Je n'avouerai jamais que certaines de mes propres émotions m'effraient (SeoJun)

(( OOTN )) Allongée confortablement sur ton lit, tu te perds dans tes pensées en fixant le plafond blanc au-dessus de ta tête. T’as l’impression que la pièce tourne et c’en est presque amusant au bout de quelques minutes. Tu soupires, longuement. Comme si tu permettais à tes angoisses de se faufiler le long de ton corps. Mais c’est bien trop beau pour être vrai, bien trop facile. Tu sais que tu es responsable d’une partie de ton malheur. C’est ton choix que de tout garder pour toi. Et si c’était chose aisée au départ, toutes tes pensées, toutes ces émotions que tu  tentes de comprimer profondément en toi, commencent à te peser. Lourdement. Tu ne sais combien de temps encore tu vas tenir, mais tu forces. Autant que possible. Il est hors de question que tu te laisses aller. Tu te concentres à présent sur un bruit bien particulier, agaçant. Ton téléphone ne cesse de vibrer, si bien que tu n’as qu’une envie : l’éclater contre le mur. Des heures que tu ignores tout appel ou message. Tu ne veux voir personne. Tu ne veux parler à personne. Tu ne veux pas montrer cette partie vulnérable qui reste ancrée en toi. Tu es méfiante. Tu as peur. Tu ne veux pas que l’on profite de cette faiblesse. Tu en souffres déjà bien trop pour offrir cette occasion à quiconque. Même pas à Seo-Jun. Même pas à Hazel ou Camila.

Ton écran s’allume encore une fois et tu vois défiler les nombreux messages d'Hazel. Décidément, elle n’a pas l’intention de te laisser tranquille, toujours à te pousser à montrer le bout de ton nez. Tu ne lui en veux pas ceci dit, vous avez toujours été ainsi. Tu n’as jamais eu réellement de problème avec ça, pas avant. Elle ne t'autorisait pas à sombrer dans les ténèbres et la solitude. Elle ne te laissait pas en tête-à-tête avec tes démons et ça t’agaçait. Ce n’est pas comme si tu ne lui avais pas déjà dit le fond de ta pensée. Tu as beau lui dire d’aller se faire foutre, elle revient à la charge, comme si tu n’avais jamais rien dit, comme si ces conversations n’avaient jamais existé. Tu prends ton appareil en main, prête à passer tes nerfs, une nouvelle fois, sur Hazel, mais tu décides soudainement de changer d’avis. Tu ne veux pas passer ta soirée à ruminer ainsi, alors tu trouves le courage de sortir de ton lit et de te préparer rapidement. Toi, tu n’as pas besoin d’artifices pour qu’on voit la beauté de ton visage. Tu attires naturellement le regard sur toi et tes courbes. Tu le sais, tu en joues. C’est tellement facile de les faire tous tomber que ça t’amuse. Tu les collectionnes en leur donnant l’espoir qu’ils comptent à tes yeux, qu’ils ont une chance que tu leur appartiennes, puis tu leur brises le cœur comme tu sais si bien le faire. Pourquoi faire autrement ? Tu n’as aucun cœur à donner.

Tu demandes à ton chauffeur de te laisser les clés de la voiture. Il résiste, connaît les consignes données par tes parents. Tu n’es pas censé traîner dehors, encore moins seule. Mais tu t’en fiches. Ces limites-là ne te font plus peur depuis longtemps. Tu te sens déjà sur le point d'exploser, alors pourquoi limiter la casse ? Tu lui arraches les clés de la main en le menaçant de le virer, ce à quoi il capitule. Tu entres dans le véhicule et fait ronronner le moteur en appuyant sur la pédale de vitesse. Tu ouvres les fenêtres en grand, voulant ressentir chaque émotion de plus bel. Toujours plus vite. Toujours plus fort. Tu n’as pas besoin de faire grand chose pour entrer dans l'Ascent Lounge, établissement prisée, tu es une habituée, presque une guest star. Il ne te faut pas non plus beaucoup d’efforts pour retrouver tes partenaires de vie, posés presque comme toujours à la même table. Hazel, Camila et les autres, fidèles à eux-mêmes. Jun, aussi.

Tu poses les yeux sur la créature qui fait les yeux doux à Jun et tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel. Tu la détestes alors que tu ne la connais pas. À vrai dire, tu ne sais pas pourquoi elle te répugne. Peu importe, tu veux t’en débarrasser parce que sa vue te donne des envies de meurtre. Tu soupires lourdement en constatant que le concerné ne la quitte pas des yeux. Elle n’était qu’une vulgaire fille, prête à se donner corps et âme sans le connaître. Ridicule. Elle ne le mérite clairement pas, comme toutes les autres, d’ailleurs. Tu ne te gênes absolument pas pour passer entre les deux et rompre leur "moment". Tu te gênes encore moins lorsque tu prends le verre des mains de Jun et le porte à tes lèvres pour le terminer. Tu ne devrais pas boire non plus à vrai dire, pas avec toute cette colère et rancœur en toi. Tu sais que ton rythme cardiaque va s’affoler et qu’il faut que tu fasses tout, sauf ça. Mais à cet instant précis, c’est cette fille qui tu veux étriper. Tu veux la voir pleurer et partir éhontée. Tu n’hésites pas à te coller contre l’épaule du jeune homme et à passer ta main dans ses cheveux, délicatement, enfonçant ton regard électrique dans le sien, rempli de tension. Ce regard qui voulait dire tout et rien à la fois.

- Je t’ai manqué ? que tu lâches en te mordillant la lèvre inférieure juste après sans le lâcher des yeux. Tu te tournes ensuite vers la jeune femme et la toise du regard, toujours ouvertement et directement en l’observant de la tête au pied.

- C’est ton nouveau jouet ? Tu n’as aucune limite, ce qui ne change pas de tes habitudes, mais ce soir, tu te sens prête à soulever des montagnes. Ce soir, tu n’en as que faire des interdictions qui te sont imposées. Tu veux sentir l'adrénaline remplir tes veines et t’exploser le cœur.

(( OOTN )) Assis sur cette chaise, tu rêverais d'être ailleurs. T'échapper loin, loin de ces obligations qui ne devraient pas en être, loin de cette inconnue qui aurait pu capter ton intérêt dans un autre contexte. Elle est là, assise en face de toi, apprêtée dans l'unique but de te plaire. Elle cherche à gagner des points auprès d'un homme dont elle ne connaît rien, a sûrement une image faussée de ta personne. Qui pourrait se douter de ton sale caractère en voyant ton faciès angélique et ce sourire contagieux. T'as tout l'air d'un homme bien, d'un homme stable et sans problème, mais cette impression est loin de la vérité. Si elle te connaissait un minimum, peut-être qu'elle ne serait pas là à essayer de te séduire. Si elle avait connaissance de cette colère bouillonnant en toi à répétition, elle n'aurait sûrement pas accepté ce rendez-vous. Elle est là, mais toi t'es ailleurs. Tu as l'air de la regarder et de l'écouter, mais il n'en est rien. Tu n'as retenu que son prénom, le reste est sans importance à tes yeux. Tu ne comptes pas la rappeler, pas de coup de foudre à l'horizon, encore une défaite pour le père Gim. Il n'aura jamais ce qu'il veut, tu ne comptes pas te poser avec une femme de sitôt. Aucun sentiment (ce que tu crois), aucune attache, simplement des désirs à assouvir et des jeux de séduction à foison. Les minutes défilent mais pas assez rapidement à ton goût, t'aimerais pouvoir accélérer le temps pour t'en aller. Si le rendez-vous se faisait dans un autre lieu tu pourrais te sauver, mais tu te trouves dans ce restaurant chic à attendre ton plat. Masque glissé sur le visage, léger sourire qui camoufle tes pensées envahissantes, tu patientes en prétextant un intérêt inexistant.

Libération. Tu as craqué, n'as pas attendu le dessert pour t'en aller et as prétexté un incident avec un proche pour te libérer de ce rencard interminable. Désormais installé au volant de ta voiture, tu roules pour rejoindre ceux qui te comprennent. Cette famille plus ou moins choisie. L'Ascent Lounge, le second QG du groupe après ta suite à l'hôtel. Lieu que tu connais par coeur, t'es presque un élément du décor, plus personne n'est surpris de te voir au sein de ces murs. Tes pas t'emmènent machinalement à l'intérieur, vers cette même table que vous occupez souvent, les autres et toi. Tu arrives à leur hauteur et comme à chaque fois tes opales cherchent cette silhouette particulière, la sienne. Déception qui pince le coeur quand l'absence est constatée, mais ce sentiment est camouflé sous un sourire adressé aux autres membres. Elle n'a pas daigné répondre à tes messages, t'espérais au moins la voir ici ce soir. Premier verre commandé, les discussions s'enchaînent. Boire pour oublier. Boire pour t'évader. Alcool comme semblant de remède à des maux que rien ne peut calmer. Mains encore marquées par les derniers coups donnés datant de quelques jours, tu es bien décidé à extérioriser différemment ce soir. Tu le sens ce regard posé sur toi depuis ton arrivée, ces iris qui ne te lâchent plus, cette flamme brulante qui y danse. Cette même petite lueur qui scintille dans les tiennes lorsque tu les poses sur la sublime créature installée un peu plus loin. L'attraction est évidente, partagée, tes lèvres étirées en disent long. Cible en vue, tu ne comptes pas lâcher ta proie avant de l'avoir entre tes filets. Jeu de regards insistants, incessants, ce n'est qu'une question de temps avant que la distance entre vous ne se réduise. Mais le calme existe toujours avant la tempête et cette dernière porte le nom de Nova. Tel un ouragan elle saccage tout sur son passage, emporte le tout pour ne laisser qu'un goût amer derrière elle. Mais Nova ne fait pas que passer. Non, elle s'installe. Marque son territoire. Impose sa présence même si elle n'est désirée. Impossible de passer à côté d'elle sans lui jeter un regard, impossible de ne pas être captivé par son aura. Ton regard dévie bien vite de l'inconnue pour se poser sur ton alter-ego féminin vêtu de sa robe immaculée. Tissu qui lui va à ravir, elle attire les regards et tu le sais. Ça t'agace, t'aimerais la garder pour toi seul. Foutu jalousie qui n'est pas saine mais contre laquelle tu n'arrives pas à lutter. Celle-ci grandit et te possède dès qu'un homme pose son regard sur elle. Dépossédé de ce verre que tu t'apprêtais à finir, tu la regardes sans rien dire, spectateur de ce tableau qu'elle t'offre. Jusqu'où va-t-elle aller ? Main manucurée qui se glisse dans tes cheveux, tes opales ne la quittent pas une seule seconde. Regard ancré dans le sien, le monde semble disparaître sous vos pieds. Il n'y a qu'elle et toi pendant un court instant, ses lippes que tu regardes, désires, quand elle coince l'inférieure entre ses dents. Elle sait captiver l'attention de quelqu'un, c'est certain.

nova, à quoi tu joues.
Ne me regarde pas avec ce regard là, avec ces yeux là.
Tellement de monde autour et pourtant je ne vois que toi.
ô sirène, délivre moi de ton emprise,
tu m'ensorcelles d'un seul regard.

Ta main vient prendre place dans le creux de ses reins, la rapprochant ainsi plus de ton corps qu'elle ne l'est déjà. Tes lèvres se glissent contre son oreille, le souffle tapant contre sa peau. « madame aime se faire désirer. T'es sublime, comme toujours. » compliment qui s'échappe naturellement, pensée exprimée à voix haute que tu n'as pas honte d'avouer. C'est une belle femme et elle le sait. Elle en joue, même avec toi, qu'elle en ait conscience ou pas. Elle a tous les pouvoirs. Rose blanche qu'elle représente a des épines. Elle pique, lance sa remarque assez fort pour que la demoiselle visée puisse entendre de là où elle est. Non, elle ne gâchera pas tes plans de la soirée. « t'as trouvé personne à charmer ce soir alors tu viens foirer mes plans ? va falloir trouver mieux que ça vu comment elle me bouffe du regard depuis que je suis arrivé. Tu devrais voir ailleurs si j'y suis pendant que moi je serai entre ses cuisses. » visage qui s'écarte de celui de la brune après avoir murmuré ces quelques mots, tes doigts viennent replacer une mèche rebelle derrière son oreille. Sourire fier que tu lui lances avant que ta main ne quitte son corps pour t'écarter, bien décidé à discuter avec cette belle inconnue pour parvenir à tes fins. Le jeu est lancé et tu n'es pas prêt de t'avouer vaincu.

(( OOTN )) L'alcool qui glisse le long de ta gorge te semble insuffisant, t'as envie de plus, toujours plus. On fait comment, pour faire taire ses démons au juste, hein ? On fait comment pour que cette petite voix puisse la fermer ? C'est de ta faute, Nova, tu le mérites, je te l'ai toujours dit, pas vrai ? Tout comme ton père d'ailleurs, "t'es importante uniquement parce que t'es une Carrington", c'est ce qu'il t'a craché au visage, ses mots qui t'ont marqué au fer rouge, ses mots que tu rejoues en boucle dans ta tête, quitte à prendre le risque d'en perdre la raison. Regarde-les, ils sont tous là, à s'amuser, à discuter, à rire comme si de rien n'était, comme si ton absence ne dérangeait pas. Ferme-là. Merde, ferme-là! Sans une once de compassion t'as noyé cette petite voix dans le verre que t'as arraché des mains de Jun pour l'avaler d'une traite. Jun, t'es la seule à l'appeler comme ça, d'ailleurs. Ton Jun. Et pourtant cette vipère le dévore des yeux, ses prunelles que t'as envie de lui arracher. De quel droit ose-t-elle ? Tes gestes sont fluides, naturels, comme si ta place était auprès de lui depuis le début. Non, Jun, ce n'est pas qu'elle veut se faire désirer, elle souffre. Nova, elle a mal, si mal qu'elle a l'impression de mourir. Elle a le souffle coupé et l'impression de suffoquer, elle se perd dans la noirceur de ses pensées, mais elle se tait. Ouais, elle se tait, elle laisse le silence l'éloigner de vous tous parce qu'elle sait pas comment demander de l'aide alors qu'elle sombre à mesure que le temps passe.

Main qui réchauffe ta peau, distance qui se réduit, lippes qui s'étirent, compliment qui flatte ton égo, lorsque les mots sont prononcés par Jun, c'est différent, c'est plus intense, plus réel. Tu doutes pas, quand ça vient de lui parce que justement, c'est lui. Frissons qui traversent ton échine lorsque tu sens son souffle chaud sur ta peau. Indéniablement le seul à te faire cet effet, mais tu le sais pas - encore.

- Il faut bien, pour être à ton niveau que tu lances en reluquant à nouveau la demoiselle dont le dégoût peut se lire sur chaque trait de son visage. T'es satisfaite, tu jubiles, même. Cette fille ne mérite même pas de se trouver à ses côtés. Il t'a choisi, toi, pas elle. Tu viens de débarquer et pourtant il n'a de yeux que pour toi. Ses iris brillent dans les tiens et c'est comme si plus rien d'autre n'existe, juste vous, durant ces quelques secondes... avant qu'il ne brise le charme d'une voix suave. Rejet plus violent que tu ne l'aurais imaginé. Pourtant, c'est pas la première fois, ni la dernière. C'est votre truc, aussi étrange et incompréhensible que ça puisse paraître, c'est ce lien spécial et unique que tu partages avec lui depuis... Presque toujours. Mais ce soir, t'as du mal. Hazel t'a ramené ici, mais c'est lui que t'es venu chercher, c'est de lui dont t'as besoin, sauf que t'es pas capable de lui dire. Tu sais pas faire ça, toi, on t'a jamais montré, on t'a jamais appris. T'es le fruit de l'union d'une famille chaotique et dysfonctionnelle, tout ce que tu maitrises à la perfection, c'est d'enfouir en toi, de te taire et de sourire comme si de rien n'était. Tu nourris ce trou béant qui existe dans ta poitrine, ce vide sidéral que t'as jamais réussi à combler et que Jun vient d'élargir. Ses mots te tranchent la peau le cœur, pire encore lorsqu'il s'écarte. T'es peut-être comme les autres, finalement, Jun. Pourquoi tu vois pas qu'elle a besoin de toi ? Pourquoi tu le sens pas ?

- T'as pas besoin de moi pour ça je te rassure, ton plan est foireux de base. Je pensais que t'avais de meilleurs goûts que ça par contre. Langue qui humidifie ta lèvre, lentement, volontairement. Les sourcils qui se lèvent alors que ton regard se porte à nouveau sur la demoiselle qui accuse tes coups sans pouvoir répliquer. Tu l'intimides très clairement et c'est exactement ce que tu cherches à créer chez elle. Mais ça ne te suffit pas. Ta colère est là, plus dévastatrice que jamais. Tu sais définitivement pas dans quoi tu te lances, Jun, tu sais pas ce que tu viens de faire.

- Oh et d'ailleurs, on sait tous les deux que la moitié de la boite est déjà sous mon charme alors que ça ne fait même pas 5 minutes que j'suis là, c'est sympa de t'inquiéter pour moi, mais c'est pas utile, j'ai l'embarras du choix. Vérité irritante, tu les sens encore, ces regards insistants sur tes courbes. T'es belle, Nova, t'es une déesse, même. Tu le sais. Oui, tu en joues. Juste pour avoir le plaisir de manipuler, de contrôler, de sentir que tu peux donner envie, assez pour détruire plus vite, plus fort. Leur faire croire qu'ils sont uniques à tes yeux, qu'ils savent te dompter, apaiser ce feu brûlant que tu es, avant de les réduire en cendres et de piétiner leur amour-propre. T'es dangereuse, Nova. T'as pas de cœur, Nova. T'es cruelle, Nova. Comment cela aurait pu en être autrement ? Tu sais même pas ce que c'est, aimer. Là encore, on t'a jamais montré, jamais expliqué. Tu pensais que c'était ce qui liait tes parents avant de découvrir l'envers du décor, le mensonge, la trahison. T'y crois pas, toi, à toutes ces conneries.

- J'te laisse faire mumuse, moi, j'ai envie de danser. Un sourire provocateur accroché à tes lippes, uniquement pour dissimuler cette rage qui te ronge. T'éloigner de lui pour ne pas exploser, c'est ta seule solution. Tu replonges tes prunelles dans les siennes et ne le quittes pas du regard alors que tu fais un pas en arrière, un deuxième, puis un troisième avant de récupérer un verre sur la table de la clique que tu avales à nouveau en un rien de temps. Ça te rend malade d'imaginer qu'il pose une main sur elle. Tu sais pas pourquoi, tu te poses même pas la question. T'as juste pas envie que ça arrive, alors l'imaginer entre ses cuisses... T'as besoin de te vider la tête, de penser à autre chose alors tu te trémousses doucement jusqu'à te retrouver sur cette piste de danse endiablée. Tu veux jouer Jun ? Vraiment ? Tu sais pas, toi, que Nova elle n'a rien à perdre. Tu sais pas qu'elle est prête à tout pour avoir le dernier mot. Ou tu le sais et tu fais exprès ? Elle va te malmener, te pousser à bout, jouer avec tes limites pour te rendre fou. Tu pousses sensuellement ta crinière ébène sur le côté alors que tes mains épousent chaque courbe de ton corps. Le rythme de la musique se perfectionne à chacun de tes gestes et tu flottes sur cette piste comme si elle t'appartenait. La lumière tamisée et colorée qui s'écrase sur cette robe que beaucoup imagine déjà t'enlever, tu crées le désir en l'espace de quelques secondes. Tu n'as plus qu'à choisir ta prochaine victime, l'homme qui te couvrira de ses bras, qui te fera oublier ta détresse et cette jalousie le temps d'une nuit. Il est là, dévore chaque parcelle de ton corps de ses yeux océan, sûrement pour ses prunelles que tu le laisses s'approcher de toi en souriant. Ces iris bleutés particulières dans lesquels t'as envie de plonger et qui effacent l'image de Jun et de cette fille peu à peu. Tu l'autorises à coller son torse à ton dos alors que son menton caresse la peau de ton épaule, sa main qui longe tes côtes avant de se poser sur ta cuisse nue après que tu aies laissé ta jambe s'échapper de son tissu. Une danse sensuelle dont tu penses profiter sans te rendre compte que ce n'est qu'un jeu pour faire ressentir à Jun ce que tu ressentais plus tôt, persuadée que tu désires cet inconnu alors que tes pensées les plus profondes imaginent que ta peau brûle sous les caresses de ses gestes à lui.