(brooklyn) life is harsh

(1) Contrairement à ce qu'on pourrait le croire, Brooklyn est né dans une famille aisée. Mais l'argent n'achète pas tout et surtout pas le bonheur. Et encore moins l'argent ne permet de résoudre une histoire familiale compliquée. Gamin discret, presque effacé, Brooklyn était quelconque. Tout comme son enfance, privilégiée. Ce fut au lycée qu'il décida de changer radicalement, passant du petit prince au rebelle, choquant son entourage. (2) Il eut son premier tatouage à 16 ans, falsifiant la signature de son père avec une fausse autorisation parentale. Sa première cigarette également, sa première cuite. Sa première envie de bouger, fuir ce monde qui ne lui convenait plus. Il n'écoutait plus personne, se transformant un peu plus. La colère lui venait sans raison, il détestait tout le monde, même sa soeur. Il se sentait en permanence jugé par tout le monde, à un tel point qu'il finit par fuguer, l'avant veille de ses 17 ans. C'était fini Brooklyn le privilégié, maintenant, il serait comme tout le monde.   (3) Les débuts furent rudes. Il avait oublié à quel point la rue était complètement différente, qu'il n'était plus le petit rebelle des beaux quartiers mais bien un lambda, sorti de nul part. Il errait dans la rue, sans but, avant d'être pris sous l'aile de son boss actuel. Il voulait être un dealer parfait malgré ses 17 ans. Mais il oublia qu'il avait 17 ans, et il se pensait déjà adulte au grand amusement de son boss qui le laissait faire. La drogue l'aidait. Il se servait autant qu'il en vendait. Bien sûr, au début, ça ne passa pas auprès de son boss. Il s'en prit des coups pour apprendre la vie, comme le disait son boss. Et pour une fois, Brooke ne fit pas son petit rebelle. Il était l'agneau dans un monde de prédateur. (4) Maintenant qu'il se sentait libre, Brooke se faisait tatouer régulièrement pour ne plus ressembler à celui qu'il était avant et se fondre dans la masse. Sa nouvelle vie d'homme libre le rendait bien plus heureux qu'il ne l'était. Bien sûr, il n'irait jamais à l'université puisqu'il n'avait pas terminé le lycée. Mais dealer lui permettait de louer un petit studio dans le coin et de travailler librement comme il le souhaitait. Et année après année, il ne regrettait rien. Il n'était plus Brooklyn Matthews, il était juste Brooke. (5) Il ne donnait pas beaucoup de nouvelles à sa famille, voire jamais. Il n'avait pas envie qu'on vienne le récupérer, malgré ses 24 ans , et qu'on le sorte de là, où il se sentait bien. Il était comme dans un autre monde où il contrôlait ce qu'il faisait. Peut être que finalement, il n'était pas lui-même, il était autre. Mais il était loyal et Brooke avait appris de la rue tout ce qu'il devait savoir pour survivre dans cette jungle. Et les regrets viendraient plus tard. Ou peut être qu'ils commençaient à arriver. Comme s'il sortait d'une grosse crise d'adolescence qui avait duré plus de 7 ans.