un truc évident, un truc puissant. d’un seul regard dans ses abysses envoûtantes, le souffle coupé. tu t’avances dans son dos, appuies ton bassin contre le plan de travail pour lui faire face. “j’sais que j’ai déconné salement, j’aurais vraiment voulu que ça s’passe autrement tu sais.” et c’est pas le genre de choses qu’on confie sans s’regarder.

@Novalyn Carrington

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Âge : 25 ans (02.11.1998)

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30 août 2023 (matin)

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FT @Jairo Kleeman

(( OOTD )) Tu réponds pas. Tu peux pas répondre. Tu pourrais en rire, t'esclaffer jusqu'à ce que les muscles de l'abdomen te fassent si mal que tu sois obligée de te plier en deux. Mais tes obsidiennes sont déjà bien trop noyées pour que tu veuilles remuer le couteau d'autant plus dans la plaie. T'es pas là pour ça, Nova. Pas encore. Tu supporteras pas qu'il te dise la vérité, cette vérité dont il comprendra chaque détail uniquement en te regardant. Jairo te connaît bien. Trop bien, même. Sauf que toi, tu veux pas de ça. Tu haïs qu'il soit en capacité de t'analyser à la perfection, te livrant même parfois des choses que tu ne savais pas toi-même. Tu veux pas qu'il ait toujours cette emprise sur toi. Il ne le mérite pas. Dans ce cas, qu'est-ce que tu fous là, Nova ? T'en sais foutrement rien. T'aurais dû partir à la minute où ses traits sont apparus sous tes yeux à la place de ton alter ego féminin. Une promesse, c'est ça ? Va te faire foutre. Tu lui dois rien, tu t'en fou qu'il t'ai prise dans ses bras, qu'il ait apaisé tes démons et stabiliser tes émotions. À quoi bon coller un pansement sur une plaie saignante, l'infection s'est déjà infiltrée et propagée dans chaque parcelle de ta peau. Tes phalanges blanchissent à vue d’œil alors que tu t'accroches à ce plan de travail comme pour t'éviter d'exploser à nouveau. Mais pourquoi t'es en colère comme ça, Nova ? Pourquoi le souvenir de Jairo te brûle autant, pourquoi t'es aussi instable quand il est là ? Barre-toi de là. Vite. T'as pas le temps pour ça, t'as les idées déjà assez en vrac, la colère et la souffrance se tiennent la main pour alourdir ton muscle battant assez férocement et la fin de ce calvaire se trouve à quelques kilomètres à peine de là. Il te suffit d'échanger quelques banalités supplémentaires avant de pouvoir t'échapper définitivement dans le plus grand des silences. Mais Jairo, il est pas de cet avis, ses mots te prennent à la gorge brutalement et coupent ton souffle sans crier gare.

Le manque. Quelle merveilleuse et terrible chose à la fois. Douceur délicate qui s'invite dans l'encéphale, injecte une dose artificielle de sérotonine dans le but ultime de créer une emprise malsaine. Mais toi, tu connais pas ce manque-là, il ne t'a jamais rien apporté de bon. Des larmes, quand c'était le manque de ta meilleure amie. Des cris, quand c'était le manque de Seo. Des crampes qui te tordent les tripes, quand c'était le manque de la substance neigeuse. Toi, c'est la dopamine que tu recherches, ce bonheur instantané qui t'apporte des bienfaits plus fort, plus vite. T'essaies de tromper qui au juste, Nova ? Tu lui manques, souvent. Putain, tu lui manques. Les paupières s'abaissent comme les rideaux d'une pièce de théâtre dont en attendait impatiemment la fin. Ton inspiration a beau être discrète, elle n'arrête en rien les battements frénétiques du myocarde qui s'affole face à cet aveu. Tu sens sa présence dans ton dos, chaque pas que tu reconnais, que tu connais par cœur. Tétanisée par la tournure des choses, perturbée, désemparée, déboussolée. C'est pas ce que tu voulais entendre depuis si longtemps ? Pourquoi maintenant, Jairo, pourquoi ?

Tu lui dis pas, pourtant, que toi aussi tu penses à lui de temps en temps, lorsque t'arrives à mettre ton monde sur pause, l'espace de quelques minutes, juste assez pour que son image apaise le chaos de ta vie. Et dans ces moments-là, tu souris, bêtement, t'imagines que l'écran de ton téléphone va afficher son nom avant qu'il ne pousse la porte de ta chambre et pose sa tête sur tes cuisses pour finir par lancer une émission à la con à la télé en te demandant ce que tu veux manger. T'as l'impression de revivre ce moment chaque nuit où la nostalgie prend le dessus sur le reste, que tu enfiles son sweat-shirt, tentant de retrouver un parfum disparu depuis bien longtemps. Pourquoi tu t'infliges tout ça, au juste ? Un revers de main pour dissiper son souvenir suffisait, abandonner la profondeur de ses iris pour toujours ou la commissure de ses lèvres lorsqu'elles s'étirent avant qu'il ne débite une énième connerie. Sauf que voilà, la facilité, c'est pas ton truc. T'es trop compliquée, trop complexe, un amas de nœuds impossible à dénouer qu'on préfère jeter pour s'en débarrasser une fois l'utilité épuisée. C'est bien ce qu'il a fait, lui aussi, pas vrai ? La jolie couverture ne servait plus, ne le protégeait plus, alors autant la secouer dans tous les sens jusqu'à l'abîmer complètement et s'en défaire. Mais Nova, son visage est là, près de toi. Il te confie toutes ces choses que tu aurais voulu, que tu as rêvé, même, d'entendre plus tôt. À quoi jouait-il, quelles étaient ses intentions derrière cette prémisse qui supposait qu'il admettait avoir foirer, à deux pas de te présenter des excuses. T'as envie de lâcher prise, de tout déverser et d'éclater l'élastique qui te serre la poitrine depuis trop longtemps. Peut-être que c'était le bon moment, que c'était la bonne personne. Dis, t'es prêt Jairo, à tout entendre, sans ne jamais l'arrêter, à encaisser les coups, à porter ce poids qu'elle traîne sur ses épaules juste pour la soulager, ne serait-ce qu'un peu ? « Je ne t'ai jamais oublié, tu sais ». Déjà bien plus que ce que tu aurais voulu avouer, bien moins lourd de sens que cela paraît. Tu l'as jamais oublié parce qu'il est une part importante de ta vie, une connexion irremplaçable et dont la vitalité t'a frappé à la seconde où la haine a remplacé l'amour que tu lui portais. Que tu lui portes toujours. Pas de la même manière qu'avant. Mais un amour inégalable que tu as toujours refusé d'effacer. Malgré les cris. Malgré les injures. Malgré la douleur. Tu ne peux plus revenir en arrière, toutes ces choses que tu dois lui dire pour aller mieux, tous ces mots qui lui sont destinés depuis toujours. Et si faire la paix avec lui te menait à une paix avec toi-même ? Et si...
Retour brutal à la réalité, sonnerie stridente qui brise ce ruban invisible qui reliait vos poignets. « Tu devrais répondre, c'est peut être important ». L'étoile avait pourtant retrouvé sa lumière l'espace de quelques secondes, prête à briller de milles feux et se livrer à cœur ouvert. Chute violente, l'étoile à filer dans les cieux pour s'écraser au sol et éclater en morceaux.

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il n’y aura rien à dire

(OOTD) tu perçois la vulnérabilité jairo, au fond de ses prunelles humides. comme ce jour à l’hôpital, où elle avait baissé les armes. tu t’es trop souvent nourri de ce genre de failles pour les ignorer. tu pourrais les identifier les yeux fermés, d’un simple trémolo dans la voix, d’une parole malheureuse, d’un contact maladroit. tu sens la carapace se fissurer, la volonté de frapper dedans pour l’exploser. brutalement. le choix de la maîtrise plutôt, d’attraper les bords pour tirer dessus doucement jusqu’à ce que la coquille s’ouvre entièrement. ta main se lève, vient s’accrocher à la joue de la poupée. comme pour renforcer la connexion inespérée, la souder pour l’empêcher de se déliter. si tu la tiens entre tes doigts, elle ne pourra pas s’enfuir. et tu n’sais pas si c’est ça, ou si les mots ont suffi. mais nova cède et te confie un secret qui donne presque envie de chialer. pas oublié. ça résonne, fait écho dans le cerveau. pas oublié. l’angoisse de ta vie, celle qui est devenue ta réalité dans toutes les sphères sans que tu puisses agir pour stopper l’hémorragie. effacé de l’esprit de tous ces gens depuis ta naissance jusqu’à la putain de révélation. géniteurs, amis, admirateurs. une existence ponctuée d’abandons répétés, malgré tous les efforts pour marquer avant d’initier les efforts pour tout faire foirer. inscrire une stigmate de la pire des façons, c’est toujours une empreinte difficile à effacer. la sensation que pour une fois, t’as été assez pour empoisonner durablement. pour rester là, dans un coin de la conscience. souvenir tenace capable de résister à la tempête qui s’était déchaînée après, vous avait ébranlés trop fort. sans réussir à balayer les fondations. c’est bizarre, parce que quand la belle effleure les pensées y’a toujours un mélange de regrets et de consolation. pour nova t’aurais pu faire une exception, t’aurais pu choisir d’enrayer le fonctionnement. de ne pas céder à la facilité de la rejeter, d’avoir une paire de couilles pour assumer. elle aurait mérité que tu te battes pour vous préserver, que tu t’foutes à genoux pour supplier.

avec du recul, tu le ferais. t’y reviendrais autant de fois qu’il le faudrait, en espérant pouvoir rapiécer les fragments éclatés. parce que maintenant, t’es pas certain d’y arriver. ça se révèlerait probablement humiliant, et tu risquerais de t’prendre un sacré retour de bâton. prêt à laisser tomber une fois encore, y’a cette rengaine qui se répète et te raisonne. je ne t'ai jamais oublié. la redite qui gonfle l’égo, donne un sentiment de puissance. d’invulnérabilité. c’est un encouragement que tu n’peux pas ignorer jairo, nova compte trop pour ça. c’est ta chance de la rédemption dont t’as toujours rêvée, de recoudre la plaie. comme un os fracturé qui s’est renforcé, peut-être qu’après tout ça vous serez encore plus forts au lieu d’être plus fragiles ? t’es déterminé à aller jusqu’au bout cette fois. ne pas lui laisser l’opportunité de t’échapper, ne pas te laisser l’occasion de merder. encore. c’est maintenant, sinon ce sera jamais. et rien ne devrait être plus important que ça. t’as envie que rien ne soit plus important que ça. et pourtant, y’a elle. le nom qui s’affiche à l’écran que t’as eu la faiblesse de regarder pour mettre un terme à la sonnerie venue perturber votre bulle. m u m m y. la seule qui peut l’emporter face à nova, qui l’emportera probablement face à n’importe qui. t’as pas l’choix jairo, tu dois décrocher. maman fait trop de conneries pour que tu puisses l’ignorer, divague trop souvent pour que tu ne répondes pas présent. elle pourrait être au bord d’un précipice et attendre que tu la retiennes, littéralement. alors la mâchoire se crispe, le visage se ferme, et toutes tes bonnes intentions éclatent sous la pression du téléphone vrombissant. “j’suis obligé d’répondre.” tu lui fais savoir lèvres pincées, le coeur déchiré entre deux impératifs. “attends-moi s’teuplé, j’en ai peut-être pas pour longtemps.” ou peut-être que oui. peut-être que tu devras écouter les errements pendant des heures, soigner son chagrin. avec elle, tu n’sais jamais. mais tu t’éloignes quand même pour t’isoler, avec l’espoir que la brune demeure patiente. tu l’sais pourtant au fond que quand tu reviendras, y’aura plus que son parfum entêtant dans l’air. et encore des regrets.

@Novalyn Carrington

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